Foutchebol
Car il faut savoir se détendre.dimanche 11 juillet 2010
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Ce billet, écrit à 23:40 par Eolas dans la catégorie Foutchebol a suscité :
lundi 28 juin 2010
Ne touche pas à ma FFF
Décidément, chaque coupe du monde me donne l’occasion de faire un billet juridique sur le ballon rond. Après le célèbre coup de tête, voici à présent l’ingérence gouvernementale dans les affaires du football, qui va contraindre le gouvernement à un spectaculaire rétropédalage.
Le contexte est connu. L’équipe de France de football a fait une Coupe du monde calamiteuse et vu l’importance médiatique mondiale de l’événement, le monde politique ne peut y rester indifférent, sous peine de recevoir sa part de la colère de l’opinion publique. Mieux vaut se ranger derrière le peuple et crier avec lui.
Le tête de l’entraîneur est déjà tombée toute seule puisque son mandat a expiré. Les joueurs portent leur part de responsabilité, mais ils sont plus difficilement touchables du fait de leur statut de stars et qu’on a besoin d’eux pour se qualifier pour l’Euro 2012 qui se tiendra en Ukraine et en Pologne, et dont les éliminatoires commencent dès septembre prochain avec un match contre la Biélorussie.
Reste le responsable idéal : le président de la Fédération Française de Football (FFF), jean-Pierre Escalettes, qui a joué un rôle déterminant dans la nomination de l’entraîneur Raymond Domenech en 2004 et surtout de son maintien en poste après la déroute à l’Euro 2008, qui rétrospectivement s’avérait annoncer celle de 2010. Son mandat actuel de 4 ans court jusqu’en 2012, mais il a d’ores et déjà annoncé qu’il ne comptait pas démissionner, sans doute par solidarité avec les Français touchés par la réforme des retraites, puisqu’il est âgé de 75 ans.
Le ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, qui depuis le début de cette affaire joue les plénipotentiaires du président de la République, que l’on sait authentique amateur de football, après avoir annoncé un audit privé de l’équipe de France, puis d’y renoncer devant la volonté du parlement de se saisir de la question, a donc annoncé que selon elle, la démission du président de la FFF était « inéluctable ».
Problème, non seulement il y a hors jeu, mais là, on risque fort le carton rouge.
Revoyons l’action au ralenti.
Au commencement était la FIFA
Le football est né au XIXe siècle et a connu un succès international croissant. La première partie internationale a eu lieu en 1873 (Ecosse - Angleterre, 0-0) et très vite s’est posé le problème d’une interprétation unique des règles et est apparue la nécessité d’une instance internationale chapeautant toutes ces compétitions.
Le 21 mai 1904 à Paris était fondée la Fédération Internationale de Football Association, la FIFA, dont la fédération française, à l’époque appelée Union des sociétés françaises de sports athlétiques (UFSA), est membre fondatrice. (Ci-contre : l’équipe de France de football 1900, médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Paris. Notez le logo français de l’époque : maillot blanc, deux anneaux entrelacés bleu et rouge pour rappeler le drapeau tricolore ; c’est ce logo qui inspirera le drapeau olympique conçu en 1913. Le coq apparaîtra sur le maillot cette même année. Crédit photo Wikipédia)
Aujourd’hui, la FIFA est une association inscrite au registre du commerce de droit suisse soumise aux articles 60 et suivants du Code civil suisse dont le siège est à Zurich (FIFA-Strasse 20, P.O. Box CH-8044 Zurich, Suisse) et dont voici les statuts (pdf).
Quel que soit votre désir d’y adhérer, c’est impossible. Seule une autre association peut y adhérer. Et encore faut-il qu’elle soit « responsable de l’organisation et du contrôle du football dans un pays.» (art. 10 des statuts). En France, seule la FFF est membre de la FIFA.
L’adhésion à la FIFA suppose l’adhésion à une des six confédérations géographiques en charge des compétitions internationales régionales ; pour l’Europe, c’est l’UEFA (Union of European Football Associations), qui organise le championnat d’Europe des nations tous les quatre ans (prochaine édition en 2012), et au niveau des clubs la Ligue des Champions et l’Europa League, successeur de la Coupe de l’UEFA. La FIFA organise les compétitions mondiales, comme la Coupe du monde, mais aussi la coupe du monde féminine, la coupe du monde de football en salle, la Coupe du Monde des clubs, etc…
Aujourd’hui, tout pays qui veut participer à des compétitions internationales de football doit adhérer à la FIFA, et tout joueur souhaitant participer doit être adhérent d’un club affilié à une association nationale membre de la FIFA. Notons une exception aux causes historiques : le Royaume Uni n’a pas une Association mais quatre : l’Angleterre, l’Écosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord, qui jouent en outre un rôle prépondérant dans l’établissement des règles du jeu et sont connues pour être d’un conservatisme d’airain (le refus de l’arbitrage vidéo, c’est elles).
Ni Dieu ni Maître
Un des principes essentiels de la FIFA est posé à l’article 13, 1, g) des statuts. Toutes les Associations qui y adhèrent s’engagent à “diriger leurs affaires en toute indépendance et veiller à ce qu’aucun tiers ne s’immisce dans leurs affaires”. Et ce tiers, dans l’esprit de la FIFA, c’est avant tout l’État du pays concerné.
L’article 13,2 prévoit que le non respect de ses obligations par un membre entraîne une sanction, l’article 13,3 précisant même que s’agissant du 13,1,g) (ingérence d’un tiers), la sanction est encourue même si cette ingérence n’est pas imputable à l’association nationale.
Cette sanction figure à l’article 14 : c’est la suspension.
La FIFA est intraitable là-dessus. Et ce quel que soit le psychodrame national que peut provoquer une élimination précoce ou une prestation décevante. La FIFA refuse que la politique vienne interférer avec le sport, sauf quand l’État du pays en question a une attitude contraire aux principes sportifs de respect et d’égalité. L’Afrique du Sud a ainsi été longtemps exclue de a FIFA à cause de la politique d’Apartheid, et la Yougoslavie a été exclue de l’Euro 1992 pour cause de nettoyage ethnique, pour le plus grand bonheur du Danemark, remplaçant de dernière minute qui remporta la compétition.
Ainsi, un État qui mettrait un peu trop son nez dans les affaires du football verrait son pays rapidement suspendu de la FIFA jusqu’à ce que les choses rentrent dans l’ordre.
Et si la FFF était suspendue de ce fait, la France serait automatiquement exclue de toute compétition organisée par la FIFA ou par une des Confédérations qui lui sont affiliées, et même des matchs amicaux. Autant dire adieu à l’Euro 2012, et en cas de confirmation de la sanction par le Congrès de la FIFA en 2011, au Mondial 2014.
Mais rassurons-nous, l’État est parfaitement au courant de cette nécessité. D’ailleurs, le Code du Sport dispose dans son article L.131-1 que les Fédérations Sportives “exercent leur activité en toute indépendance.”
Je soupçonne d’ailleurs le ministre des sports d’avoir refilé le bébé au parlement avec un certain soulagement : à lui désormais de battre en retraite en rase campagne ou de créer une commission qui marchera sur des œufs de peur de s’immiscer dans les affaires de la FFF avec les conséquences désastreuses que cela aurait pour l’équipe de France et pire encore sur leur réélection. Autant dire en tout cas qu’une commission qui exigerait la démission du président de la FFF déclencherait le feu nucléaire de la FIFA.
Jean-Pierre Escalettes n’est pas pour autant à l’abri de toute sanction. Mais celle-ci ne peut venir que de la FFF. L’article 12 des statuts de la FFF (pdf) prévoit en effet que l’Assemblée Fédérale, composée de représentants des clubs amateurs et professionnels (je passe sur les modalités d’élection et de répartition des voix, assez complexes, ce qui est normal pour une fédération de 2 millions de licenciés), peut mettre fin au mandat du Conseil fédéral sur proposition du tiers de ses membres représentant un tiers des voix et après vote à la majorité absolue, ce qui entraîne démission de tout le Conseil, y compris son président.
Bref, ce qui menace le plus le président de la FFF n’est pas la colère d’en haut, mais la colère d’en bas.
I’ve got the power
Quelques uns de mes lecteurs pourraient objecter qu’il est scandaleux qu’une organisation non gouvernementale comme la FIFA, certes à but non lucratif mais brassant un budget énorme grâce à sa propriété des droits de retransmission des compétitions qu’elle organise, puisse dicter sa volonté à un État.
Je leur répondrai qu’au contraire, c’est heureux.
D’abord, tous les États ne sont pas démocratiques. C’est même plutôt l’exception dans les 208 pays membres de la FIFA (plus qu’à l’ONU, je le rappelle). La règle qui tient au loin le nez inquisiteur du politique français maintient également loin celui de leaders de compagnie nettement moins agréable. Et la seule façon de garantir à la Fédération nord coréenne de football un minimum de liberté ce qui dans ce pays tient de l’exploit est d’appliquer ce principe de façon uniforme à tous les pays
Ensuite, même s’agissant d’une démocratie, s’il est une chose plus belle qu’un pouvoir, c’est un contre-pouvoir. Et si ma colère de citoyen de voir mes élus décidés à traiter un thème totalement futile comme les déboires de l’équipe de France comme une priorité nationale est impuissante à y faire obstacle, je saurai gré à la FIFA de siffler la faute et de renvoyer les parlementaires à leur vrai travail : contrôler l’exécutif et voter des lois le moins souvent possible s’il vous plaît.
Ce qui devrait nous désoler, c’est qu’il faille une FIFA pour poser des limites à l’action du Gouvernement en France, parce que nous avons deux autres pouvoirs qui en sont incapables.
Ce billet, écrit à 00:41 par Eolas dans la catégorie Foutchebol a suscité :
lundi 21 juin 2010
Devine qui vient dîner ce soir ? (3)
À l’heure où j’écris ces lignes, une seule chose est sûre : l’équipe d’Afrique du Sud nous attendra sur le terrain cet après midi.
L ‘actuel drapeau d’Afrique du Sud a été adopté en 1994, à l’occasion de la transition du régime d‘Apartheid vers un régime démocratique. Conçu par Frederick Brownell, ce drapeau devait au départ être provisoire. Il se veut un symbole de réconciliation, mélangeant l’ancien drapeau de l’Afrique du Sud (le Prinsevlag, dérivé du drapeau des pays-Bas (àceci près que l’orange est devenu rougen comme dans l’actuel drapeau des Pays-bas), et celui de l’ANC, African National Congress, parti fondé en 1912 à… Bloemfontein, là où nous allons jouer (espérons-le) tout à l’heure.
Le gouvernement sud-africain a précisé qu’aucun symbolisme particulier n’est à attribuer aux couleurs qui le composent, qui ne sont qu’un reflet de l’histoire du pays ; le seul symbole est la forme en Y couché qui symbolise la convergence de deux branches qui s’unissent pour n’en former plus qu’une seule.
Cette obsession de l’union et de la réconciliation est le legs du président Mandela, et se manifeste aussi dans la devise nationale (que les rédacteurs du défunt Traité de Rome de 2004 lui ont emprunté : Unis dans la Diversité, et dans le très bel hymne sud-africain, baptisé… l’hymne national sud-africain (les sud-africains partagent avec les mexicains un goût pour le descriptif).
Cet hymne comporte des couplets dans pas moins de cinq des onze langues officielles du pays. En effet, il commence par deux vers en Xhoso ( Nkosi sikelel’ iAfrika / Maluphakanyisw’ uphondo lwayo,), se poursuit en zoulou (Yizwa imithandazo yethu, / Nkosi sikelela, thina lusapho lwayo), s’attarde pendant quatre vers en Sesotho (Morena boloka setjhaba sa heso, / O fedise dintwa le matshwenyeho, / O se boloke, O se boloke setjhaba sa heso, Setjhaba sa, South Afrika - South Afrika), avant une strophe en Afrikaans qui n’est autre que l’ancien hymne d’Afrique du Sud, celui du temps de l’Apartheid - vous noterez un changement de musique (Uit die blou van onse hemel, / Uit die diepte van ons see, / Oor ons ewige gebergtes, / Waar die kranse antwoord gee”), avant de se conclure en anglais (Sounds the call to come together, / And united we shall stand, / Let us live and strive for freedom / In South Africa our land.)
L’équipe nationale sud africaine est affectueusement nommée les “Bafana Bafana” ce qui en zoulou signifie les garçons, the boys. D’où ce projet d’hymne, depuis abandonné. Les mauvaises langues disent que le public sud-africain aurait également trouvé un surnom à notre équipe : les “bananas bananas”, mais je n’ai pas trouvé ce mot dans mon dictionnaire zoulou.
Nous avons déjà rencontré les Bafana Bafana en coupe du monde, en 1998, où nous étions dans la même poule (match d’ouverture pour la France, victoire 3-0, buts de Dugarry et Henry, et Issa contre son camp). Disons par pudeur que la configuration des choses était alors différente (ne serait-ce que parce que cette fois, nous étions le pays hôte).
Et parce que le devoir patriotique ne s’embarrasse pas de fioritures rabat-joies comme la réalité : Allez les Bleus !
Ce billet, écrit à 22:44 par Eolas dans la catégorie Foutchebol a suscité :
jeudi 17 juin 2010
Devine qui vient dîner ce soir ? (2)
C’est à présent le Mexique que la France va affronter dans ce deuxième match de poule.
La drapeau mexicain a adopté le motif tricolore rouge blanc et vert depuis la guerre d’Indépendance face à l’Espagne (1810-1821), puisqu’il s’agissait des couleurs de l’armée des insurgés, soit antérieurement à l’adoption du drapeau italien (1848) dont il partage les couleurs (le vert et le rouge mexicain sont en fait un peu plus foncés et le drapeau est plus étroit et plus long que le drapeau italien). Il est en outre frappé d’un blason représentant un aigle dévorant un serpent, qui est le pictogramme aztèque pour désigner leur capitale, Tenochtitlan. Selon la légende en effet, le dieu de la guerre Huitzilopochtli révéla aux aztèques que l’emplacement de ce qui deviendra une grande cité prospère leur serait un jour indiquée par la vision d’un aigle dévorant un serpent sur un cactus (les dieux aztèques étaient défavorablement connus des services de police pour trafic de stupéfiant). Cette vision leur apparut un jour de 1325 sur un îlot marécageux au centre d’un grand lac. Comme les Aztèques n’aiment pas mettre les dieux en rogne, ils se sont exécutés et ont fondé la ville de Tenochtitlan, qui est devenue aujourd’hui la Ciudad de México, capitale du pays (et non Mexico City qui n’est pas de l’espagnol).
Le blason actuel reprend ce symbole, qui figure d’une façon ou d’une autre sur le drapeau mexicain depuis les origines. Le cactus actuel est un nopal qui porte ses fruits. C’est une plante indigène de la famille des cactus, qui est comestible, qui est cuisinée de nombreuses façons, et qui pousse même sur des terres ne recevant que peu d’eau. Le nopal repose sur un piédestal qui lui même repose sur un symbole aztèque (un pictogramme pour être exact, désignant le mot atl) signifiant “eau”. En dessous, une branche de laurier et une branche de chêne (représentant la victoire et la solidité) sont liées par un ruban aux couleurs du Mexique.
L’hymne national, habilement intitulé “Hymne national mexicain” (Himno Nacional Mexicano) a été composé en 1854 par Jaime Nunó, pour mettre en musique un poème de Francisco González Bocanegra. Les mexicains le chantent traditionnellement en mettant la main droite ouverte à plat, paume tournée vers le sol et posée contre la poitrine. C’est assez curieux, ne vous étonnez pas.
L’équipe de football du Mexique est une habituée de la Coupe du Monde (elle a participé à la première en 1930, où elle a été battue 4-1 par la France), mais elle ne l’a jamais gagné, et n’a jamais dépassé le stade des quarts de finale (en 1986, où elle se jouait au Mexique pour la deuxième fois après 1970).
Après la cuisante défait de l’Afrique du Sud hier soir, l’Uruguay est provisoirement en tête avec 4 points et un différentiel de buts de +3, suivi par le Mexique avec un point et un but marqué, la France avec un point et aucun but marqué, et l’Afrique du Sud avec zéro point mise à jour : un point et un différentiel de but de -3. Une défaite nous éliminerait quasiment à coup sûr, un match nul nous mettrait en très mauvaise position. Donc plus que jamais…
ALLEZ LES BLEUS !
Ce billet, écrit à 00:15 par Eolas dans la catégorie Foutchebol a suscité :
vendredi 11 juin 2010
Devine qui vient dîner ce soir ?
Revoilà donc la Coupe du Monde de football, qui commence dès ce soir pour l’équipe de France avec son premier adversaire, l’Uruguay (prononcer ourou - gouaille), officiellement République Orientale d’Uruguay. Elle tire son nom de la rivière Uruguay qui forme sa frontière occidentale avec l’Argentine.
Le drapeau uruguayen ressemble quelque peu à celui de son voisin argentin, dont il partage les couleurs, bleues et blanc, couleurs des troupes indépendantistes lors des guerres contre l’Espagne, et le principal symbole, le sol de mayo, le soleil de mai, inspiré d’une représentation du dieu Inca Inti. Les neufs bandes bleues et blanches représentent les neuf départements originaux de l’Uruguay (ils sont 19 aujourd’hui), et visaient à imiter le drapeau américain, autre colonie ayant accédé à l’indépendance.
L’Uruguay a comme particularité d’avoir trois drapeaux. Outre celui-ci, le plus connu à l’international, l’Uruguay a également le drapeau d’Artigas et le drapeau des Trente Trois.
Le drapeau d’Artigas est ainsi dénommé en l’honneur de José Gervasio Artigas (19 juin 1764- 23 septembre 1850), père de l’indépendance de l’Uruguay, et sert principalement aux forces armées. Le drapeau des Trente Trois, frappé de la devise du pays, “La Liberté ou la Mort”, rend hommage au débarquement des Trente Trois Orientaux le 19 avril 1825 sur la plage d’Agraciada et qui, après la déroute d’Artigas, soulevèrent la Province Orientale contre l’Empire du Brésil, déclenchant la guerre argentino-brésilienne (1825-1828) qui aboutit à la fondation de l’Uruguay.
Les bâtiments officiels uruguayens arborent les trois drapeaux.
L’équipe d’Uruguay de football est surnommée les Charruas, du nom d’un peuple indigène qui y fut massacré en 1831, ou les Célestes, du nom du bleu ciel de leur maillot. L’Uruguay n’est pas une petite équipe à prendre à la légère : ils arborent quatre étoiles sur leur symbole, car ils ont gagné deux coupes du monde (dont la toute première en 1930 et 1950) et deux tournois olympiques en 1924 et 1928, qui faisait office de coupe du monde avant sa création officielle en 1930). .
L’Uruguay ne s’est cependant pas qualifiée facilement. Elle a fini cinquième de la zone amérique du sud, et a dû disputer un match de barrage contre le Costa Rica. La France et l’Uruguay se sont affrontés cinq fois : deux victoires, deux matchs nuls, une défaite.
Alors, comme d’habitude, en trois mots comme en cent… ALLEZ LES BLEUS !
Ce billet, écrit à 01:21 par Eolas dans la catégorie Foutchebol a suscité :
lundi 7 juin 2010
Plaidoyer pour une Coupe du Monde
Dans quatre jours, la Coupe du Monde de football va commencer. Je sais, ce n’est pas un scoop. D’autant qu’elle revient avec une régularité de métronome chaque fois que nous sommes à équidistance de deux années bissextile.
Comme tous les quatre ans, la même fièvre va s’emparer d’une bonne partie de l’humanité, et un agacement profond va saisir le reste d’icelle. Et je vais ouïr et lire les mêmes rengaines qui n’ont absolument rien de nouveau. Alors, c’est à cette part de l’humanité, du moins de mon lectorat que je souhaite m’adresser.
Loin de moi l’idée de prétendre, en un billet, vous faire aimer le football. Mon enthousiasme pour le ballon rond est d’une modération qui ferait passer le plus placide des centristes pour un dangereux exalté. Mais j’espère à tout le moins vous expliquer pourquoi cet événement est loin d’être dépourvu d’intérêt, et mérite au pire votre bienveillante indifférence.
Le football, au-delà de toutes les critiques que l’institution est devenue, et qui sont fondées (notamment son aspect économique démesuré, qui fait que la Coupe du Monde ne connaît in fine qu’un seul vainqueur : la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), reste un phénomène unique au monde de par son universalité.
Universalité car c’est sans doute le sport le plus pratiqué au monde, grâce à sa simplicité (il suffit d’un ballon pour jouer et de cinq minutes d’explication pour assimiler les règles, sauf celle du hors jeu, où il faut Bac+4) et à sa faible dangerosité (il n’y a en principe pas de contact physique).
Universalité aussi car c’est une compétition véritablement mondiale. Il n’est pas un pays, aussi modeste soit-il, qui ne puisse s’il le souhaite prendre part à cette compétition. En effet, 208 pays sont affiliées à la FIFA, soit 16 de plus qu’à l’ONU et 5 de plus que le Comité International Olympique (il n’y a que l’athlétisme qui ait plus de pays affiliés, avec 213.
Car cette coupe du Monde se passe en deux parties. La première partie, qui commence trois ans avant la deuxième, voit tous les pays qui s’alignent (cette année, quatre ont manqué à l’appel : les Philippines, le Laos, Brunei, et le Bhoutan) s’affronter par zones géographiques. Même la Palestine a une équipe de football qui a participé aux qualifications (malheureusement, elle a été éliminée suite à un forfait face à Singapour du fait du refus d’Israël de laisser sortir l’équipe, équipe dont trois joueurs ont été tués au cours de l’opération Plomb Durci ; vous voyez que le football illustre pleinement l’actualité). Passons sur les règles complexes de sélection, mais à la fin, il ne peut en rester que 32. C’est la deuxième partie qui va commencer le 11 juin.
Ces 32 équipes sont réparties en huit groupes de 4 équipes qui sont toutes s’affronter une fois, ce qui garantit trois matches à chaque équipe. Une victoire rapporte trois points de classement, un match nul, un point à chaque équipe, une défaite, zéro. Des ex aequo sont départagés à la différence de buts marqués contre buts encaissés. Les deuxièmes de chaque groupe affronteront des premiers d’autres groupes en une série de matchs où cette fois il n’y a plus de matchs nuls possible, une des équipes devant être éliminée à la fin du match, au besoin après les fameux tirs au but. On parle de huitièmes de finale, quarts de finales, demi- finales et la finale, qui sera jouée le 11 juillet.
Cette finale sera regardée partout dans le monde, y compris dans les monastères tibétains.
“La belle affaire”, me direz-vous. “L’humanité se passionne pour un événement futile qui est une perte de temps et une affaire de gros sous”.
Une affaire de gros sous, sans nul doute. Futile, certainement. C’est là précisément tout son intérêt.
Bien sûr, nous pourrions hypocritement souhaiter que l’humanité saisisse chaque seconde pour philosopher et disserter métaphysique. Mais il est bon aussi que l’humanité se passionne pour du futile. Ce qui serait mauvais serait qu’elle ne passionnât que pour du futile, et n’en déplaise aux plus pessimistes d’entre vous, on en est loin.
Mais là, oui, elle va se passionner pour cet événement qui au fond n’est qu’un jeu et c’est formidable.
C’est là la dernière universalité du football, et la plus belle. Car c’est un intérêt commun qui transcende les barrières sociales. Dans les bars, des inconnus commencent à discuter comme de vieux amis. Dans les commissariats, les soirs de match, les policiers donnent les scores aux gardés à vue. Un peu de fraternité républicaine entre hommes que tout sépare pourtant.
Alors, quand dans les jours qui viennent, vous entendrez passer en klaxonnant des voitures dans la rue, célébrant bruyamment la victoire de leur équipe (ça ne devrait pas trop vous déranger cette année), plutôt que de maugréer des remarques désobligeantes, haussez les épaules en souriant et partagez un peu de leur allégresse. Elle ne peut pas vous faire de mal.
En tous cas, j’implore votre patience, car de foot, je parlerai ici. Et des à-côtés, car il n’y a pas de bonne coupe du monde sans ses controverses (Ah, la main d’Henry, comme j’aurais aimé trouver le temps de faire ce billet sur l’arbitrage qui vous aurait expliqué en quoi la qualification de la France était valide et ne saurait être remise en question) et son lot d’injustice. On peut même parler droit.
En tout cas, je reprendrai mes “Devine qui vient dîner ce soir” pour présenter nos adversaires d’un soir, et ces billets seront, avec mon accord, repris sur Rue89.
Si cela vous insupporte, manifestez votre mécontentement de la manière la plus cruelle : ne lisez pas le billet et passez à autre chose. Inutile en tout état de cause de laisser un commentaire rageur sur le désintérêt que malgré mes explications cette coupe du Monde provoque chez vous. Car le désintérêt des autres pour ce genre de commentaires n’a rien à envier au vôtre.
Il va de soi que mes billets purement juridiques continueront pendant la Coupe. Alors un peu de patience et de tolérance. Notre République en a bien besoin. J’y reviendrai.
Ce billet, écrit à 22:39 par Eolas dans la catégorie Foutchebol a suscité :
mardi 17 juin 2008
Devine qui rentre à la maison ce soir ?
La France renoue avec son glorieux passé de campagnes éclairs, et a décidé unilatéralement de mettre fin à sa participation à l'Euro 2008.
Le drapeau français est tricolore, bleu, blanc et rouge, de proportion 2:3, aux trois bandes égales. C'est la Constitution qui le consacre comme symbole de la République, article 2. Depuis la loi du 18 mars 2003, l'outrage au drapeau au cours d'une manifestation organisée ou réglementée par les autorités publiques est puni de 7500 euros d'amende, et de 6 mois d'emprisonnement et 7500 euros d'amende s'il est commis en réunion. Le parquet enquête pour savoir si la prestation de l'équipe de France ne constitue pas un tel outrage… Ce délit n'a à ma connaissance jamais été poursuivi, ce qui pour notre amie Véronique indiquera que cette loi a été rudement utile et efficace, je suppose.
Si le drapeau tricolore s'est très vite répandu, son origine exacte est méconnue. La version la plus couramment acceptée est que le rouge et le bleu sont les couleurs de Paris insurgée, auxquelles Lafayette a ajouté le blanc royal, pour tenter de réconcilier la Révolution et la Royauté. Une autre interprétation est que les trois couleurs de taille égales symbolisent la devise de la République : liberté, égalité, fraternité, ou les trois ordres de l'ancien régime. La théorie de la devise est battue en brèche par le pavillon français, où la bande rouge est plus large que la bande blanche qui est plus large que la bande bleue (cf. ci-contre).
Le drapeau tricolore a succédé au drapeau blanc sur champ de fleur de lys, drapeau de l'ancien régime, et au pavillon blanc, symbole de la Royale.
C'est à ce drapeau que nous devons de vivre en République. En effet, aux débuts de la IIIe république, après la chute du Second Empire, un gouvernement d'Union nationale a été proclamé. Léon Gambetta en a profité pour proclamer la République aux Tuileries le 4 septembre 1870. Mais aux élections du 8 février 1871, les royalistes sont largement majoritaires (400 sièges contre 200 républicains et 30 bonapartistes) à la première chambre des députés. Mais ils sont divisés en deux camps irréconciliables : les légitimistes (180 députés) d'un côté, qui veulent rétablir sur le trône le descendant des Bourbons, Henri d'Artois, duc de Bordeaux, comte de Chambord, et les orléanistes, qui veulent continuer la dynastie inaugurée par Louis-Philippe Ier, roi des Français, en la personne de Philippe D'Orléans, Comte de Paris. Les royalistes sont trop heureux de laisser Thiers s'occuper du sale travail : négocier la capitulation, écraser la Commune de Paris.
Les deux camps tentent une fusion, qui échouera en décembre 1871 face à l'intransigeance du comte de Chambord qui refusera de recevoir le comte de Paris et proclamera son attachement au drapeau blanc :
La France m'appellera et je viendrai à elle tout entier avec mon dévouement, mon principe et mon drapeau. (…) Non, je ne laisserai pas arracher de mes mains l'étendard d'Henri IV, de François Ier et de Jeanne d'Arc. C'est avec lui que s'est faite l'unité nationale ; c'est avec lui que vos pères, conduits par les miens, ont conquis cette Alsace et cette Lorraine dont la fidélité sera la consolation de nos malheurs. (…) Je l'ai reçu comme un dépôt sacré du vieux roi, mon aïeul, mourant en exil ; il a toujours été pour moi l'inséparable souvenir de la patrie absente ; il a flotté sur mon berceau, je veux qu'il ombrage ma tombe. Dans les plis glorieux de cet étendard sans tache, je vous apporterai l'ordre et la liberté. Français, Henri V ne peut abandonner le drapeau blanc d'Henri IV. »
Drapeau que ni les Républicains ni les Orléanistes ne peuvent accepter (Louis-Philippe avait adopté le drapeau tricolore). Et voilà le retour de la monarchie retardé. Aux élections suivantes, les républicains gagnent 99 sièges. Les bonapartistes se rallient aux monarchistes pour contrer la menace républicaine. Thiers a laissé la place à Mac Mahon comme président de la République, qui ne cache pas que sa seule ambition est d'occuper le poste jusqu'à ce qu'un roi lui demande de le quitter. Mais une nouvelle tentative de rapprochement des deux camps royalistes échoue à nouveau sur l'exigence du drapeau blanc. Les royalistes vont alors décider de temporiser en attendant très cyniquement la mort du comte de Chambord. Ils vont donc voter une loi qui va fixer à sept ans la durée du mandat présidentiel, durée supérieure à l'espérance de vie estimée du comte. Vous voyez donc que le septennat avait une origine monarchiste…
Mais rien n'y fera : le camp républicain progressera et, victime de leur désunion, les royalistes laissent passer la loi qui proclame définitivement la République le 30 janvier 1875 (amendement Wallon) à une voix près, et aux élections de 1876, les royalistes sont balayés (323 sièges aux républicains, 40 aux orléanistes, 24 aux légitimistes, et 74 aux bonapartistes).
Les couleurs que nous utilisons actuellement ne sont pas tout à fait celles d'origine : elles ont été éclaircies lors de la présidence de Valéry Giscard d'Estaing (mais j'avoue ne pas avoir retrouvé les textes officiels sur la question).
Ironie de l'histoire, les trois pays qui ont partagé notre groupe ont tous un drapeau qui doit quelque chose au nôtre : la Roumanie a un drapeau s'inspirant du nôtre (le blanc est remplacé par l'or, symbole de prospérité et des champs de blé roumains), l'Italie également, et le drapeau des Pays-Bas a remplacé l'Orange de la famille royale par le rouge lors de l'occupation française de 1794, et l'a conservé car il est plus visible en mer (et les Néerlandais sont un peuple de marins s'il en est).
Allez, vivement le Tournoi des Six Nations.
Images wikipédia.
Ce billet, écrit à 22:30 par Eolas dans la catégorie Foutchebol a suscité :
mercredi 6 septembre 2006
Allez, ça faisait longtemps...
Ce billet, écrit à 17:31 par Eolas dans la catégorie Foutchebol a suscité :
lundi 10 juillet 2006
Passons aux choses sérieuses
Et bien les choses ont pris la tournure que l'on connaît. Ce blog va enfin cesser de parler de ballon rond après cet ultime billet, juste le temps de dire bravo bravissimo aux Italiens, qui n'ont pas volé cette coupe tant leur but sur corner était parfait, et que Buffon a été impérial dans ses cages (son arrêt du tir de la tête de Zidane était du grand art).
La sortie ratée de Zidane est déjà beaucoup commentée. Ce carton rouge était mérité, rien à dire. Sauf ceci : il a été l'occasion du premier arbitrage vidéo de l'histoire de la FIFA[1]. alors même que le Board, seule autorité compétente pour adopter de nouvelles lois, s'y refuse obstinément.
En effet, aucun des trois arbitres de champ n'avait vu le geste de Zidane. Un Italien se tortillant dedouleur dans la surface de réparation n'a pas en soi de quoi éveiller la curiosité des arbitres, et l'action allait reprendre. C'est le quatrième arbitre qui a vu sur un écran de télévision les images du coup de boule qui a appelé l'arbitre principal pour lui signaler la faute et que le rouge s'imposait.
Jusqu'au bout, Zidane aura fait l'histoire.
Enfin, le prochain adversaire de l'équipe de France sera la Géorgie le 2 septembre 2006 suivie de... l'Italie, le 6 septembre au Stade de France, pour la revanche, dans le cadre des qualifications pour l'Euro 2008 qui se tiendra en Suisse et en Autriche (la finale se jouera le 29 juin à Vienne). Nous sommes en effet dans le même groupe que l'Italie et l'Ukraine, le groupe B, avec l'Ecosse, la Lituanie, la Georgie et les Iles Féroé. Il faudra finir premier ou deuxième pour être qualifié ; or il y a trois participants aux phases finales de la coupe du monde dans ce groupe.
Italie-France aura lieu dans un an, le 8 septembre 2007.
Voilà, rangeons les ballons ronds, le football sur ce blog, c'est fini pour deux ans.
Maintenant, place au rugby, avec la coupe du monde qui se tiendra en France dans un an, et le tournoi des six nations dans six mois.
Notes
[1] : Nota Bene : Les commentaires m'apprennent que ce point est en fait sujet à polémique alors que je le pensais unanimement accepté. Donc, ces propos sont à prendre avec des réserves, je n'ai aucune source d'info privilégiée. Il est donc possible que le quatrième arbitre ait décidé d'intervenir auprès de l'arbitre principal après une ou deux minutes de flottement, c'est la version de la FIFA.
Ce billet, écrit à 12:05 par Eolas dans la catégorie Foutchebol a suscité :
dimanche 9 juillet 2006
Et pour le dessert, vous prendrez quoi ?
C'est donc l'Italie qui va avoir en dernier lieu l'honneur de s'incliner devant EDIT : de battre l'équipe de France.
Ce billet, écrit à 11:53 par Eolas dans la catégorie Foutchebol a suscité :
mercredi 5 juillet 2006
Qu'y a-t-il au menu ce soir ?
Réponse : le Portugal.
Ce billet, écrit à 08:33 par Eolas dans la catégorie Foutchebol a suscité :
samedi 1 juillet 2006
Devine qui vient dîner ce soir ?
Aujourd'hui, l'équipe de France de Football Association va affronter le Brésil. Bon, c'est pas un scoop. Mais intéressons nous au drapeau du Brésil, qui sera en berne demain sur tous les mats du monde afin que nous puissions mieux le voir.
Ce billet, écrit à 16:19 par Eolas dans la catégorie Foutchebol a suscité :
mercredi 28 juin 2006
Revue de presse ibère
Chose promise, chose due :
Ce billet, écrit à 00:51 par Eolas dans la catégorie Foutchebol a suscité :
mardi 27 juin 2006
Es la guerra !
Petite revue de presse espagnole pour se mettre dans l'ambiance.
Ce billet, écrit à 15:49 par Eolas dans la catégorie Foutchebol a suscité :
vendredi 23 juin 2006
Allez, re-lâchons nous.
Allez les bleus ! ! !
Ce billet, écrit à 20:41 par Eolas dans la catégorie Foutchebol a suscité :
mardi 20 juin 2006
Droit au but
Où l'auteur tente d'expliquer à ceux qui ne comprennent rien au foot ce qui se passe outre-Rhin ces jours derniers
Ce billet, écrit à 12:50 par Eolas dans la catégorie Foutchebol a suscité :
mardi 13 juin 2006
Allez, lâchons nous
Allez les bleus ! ! !
Edit 20h00 : Et zut, match nul. Bon comment on dit "aux chiottes ! " en Coréen ?
Ce billet, écrit à 18:17 par Eolas dans la catégorie Foutchebol a suscité :