Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Discutons de cour d'assises : crimes et châtiments

Simple billet pour ouvrir un fil de discussion sur le documentaire de ce soir sur France 3.

À vos questions et commentaires.

Commentaires

1. Le lundi 22 septembre 2008 à 21:53 par carambar

Au bout d'un quart d'heures, j'ai arrêté. Rien d'insoutenable. Juste de la médiocrité. Une reconstitution avec des comédiens pour présenter les faits, de la musique pour le pathos : STOP. C'est du bas de gamme.
(ce n'est pas tant que je préfère les comparutions immédiates, c'est plutôt que je ne supporte pas les emprunts du documentaire à la pseudo télé-réalité).

Eolas:
Je comprends. L'usage de la musique devrait être interdit dans les documentaires. J'ai horreur des cinéastes manqués qui font du documentaire en se prenant pour Spielberg.

2. Le lundi 22 septembre 2008 à 21:58 par villiv


Bravo à l'avocat de la défense dans la première affaire...

Quand je pense que j'aurai pu être a sa place, au temps où j'étais "de la partie"

J'espère que ça n'est pas trop souvent que les avocats se retrouvent "parachutés" ainsi en cour d'assises??

Merci en tout cas Eolas pour cette initiative

3. Le lundi 22 septembre 2008 à 22:05 par Judy

une petite réponse à carambar.

Il me semble délicat de restituer un procès en assise en rendant un peu de chaque élément sans tomber dans le pathos. Justement, ce documentaire permet de frôler un peu des vies ravagées, des gens "comme les autres", plus spectateurs qu'acteurs de leurs vies qui se retrouvent sans trop comprendre comment devant une cour d'assise, comme prévenu ou comme témoin. C'est déjà me semble-t-il un mérite important de ce documentaire...

4. Le lundi 22 septembre 2008 à 22:11 par Arnaud

Le documentaire est bon à mon avis, et ne verse pas dans l'excès.
Les reconstitutions ne sont pas racoleuses, et au tribunal, les regards parlent au moins autant que les mots.
Sur la première affaire cependant, j'ai bien cru entendre dire que l'avocat général allait s'exprimer après la défense, alors qu'il s'agissait de la partie civile, mais peut-être me trompé-je.

5. Le lundi 22 septembre 2008 à 22:13 par carambar

Je ne reproche pas le pathos. Je reproche les mauvaises ficelles qui sont utilisées et qu'on retrouve dans le pire de la télévision : pourquoi cette musique alors qu'un silence est plus éloquent ; pourquoi cette pseudo-reconstitution des faits (pas d'une manière judiciaire) alors qu'en Cour d'Assises, on ne dispose que de version(s) de l'histoire racontée, et que cela doit bien suffire aux jurés.

6. Le lundi 22 septembre 2008 à 22:18 par Judy

@ carambar:

vous avez raison, je crois que malheureusement, je suis trop habitué à la télévision et ne fait plus attention aux détails que vous évoquez ^^ . Si l'on en fait abstraction, il en reste quelque chose de tout de même intéressant (pour un cuistre comme moi en tout cas)

7. Le lundi 22 septembre 2008 à 22:22 par Eowyn

@ Carambar

Je suis d'accord avec vous sur le problème des reconstitutions, dont on peut se passer, surtout pour une "plongée" dans les assises (dont les spectateurs ni les jurés n'ont droit à des reconstitutions).

En revanche le documentaire ne me semble pas si mauvais que ça: le travail de la présidente est plutôt pédagogique, et finalement, on peut voir tous les aspects d'une cour d'assise...

Eolas:
…dont l'avis des jurés, ce qui pour moi est un rêve.

8. Le lundi 22 septembre 2008 à 22:23 par anjul

autant la première affaire et son accusé dont on ne sait que penser que la seconde afffaire dont on n epeut qu'être soulagé du verdict montre une justice humaine grace à tous ses acteurs : la présidente est parfois dure et pourtant émouvante, les jurés semblent un peu dépassés, les avocats ... bravo aux avocats, on a l'impression qu'ils portent leur client et le procès a bout de bras...
reste encore une affaire.
le temps de secher mes larmes suite à la seconde

9. Le lundi 22 septembre 2008 à 22:24 par carambar

Cela fait quelques années que je n'ai plus la télévision donc je suis très sensible au sérieux notamment, quant aux méthodes utilisée, à la hiérarchie de l'information.
J'ai fait l'effort (oui, car je suis déshabitué) de regarder sur internet. Outre que je n'ai pas retrouver la solennité des assises auxquels j'ai assisté, la reconstitution "bidon" avec musique, cela a été le clash. Impossible de continuer.

10. Le lundi 22 septembre 2008 à 22:27 par carambar

Je précise que l'article du Monde 2 cité par eolas, il y a peu, m'a vraiment passionné et touché (ça, c'est pour mon pathos). Mais de mauvaises méthodes discréditent le fond dans ce documentaire.

11. Le lundi 22 septembre 2008 à 22:42 par ElDesdichado

Plutôt globalement intéressant, même si je préfère la façon de filmer d'un Depardon.
Mais bon, ça reste un documentaire d'intérêt, quoique superficiel.

12. Le lundi 22 septembre 2008 à 22:42 par Mel

Certains détails sans doute superflus sur la forme (les reconstitutions et autres musiques angoissantes), mais j'ai trouvé le ton plutôt juste. J'ai même été impressionnée par la Présidente, et surtout par la présence de Me Capitaine... j'ai eu peur pour Me Sarfati et sa première plaidoirie devant une cour d'assise. Il y avait certes du pathos, mais pas unilatéral : on a parlé du ressenti des victimes, bien sûr, mais aussi de celui des accusés, des jurés, des avocats, des avocats-généraux...

Tiens d'ailleurs, mon seul "carton rouge" serait peut être pour les avocats généraux, justement, ou du moins pour le rôle qu'ils "jouent" dans ce reportage... J'ai trouvé que ce qu'on en percevait était très réducteur, et pour la première affaire, presque glaçant... et à mon sens assez loin de l'importance de ces magistrats... Qu'en pensez-vous ?
Mais je pense comme Judy que dans tous les cas que ce document ouvre les yeux sur des "gens comme les autres" qui se retrouvent acteurs de drames atroces...

13. Le lundi 22 septembre 2008 à 22:44 par Fallacieux

Pourquoi les jurés n'ont ils pas accès aux pièces ?
( oui j'ai des questions bêtes )

Eolas:
C'est le choix de l'oralité des débats. Il s'agit de juger un dossier de plusieurs milliers de pièces, certains très techniques. Chaque partie peut décider de celles sur lesquelles il souhaite attirer l'attention. C'est une sélection équitable. L'alternative, c'est des procès de plusieurs semaines.

14. Le lundi 22 septembre 2008 à 22:54 par jojo

le problème de l'accès du dossier au jury populaire mérite d'être posé. mais il faut bien avoir à l'esprit que celui-ci est très volumineux plusieurs centaines de documents classés en "cotes", dans l'ordre chronologique allant du pv de police de premières constatations jusqu'à l'ordonnance de renvoi. bref pour faire simple.... c'est compliqué. Sa compréhension suppose une grille de lecture. Juriste (ou IEP Paris) c'est quand même un métier.

15. Le lundi 22 septembre 2008 à 22:56 par SR

@ Carambar : J'ai fait l'effort de regarder ce reportage sur Internet et je suis d'accord avec vous. Je n'ai plus la télévision depuis presque 15 ans, et alors là, j'ai vu tout ce que je déteste.
La petite musique lancinante, la reconstitution des faits au ralenti.... A croire que le télespectateur n'est pas assez intelligent pour regarder un documentaire sans qu'on lui colle des artifices qui gâchent tout. Pas besoin de petite musique pour savoir qu'un procès d'assise n'est pas une partie de plaisir et est chargé d'émotions. Pas besoin de se promener dans les bois pour que l'on comprenne où s'est passée la scène du crime ....bref! un reportage pour la TV. Dommage.

16. Le lundi 22 septembre 2008 à 22:57 par Aurore

Bonjour,

il y a quelque chose qui me "titille" ; pourquoi parler de reconstitution avec des comédiens ? vous parlez des scènes et pas du reportage entier, rassurez moi ?

non parce que j'y étais (je suis la fille de Francisca) et c'était bien vrai... d'ailleurs, je l'ai trouvé bien fait et pas "retouché" (j'avais un peu peur qu'ils donnent des infos erronés et finalement, non)

17. Le lundi 22 septembre 2008 à 22:59 par moddeur

Au lieu d'écouter attentivement les différents intervenants, j'ai passé une bonne partie de l'émission à observer les micro-comportements de toutes les personnes filmées (agents de l'ordre compris). Et j'ai trouvé que le président de la cour, derrière une posture et une voix émotionnellement froides, cachait des yeux bien tristes.

18. Le lundi 22 septembre 2008 à 22:59 par Tizz

Pour un étudiant en droit se destinant au barreau, c'était fichtrement intéressant. En oubliant les reconstitutions inutiles, voir enfin le "vrai" côté, voir comment s'élabore une plaidoirie, comment un avocat général fait son réquisitoire, comment la présidente s'adapte dans sa façon de parler aux personnes à qui elle s'adresse...
Dans ma tête, un procès d'assises était beaucoup plus "solenelle", mais ça reste incroyablement attirant, même si j'ai conscience que les avocats ne passent pas leur vie à plaider en assises.

Bref, malgré les reproches que l'on peut lui faire, ce documentaire a au moins le mérite de maintenir en moi une vocation plus vivement que jamais. Bravo Fr3.

19. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:00 par Aurore

d'accord j'ai eu ma réponse ; oui c'est vrai qu'avec les explications, c'était suffisant pour le téléspéctateur se mette à la place de la victime... mais c'est dans beaucoup de documentaires comme ca

20. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:03 par Reiichido

J'agrée que ce reportage présentait quelques défaut, à savoir les reconstitutions (Je me suis cru un moment sur France 2) et les musiques versant un peu trop dans le pathos. Mais les reconstitutions sont assez rapides (finalement, elles ne servent que de background visuel au laïus du journaliste récapitulant l'histoire) et les musiques sont relativement discrètes. Des jeux de caméra et des plans assez subtils viennent contrebalancer tout ça, et les séances sont présentées de manière didactiques, avec en plus un tour exhaustif de toutes les parties en présence...sauf des gendarmes et des greffiers mais bon :)
Bref, j'ai quand même pas mal aimé.
Au final, je pense que ça pourra toucher un très large public, peut-être différent de celui qui vient consulter ce blog, et qui s'intéresse beaucoup à la "technique". C'est sûr que ça trimballe un semi-remorque de pathos, mais c'est plus intéressant et prenant qu'une audience de tribunal administratif !

21. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:03 par mourkos

J'ai trouvé que le documentaire était assez bien fait même si parfois un peu superficiel. C'est vrai que les reconstitutions bidons ne sont que sans intérêts !
Le plus triste est la deuxième affaire, je n'ai cessé de penser que l'accusé aurait pu avoir de multiples occasions pour tuer son père en état de légitime défense.
Finalement, comme toujours le procès pénal est l'aboutissement de la misère humaine : alcoolique, drogué, enfance malheureuse. Cela m'a rappelé mon stage où je suivais les audiences correctionnelles où se succédaient les histoires sordides, d'un mari violent, de jeunes en déshérence etc. La misère sociale comme vecteur de la criminalité.

22. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:04 par Neith

En ce qui me concerne, étudiant en droit engrippé...
J'ai trouvé le reportage relativement intéressant, dans le sens où il permet de montrer aux non juristes ce qu'est une cours d'assise, son fonctionnement, ce qui change, pour une fois que l'on nous montre qu'en France ça ne marche pas comme dans "New York Unité spéciale". Je pense qu'il devrait diffuser ce genre de reportage un peu plus souvent, peut être que l'image de la justice dans notre beau pays, s'en retrouverait changée.

23. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:04 par Jérémie

Si l'on reprend l'exercice "soyez le juge", je me trouve ici dans l'incapacité la plus complète de juger. Les faits ne sont relatés qu'à travers un résumé trop succinct et mis en scène.
Rajoutez à cela l'émotion (mais comment font les jurés !? ).
Heureusement, l'absence de voix-off est fort appréciable. Et les affaires choisies me paraissent symptomatiques.

24. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:06 par Plop

Ca n'est pas dénué de petits défauts agaçants en effet mais si certains d'entre vous n'ont pas allumé la télé depuis 15 piges, vous seriez surpris de voir ce qu'on fait de ce genre de sujets sur d'autres chaînes...

Sinon c'était intéressant, on plonge assez bien dans l'ambiance, même si j'aurais finalement préféré qu'on ne voit qu'une seule affaire plus en longueur. Bien mais pas top.

25. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:10 par Aurore

mourkos : dans notre affaire, je ne pense pas que mon beau père (Jeannot Rieffle) soit comme ca à cause de l'alcool ; alors, certes, il n'a pas forcément eu une vie facile (quand il était enfant) mais c'est un homme qui malheureusement aime terroriser les gens et plus particulièrement les femmes ; il se sentait fort... aujourd'hui, j'aimerais lui demander pourquoi il nous a fait tant de mal à ma mère et moi... et quand bien même je lui demanderais, je suis sure qu'il me manipulerait pour avoir un échappatoire à sa sortie de prison ; il buvait pour se donner de la force, ni plus, ni moins parce qu'il savait qu'il pouvait être plus méchant et il arrivait à nous faire peur.

26. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:13 par Julien

Les scènes de reconstitution sont probablement inutiles ; mais c'est tout de même dommage de ne retenir que cela du documentaire ! Pourquoi juger des qualités et défauts techniques d'une réalisation et d'un montage alors que c'est le fond, le déroulement de trois procès aux assises, qui valent qu'on le regarde ?
J'ai personnellement été sidéré par la maîtrise de la présidente (ou le président, apparemment on ne féminise pas ce terme à la Cour ?), capable de poser des questions difficiles, rudes, avec pour seul objectif d'avoir les réponses nécessaires pour faire avancer le procès. Et lorsqu'elle explique qu'elle n'a à peine que quelques moments pour faire le vide et passer à l'affaire suivante, on se demande finalement quel est le mieux, avoir du temps pour digérer ces émotions, ou les avaler d'un coup et enchaîner directement...Vraiment, ce documentaire a renforcé ma conviction que si la justice, en France, peut malheureusement connaître des ratés, elle reste admirablement servie.
Un point qui m'a intrigué, il me semble que jusqu'à assez récemment (milieu des années 90), il était interdit de filmer dans les prétoires ; puis, cela a évolué petit à petit...Mais je ne m'attendais pas à ce qu'on puisse filmer un procès sans l'accord unanime des parties, ce qui n'a visiblement pas été le cas pour le troisième procès ? La présence de caméras ne peut-elle avoir une influence sur certaines personnes ? Tel accusé aurait-il pu "surjouer", tel avocat aurait-il eu la même plaidoirie si ses faits et gestes n'auraient pas été filmés, par exemple ?
Pour finir, encore merci, Maître, pour votre infinie patience et votre humour dont je me régale régulièrement.

27. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:14 par David

Les reconstitutions et la musique sont vraiment les seuls défauts, à mon humble avis, et encore : elles restent floues (les reconstitutions) et la musique n'est pas trop prégnante.
Par ailleurs c'était passionnant et instructif.

28. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:15 par typhon

Bon documentaire globalement. Je retiendrai;

- La plaidoirie de l'avocat dans la première affaire, qui m'a mise un peu mal à l'aise. Je ne lui jette pas la pierre (ce qui serait un délit), le pauvre n'a pas demandé à être là étant commis d'office, mais finalement la plaidoirie de son client n'avait rien à lui envier. Encore une fois, les scènes étaient coupées, je me base donc sur le peu qu'on nous a montré.

Eolas:
Ne JAMAIS lire une plaidoirie.


-les reconstitutions des crimes type "la nuit des héros" avec la musique qui va bien "ta ta ta!" qui n'ont vraiment pas leur place dans des documentaires qui se veulent pédagogiques. Dommage.

Eolas:
J'approuve. Les techniques cinématographiques n'ont pas leur place dans un documentaire, pas plus que les techniques romanesques n'ont leur place dans un article de presse.


- le manque de décence de la part d'un des jurés dans la salle de repos à propos des photos.

Eolas:
Vous pensez à sa gourmandise affichée ? C'est une façon très masculine de dissimuler son trouble.


- L'incapacité de la Chancellerie à entretenir son patrimoine immobilier.

Eolas:
Et mobilier. Et humain.


- Les agents de sécurité qui laissent à disposition des couteaux pour que leur propriétaires les récupèrent en sortant. Cela me rappelle l'époque des cowboys: "dépose tes armes à l'entrée Billy sinon pas de cancan pour toi" .

Eolas:
J'ai bien apprécié le pudique commentaire en off : les mesures de sécurité décidées depuis les agressions sur des magistrats et des greffiers ne sont pas encore au point. Qu'en termes choisis…



-les agents de sécurité qui quittent le palais à 18 heures alors que les audiences continuent. C'est vrai que les délinquants respectent les horaires d'ouverture pour commettre leur larcins....

Eolas:
En province, dans les petites juridictions, c'est un vrai problème : les magistrats se retrouvent parfois seuls en fin d'audience correctionnelle. À Paris, on a deux escadrons de gendarmerie mobile à demeure, et le dernier quitte le palais après le dernier magistrat. Vive l'armée, quand bien même elle relève du ministère de l'intérieur.


- l'inutilité des jury populaires. Personnellement je n'ai jamais compris l'utilité de faire appelle à des quidams pour juger aux assisses. Je trouve que cela révèle une certaine défiance à l'égard des magistrats que je n'apprécie pas. Si c'est sur le registre " ils représentent le peuple souverain", j'opposerai qu'en appel il arrive que le peuple souverain contredise le peuple souverain. Étonnant.

Eolas:
L'argument ne tient pas. La cour d'assises n'est pas un tirage du Loto. Un procès en appel, c'est aussi le procès du premier procès. Celui qui fait appel a estimé que quelque chose avait faussé les débats ou n'avait pas été compris, faussant la décision (en l'alourdissant ou en l'allégeant excessivement). Il veillera donc à ce que cette erreur ne se reproduise pas.


-L'avocate qui attend que les juré se lèvent et entament leur avancée dans la salle avant de lancer un "récusé", les contraignant à un 180 degrés glissé pour regagner leur place. J'avais assisté à une audiences d'assises et je me rappelle que la présidente avait dit quelque chose du genre "nous rappelons aux jurés récusés que la récusation n'entame en rien leur honorabilité". Est-ce une pratique habituelle ou simplement le savoir-vivre breton ?

Eolas:
Voir ce billet sur la question. (lien)


-la procureur très jolie.

Eolas:
Je ne crois pas qu'elle soit célibataire.


- la misère humaine et familiale dès qu'on creuse un peu. Je me faisait la réflexion à propos du père assassiné (qui a un peu tourné à son propre procès) que si lui aussi avait droit à une audience il y a fort à parier qu'il ferait part de violences et maltraitances dans son enfance. A force de creuser on a plus trop envie de juger au final.

Eolas:
Quand on n'a plus envie de juger, c'est qu'on est prêt à juger.

29. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:20 par Younes

Une question maître. Je pensais qu'il était impossible d'introduire des caméras au sein d'un procès, excepté pour les procès historiques !

Une impression maître. Ce sont toujours les mêmes populations qui sont visées dans ce type de documentaire, les frontières de la justice pénale de droit commun semblent s'arrêter au-dessus de Paris ! Désolant ! C'est un peu comme l'histoire du nuage de Tchernobyl ! Le phénomène criminel se limite au Nord de la France.

Eolas:
Ce n'est pas impossible : c'est en principe interdit, mais peut être autorisé, et l'est régulièrement : voyez 10e chambre, de Raymond Depardon, et je signale régulièrement ici des documentaires sur des procès d'assises. Quant à votre impression, elle est fausse : il y a quelques temps, j'avais signalé un documentaire sur une session d'assises à Aix en Provence.

30. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:24 par Puce

Au risque de paraître cuistre autant que critique envers la profession qui est celle du Maître de céans, j'ai trouvé que les avocats qu'on voyait en action dans ce reportage ne maîtrisaient pas franchement l'art de la rhétorique. Il est probable que mon image de la profession, limitée à quelques films (des films cultes, pas des séries TV) emphatiques et à des souvenirs de conférences de Badinter, est fort partielle. J'espérais toutefois que, vu les enjeux d'un procès d'assises, on goûterait au plaisir de voir (et surtout d'écouter) quelques professionnels de l'ars dictaminis et de l'art oratoire de Cicéron. La captatio benevolentiae était dans ces maigres extraits de plaidoiries aussi plate que possible, le style relâché, une avocate rumine... C'est dommage pour la défense car, justement, tous les avocats avouaient que le trac préparatoire à leur passage à l'oral était dû à la difficulté de trouver les mots justes. Il ne s'agit pas seulement de mots, mais d'agencement des mots. Il est vrai que nous ne disposions comme pâture que de fins passages, peut-être pas emblématiques des plaidoiries.
Toutefois, l'avocat de la première affaire était aussi touchant que sincère, la "capitaine" de la seconde fort plaisante.
Enfin, autant l'émission a pu faire ressentir avec justesse, dans les deux premiers cas envisagés, la nécessité de se débarrasser du manichéisme en justice - les accusés étant souvent d'anciennes victimes ce qui montre qu'il est inepte d'opposer les uns aux autre - autant on bute, dans la 3e, devant une sorte de mur infranchissable, qui élimine la compréhension du mal insoutenable qui peut être commis par n'importe qui contre n'importe qui pour une raison absurde. Dans cette dernière affaire, la plus délicate,l'attention (méritée) aux parents de la victime et le silence du principal accusé ont déséquilibré, à mon sens, l'approche. On n'apprend beaucoup sur le rôle difficile des jurés et des avocats, ainsi que du président, mais finalement assez peu sur l'affaire elle-même, ses causes. La banalité du mal absolu garde toute son ombre.

Eolas:
Les grands plaideurs sont rares aux assises, et une maîtrise trop élaborée de l'art oratoire peut nuire (les ténors parisiens n'obtiennent pas toujours de bons résultats en province, chaque palais à ses codes et ses habitudes). Mais il faut entendre plaider une fois dans sa vie Jean-Yves Le Borgne, Grégoire Lafarge, Jean-Louis Pelletier, Jean-Yves Liénard ; et j'en oublie, bien sûr, qu'ils m'excusent. J'ai entendu Varaut plaider, et sa voix résonne encore au palais. Ce sont de grands, grands moments.

31. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:27 par coccinelle

Hormis quelques passages rappelant le style d'un "faites entrez l'accusé" du dimanche soir (les reconstitutions en images floues-saccadées-ralenties-avec la voix d'Hondelatte en moins), j'ai trouvé ce documentaire assez juste et intéressant, et notamment les témoignages des jurés, d'habitude tellement rares et qui dévoilent le visage humain de la Cour.

J'ai beaucoup aimé les entretiens entre Me Capitaine et son client, leur accolade au moment du verdict.
Encore mieux, les petits mots de gratitude bafouillés par Jeannot à Me Sarfati avant de quitter le box...
Ce documentaire devrait rejoindre la page du Maître des lieux intitulée "comment faites-vous pour défendre des coupables?"

32. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:28 par Eowyn

Je voudrais revenir sur ce que dit Fallacieux, sur le problème de l'oralité des débats: le problème de ce choix est qu'il prive finalement les jurés de moyens d'appréciation, s'ils ont un doute lors du délibéré, ou se posent des questions supplémentaires, nées de leurs réflexions pendant le délibéré.

Bref, alors même qu'on juge les infractions les plus graves, et que la décision aura des conséquences importantes (c'est peu dire) sur la vie de celui qu'on juge, ne pourrait-on pas permettre l'accès aux pièces?

Eolas:
Je ne suis pas sûr que cela contribue à la clarté des délibérations ; quant aux débats, ils doivent avoir lieu en présence des avocats. Un accès est toutefois prévu par l'article 347 al. 4 du CPP : Si, au cours de la délibération, la cour d'assises estime nécessaire l'examen d'une ou plusieurs pièces de la procédure, le président ordonne le transport dans la salle des délibérations du dossier, qui, à ces fins sera rouvert en présence du ministère public et des avocats de l'accusé et de la partie civile.

33. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:31 par K

Ô Capitaine, mon Capitaine...
Que ne voudrais-je avoir un tel Maître pour capitaine ou un tel capitaine pour Maître.

34. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:32 par cedhnow

Les pièces ne sont pas accessibles aux jures ? est ce une blague ? on juge quelqu'un aux assises et on n'a meme pas acces à toute les pièces du proces...a peine croyable... et ce n'est pas a l'unanimité mais à la majorité de voix..on a alors à 55% coupable ? incroyable..

Eolas:
C'est bien de lire la CEDH, mais le CPP c'est pas mal non plus. Les décisions défavorables sont prises à la majorité qualifiée de 8 voix sur 12 en première instance (67%) et 10 sur 15 en appel (67%). 7 coupables contre 5 non coupables (58% des voix) et c'est l'acquittement. La peine est votée à la majorité absolue, soit 7 voix en première instance, 8 en appel. Et je n'ose vous révéler qu'avant 2001, l'appel n'était pas possible, y compris à l'époque de la peine de mort. Vous me semblez trop émotif.

35. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:33 par Phi

@ Tizz et les autres
Evidemment, ce n'est pas l'intégral d'un procès criminel, et je m'inquiète un peu en lisant Tizz qui y voit comment s'élabore une plaidoirie ou des réquisitions, alors que de chacun on a entendu que quelques mots...

Personnellement, je pense justement qu'il manquait cet aspect professionnel, de l'élaboration d'un système de défense ou d'un système d'accusation (même si le premier est effleuré dans la seconde affaire, celle du paricide).

Ceci étant, l'intérêt essentiel de ce reportage, selon moi, résidait, pour un public non initié, dans l'approche des jurés, celle de savoir comment un quidam peut réfléchir à une situation criminelle... L'attente du délibéré était parfois tendue...

36. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:42 par Aramu

Pas de voyeurisme mais une plongée au coeur de la seule juridiction composée de simples citoyens, des gens comme tout le monde... Très rassurant d'en connaître un peu plus de l'intérieur, là où se sédimente la misère humaine, merci aux créatuers et aux intervenants (même l'avocate qui n'a pas voulu être filmée pendant sa plaidoirie...).

Eolas:
Je la comprends. Son client risquait gros, la présence de la télévision, qui à mon avis n'a pas choisi cette session par hasard, n'allait en rien aider son client à s'ouvrir et être sincère, ce qui était son seul espoir de clémence. Vu les faits, trente ans (dont 15 de peine de sûreté automatique) c'est loin d'être un mauvaius résultat.

37. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:43 par mèje

seule question: comment traduisez vous Eolas cette remarque de Florence Aubenas: l'avocat fait ce qu'il peut..

Eolas:
Lisez l'article de Pascale Robert-Diard. Le client choisit son axe de défense. L'avocat doit s'adapter, même aux revirements en pleine audience. On ne peut que lui envoyer des signaux : dire ça, c'est dangereux. Mais un accusé qui n'a pas fait la paix avec lui-même est prisonnier de ses mensonges. Surtout si c'est un narcissique. La peur de passer pour un salaud empêche d'assumer son acte pour l'analyser, le comprendre et enfin pouvoir l'expliquer (sans compter que bien des accusés n'en ont pas les moyens intellectuels, vous avez vu hier). Mais un avocat ne peut pas dépouiller son client de cette dernière parcelle de liberté : choisir sa défense. Quitte à s'en distancier lors de sa plaidoirie : on conserve nous même notre liberté.

38. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:46 par Jean

A chaud, c'était assez intéressant, hormis les défauts de mise en forme déjà signalés!

Un peu déçu de ne pas avoir entendu la dernière avocate. Cette affaire était pourtant, au fond, différente des deux précédentes (drames familiaux).

Par ailleurs, Coutanceau: il a le monopole des expertises psyhciatriques en France ou quoi??? C'est comme tout monopole: ça tue la créativité un truc pareil...

Eolas:
Vous savez, Beauvais n'est pas la capitale mondiale de l'expertise médicopsychologique. Les juges font avec les experts qu'ils sont, et quand un donne satisfaction (il travaille vite et bien, est pédagogue devant la cour et accepte d'être payé une misère à quatorze mois), ils ne vont pas chercher plus loin.

39. Le lundi 22 septembre 2008 à 23:52 par néophyte

moi qui n'y connait rien j'ai trouvé ça fort instructif
entre la plongée dans la misère humaine et le sordide , ça n'a rien d'évident comme travail , que ce soit pour les magistats , les avocats ou les jurés
c'est une responsabilité énorme pour tout le monde

une remarque concernant la deuxième affaire :je ne savais pas qu'un prévenu arrivé libre pouvait se "balader" comme ça dans l'enceinte du tribunal ( ou du prétoire? )

Eolas:
Ben, c'est quoi votre définition de la liberté ?


deuxième remarque ; il n'a pas l'air bien vieux ce bâtiment et déjà des problèmes d'étanchéité? je reconnais bien là un batiment administratif!

Eolas:
Il a une trentaine d'année, mais fait partie de ces palais récents conçus comme un monument à la gloire de l'architecte et non pour être fonctionnel. Je n'ose dire beau.


Cher maître , depuis que je vous lis , je me trouve moins idiote ; soyez en remercié.

40. Le mardi 23 septembre 2008 à 00:09 par aliocha

Chapeau en effet à Maître Capitaine. Je n'aurais pas choisi les autres comme conseil et l'organisation des commissions d'office continue de me révolter. Le reportage a notamment le mérite de montrer la difficulté d'être juge et le poids émotionnel que les magistrats qui siègent aux Assises doivent assumer. Impressionnant. Un petit mot enfin pour Florence Aubenas et l'humanité de son regard sur la première affaire. Je trouve qu'elle a bien mis en valeur l'injustice qu'il peut y avoir à ne pas avoir la voix, le physique et la capacité à exprimer des émotions qui soient susceptibles de faire pencher la balance du bon côté. Personnellement, je n'aurais pas pu envoyer cet homme-là en prison.

41. Le mardi 23 septembre 2008 à 00:14 par Aurore

Personnellement, je n'aurais pas pu envoyer cet homme-là en prison.

vis quelque jour avec ce gentil monsieur, tu changeras bien d'avis

42. Le mardi 23 septembre 2008 à 00:16 par kirin tor

ce billet sert t il de filtre pour éviter la multiplication de commentaires sur le billet précédent? ;)

43. Le mardi 23 septembre 2008 à 00:18 par 00:18

"Personnellement, je n'aurais pas pu envoyer cet homme-là en prison."

C'est ce que je me disais aussi, jusqu'au moment ou sa fille est venue témoigner.

Là, je l'aurais bien envoyé en prison mais pas pour les faits qui lui étaient reprochés.

44. Le mardi 23 septembre 2008 à 00:21 par Thomas

La scène des récusations, bien qu'anecdotique au regard de l'ensemble du film, m'a rappelé un excellent article de Pascale Robert-Diard ("Jours ordinaires aux assises", Le Monde du 26/03/2004). Extrait : "Le président plonge la main dans l'urne grise : « Juré numéro 25. » C'est une femme, la cinquantaine, sans profession. Elle se lève, intimidée, tout encombrée de ses affaires. Me Ripert a chaussé ses lunettes demi-lunes et la regarde avancer, l'évalue de bas en haut, de haut en bas. « Récusée », tonne-t-il. Elle s'arrête net, les lèvres légèrement entrouvertes, puis elle fait demi-tour face au public. Quand elle se rassoit, le rouge lui est monté aux joues."

Concernant le documentaire, au fond le seul point noir concerne les reconstitutions : on aurait dit les reportages du funeste "Droit de savoir". Le contraste est ahurissant entre ces scènes-là et les scènes du procès.

Le film n'en garde pas moins une vraie utilité pédagogique, et notamment grâce aux témoignages des jurés, de la présidente de la cour, des accusés, des parties civiles, des avocats... Il fait bien comprendre que derrière un acte criminel, on a des vies sordides délaissée par la société, ce que pointe très justement l'avocate de la défense du deuxième procès. J'ai été complètement sonné par cet étalage de vies accidentées, même si je ne peux m'empêcher de penser que ces affaires ont été soigneusement choisies par le réalisateur pour leur grande force émotionnelle.

Eolas:
C'est probable ; d'autant qu'une session avec trois meurtres, c'est rare.

45. Le mardi 23 septembre 2008 à 00:22 par Mel

Je rejoins Aliocha, et je me permets de recommander la lecture du reportage de Florence Aubenas sur cette affaire, dans le Nouvel Obs (hebdo.nouvelobs.com/hebdo...

46. Le mardi 23 septembre 2008 à 00:25 par Audrey

Encore une fois, j'ai trouvé Florence Aubenas très juste lorsqu'elle analyse la situation du 1er prévenu: il a du mal à s'exprimer, il faut se forcer pour le comprendre, au bout d'un moment on laisse tomber, on n'écoute plus. Voilà à quoi ça se joue parfois, à des dents qui manquent...

Autre chose, le sourire, terrible de la jeune procureur, apparemment fraîchement sortie de l'école: "ah ben moi, ce que j'attends, ce sont mes 15 ans". Comme ça, sourire au lèvres, et dents apparentes...

2 mondes, 2 dentitions...

PS: merci de nous avoir indiquer l'article de PBR du Monde 2 c'était vraiment formidable pour le coup.

47. Le mardi 23 septembre 2008 à 00:43 par ramses

Ce que j'ai retenu de ces trois procès d'Assises, c'est que personne n'en sort indemne.

Les familles sont très éprouvées par le rappel des faits, les jurés mal à l'aise face aux responsabilités qui leur incombent, on sent dans le regard des Avocats qu'ils auraient souhaité mieux convaincre, la Présidente est lasse...

C'est un endroit où l'on prend conscience de la misère du monde.

Une pensée pour Aurore, qui est avec nous ce soir... Qu'elle puisse avoir la volonté de tourner la page, de rayer ce passé glauque de sa mémoire.

48. Le mardi 23 septembre 2008 à 00:58 par Alex K

Si le traitement "cinématographique" était un peu décevant, reste que le fond était vraiment intéressant.

Je regrette qu'on n'ait pas pu assister à la plaidoirie de l'avocate de la défense du principal accusé (Me Claire Doubliez je crois) dans la troisième affaire. La cause la plus indéfendable sans aucun doute, une plaidoirie sans espoir d'obtenir une peine clémente au regard des faits, alors une plaidoirie qui irait dans quel sens? C'est la question que je me suis posé, hélas restée sans réponse.

Intéressante remarque de Florence Aubenas sur la première affaire : que sait-on vraiment de cet homme qui est jugé sur deux jours, des regrets qu'il ressent vraiment, de ce qu'il a pu écrire à sa femme depuis sa prison? Non, tout se joue sur l'image qu'il va donner aux jurés sur ces deux jours d'audience. Le juge-t-on pour avoir tenté de tuer sa femme, ou pour ne pas exprimer à l'audience les regrets que l'on attend? Un vrai écho ici au procès de Meursault dans l'Etranger : est-il jugé pour avoir tué un arabe sur la plage ou pour n'avoir pas extériorisé sa peine à la mort de sa mère?

Quoi qu'il en soit, deux affaires bien que différentes, dont nous pouvons comprendre les circonstances comme les accusés.

La troisième en revanche, à laquelle il a été peu fait allusion dans ces commentaires nous fait nous heurter à l'incompréhension et l'absurde. A l'effroyable banalité du mal? Une telle absence de conscience de la souffrance et de la vie d'autrui nous amène à croire que le meurtrier ne peut être qu'un fou. Et bien non, il est jugé responsable de ses actes, ce qui rend son geste encore plus incompréhensible.

En ce qui concerne les acteurs du rituel judiciaire, je retiendrai l'humanité de la Présidente, la déception de la jolie avocate générale qui n'a pas obtenu ses 15 ans dans la première affaire (mais quand même pas moins de dix, ses jolis yeux n'ont pas dû trop pleurer), le courage bonhomme de Me Sarfati loin des terres connues de ses litiges commerciaux (bien que commencer sa plaidoirie sur les ravages de l'alcool n'était peut être pas la meilleure chose à faire), la "bouteille" de Me Capitaine, et en particulier son habilité à réussir à finalement faire parler, un peu, la mère, et ses cinglants "récusé" qui a dû faire rappeler à certains jurés les pires moments de leur vie de collégien...

Je crois que c'était Moro Giafferi qui récusait systématiquement le premier juré qui se présentait, afin que les autres se sentent ses "élus".

49. Le mardi 23 septembre 2008 à 01:01 par aliocha

@aurore : je n'ai pas dit que j'aurais eu raison, je n'ai pas critiqué le verdict non plus.

50. Le mardi 23 septembre 2008 à 09:14 par Raphaël

J'ai regardé ce documentaire hier avec d'autant plus d'intérêt que ma tendre moitié a été sélectionnée pour être jurée d'assise titulaire dans quelques mois lors de la prochaine session.
Je remercie au passage le maître des lieux pour ses trois brillants articles de l'année dernière sur le rôle des jurés qui ont été d'une précieuse aide mais je craint cependant que ni le documentaire ni les articles n'ont réussi à rassurer ma douce quand à ses futurs tourments...

Eolas:
Ce n'était pas le but. Être juré, c'est écrasant, terrifiant, épuisant, et passionnant.

51. Le mardi 23 septembre 2008 à 09:34 par Dom

Le troisième procès nous montre une avocate qui a refusé de se laisser filmer. Son client ne "parle pas à la caméra" comme l'a fait sa complice. Elle a d'ailleurs insisté pour que les débats ne soient pas altérés par l'intrus journalistique, ou du moins pas trop car la caméra a réussi à s'introduire par instants pour nous montrer de fameux effets de manche...
Aussi intéressants que ce type de documentaires peuvent paraître, ils sont aussi par le média -micro, caméra- qui s'introduit positivement dans le procès une source de perturbation dont on n'ose pas assez rechercher les conséquences des uns et des autres. Enfin, c'est un avis!

52. Le mardi 23 septembre 2008 à 10:17 par Légisphère

Excellent ce documentaire! N'en déplaise aux esprits chagrins, j'en ai trouvé le ton neutre, sans complaisance pour le "pathos", mais du "pathos" il y en a nécessairement dans un procès d'assise. Simplement, le documentaire n'a pas insisté lourdement.

Les extraits de la plaidoirie de Me Capitaine ont été bien choisi, ceux des réquisitoires des avocats généraux peut-être moins bien, montrant des procureurs proches de Javert. Mais ce sont les parquetiers "type" que j'ai pu voir aux audiences "ordinaires", de ceux que n'émeuvent aucun des aspects de la personnalité des prévenus (parce que mon pénal à moi ne dépasse pas le tribunal correctionnel).

D'ailleurs, on aura pu remarquer le choix, qui n'est pas innocent, de l'avocat général qui aura à requérir, en particulier le contraste entre la seconde parquetière, toute jeune et à l'éloquence timide, et le troisième, vieux routier manifestement.

Sinon, pour répondre au commentaire de Maître Eolas sous le n°30, j'ai aussi entendu plaider feu Maître Varaut (le père)...contre moi, et sa voix de basse, la gravité de son propos, son éloquence tranquille, puis finalement ma crucifixion à 9h00 du soir dans un tribunal de Province, devant des magistrats épuisés, cela résonne encore à mes oreilles...:)

C'est comme ça qu'on apprend.

Eolas:
Absolument. Je n'ai jamais été face à lui et j'en ressens un lâche soulagement. Mais vous avez pu constater quel homme exquis il était.

53. Le mardi 23 septembre 2008 à 10:23 par Julien

Dans le 2eme procès, c'est quand même dingue ce que l'"avocate" ressemblait à Jean--Louis Borloo, non ?

54. Le mardi 23 septembre 2008 à 10:35 par Julie

J'ai trouvé ce documentaire plutôt bien ficelé comparé à ce que l'on peut voir sur nos ondes... Il a surtout le mérite de dévoiler le travail des jurés, lourde tâche pour ceux qui débarquent dans le monde juridique. Je retiens que la visite préalable des prisons devrait être une pratique courante pour les jurés qui se préparent à condamner quelqu'un. Je me rappelle également ce pauvre avocat, spécialisé en droit commercial, qui se retrouve pour la première fois aux assises, plaidant pour un cas déséspéré. Quel courage! Il s'en est plutôt bien sorti d'ailleurs. Cela montre un certain dysfonctionnement de notre système...

55. Le mardi 23 septembre 2008 à 10:45 par Légisphère

A Eolas, oui, j'ai pu constater quel homme exquis, et quel avocat il était. Si le début de soirée a été peu reluisant, en revanche, l'attente de notre affaire tout l'après midi durant, alors que les prévenus détenus passaient en priorité (pour ceux qui n'ont jamais vécu une audience correctionnelle en province, on fait passer d'abord les prévenus en détention provisoire, pour ne pas immobiliser trop longtemps l'escorte, et permettre un retour de ces mêmes détenus pas trop tard dans leur prison, car peu d'entre eux ressortent libre de l'audience), fut un vrai moment de plaisir et de culture.

56. Le mardi 23 septembre 2008 à 10:47 par Aqil

J'ai trouvé ce documentaire, certe d'une facture douteuse niveau réalisation, fort interressant.

Pour ma part, j'ai été très sensible au juge et aux avocats. J'ai désormais une pensée pour eux qui doivent regarder en face certaines horreurs de l'humanité. Je me demande même comment ils peuvent tenir si longtemps et enchainer les affaires.

57. Le mardi 23 septembre 2008 à 11:16 par salah

Il m’est difficile de minimiser l’empaquetage cinématographique du récit qui a la prétention de ‎rendre compte de trois affaires en cour d’assises.

Je suis désolé pour les lecteurs de revenir là-‎dessus. Il n’est pas qu’une simple locomotive ,un outil de transport d’information sur les procès ‎‎,il est un langage avec un point de vue sur le tribunal et l’ensemble des protagonistes.

Le montage ‎se fait selon un choix arbitraire de ce qui est jugé "à faire voir et entendre" selon des critères ‎proprement télévisuels. Peu importe si les réalisateurs sont conscients ou pas des effets dans les ‎prises de vues, ,s'ils maîtrisent ou pas leurs références ,le résultat est là !La partialité est flagrante .Je prends en exemple ,un seul gros plan :lles deux yeux du ‎premier accusé,regardant de travers ,tête baissée ,fixant de son regard un témoin à la barre ;ce ‎plan suffit pour régler le compte du bonhomme. ‎

Résultat :Au même titre qu’un autre accusé qui se justifie de ne pas maîtriser la maniement d’un fusil , la ‎caméra est une arme qu’il faut manipuler avec précaution sans cela le coup peut partir « tout ‎seul » .Avec les mêmes images ,tels des mots dans une conclusion ,leurs agencement peut être à ‎la charge ou à la décharge d’un protagoniste.‎ ET la caméra ne le dit pas avec son langage.

58. Le mardi 23 septembre 2008 à 14:14 par lily

J'ai manqué le début du documentaire (manqué la première affaire), mais ce qui m'a frappé, c'est les réquisitoires des procureurs : visiblement lus, parfois bafouillés, que j'ai ressentis sans conviction particulière, ni volonté de convaincre. Et je me suis demandé si c'était une règle générale et si oui pourquoi : est ce qu'ils se sentent le porte parole d'un Etat et réclament des peines qu'ils ne jugeraient pas justes ? Est ce qu'ils se sentent obligé d'être sévères dans leur demande pour contre balancer les demande d'indulgences de la défense ? Y a til une idée que l'organisation de la jutice penche déjà suffisemment en faveur de la société, et que c'est surtout la défense qui a besoin d'aide lors du procès ?
ou est ce que je suis la seule à avoir ressenti ça ? (mais, pour avoir parcouru rapidement les commentaires, je n'ai pas relevé de louanges à leur propos au même titre que certains avocats de la défense)

59. Le mardi 23 septembre 2008 à 14:28 par aliocha

@younes : je me permets une précision car j'ai travaillé sur le filmage des audiences il n'y a pas longtemps : en principe c'est interdit en France sauf dérogation, comme le souligne Eolas. Mais les choses pourraient évoluer. La cour d'appel de Paris mène en effet une expérience pilote à ce sujet. Le but consiste à filmer des audiences correctionnelles, mais aussi commerciales, prud'homales, etc. dans une perspective pédagogique. Il y a encore quelques années, les magistrats français y étaient très opposés, ce n'est plus le cas. Je précise qu'en Espagne, le filmage est devenu la règle. Ceux que la question intéresse peuvent consulter le rapport Linden remis au garde des sceaux en 2005. Il rend bien compte des nombreuses questions que soulève la présence des caméras dans les prétoires.
www.ladocumentationfranca...

60. Le mardi 23 septembre 2008 à 17:02 par joroastre

Merci à france3 pour cet intéressant documentaire sur la justice, décidément trop rare sur nos écran. Je me suis cependant posé quelques questions, que je me permets de vous soumettre :

Lors de la deuxième affaire, celle de David Anssens, madame la président prononce une peine de 5 ans dont 3 ans et demi assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve. Après quoi, la voix off précise "ce soir, David ne dormira pas derrière les barreaux". Qu'en est-il alors de l'année et demie qui n'est pas assortie d'un sursis ?

Autre question, quelle est la différence entre avocat général et procureur ? Synonyme ? question de hiérarchie ?




61. Le mardi 23 septembre 2008 à 17:24 par aurelien33

Je note une difference d'approche entre Maître Grégoire Lafarge et Maître Capitaine.
G. Lafarge respecte jusqu'au bout la volonté de son client, son entêtement même à garder une ligne de défense extrême, "je n'ai pas tiré, je ne suis pas coupable", alors que Madame Capitaine tord le bras de son client. Celui-ci, tout d'abord, comme le client de G. Lafarge, nie toute culpabilité, "le coup est parti tout seul". Son avocate, ensuite, par le biais de l'interrogatoire de la mère "ceci n'est pas un accident, un accident, c'est quand le coup part tout seul", puis au cours de la plaidoirie, tient une ligne de défense différente : la culpabilité, mais avec des circonstances atténuantes.
Le resultat est sans appel : des années de prison dans la 1ère affaire, la liberté dans le 2ème.
Jusqu'où le respect du client, dans le choix de sa ligne de défense, peut-il aller, et les avocats efficaces ne sont-ils pas ceux qui d'abord arrivent à convaincre leur client ?

62. Le mardi 23 septembre 2008 à 17:31 par Jules

Pas entièrement d'accord avec les commentaires sur la technique de la reconstitution et de l'utilisation de la musique dans le documentaire d'hier soir (et des autres en général). C'est une question de rythme, de captation de l'attention du spectateur et de mise en relief de certains aspects de ce qui est montré. En ce qui concerne les reconstitutions, si elles sont en général assez pauvres techniquement, elles permettent de bien visualiser les circonstances dans lesquelles l'acte est survenu, et l'on a bien vu hier soir que les détails sont déterminants lorsqu'il s'agit s'agit de se positionner sur une peine juste.

Une chose m'a agréablement surpris : l'initiative de le présidente de la cour de faire visiter la prison aux jurés. Je trouve finalement assez humain de montrer aux jurés les conséquences de leur décision sur la vie de celui qui se présente pour être jugé.

63. Le mardi 23 septembre 2008 à 17:38 par dom

A propos de la posibilité de réuser (récusation?)
J'ai moi même été juré de cour d'assises et tirée au sort trois fois sur quatre affaires sans être récusée, (j'en était presque surprise )
Par contre, il y avait une autre personne qui , ayant été tiré au sort pour ces trois même affaires a été récusée chaque fois par la défense!!
Or cet homme avait une adresse correspondant à un quartier défavorisé bien connu aussi dans notre ville pour être un secteur de fort traffic de stupéfiant , déliquances routières j'en passe et en plus, je dirais,avec beaucoup de compassion, il ne "présentait" pas bien (permettez moi de m'exprimer ainsi , ce n'est pas un jugment de valeur de ma part mais c'est l'impression qu'il faisait qui m'a marquée):
mine sinistre, yeux baissés, épaules voutées, , vêtements froissés ,ne s'étant pas exprimé du tout le premier jour alors que la présidente nous a accueilli ,donné toutes les informations sur ce que nous allions vivre, fait visiter la prison etc
Et bien je me suis demandée (et les autres jurés aussi) si il n'y avait pas eu de connivence ou concertation entre la présidente et les avocats pour que cet homme ne puisse pas être juré ?
Que savez vous là dessus,
merci

64. Le mardi 23 septembre 2008 à 18:39 par GF

@joroastre : il faut déduire la période passée en détention provisoire à la condamnation prononcée.

Le représentant du Parquet siégeant aux assises prend le nom d'avocat général ; c'est soit un substitut, un vice-procureur, un procureur adjoint ou le procureur près un TGI, soit un susbtitut général, un avocat général ou le procureur général près une cour d'appel

65. Le mardi 23 septembre 2008 à 19:36 par pram

Séjournant régulièrement quelques mois par année en France, je viens de voir le documentaire "Crimes & Châtiments . Je suis quelque peu amateur du spectacles judiciaires en fréquentant les tribunaux de tradition "Common Law", au Canada, en Grande Bretagne et aux USA. C'était donc pour moi la première fois que j'avais l'occasion d'observer, au moins en partie, comment fonctionne la justice pénale française dans un procès d'assises. Et j'avoue que le spectacle télévisé de cette justice française m'a beaucoup troublé à la fois sur certains de ses principes et sur certains détails que je vous livre en vrac :

- Jamais un tribunal de "Common Law" n'aurait permis à la télévision de filmer ses audiences, et même les simples photos y sont interdites. Seuls les dessinateurs sont autorisés;

- Jamais un tribunal de "Common Law" n'aurait toléré que sa salle d'audience soit en si mauvais état qu'il lui faudrait retarder une séance pour cause de toiture non-étanche! L'administration responsable locale aurait eu droit à un "outrage au tribunal"...

- Jamais un tribunal de Common Law ne permettrait à un jury de pouvoir prendre contact avec un accusé qui est en liberté sous caution. (Lu dans un excellent reportage du Monde du métier de pénaliste en France...) Le jury "Common Law" est toujours "incommuninendo". D'une manière ou d'une autre;

- Jamais un accusé ne se verrait "analysé" par des experts psychiatriques, commis d'office par le procureur public ou le "juge d'instruction", sans qu'il puisse avoir le droit à une contre expertise qui serait choisie par son avocat;

- L'intime conviction a plus de poids que le bénéfice du doute dans le sustème pénal français. L'absence de tout doute est le critère déterminant de la conviction dans le système de Common Law. L'intime conviction n'est pas un critère recevable, sinon pour déterminer qu'il n'y a aucun doute possible. Le moindre doute suffit à la disculpation;

- L'unanimité du jury est requise dans le système de Common Law. Et surtout les juges n'y ont rien à y faire. Incidemment je soupçonne que suite à l'influence régulières des films hollywoodiens et des séries télévisées (Boston Legal...) , les français moyens risquent d'être plus familiers de la procédure de Common Law que de la procédure inquisitoriale française...

- Le juge français a une image très partiale dans ses questions aux témoins et surtout ses commentaires. Il joue ouvertement le rôle d'un procureur. Le fait même qu'il apparaisse "empathique" le rend paradoxalement partial. On dirait presque un travailleur social..! C'est vraiment une tradition juridique inquisitoriale. L'accusé se trouve systématiquement devant trois procureurs "de facto" différents:

A - Le procureur public;
B - Le procureur de la partie civile;
C - Le juge qui mène la danse par ses questions, ses réactions et ses commentaires parfois tendancieux.

Devant cette coalition il n'y a qu'un seul plaideur qui doit faire face, et qui ne peut même pas communiquer une partie du dossier au jury. Lequel a beau être placé au même niveau que le juge, il n'a pas eu accès au dossier comme ce dernier.

- L'accusé n'a même pas le droit de refuser de témoigner contre lui-même. Le résultat de cette contrainte ressemble presque à un erzat de la "question" d'origine féodale;

- Le Common Law ignore la personnalité de l'accusé, il s'en tient aux faits, du moins en principe. C'est à la fois un inconvénient et un atout pour l'accusé. Je dirais que l'enquête de personnalité est une procédure qui atténue quelque peu ou dans certains cas, le sentiment de déséquilibre profond des droits des parties dans la justice inquisitoriale française. Et il est paradoxal que cette atténuation provient justement d'un droit d'inquisition sur la personnalité de l'accusé qui me semble très humiliant. Un vrai procès d'Inquisition en somme.

- Je trouve extraordinaire qu'un plaideur ait le droit de changer de système de défense en plein procès. Qu'une défense de "non culpabilité" puisse se transformer en 24H00 en défense de culpabilité atténuée ou irresponsable ou autre. Le procureur public devrait protester d'un tel revirement de la partie adverse. Mais bon, c'est peut-être un atout pour la défense pour compenser quelque peu les pauvres moyens de défense qu,on lui abandonne. Mais pour moi c'est un spectacle assez bordélique et sans grande rigueur sur le plan formel.

Mes remarques sont tirées de mes notes prises durant l'émission. J'ai eu l'occasion de voir des films français qui donnaient en spectacle des procès reconstitués, mais j'avoue que je fût très surpris de voir à la télévision un véritable procès criminel. Un autre paradoxe français...

- Dernière constation : la jeunesse des procureurs publics ,mais surtout de la présidente du tribunal. Évidemment en France on n'attend pas d'avoir fait un quart de siècle d'expérience de plaidoirie pour avoir la possibilité d'être nommé juge.

Ces observations me font mieux comprendre comment le petit juge d'instruction d'Outreau ait pu errer à ce point : il n'a jamais eu à plaider du coté de la défense pendant quelques années.

Bref ce documentaire fût pour moi un spectacle très humain, mais aussi troublant. La seule véritable modération dans le système judiciaire français est l'évaluation et l'imposition des peines lequel est fondé sur des considérations moins "aveugles" que dans le système anglo-saxon. En effet dans ce dernier cas le procès m'apparaît plus juste et équilibré que ne le permet les règles du procès à la française, Par contre dans la logique du Common Law le système des peines peut être parfois très dur. Cela dépend bien sûr des réalités culturelles et sociologiques locales. Un tribunal texan aura par exemple des peines autrement plus drastiques qu'un tribunal pénal du Vermont ou du Québec.

Ce n'étaient que quelques impressions sans prétentions d'un néophyte devant la logique et le spectacle du système inquisitorial d'un procès d'assises français...

66. Le mardi 23 septembre 2008 à 21:05 par Maitre Yogi

Mince ! Je l'ai loupé, j'ai allumé ma télé ce soir au lieu d'hier !

Pour ceux qui l'ont loupé comme moi, le reportage est rediffusé cette nuit à 2h20.

67. Le mardi 23 septembre 2008 à 23:32 par salah

@ Jules 62 ‎
En ce qui concerne l'utilisation de la musique vous trouvez que « C'est une question de rythme , ‎de captation de l'attention du spectateur et de mise en relief de certains aspects de ce qui est ‎montré. » ‎
Vous êtes sûr de parler du documentaire sur un procès d’assisses et non du concert de techno. sur ‎une autre chaîne ?‎

Vous écrivez : « Une chose m'a agréablement surpris : l'initiative de le présidente de la cour de ‎faire visiter la prison aux jurés. Je trouve finalement assez humain de montrer aux jurés les ‎conséquences de leur décision sur la vie de celui qui se présente pour être jugé. »‎

Si la décision des jurés a des conséquences ,il faut espérer qu’ils retiennent la leçon !‎

68. Le mercredi 24 septembre 2008 à 09:33 par Mussipont

@Jules 62 : proposer aux jurés de visiter une prison n'est, me semble t il et donc à confirmer, est une règle et non pas une initiative de la présidente.

69. Le mercredi 24 septembre 2008 à 09:39 par Cedhnow

@65 vous avez oublié le 4eme procureur qui sont les médias qui vous designe coupable avec l'aide d'informations communiquées par le procureur

@maitre eolas. merci pour votre conseil de relire le CPP mais je pense qu'il faut mieux que je m'attelle au "Directorivm Inqvisitorvm" pour comprendre l'esprit de la cour d'assise ;)

70. Le mercredi 24 septembre 2008 à 09:40 par gf

@62 : je confirme que la visite d'une maison d'arrêt par les jurés se pratique dans de nombreuses cours d'assises.

71. Le mercredi 24 septembre 2008 à 09:52 par Cedhnow

@65 vous avez oublié le 4eme procureur qui sont les médias qui vous designe coupable avec l'aide d'informations communiquées par le procureur

@maitre eolas. merci pour votre conseil de relire le CPP mais je pense qu'il faut mieux que je m'attelle au "Directorivm Inqvisitorvm" pour comprendre l'esprit de la cour d'assise ;)

72. Le mercredi 24 septembre 2008 à 10:09 par jules

@ Salah : non je parlais bien du documentaire, pas d'un concert de techno, on voit bien que vous n'avez jamais essayé de réaliser un documentaire.
Pour la visite de la prison, j'ai cru comprendre dans le documentaire que ce n'était pas obligatoire et que les gens étaient libres de faire ce qu'ils voulaient (ce n'est donc pas une règle puisque rien ne les y contraint).

73. Le mercredi 24 septembre 2008 à 10:45 par UnPseudo

@ pram 65 :
Il y a quand même beaucoup de choses fausses dans ce commentaires (sans doute parcequ'il est difficile de comparer une procédure spécifique -la francaise- à une philosophie -la procédure de type accusatoire du Common Law). Ainsi par exemple :

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"Jamais un tribunal de "Common Law" n'aurait permis à la télévision de filmer ses audiences, et même les simples photos y sont interdites. Seuls les dessinateurs sont autorisés;"
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C'est faux : www.youtube.com/watch?v=f...
Ou www.youtube.com/watch?v=s...
Ou encore : www.youtube.com/watch?v=i...

---
"- L'unanimité du jury est requise dans le système de Common Law. Et surtout les juges n'y ont rien à y faire. "
---

Ce n'est vrai que si l'on considère que le jugement n'est que le verdict de culpabilité. Mais si l'on prend en compte la fixation de la peint (sentence), c'est faux, puisque dans la majorité des états américains, c'est le juge qui détermine la peine. Il prend d'ailleurs en compte la personnalité de l'accusé (contrairement à ce qui est dit dans le commentaire).

74. Le mercredi 24 septembre 2008 à 11:25 par biboulette

Bonjour
J'ai pu voir ce documentaire cette nuit (insomnie), complètement par hasard... Cela m'a littéralement scotchée dans mon fauteuil. Moi qui aie une piètre opinion de la justice (non-rendue dans un procès en correctionnelle dont la victime est une personne de ma famille), j'avoue que cela m'a un peu réconciliée car j'ai trouvé les peines infligées "justes".
Effectivement, pour avoir ôté la vie d'une personne, on trouve 2 sanctions différentes : David A. qui se retrouve avec de la prison avec sursis (et a effectué en préventive son tps de prison ferme) et mise à l'épreuve; et Benjamin C qui prend30 ans de prison dont 22 de sûreté.
Heureusement que le crime commis et la personnalité des assassins sont étudiés à la loupe : on ne peut comparer un crime de "ras le bol" face à une personne qui a passé sa vie à nous détruire et qu'on tue sur un coup de tête, un coup de révolte et un crime gratuit, barbare, sauvage, prémédité, calculé, tout ça pour une carte bleue et un peu d'argent... De plus, David A semblait si consterné par son geste, je pense que cet homme sera hanté toute sa vie par son crime et la seule chose que je lui souhaite, c'est de parvenir à se reconstruire et être heureux. Par contre, Benjamin C ne semblait avoir aucun remord, aucune pitié, aucun dégoût par rapport à ce qu'il avait fait, ce qui est d'autant plus consternant que la victime ne lui avait strictement rien fait...
Alors c'est sur que d'un point de vue moral, on peut se demander s'il est vraiment juste de punir sur des "ressentis" : à la tête du client en quelque sorte...
Tout cela est bien compliqué mais j'admets que les rendus des 3 procès m'ont satisfaite, cela aurait pu être le contraire !!!

PS : un grand soutien à Aurore et à sa charmante maman.

75. Le mercredi 24 septembre 2008 à 11:47 par ladyteruki

Je l'avais raté lundi, je l'ai vu hier soir pendant une rediffusion cette nuit.
J'ai été très surprise par le fait de nommer les jurés par leur nom et leur numéro devant tous les acteurs du procès, y compris l'accusé. J'aurais pensé que l'usage d'un numéro permettait de rendre les jurés anonymes, à des fins de protection par exemple, ou pour ne pas personnifier le jury.
Par contre, quelle (agréable) surprise que de découvrir la Présidente qui invite les jurés à visiter une prison. Excellente initiative ; sait-on si elle est répandue ?

76. Le mercredi 24 septembre 2008 à 11:56 par salah

@ Jules 72 ‎
‎« on voit bien que vous n'avez jamais essayé de réaliser un documentaire. »‎

Non je n’ai jamais essayé de réaliser un documentaire ,par contre il m’est arrivé de réaliser ‎quelques-uns .

Ceci dit pour évaluer un ouvrage ,une œuvre d’art ,un roman ,une plaidoirie ,un ‎bâtiment, il n’est pas indispensable d’être un artiste ,un écrivain,un avocat ou un architecte.‎

Particulièrement dans le domaine de l’audiovisuel ,lorsque j’entends le son d’un piano qui ‎accompagne un personnage ,je suis curieux de nature ,je veux voir le pianiste et si on me rétorque ‎que c’est pour agrémenter les images et égayer « l’ambiance » ,comme si les images et le son du ‎direct étaient tristes ,alors je dis qu’on me fournisse les cacahuètes et une petite boisson ! ‎

77. Le mercredi 24 septembre 2008 à 13:40 par Noobi

"les ténors parisiens n'obtiennent pas toujours de bons résultats en province"... chez les ploucs quoi !

78. Le mercredi 24 septembre 2008 à 14:32 par Fred

"le président ordonne le transport dans la salle des délibérations du dossier, qui, à ces fins sera rouvert en présence du ministère public et des avocats de l'accusé et de la partie civile. "

est-ce que les avocats peuvent alors intervenir? les jurées poser des questions aux avocats?

79. Le mercredi 24 septembre 2008 à 14:41 par jules

@ Salah : je disais surtout cela parce que les termes que j'avais choisi étaient bien relatifs à un documentaire et non à un concert techno. J'avais l'impression que vous ne faisiez pas la différence (et j'ai toujours l'impression que vous ne la faites pas). Ensuite, d'accord avec vous, vous n'avez pas besoin d'être un spécialiste pour évaluer une oeuvre quelle qu'elle soit, ca ne empêche pas non plus de dire n'importe quoi. Allez, a + !

80. Le mercredi 24 septembre 2008 à 18:31 par Aurore

Merci pour les messages ainsi que pour ma maman :D

l'autre jour j'ai mal pris certaines choses parce qu'il y a eu le choc de le revoir et aussi parce que je me dit que même à travers une télé, il arrive a manipuler les gens parce que finalement, il ne semble pas si méchant que ça... il a manipulé beaucoup de monde... y compris moi puisqu'il y a eu un moment où il a dit "ne voir personne durant 4 ans, c'est dur" en sanglotant ; je me dit que j'aimerais bien lui parler, essayer de calmer cette méchanceté qu'il y a en lui, cette haine... mais je sais que ça ne changera parce qu'à ses yeux, ma mère et moi sommes les fautives ; Quand il dit qu'il aimait ma mère, ca me révolte. Soit il ne l'aimait pas, soit il avait une drôle de façon de l'aimer puisque, le lendemain du mariage, il a commencé à se montrer violent.

je suis vraiment désolé de raconter ma vie mais ca me fait du bien de parler avec des personnes qui ne me connaissent pas et qui ont vu le reportage ;)

81. Le mercredi 24 septembre 2008 à 18:40 par GPS

Parlons télévision. On trouve en effet des ressemblances formelles entre ce type de documentaire et, disons, Koh Lanta. En commun, les reconstitutions, ici assez discrètes, la voix off du commentateur, presque toujours indiscrète, les témoignages extérieurs à l'action (p. ex. les interviews des parties civiles. Il faut y ajouter ici celui de Florence Aubenas, doublement extérieure.).

On peut préférer le style Depardon, qui consiste en une sorte d'enregistrement neutre de ce qui a lieu devant le filmeur. J'ai tendance à appartenir à cette deuxième école, bien que la neutralité soit ici tantôt feinte, tantôt discutable, sans parler du montage, qui la trafique bien fort, la neutralité.

Il y a surtout, dans l'école Depardon, ceci : s'interdire de « sortir » du premier filmage implique que l'on ne montre que ce qui est montable. N'est donc monté, n'est donc montré que ce qui est fort, que ce qui « passe », en termes de cinéma. Les choix du cinéaste ne sont alors ni ceux du journaliste, ni ceux du sociologue, ni ceux du professeur de droit. Ces choix peuvent s'exercer au détriment de la compréhension, et même de la véracité - mais au profit de la qualité et de l'émotion du spectacle).

L'alternative au commentaire et aux reconstitutions ici beaucoup contestées, c'est, refusant à la Depardon de quitter la salle d'audience, d'entendre tout au long l'exposé des faits par la greffière. Je crains une certaine lassitude du public, sachant que la greffière n'est pas toujours aussi bonne lectrice ou récitante que, disons, Jacqueline Maillan ou Florence Schaal.

Une fois qu'on a fait la part des choses, et puisque l'on sait tout de suite que l'on va subir du koh-lantisme, on peut se laisser captiver, et penser à autre chose quand ce qu'on voit cesse d'être captivant, ou même simplement pertinent, en se disant que, ne voulant pas trahir la vérité, les auteurs se sont efforcés de trouver des solutions pour la faire passer quand ils n'avaient pas le matériau filmique nécessaire. D'où par exemple le journaliste du Courrier Picard, dont le rapport avec le système judiciaire est, on en conviendra, un peu lointain.

Pour ma part, j'ai donc pris de ce documentaire ce qu'il pouvait me donner, et que j'ai trouvé considérable. Et je me suis gardé d'en espérer plus. On n'y apprend pas tout, mais beaucoup, et parfois de l'inédit (ainsi des jurés).

Je voudrais en profiter pour nuancer la crainte parfois exprimée que la présence des caméras ne fausse le procès. Premièrement, il y a de toute façon des micros, et un public. (Quand on filme les gens, ils sont souvent beaucoup plus troublés par la présence du micro que par celle de la caméra.) Deuxièmement, je pense que la caméra a été ici, comme souvent, fort discrète, et donc très vite et très souvent oubliée de ceux qu'elle filmait.

Enfin, en réponse au Maître des lieux (la majuscule est un calembour) pour qui « les techniques cinématographiques n'ont pas leur place dans un documentaire, pas plus que les techniques romanesques n'ont leur place dans un article de presse » : il y a pourtant un certain art de conter qui fait la différence entre un bon article et le PV de l'AG des copropriétaires ; et un art de filmer, et d'enregistrer les sons, et de monter ensemble ces images et ces sons, qui fait la différence entre un documentariste et une caméra de surveillance. Et cet art est cinématographique dans un cas, et, somme toute, romanesque dans l'autre.




82. Le mercredi 24 septembre 2008 à 20:18 par mourkos


- l'inutilité des jury populaires. Personnellement je n'ai jamais compris l'utilité de faire appelle à des quidams pour juger aux assisses. Je trouve que cela révèle une certaine défiance à l'égard des magistrats que je n'apprécie pas. Si c'est sur le registre " ils représentent le peuple souverain", j'opposerai qu'en appel il arrive que le peuple souverain contredise le peuple souverain. Étonnant.

Eolas:
L'argument ne tient pas. La cour d'assises n'est pas un tirage du Loto. Un procès en appel, c'est aussi le procès du premier procès. Celui qui fait appel a estimé que quelque chose avait faussé les débats ou n'avait pas été compris, faussant la décision (en l'alourdissant ou en l'allégeant excessivement). Il veillera donc à ce que cette erreur ne se reproduise pas.

Ceci dit il y a un véritable problème car la cour d'assisse d'appel n'est pas techniquement parlant une cour de rang supérieur à la cour d'assise de première instance, il s'agit seulement d'un appel tournant vers une autre cour d'assise (composée,il est vrai, de manière plus solennelle) . Le défaut de supériorité hierarchique de la cour d'assise d'appel la rend de se fait l'équivalent d'une loterie.

Eolas:
Argument erroné, je le crains. D'une part, il n'y a aucune hiérarchie entre le tribunal de grande instance et la cour d'appel, indépendance oblige (il en va différemment des parquets respectifs, qui eux sont hiérarchisés, d'où la confusion possible, d'autant plus que les parquetiers sont eux même magistrats). Cela se reflète dans l'organisation de la carrière des juges : on peut occuper un poste à la cour d'appel (conseiller à la chambre des appels correctionnels…) puis être promu président d'une chambre correctionnelle dans un gros tribunal. Qu'on appelle hors-hiérarchie, histoire de rajouter à la confusion. D'autre part, le tirage d'une loterie est en probabilités ce qu'on appelle un tirage avec remise : on remet les boules du loto dans la machine et on recommence. Les deux tirages sont indépendants et ne tiennent pas compte l'un de l'autre. En outre, par définition, ni les joueurs ni le maître de la loterie ne peut influencer sur le résultat du tirage. Sinon, c'est de la triche. En appel, chaque joueur peut essayer d'influencer sur le résultat. C'est normal, c'est voulu, c'est leur rôle. Et notamment en tenant compte du résultat du premier procès, et en critiquant (ou approuvant) sa décision, et en attaquant (ou en défendant) les éléments qui ont été déterminants dans sa décision.

Vous voyez, j'espère, qu'assimiler à un procès à un tirage de loterie (ne serais-je qu'un simple porte bonheur ?) est une prémisse fausse, et invoquer l'absence de hiérarchie, une mineure également fausse. Je vous laisse deviner ce qu'il en est de votre majeure.

83. Le jeudi 25 septembre 2008 à 09:28 par biboulette

Pour Aurore :
Je comprends tout à fait ta colère et ton ressenti car je connais une personne qui a commis de graves violences sur une personne de ma famille, qui a essayé de la tuer mais a fait en sorte que ça passe pour un accident, a fait son cinéma de malheureux au tribunal et est reparti libre comme l'air, c'était limite si ce n'est pas la personne de ma famille (la victime) qui est passée pour un monstre et une mauvaise femme.
Récemment cet homme a été expertisé pour une autre histoire et il a été classé comme psychopathe asocial, capable du pire... Tout le monde sait que ce type peut passer à l'acte et tuer la personne de ma famille mais comme le disent police et magistrats : "tant qu'il n'y a pas de faits réels, il n'y a rien à faire".
Jeannot Rieffle m'a fait de suite penser à cet homme, capable de faire passer sa méchanceté sous la faute de l'alcool et de faire le malheureux... Je pense que tant qu'on n'a pas connu de personne aussi manipulatrice, on ne peut pas se rendre compte de ce qu'elles sont et on tombe dans le panneau !!
En tout cas, j'espère que maintenant tu vas pouvoir vivre tranquillement et ta maman aussi !!

84. Le jeudi 25 septembre 2008 à 18:09 par grumlee

un truc qui m'a écorché les oreilles plusieurs fois dans ce documentaire, c'est de voir au cours des audiences que les personnes étaient toujours présentées ou dénommées le nom de famille avant le prénom

ça ne se fait pas ! le prénom ne s'appelle pas comme ça pour rien...
je trouve ça affreux, ça fait (désolé pour l'expression) beauf quoi !

genre lors d'un entretien collectif au cours d'un recrutement, ceux qui se présenteraient "NOM puis PRENOM" seraient d'office écartés...

c'est d'usage dans les tribunaux de s'adresser aux personnes comme ça ?
"Rieffle Jeannot, vous allez maintenant nous dire ce qui s'est passé" erk

85. Le vendredi 26 septembre 2008 à 00:59 par Aurore

biboulette : tu as tout à fait cerné le personnage qu'est mon beau père...

Vivre tranquillement, ma mère y arrive mieux que moi (disons qu'elle se réfugie dans le travail) mais moi, je n'y arrive pas ; j'ai trop peur de sa sortie :(
on ne l'a pas vu dans le reportage mais, quand ma mère a dit à quel point elle a peur de sa sortie, l'expert psy a dit "on tue rarement deux fois la même personne"... en théorie peut être mais aux yeux de mon beau-père, nous sommes les fautives et nous devrons payer pour l'avoir mis en prison... on n'a pas pris en compte notre peur et j'ai trouvé ça dommage.

Je parle je parle mais, j'espère que dans sa prison, il n'y a pas internet parce que sinon, je crois qu'il va m'en vouloir encore plus lol (je rigole mais, ca me stresse depuis que je parle ouvertement de notre histoire)

86. Le vendredi 26 septembre 2008 à 13:57 par aliocha

@pram : vous m'étonnez quand vous dites qu'il n'y a pas de caméras dans les procès américains, vous êtes sûr, on m'a dit à moi que cela dépendait des Etats mais que cela existait et que ça posait même des difficultés déontologiques majeures dans un pays qui aime le spectacle encore plus que nous.
Plus généralement, vous êtes sponsorisé par la Banque mondiale pour discréditer ainsi la justice française au regard de la justice américaine ? Je vous accorde que la nôtre n'est pas parfaite, mais il ne me semble pas que la justice américaine le soit davantage.

87. Le vendredi 26 septembre 2008 à 14:43 par UnPseudo

@aliocha (86),

Bien entendu qu'il y a des Etats aux Etats Unis qui autorisent la présence des caméra (j'ai mis 3 liens dans mon commentaire en 73, 2 concernant la vieille affaire OJ Simpson, le 3eme concernant la récente affaire Reiser).

Le commentaire de pram ne discrédite pas la justice francaise. On y voit simplement à l'oeuvre un problème de comparaison de pommes et d'oranges, à vrai dire de pommes et légumes. On ne peut, en effet, comparer la procédure accusatoire en général et la procédure francaise en particulier. On peut comparer la procédure accusatoire et la procédure de type inquisitoire, mais il y a peu de choses à dire. On peut sans doutes comparer la justice pénale américaine à la francaise, bien qu'il faille alors nuancer le propos du fait des différences significatives de procédure entre les différents Etats.

88. Le dimanche 28 septembre 2008 à 11:45 par aloïse

J'ai trouvé que la juge etait toujours a l'ecoute des 2 parties meme si certaines personnes avaient du mal a s'exprimer,mais ce reportage a été trop coupé je dirais tailladé,dommage,quand a la derniere partie l'avocate qui n'a pas souhaité plaider devant les caméras ,avait une attitude vulguaire,se tenir ainsi dans une une cours d'assise represente mal son corps de métier.a part etre defendu par M capitaine,la seule qui a su plaider interpeller les jurés,les autres je les conseilles juste pour rediger des couriers dans les etudes.normal qui il ait autant de dossiers baclés!!
merci de nous montrer ces emissions,et pour choisir un bon avocat le conseil serait peut etre d'aller dans les tribunaux ecouter plaider!

89. Le lundi 29 septembre 2008 à 08:37 par angela

je voudrais répondre a Aurore
salut Aurore, je suis Angela la femme de ton frère Stéphane. Hier soir ton frère et moi avons vu le reportage et nous étions très émus de voir votre mère. Cela fait 14 ans que stéphane n'a pas revu ta mère, en fait depuis qu'elle s était mariée avec cette énergumène et j' ai compris combien il en souffre. Pour lui ca a été un choc de la revoir, (il a pleuré avant meme de la voir à l écran) et un soulagement (car il trouve qu'elle est encore très belle et en bonne santé) avec la vie qu'elle a eu ses dernière années. Je sais très bien que la vie que vous avez eu vous tous n'a pas été facile et que l'entente qui règne dans cette famille est très tendu ( voir explosif) mais moi j'avais été ravie de t acceullir ton ami et toi il y a quelques années quand vous etes venus en vacance en Alsace. Je sais aussi que stéphane a été en colère contre ta mère quand il a appris qu'elle sortait avec un autre homme (qui serait aussi alcoolique) et il ne comprenait pas pourquoi elle risquait encore une fois de souffrir pour un homme. Stéphane et moi parlons fréquament de votre mère et il souffre de plus la revoir (et je pense qu'il souffre encore plus de ce qu'il a pu lui dire la dernière fois qu'il etait au téléphone avec elle ) car votre mère il l'aime. Peut etre que ce reportage et une facon de tourner la page a l'ancienne vie et de recommencer quelque chose de nouveaux. Qui c'est peut etre que dans quelques temps nos enfants feront enfin la connaissance de leur mamie (nos enfants Julie 12 ans et Noah 6 ans était très contents de la voir car enfin ils ont pu mettre un visage sur leur mamie qu'ils n'onts jamais vu ) Pour ma part Aurore , je souhaiterais vraiment que vous vous retrouviées un jour et que nous ayons des contact régulier avec ta mère et toi.
P.S: si ta mère aimerais renoouer avec stéphane , laisse moi un message sur ce site.(stéphane n'est pas au courant au sujet de ce message que je te laisse car il a trop peur que ta mère ne veuille pas renouer avec lui : il a trop souffert de son absence)
Aurore je te fait de gros bisous et embrasse très fort ta maman pour moi
bisous Angela ta belle soeur

90. Le mardi 21 octobre 2008 à 13:05 par LOLO

Mon cher Confrère eolas merci pour votre humour et votre compétence.
Nos chers magistrats devraient en prendre de la graine et cesser de se croire au dessus de tous. Cela leur eviterait d'être parfois ridicules souvent inhumains et toujours incompris du justiciable surtout au pénal.
Que pensez vous du procès fait à notre Confrère Maitre RIPERT, avocat à Grenoble, devant le tribunal correctionnel de Dijon pour outrages à Magistrat ? J'ai eu l'honneur de faire partie de ses "defenseurs" et j'ai constaté que lorsque la justice se juge elle même elle n'est jamais aussi ridicule sauf lorsqu'elle confond l'outrage à magistrat et l'outrage à la justice. A en oublier les règles essentielles de procédure elle se confond, et c'est dommage, avec la caricature décrite en son temps par Courteline.

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