Une journée particulière
Par Dadouche le vendredi 24 juillet 2009 à 00:02 :: Commensaux :: Lien permanent
Par Dadouche
Préliminaire : Ce billet, c’est un peu mon dossier de l’été à moi.
Pas pour meubler en attendant la rentrée (Eolas ne s’arrête jamais : grâce à son thé pour cyclistes il franchit tous les cols en tête, alors que ses colocataires sont prêts à être ramassés par la voiture balai), mais parce qu’il est long et pas d’une actualité brûlante (quoique). Il n’intéressera peut-être pas tous les lecteurs (oui je sais, on fait mieux comme teasing), mais ça fait longtemps que j’avais envie de faire quelque chose à ce sujet.
Au cours d’une année riche en procès d’ampleur, la question de la publicité des débats et de la façon dont les médias rendent compte des procès et de leurs suites s’est posée à plusieurs reprises.
On a pu évoquer ici même la question de la publicité restreinte imposée par la loi pour le procès des meurtriers d’Ilan Halimi.
Le Monde a relaté avec circonspection l’initiative de la Nouvelle République du Centre Ouest, dont le site proposait un “live-blogging” minute par minute du procès de Véronique Courjault.
Un débat sur la publicité à donner aux libérations de condamnés s’est même engagé sous un billet de Sub Lege Libertas.
Comment le public peut-il et doit-il être informé de ce qui se passe dans les prétoires ?
L’évolution des médias, la place prépondérante de la télévision (et la multiplication des chaînes), celle, montante, d’internet, ont changé la donne dans ce domaine également.
Pascal Robert-Diard a expliqué l’été dernier dans une (excellente) émission d’@rrêt sur image[1] comment son blog lui permettait de retrouver le côté feuilletonnage que les journaux papier ne peuvent plus s’offrir. D’autres, comme Sylvie Véran pour le Nouvel Observateur[2], lui ont emboîté le pas.
Les créateurs de la chaîne thématique Planète Justice, née en octobre 2007, n’ont quant à eux jamais caché leur souhait de pouvoir à terme entrer dans les prétoires et retransmettre des procès et n’attendent que l’occasion de soulever à nouveau ce débat.
Quelles contraintes légales ?
La question se pose sous plusieurs aspects
- les règles de publicité des débats
On peut penser que, pour pouvoir rendre compte d’une audience, encore faut-il pouvoir y assister[3]. Et la presse est à cet égard logée à la même enseigne que le reste du public.
Pour résumer, le principe général est que les audiences sont publiques, s’agissant aussi bien des procédures pénales (articles 306, 400 et 535 du Code de procédure pénale) que de la matière civile (article 22 du code de procédure civile). Tout citoyen doit pouvoir voir comment la justice est rendue en son nom.
Les exceptions à ce principe ne peuvent être prévues que par la loi et sont motivées par des considérations de protection de l’ordre public ou de délicatesse pour les parties:
- huis clos, qui peut être ordonné si la publicité est “dangereuse pour l’ordre ou les moeurs” et qui est de droit si la victime de certaines infractions le réclame
- publicité restreinte devant le tribunal pour enfants et la cour d’assises des mineurs[4]
- audience en chambre du conseil (en matière civile par exemple pour les affaires familiales, l’assistance éducative ou les tutelles ; en matière pénale notamment pour les audiences relatives à l’exécution de la peine, aussi bien les requêtes en exclusion du bulletin n°2 du casier judiciaire que les débats devant le juge de l’application des peines).
- les règles sur le compte rendu des débats
Audience publique ne signifie pas forcément audience dont on a le droit de rendre compte. Et inversement.
Les dispositions de l’article 39 de la loi de 1881 interdisent en effet de rendre compte de certains procès en diffamation et des débats “concernant les questions de filiation, actions à fins de subsides, procès en divorce, séparation de corps et nullités de mariage, procès en matière d’avortement”. Elles autorisent également les juridictions civiles à interdire le compte rendu d’un procès, même si le dispositif d’une décision peut toujours être publié. De même, diverses dispositions interdisent de publier l’identité d’un mineur poursuivi ou victime.
En revanche, rien n’interdit de rendre compte par exemple d’un procès pénal tenu à huis clos.
- les règles de captation des audiences
De quels outils un journaliste peut-il se munir pour rendre compte d’un procès ?
Jusqu’en 1954, il n’y avait pas de règles particulières. C’est ainsi que durant le procès de Gaston Dominici en 1953, le nombre d’appareils photographiques et surtout de flashs (à l’époque au magnésium) incommoda le président des Assises, qui avait les yeux sensibles (le pauvre). La retransmission radiophonique du réquisitoire de l’avocat général n’arrangea pas les choses.
Aussi, par une loi du 6 décembre 1954, des dispositions furent-elles ajoutées à la Loi de 1881 sur la liberté de la presse, interdisant l’emploi de tout appareil d’enregistrement dans les salles d’audiences. Dans sa rédaction actuelle, il résulte de ce texte que “dès l’ouverture de l’audience des juridictions administratives ou judiciaires, l’emploi de tout appareil permettant d’enregistrer, de fixer ou de transmettre la parole ou l’image est interdit. Le président fait procéder à la saisie de tout appareil et du support de la parole ou de l’image utilisés en violation de cette interdiction”.
Pour mémoire, précisons que Robert Badinter, épouvanté à son arrivée place Vendôme en 1981 par l’état des archives judiciaires françaises, fit voter en 1984 une loi permettant la création d’archives audiovisuelles, dont le fond est à ce jour assez peu fourni, et que des autorisations sont ponctuellement données (dans un cadre légal que j’ ignore) pour la réalisation de documentaires et reportages sur le fonctionnement de la justice.
Pour résumer, les dispositions de principe excluent de la salle d’audience pendant les débats les appareils photos, caméras, magnétophones et tout enregistreur. En revanche, cela n’empêche pas la prise de notes, y compris sur un ordinateur, ni la transmission, en différé ou en direct, de ces notes sur quelque support que ce soit. D’où la légalité de l’opération menée par la Nouvelle République du Centre Ouest lors du procès de Véronique Courjault[5].
Un procès médiatique
Le procès de Véronique Courjault, justement, parlons-en.
Il a été couvert par plus de cent journalistes, auxquels étaient réservées la moitié des places de la salle d’audience et de la salle de retransmission, ainsi qu’une salle de presse, sans compter les facilités de parking pour les cars régies[6].
Il a été le support de cette expérience de live-blogging dont on entendra sûrement encore parler, et qui a donné lieu à d’intéressants débats dans la Ligne j@une de Guy Birenbaum sur @si[7] et dans J’ai mes sources sur France Inter.
Il a été l’occasion pour une chaîne publique de proposer sur Facebook un quizz, avec cette question d’une délicatesse infinie : “Véronique Courjault qui a avoué 3 infanticides échappera-t-elle à la prison à vie à l’issue de son procès ? “
Et puis, pour couronner le tout, en plein procès, une autre chaîne publique a cherché à résoudre l’ “énigme” dans une émission exceptionnelle (et croyez bien que je n’emploie pas ici cet adjectif dans un sens laudatif), mettant en scène un expert qui témoignait encore quelques heures plus tôt devant la Cour d’Assises et s’achevant par diverses considérations sur la peine à lui infliger.
C’est parce que ce procès a conjugué tout ce qui se fait aujourd’hui en matière de couverture d’un événement judiciaire[8] que j’ai trouvé intéressant de rechercher, pour une journée du procès, différents compte rendus qui ont pu en être faits, sur de multiples supports, et de voir les spécificités de chaque type de traitement de la matière judiciaire, avec les contraintes ou les contingences éditoriales qui sont propres à chaque média.
Il ne s’agit pas d’une recension exhaustive, ni liée à la qualité (ou à un manque de qualité) de ces objets médiatiques. J’ai essayé de trouver, pour chaque type de support, un ou deux comptes rendus (ou ce qui peut en être l’équivalent) de sources différentes, en privilégiant autant que possible les médias qui avaient fait une couverture quotidienne de ce procès, et avec cette contrainte qu’ils soient intégralement (adieu les radios) et gratuitement (adieu Le Monde) disponibles en ligne.
Je vous propose donc cette journée particulière, celle du 15 juin 2009 (choisie uniquement parce que c’est celle de cette fameuse émission).
Pour replanter le décor, quelques mots : Véronique Courjault comparaît alors depuis le 9 juin 2009 devant la Cour d’Assises d’Indre et Loire à Tours et est accusée de trois assassinats sur mineurs de 15 ans, qui lui font encourir la réclusion criminelle à perpétuité. Elle reconnaît avoir tué les 3 nouveaux-nés, à l’issue de grossesses ignorées de tout son entourage. Durant les premiers jours d’audience ont été abordés sa personnalité, l’histoire de sa famille, ainsi que le déroulement des faits qui lui sont reprochés.
En ce lundi 15 juin comparaissent des experts qui sont intervenus dans la procédures et des “sachants”, témoins cités par la défense ou l’accusation pour s’exprimer sur le phénomène du déni de grossesse ou des infanticides faisant suite à des grossesses cachées, sans avoir cependant expertisé l’accusée.
- Le Live Blogging
Sur le site de la Nouvelle République du Centre Ouest, le live blogging commence à 9 h 08 et s’achèvera à 20 h 30. Il est consultable ici.
Près de 9 h 30 d’audience, les dépositions de 8 experts et témoins, qui s’égrènent en 204 entrées successives, taille Tweeter, du genre :
13h03 Michel Dubec poursuit sur la préméditation qui n’existe pas en général dans le cas d’infanticide, car il n’y a pas eu de préparation à l’accouchement. Les infanticides se passent souvent dans les toilettes, dans le lit, mais il n’y a pas préparation à la dissimulation. L’entourage s’en rend compte rapidement. En général, ce sont des accouchements faciles qui durent peu de temps. Ces femmes n’accouchent pas, elles perdent du corps, elles perdent un déchet.
13h08 On comprend facilement l’infanticide dans le cas d’un viol par exemple. On comprend beaucoup moins les femmes qui n’ont aucune raison de ne pas oser annoncer leur grossesse. C’est dans la personnalité, dans quelque chose qui vient d’avant qu’on peut chercher les réponses de ce mauvais déclic qui se passe.
13h16 L’intervention de Michel Dubec permet de comprendre à quel point toutes ces notions sont relatives.
13h21 Le président interroge Michel Dubec sur les indicateurs de la dénégation et du déni : “On a du mal à se figurer que, sur neuf mois, la pensée soit en permanence imperméable. Son hypothèse : “Il y a des moments de résurgence de la conscience.”
13h30 L’avocat général lui demande des précisions sur le déni de grossesse. “Malheureusement, c’est devenu une formule, alors que c’est un concept de travail qui ne clot ni le travail ni l’interprétation”, répond Michel Dubec. C’est un mécanisme qui peut être partiel, de nature psychotique chez quelqu’un qui n’est pas psychotique. On peut tous à un moment avoir “des psychoses fugitives.
13h33 A la demande de Philippe Varin, Michel Dubec affirme une nouvelle fois qu’une “mère infanticide n’accouche pas d’un bébé. Elle laisse sortir du corps de son corps.”
13h39 L’avocat général demande à Michel Dubec comment on peut savoir s’il s’agit d’une psychose transitoire ou psychose installée ? Impossible de répondre, souligne Michel Dubec puisqu’il n’a pas rencontré l’accusée. Ce thème sera évoqué demain.
D’abord, franchement, c’est à la limite du lisible (pire que ce billet). Au milieu de toutes ces informations qui se succèdent quasiment minute par minute, on s’y perd un peu.
Le ton, parfois pédagogue, parfois pédant, qui anime le plus souvent les dépositions d’expert et permet d’éviter le coup de pompe fatal en audience, manque pour s’accrocher à ce qui n’est pas un verbatim (chacun des deux journalistes qui a participé à ce travail inédit a insisté là dessus) mais une retranscription, qui conduit nécessairement à simplifier, qui peut laisser place à des contresens (et je ne dis pas que ça a été le cas en l’espèce).
Sur les retranscriptions des moments plus chargés en émotion (essentiellement les autres jours du procès), comme les interrogatoires de l’accusée, les deux journalistes ont indiqué avoir tenté de souligner les silences, les pleurs, les hésitations.
La Nouvelle République a justifié son initiative en soulignant que chaque jour un public nombreux se pressait au tribunal et ne pouvait accéder à la salle d’audience faute de place (rappelons que la moitié des places étaient occupées par des journalistes…).
Il est vrai que le procédé adopté permet au plus grand nombre (35000 connexions sur l’ensemble du procès, dont 6000 le jour du verdict) de savoir à peu près exactement ce qui a été dit, avec le filtre d’un travail journalistique ainsi décrit par Jean-Christophe Solon au Monde : “Dès qu’on tape une phrase, elle est en ligne. On n’est pas dans l’analyse, c’est du brut, mais on filtre tout de même comme on le ferait sur le papier. Par exemple, lorsque c’est trop intime, que ça touche les enfants, ou que l’on décrit l’hystérectomie subie par Véronique Courjault, parce que ça n’apporte rien au débat. On met seulement les temps forts.”.
Mais ce qui se dit au cours d’un procès, c’est un tout. Une vérité se tisse au fil des audiences, des résonances ou des contradictions apparaissent avec ce qu’a dit un autre témoin la veille.
C’est d’ailleurs une autre objection majeure que l’on peut à mon sens faire au live blogging d’un procès, particulièrement aux Assises : cela bat en brèche une règle de procédure importante, selon laquelle les témoins ne peuvent pas assister à l’audience tant qu’ils n’ont pas témoigné. Ils patientent, le jour de leur convocation, dans une salle spéciale et un huissier vient les y chercher sur instruction du Président. La procédure d’assises repose sur l’oralité des débats, sur le fait que chacun vient à nouveau porter son témoignage devant la Cour, de façon séparée pour en préserver la sincérité. Si chaque témoin peut lire ce que les autres ont dit la veille ou dans l’heure qui précède, cela peut dans certains dossiers poser un vrai problème…
- Les quotidiens papiers nationaux
Au menu du jour, l’article d’Isabelle Horlans dans France Soir et celui de Stéphane Durand-Souffland dans le Figaro, tous deux vieux routiers de la chronique judiciaire[9].
Dans leurs articles intitulés respectivement “Un psychiatre et un gynécologue décryptent le mystère Courjault” et “Véronique Courjault marque des points”, ils retiennent de cette journée les auditions de Michel Dubec[10] et Israël Nisand[11], qui semblent se compléter pour expliquer les versants psychique et physique du “déni de grossesse”.
Les deux journalistes pointent l’importance de ces auditions dans la compréhension des faits reprochés à l’accusé, voire la place essentielle qu’elles peuvent avoir pour sa ligne de défense. L’article de Stéphane Durand-Souffland met particulièrement en lumière les échos que le tableau clinique décrit par les deux experts peut avoir avec tout ce qui a été dit les jours précédents sur l’accusée et sa famille.
Bref, de la chronique judiciaire “à l’ancienne” (ça n’a rien de péjoratif, au contraire), avec ce qu’il faut d’impressions d’audience imagées (“L’accusée, blouse fleurie sous gilet rose, chevelure lâche sur les épaules, semble enregistrer chaque parole, la décortiquer et l’appliquer tel un baume sur son désarroi mal exprimé.” sous la plume d’Isabelle Horlans) et de mise en perspective par rapport aux enjeux du procès ( “Quoi qu’il en soit, le procès de Véronique Courjault a connu, lundi, un tournant. La cour entendra mardi matin, à la veille du verdict, les deux collèges de psychiatres qui, eux, ont examiné l’accusée. Aucun n’a conclu qu’elle souffrait d’un déni de grossesse proprement dit. Seul le second envisage une relative altération de son discernement au moment des accouchements dénaturés qui ont entraîné la mort des nourrissons. Qui a raison ? Question subsidiaire : comment rendre justice aux bébés morts, sans accabler plus encore deux garçons, bien vivants, attendant le retour d’une mère qui les a toujours adorés ?” en conclusion pour Stéphane Durand-Souffland).
Au final, sur 8 personnes entendues pendant la journée, 6 sont passées à la trappe de la moulinette journalistique, soit (j’ai compté grâce au live blogging !) 6 heures et 15 minutes d’audiences perdues dans les limbes. Evidemment, le principe même d’un compte rendu (et du travail journalistique), c’est de retenir la substantifique moelle de ce qui a été dit, de faire un tri pour retenir le plus signifiant, le plus important. Pourtant, aucun des deux experts (manifestement brillants et pédagogues orateurs) abondamment cités par les chroniqueurs n’a même rencontré Véronique Courjault et n’a donc pu parler d’elle précisément. Et malgré tout, on a bien le sentiment que c’est ce qui a été au coeur de l’audience qui est là repris.
L’art de la chronique judiciaire, c’est aussi de savoir relayer, en leur donnant chair, les moments importants de l’audience. Mais importants de quel point de vue ? Peut-être pas de celui de l’institution judiciaire, pour qui l’essentiel n’est pas uniquement de comprendre ce qu’est le déni de grossesse, mais de savoir si l’accusée était dans ce cas et dans quelle mesure cela peut atténuer sa responsabilité et influer sur la peine qui sera prononcée. D’où l’intérêt, pour la Cour et les jurés d’avoir, eux, eu connaissance des conclusions des autres experts.
- les télévisions nationales
Les journaux de 20 heures de TFI et France 2 ont traité de cette journée.
Sur TF1, c’est le neuvième sujet du journal de Laurence Ferrari. Signé de Dominique Lagrou-Sempère, il consiste pour la plus grande part dans une interview du frère de l’accusée, avec une mention des éléments apportés par les experts du jour sur le déni de grossesse et une conclusion d’une trentaine de secondes de la journaliste (filmée devant le Palais de Justice) sur le manque de réponse à la question centrale du procès “Pourquoi l’infanticide ? “.
Sur France 2, David Pujadas lance le sujet au bout de 20’21” et laisse place (en douzième position) au reportage très classique de Dominique Verdeilhan, spécialiste judiciaire de la chaîne[12]. Lui aussi retient les témoignages de Michel Dubec et Israël Nisand, qu’il évoque sur fond d’images des intéressés hors de la salle d’audience, avec la courte (et traditionnelle) interview du témoin vedette entouré de caméras et de micros dans la salle des pas perdus. La conclusion est elle aussi un passage obligé : après une courte image d’un dessin d’audience représentant l’accusée, le journaliste est filmé devant le Palais de Justice et résume les enjeux du procès du jour, en rappelant les déclarations antérieures de l’accusée.
C’est la loi du genre judiciaire télévisuel : comment rendre compte de ce dont on n’a pas le droit de faire des images ? En faisant des images “autour”. Quiconque a eu la douteuse chance de passer dans un tribunal lors d’un procès médiatisé a vu les caméras et micros plantés à l’extérieur de la salle d’audience, attendant qu’une suspension leur livre leur content de déclarations des uns ou des autres.
Les comptes rendus d’audience sont aussi généralement l’occasion d’admirer l’architecture judiciaire française, tant les Palais sont souvent filmés sous toute les coutures pour occuper l’image pendant que le journaliste aborde le fond dans son commentaire.
TF1 a ici pu changer un peu l’ordinaire avec son interview, certainement émouvante sur un plan humain, mais qui n’apprend pas grand chose sur le déroulement de l’audience. Comme on n’a pas pu avoir in vivo l’audition des membres de la famille de l’accusée, on la reproduit in vitro.
Le format court des reportages (moins de deux minutes) ne permet pas non plus de faire dans la dentelle, et ce sont les formules les plus fortes qui demeurent. Mais ça n’est évidemment pas spécifique au genre judiciaire.
- Les médias internet
Dans cette catégorie qui n’en est peut être pas vraiment une, je range les médias qui n’ont d’existence que sur internet. Comme la presse plus traditionnelle, ils ont chacun leur ligne éditoriale et des façons de travailler assez différentes. Je ne cherche donc pas à comparer les deux que j’ai retenus, le but étant surtout de voir si le web peut avoir une spécificité dans le traitement de l’audience. J’ai cherché les contenus autres que la traditionnelle resucée de la dépêche AFP.
Le post.fr est un site d’actualité, alimenté tant par une rédaction que par les internautes. On y trouve donc des choses très diverses.
L’info mise en ligne par la rédaction sur cette 5ème journée du procès est une sorte de (très brève) synthèse (assumée) d’autres médias, avec des liens vers le site de RMC et le live blogging de la NRCO, en reprenant la question des divergences des experts. Comme quoi on peut rendre compte d’une audience à laquelle on n’a pas assisté (bien ou mal, c’est une autre question).
Le Post met aussi en ligne une “info brute”, c’est à dire écrite par un “posteur” (ces infos brutes ne sont pas vérifiées par la rédaction et n’engagent que l’opinion de leurs auteurs”), intitulée “Affaire Courjault : la déposition d’un expert du déni de grossesse”. Son auteur y relate la déposition d’Israël Nisand (censé être neutre puisqu’il n’a jamais rencontré l’accusée), et dont on croit pouvoir comprendre qu’elle y a assisté ou qu’en tout cas elle fait “comme si”[13], puis s’adresse “à toutes les mères”, leur demandant d’imaginer “un seul instant une grossesse ignorée” et conclut sur l’inutilité d’une peine de prison et la nécessité d’une obligation de soins.
Je m’interroge sur le statut de ce que le Post qualifie d‘“info”, brute certes mais “info” quand même.
Dans un registre très différent, Slate.fr “a pour ambition de devenir l’un des principaux lieux en France d’analyses et de débats dans les domaines politiques, économiques, sociaux, technologiques et culturels”. Il met en ligne des articles écrits par la rédaction, des chroniques d’auteurs réguliers et des traductions d’articles de son “grand frère” américain slate.com.
C’est Jean-Yves Nau qui a “couvert” le procès de Tours par des billets (que j’appelle ainsi plutôt qu’articles parce que j’ai eu l’impression d’un traitement plus proche du blog) quotidiens. Il a publié, les 15 et 16 juin, deux billets consacrés à la cinquième journée d’audience.
Le premier est consacré à la matinée et aux experts que tout le monde a oubliés et dont il pointe le jargon et le manque de clarté. Il raconte dans la longueur certains moments d’audience, comme le dialogue entre Me Henri Leclerc et l’une des experts (à laquelle il taille un vrai costard).
C’est sans doute sa formation de médecin qui a conduit Jean-Yves Nau à retenir également de cette journée d’audience ce qui lui apparaît comme un rebondissement de l’affaire : le fait que Véronique Courjault n’a pas pu étouffer ses enfants, en tout cas selon les explications données par Israël Nisand. Il montre alors les coulisses du procès : comment, à une suspension d’audience, les avocats de la défense sont allés demander au témoin des éclaircissements sur un point brièvement abordé dans son audition et lui ont ensuite demandé de revenir à la barre, où il a expliqué que le fait d’accoucher seule entraîne mécaniquement des manoeuvres qui peuvent entraîner la mort du nouveau né, avant même qu’il soit vraiment né.
Le compte rendu ici livré me paraît se rapprocher de ce feuilletonnage cher à Pascale Robert-Diard, qui ne paraît possible que sur internet, où les contraintes de bouclage, de rendez-vous obligé et d’espace sont moins contingentes que dans les médias traditionnels.
La mention d’éléments personnels à l’auteur, l’emploi de la première personne ( “Je connais le Pr Israël Nisand de longue date du fait, notamment, de petites divergences sur quelques sujets essentiels de bioéthique. Durant la suspension d’audience je lui rappelle que Véronique Courjault avait déclaré que les deux enfants avaient «criés». Il répond qu’il s’agissait plus vraisemblablement non pas d’un «cri»mais d’un «gasp».”) est aussi inhabituelle par rapport à un compte rendu d’audience classique.
- Les médias locaux
Ce sont les médias locaux qui produisent le plus grand nombre de compte rendus d’audience.
A de nombreuses audiences correctionnelles on peut voir le journaliste local prendre des notes et on retrouve dans les colonnes du quotidien régional quelques lignes sur des affaires judiciairement assez banales. Les affaires d’Assises sont toujours couvertes.
“Nos” journalistes sont souvent de fins connaisseurs de “leur” tribunal, “leurs” experts, “leurs” avocats, et du fonctionnement judiciaire au quotidien, comme le montrent ici même les commentaires de Didier Specq.
C’est pourquoi j’en fais une catégorie à part dans ce petit exercice.
D’après mes recherches (ou disons mon rapide furetage sur le toile), la presse quotidienne locale à Tours se résume essentiellement à la Nouvelle République qui, outre le quotidien papier, possède 40% de TV Tours, la chaîne de télévision locale. Il y a bien sûr également le bureau local de France 3 qui produit, outre des reportages pour les éditions de F3 Paris Ile de France Centre, un décrochage quotidien.
Le compte rendu d’audience de la NRCO “papier” (réalisé par d’autres journalistes que ceux qui ont fait le live blogging, issus de la rédaction multimédia), est assez classique (le triptyque Dubec/Marinoupolos/Nisand) agrémenté de petits articles sur les à côtés du procès : une rencontre avec des “pointures” de la chronique judiciaire[14], une brève sur la longue expérience du greffier de la cour d’assises
Les reportages de TV Tours et de France 3 Val de Loire Touraine[15] ont en commun, outre le résumé de l’audience et les images habituelles de salle d’audience et de salle des pas perdus, d’avoir donné la parole à un expert local, seule interviewée. Les experts “nationaux” ne sont qu’aperçus. Un reportage de France 3 Ile de France Centre (cliquer “compte rendu d’audience” à la date du 15 juin dans ce lien) peut laisser penser que c’est parce que seuls les médias nationaux ont pu approcher d’assez près les sommités…
Dans les médias locaux, on fait (logiquement) plutôt dans la proximité : la locale de France 3 est présentée devant le Palais de Justice, la médiatisation du procès est autant un sujet que le procès lui même.
- Le pompon (faute de nom plus adéquat de catégorie)
Avec l’émission Mots Croisés diffusée le 15 juin 2009, on est devant un objet télévisuel très mal identifié.
Sur le plateau d’Yves Calvi ce soir là : Marie-Pierre Courtellemont, grand reporter à France 3, “spécialiste” de cette affaire qu’elle suit et sur laquelle elle prépare un second livre[16], Daniel Zagury, expert psychiatre, Pierre-Olivier Sur, avocat pénaliste, Violaine-Patricia Galbert, psychothérapeute et assesseur au tribunal pour enfants de Paris et le témoin vedette de la journée, Israël Nisand. Point commun à tous ces invités : aucun d’eux n’a rencontré l’accusée ou n’a en principe eu accès au dossier.
Yves Calvi est un récidiviste du carambolage temporel dans cette affaire[17]. Le 16 octobre 2006, quelques jours après la mise en examen de Véronique Courjault, il avait déjà consacré une émission au thème “Quand une mère tue ses bébés” (deux des invités du 15 juin y étaient déjà et ont assez peu évolué), qui avait été l’occasion d’un ramassis de spéculations et hypothèses, voire d’affirmations péremptoires sur cette affaire alors que l’enquête commençait à peine.
Tout au long de cette nouvelle émission, il se défend de “refaire le procès”.
Compliqué dans un débat intitulé “Bébés congelés, le procès”, alors même qu’on commence par “nous allons essayer d’en savoir un peu plus sur ce procès pas comme les autres” puis qu’on invite les participants, après des généralités très intéressantes (ce n’est pas ironique) sur le mécanisme du déni de grossesse, à “s’arrêter sur ce qu’on pourrait appeler le cas Courjault”(25’35”).
Chacun parle de l’audience comme s’il y avait assisté ( Daniel Zagury 15’21”: “ce qu’elle nous dit”, Violaine-Patricia Galbert 28’31”: “le président a bien repris les différents termes des dépositions”).
On vérifie qu’on est bien dans les clous (Yves Calvi à Marie-Pierre Courtellemont 30’20”: “est ce que les débats au procès tournent autour de ce qu’est notre conversation de ce soir ?”).
On s’interroge sur la psychologie du mari (Yves Calvi 47’41”) “qu’on voit quotidiennement venir défendre sa femme à la télé”(sic).
Et on termine sur la composition du jury, une proposition de requalification (Yves Calvi 45’27”: “c’est au minimum de la non assistance à personne en danger”) et les avis des uns et des autres sur la peine à infliger. Sans compter cette perle de la journaliste qui écrit un livre sur cette affaire et qui souligne à quel point la médiatisation de l’affaire est déjà une terrible punition pour l’accusée. Au final, sur une heure et six minutes d’émission, le témoignage d’une femme ayant vécu un déni de grossesse était probablement le moment le plus utile et intéressant.
On voit bien les limites inhérentes à ce type d’émission avant qu’une affaire soit définitivement jugée. Et plus généralement la persistance de cette illusion du caractère pédagogique d’un procès en particulier sur de grands sujets de société. Une affaire criminelle est une affaire unique. Parce que c’était cet accusé, parce que c’étaient ces circonstances, parfois parce que c’était cette victime.
Qu’une affaire judiciaire soit une des illustrations d’un débat de société plus large, très bien, les prétoires sont un des reflets de la société. Qu’elle en soit le point de départ, et il y a presque toujours maldonne. Un procès, c’est quand même d’abord fait pour juger une affaire particulière. Pas pour soigner la société ou faire l’éducation des foules.
Avantage au blog ?
Un bilan peut-il être dressé des comparaisons que je viens de faire ? Comme je ne me suis pas tapé tout ça pour rien, je vais m’y employer :
Le “débat” (qu’il soit télévisé ou radiophonique) me semble une impasse, parce qu’il ne peut que reproduire le mécanisme du procès.
Un asinaute ne s’y est d’ailleurs pas trompé : “Et soudain, le déroulé de l’émission saute aux yeux, c’est celui d’un procès: personnalité de l’accusée, discussion pro et contra sur les faits et leur qualification, interprétation des actes de l’accusée, énoncé de la peine”.
Il me semble en tout cas nécessaire qu’il y ait un décalage dans le temps et une forme plus documentaire, comme l’émission Faites entrer l’accusé (dont on peut d’ailleurs supposer que le numéro consacré à cette affaire est déjà sur les rails).
Le compte rendu télévisé souffre de ne pas pouvoir montrer ce dont il parle et tente de refaire une partie de l’audience à l’extérieur de la salle en interrogeant les témoins, les victimes ou les avocats.
Et s’il était possible d’avoir des images de l’audience, il me semble que le risque serait massif de ne retenir que le moment fort, l’instant lacrymal, le témoignage scandaleux.
Une audience, c’est la vérité toute nue, parfois toute crue. Tout dans un procès n’est d’ailleurs pas livré aux spectateurs qui sont dans la salle, quand par exemple le président fait passer aux assesseurs et aux jurés des photos (classiquement celles de l’autopsie) ou un document tiré du dossier. S’il est légitime que toute la réalité, si dure soit-elle, soit exposée à ceux qui vont juger de l’affaire, l’afficher telle quelle, par petit bout, sur les écrans du 20 heures serait à mon sens d’une grande violence.
Le live blogging n’apporte aucune analyse. Il peut être un outil pour qui veut suivre une audience dans la longueur, mais il pâtit du manque de cette mise en relief qui résulte de l’oralité des débats : le ton, la vitesse d’élocution qui change, les silences, les regards, les réactions de l’accusé ou des avocats, la partie civile qui quitte la salle parce que les paroles de l’accusé sont insoutenables, bref, tout ce qui fait la vie d’une audience.
Le procédé va certainement se développer (on l’annonce déjà pour le procès Clearstream) et évoluera peut être vers quelque chose de plus élaboré, comme l’a fait la Dépêche du Midi pour le procès AZF, avec un blog assez proche d’une retranscription verbatim (en apparence) mais d’une lecture plus aisée (un billet par audition ou plaidoirie, introduit par une ou deux phrases résumant de qui il s’agit) et sur une affaire avec des aspects techniques qui se prêtent peut être mieux à l’exercice.
C’est finalement le compte rendu écrit, qu’il émane de la presse “traditionnelle” ou d’internet, qui me paraît le plus adapté aux audiences. Le temps nécessaire à l’écriture, la distance émotionnelle que permet l’écrit (par rapport à un extrait audio-visuel d’une déposition) couplée à la possibilité de faire vivre l’audience par le talent du journaliste, et même l’illustration quasi-obligée par un dessin d’audience qui fait également filtre par rapport à une image “réelle”, tout cela me paraît imposer le recul indispensable au travail du chroniqueur judiciaire qui, pour reprendre la formule de Paul Lefèvre dans la Ligne j@une, “n’est pas de dire ce qu’il se passe mais de dire ce que signifie ce qu’il se passe”. C’est évidemment un aspect essentiel du travail journalistique en toute matière, mais cela me semble particulièrement indispensable dans un univers aussi codé que celui de la justice.
Enfin, il me semble qu’Internet, et notamment le format blog, apporte un plus. Ce média peut, quand il est utilisé avec talent et déontologie, avoir les vertus de l’écrit en étant moins soumis aux contraintes de longueur ou de fréquence du papier. Une condition essentielle, et difficile à remplir avec le web, est cependant d’afficher clairement la couleur pour savoir qui écrit et de quelle place (ça non plus ça n’est pas propre au genre judiciaire), information qu’on a implicitement quand on ouvre tel journal papier ou qu’on branche telle chaîne de télévision.
A quand les raccords de maquillage aux suspensions d’audience ?
Alors que le procès se fait à la télévision, que les paroles prononcées à l’audience s’inscrivent sur nos écrans quasiment en temps réel, qu’est ce qui justifie encore le bannissement des caméras des salles d’audience et l’interdiction de la retransmission des procès ?
D’autant qu’on est en train de franchir un nouveau pas, puisque des documentaristes prépareraient des reconstitutions de procès. Et devinez pour quelle affaire on va expérimenter le procédé ?
Le débat sur la possibilité de filmer les audiences va bien au delà de la question du matériau qui peut être à la disposition des journalistes pour traiter d’une affaire. On évoque ainsi souvent le droit pour les citoyens à voir (et donc contrôler) comment la justice est rendue en leur nom, et le fait que la captation et la diffusion des procès ne serait finalement qu’un changement d’échelle par rapport à une chronique judiciaire “papier”.
Une commission avait été réunie en 2003 pour proposer des solutions, sous la présidence de Mme Linden, première présidente de la Cour d’appel d’Angers. Son rapport, soigneusement enterré depuis, proposait des solutions réfléchies et équilibrées et posait, bien mieux que je ne saurais le faire synthétiquement à l’issue de ce déjà très long billet, les enjeux majeurs de l’entrée des caméras dans le prétoire. Je voudrais pour conclure en extraire ces lignes, mises en exergue de la contribution de Pierre Rancé à cette commission :
“La Justice n’a pas à se projeter pour prouver qu‘elle n’a rien à cacher. C’est au citoyen de venir constater que la Justice ne lui cache rien. Il ne saurait entrer dans les prévisions des codes de procédures civile et pénale d’assurer une publicité médiatique, voire commerciale, aux audiences. Si les portes du procès restent ouvertes, c’est afin que chacun puisse attester que le déroulement de l’audience est transparent et que le principe du contradictoire est respecté. La mise sur la place publique du procès est le contraire de la publicité de l’audience.”.
Notes
[1] eh oui, c’est réservé aux abonnés. C’est pas pour faire de la pub (pas de pub chez Eolas), mais franchement 30 euros par an ça vaut le coût… Pour s’abonner c’est là
[2] pour les plus motivés, les comptes rendu des audiences du CSM relatives à Fabrice Burgaud, écrit par Stéphane Arteta, sont particulièrement intéressants, par exemple là
[3] bien que des comptes rendus d’audience aient été faits sur le procès de Youssouf Fofana et ses comparses, notamment sur le blog d’Elsa Vigoureux
[4] sauf si le mineur, devenu majeur le jour du procès, demande la publicité des débats
[5] notons que c’est sur “interpellation” (pour ne pas dire dénonciation) d’un journaliste de radio que la Chancellerie a été amenée à prendre position sur cette question
[6] voir sur cela cet intéressant reportage du club de la Presse du Val de Loire
[7] celle là est en accès libre, mais ça n’empêche pas de s’abonner
[8] et certainement pas pour le fond du dossier, qui n’est pas très différent de celui de beaucoup de dossiers d’infanticides instruits et jugés chaque année par les juridictions françaises
[9] Stéphane Durand-Souffland est par ailleurs président de l’association de la presse judiciaire
[10] expert psychiatre qui a publié en 1992 un ouvrage de référence sur les infanticides, cité par l’avocat général
[11] gynécologue-obstétricien, expert, qui a lui aussi publié un ouvrage sur le sujet, cité par la défense
[12] reportage que vous ne pourrez voir car, à l’heure où je fais les ultimes corrections, il n’est plus en ligne. Heureusement, je me le suis infusé plusieurs fois, il va falloir me faire confiance pour le résumé…
[13] elle évoque “D’un côté, dans le box des accusés, une femme que je me garderais bien de juger, accusée d’infanticide, de l’autre le professeur Israël Nisand, spécialiste français du déni de grossesse.”
[14] on peut aussi penser que faire ainsi intervenir des tiers qui partageaient un avis pour le moins critique sur la conduite de l’audience par le président a permis aux journalistes locaux de ne pas se montrer eux mêmes frontalement critiques envers le président qu’ils croisent à chaque session
[15] même problème que pour le 20 h de France 2
[16] en fait, le temps que je corrige, relise, recorrige et rerelise ce billet, elle a eu le temps de le publier
[17] et pas que dans cette affaire, puisqu’il a notamment consacré une émission au procès Fofana quinze jours après le début des audiences, en présence notamment de deux des avocats concernés
Commentaires
1. Le vendredi 24 juillet 2009 à 00:27 par DM
2. Le vendredi 24 juillet 2009 à 01:27 par didier specq
3. Le vendredi 24 juillet 2009 à 01:40 par Alex d'Epidose
4. Le vendredi 24 juillet 2009 à 01:52 par J.F.Sebastian
5. Le vendredi 24 juillet 2009 à 02:06 par didier specq
6. Le vendredi 24 juillet 2009 à 02:55 par Bertrand Guillonneau
7. Le vendredi 24 juillet 2009 à 06:57 par Mathaf Hacker
8. Le vendredi 24 juillet 2009 à 07:21 par DM
9. Le vendredi 24 juillet 2009 à 08:22 par didier specq
10. Le vendredi 24 juillet 2009 à 08:50 par DM
11. Le vendredi 24 juillet 2009 à 10:08 par Sylvain J
12. Le vendredi 24 juillet 2009 à 10:11 par Guile
13. Le vendredi 24 juillet 2009 à 10:17 par lapocompris
14. Le vendredi 24 juillet 2009 à 10:35 par Thinklessridemore
15. Le vendredi 24 juillet 2009 à 10:35 par turquoise
16. Le vendredi 24 juillet 2009 à 10:35 par jugeotte
17. Le vendredi 24 juillet 2009 à 10:58 par H.
18. Le vendredi 24 juillet 2009 à 11:02 par H.
19. Le vendredi 24 juillet 2009 à 11:04 par chris
20. Le vendredi 24 juillet 2009 à 11:27 par Floran
21. Le vendredi 24 juillet 2009 à 12:02 par macha
22. Le vendredi 24 juillet 2009 à 12:31 par Trotsky tue le ski
23. Le vendredi 24 juillet 2009 à 12:45 par Trotsky tue le ski
24. Le vendredi 24 juillet 2009 à 13:26 par Véronique
25. Le vendredi 24 juillet 2009 à 13:58 par SuperDamz
26. Le vendredi 24 juillet 2009 à 14:43 par Jean
27. Le vendredi 24 juillet 2009 à 14:52 par *Celeborn
28. Le vendredi 24 juillet 2009 à 15:33 par SuperDamz
29. Le vendredi 24 juillet 2009 à 17:34 par Jean
30. Le vendredi 24 juillet 2009 à 17:41 par cyclopède
31. Le vendredi 24 juillet 2009 à 19:14 par JB82
32. Le vendredi 24 juillet 2009 à 19:38 par DM
33. Le vendredi 24 juillet 2009 à 20:08 par Anne
34. Le vendredi 24 juillet 2009 à 20:13 par Bardamu
35. Le vendredi 24 juillet 2009 à 20:16 par Bardamu
36. Le vendredi 24 juillet 2009 à 22:40 par PrometheeFeu
37. Le vendredi 24 juillet 2009 à 22:40 par jugeotte
38. Le vendredi 24 juillet 2009 à 23:02 par marsan
39. Le vendredi 24 juillet 2009 à 23:09 par didier specq
40. Le vendredi 24 juillet 2009 à 23:43 par didier specq
41. Le samedi 25 juillet 2009 à 03:12 par marie-christine blin
42. Le samedi 25 juillet 2009 à 03:42 par Remy
43. Le samedi 25 juillet 2009 à 07:36 par Véronique
44. Le samedi 25 juillet 2009 à 07:45 par zenonlp
45. Le samedi 25 juillet 2009 à 08:19 par Véronique
46. Le samedi 25 juillet 2009 à 08:21 par didier specq
47. Le samedi 25 juillet 2009 à 08:38 par Véronique
48. Le samedi 25 juillet 2009 à 10:34 par melianos
49. Le samedi 25 juillet 2009 à 11:18 par aliocha
50. Le samedi 25 juillet 2009 à 11:23 par didier specq
51. Le samedi 25 juillet 2009 à 11:37 par Véronique
52. Le samedi 25 juillet 2009 à 11:39 par didier specq
53. Le samedi 25 juillet 2009 à 11:47 par André Lavigne
54. Le samedi 25 juillet 2009 à 13:00 par DM
55. Le samedi 25 juillet 2009 à 13:30 par salah
56. Le samedi 25 juillet 2009 à 14:12 par Véronique
57. Le samedi 25 juillet 2009 à 16:19 par Archibald
58. Le samedi 25 juillet 2009 à 16:33 par salah
59. Le samedi 25 juillet 2009 à 17:11 par malpa
60. Le samedi 25 juillet 2009 à 20:34 par Z.
61. Le samedi 25 juillet 2009 à 21:27 par malpa
62. Le samedi 25 juillet 2009 à 21:56 par salah
63. Le samedi 25 juillet 2009 à 22:35 par Robert
64. Le samedi 25 juillet 2009 à 22:37 par Siarres
65. Le samedi 25 juillet 2009 à 22:47 par siarres
66. Le samedi 25 juillet 2009 à 23:42 par malpa
67. Le dimanche 26 juillet 2009 à 01:44 par Jurigaby
68. Le dimanche 26 juillet 2009 à 01:46 par didier specq
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70. Le dimanche 26 juillet 2009 à 09:34 par dural
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74. Le dimanche 26 juillet 2009 à 12:57 par Robert
75. Le dimanche 26 juillet 2009 à 13:10 par Terence
76. Le dimanche 26 juillet 2009 à 14:44 par chris
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78. Le dimanche 26 juillet 2009 à 15:04 par Flash
79. Le dimanche 26 juillet 2009 à 16:12 par Véronique
80. Le lundi 27 juillet 2009 à 09:48 par siarres
81. Le lundi 27 juillet 2009 à 10:19 par didier specq
82. Le lundi 27 juillet 2009 à 10:19 par didier specq
83. Le lundi 27 juillet 2009 à 10:26 par MaboulCarburod....z
84. Le lundi 27 juillet 2009 à 11:41 par robert
85. Le lundi 27 juillet 2009 à 12:05 par MaboulCarburod....z
86. Le lundi 27 juillet 2009 à 12:14 par chris
87. Le lundi 27 juillet 2009 à 12:20 par Véronique
88. Le lundi 27 juillet 2009 à 12:36 par Véronique
89. Le lundi 27 juillet 2009 à 13:07 par MaboulCarburod....z
90. Le lundi 27 juillet 2009 à 13:36 par chris
91. Le lundi 27 juillet 2009 à 14:20 par Robert
92. Le lundi 27 juillet 2009 à 21:30 par siarres
93. Le lundi 27 juillet 2009 à 21:36 par siarres
94. Le mardi 28 juillet 2009 à 01:06 par didier specq
95. Le mardi 28 juillet 2009 à 08:21 par MaboulCarburod....z
96. Le mardi 28 juillet 2009 à 12:22 par Robert
97. Le mardi 28 juillet 2009 à 14:09 par sereatco
98. Le mardi 28 juillet 2009 à 14:26 par chris
99. Le mardi 28 juillet 2009 à 16:19 par robert
100. Le mardi 28 juillet 2009 à 21:42 par didier specq
101. Le mercredi 29 juillet 2009 à 01:03 par Robert
102. Le vendredi 31 juillet 2009 à 19:45 par Crepitus