Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Commentaires sur l'Asile du droit

Comme promis, pour ceux qui auront réussi à échapper à l'avalanche de commentaires sous le billet sur la nullité du mariage prononcé par le tribunal de grande instance de Lille, j'ouvre un billet pour commenter le documentaire de Henri de Latour, l'Asile du droit.

Le record est actuellement à 1111 : lâchez vos coms !

Commentaires

1. Le lundi 2 juin 2008 à 10:17 par Toto

Et vous mettez le billet deux fois en ligne

2. Le lundi 2 juin 2008 à 10:19 par Thau

Je ne l'ai pas vu mais je n'en pense pas moins.

3. Le lundi 2 juin 2008 à 10:21 par Джугашвили

Je vois double dans mes RSS ^^

4. Le lundi 2 juin 2008 à 10:23 par villiv

j'ai vu un court passage de ce reportage... et j'ai pu constater la nécessité qu'il y avait, pour les avocats, à soutenir moralement certains candidats à l'asile auxquels on refusait ce droit (c'est plus que du soutien, et s'il n'y avait pas les avocats, on peut se demander ce qu'il adviendrait ?!!)

on peut aussi voir, avec un fort contraste, la joie de ceux qui obtienne satisfaction

enfin, j'ai réalisé, grâce au commentaire de l'un des avocats, que les histoires de quotas peuvent assez facilement anéantir un dossier, si bon soit-il...

5. Le lundi 2 juin 2008 à 10:30 par aliocha

Avant que le débat technique se déchaîne et que les contestataires professionnels pointent le bout de leur nez, j'ai juste envie de dire deux choses :
- votre émission m'a fait pleurer (débordement que je m'autorise rarement), pleurer de joie avec votre confrère apprenant qu'il avait gagné contre toute attente, de tristesse avec celui qui a perdu (à la fin, j'ai raté le début de l'émission)
- les avocats m'ont inspiré de l'admiration et un immense respect.

6. Le lundi 2 juin 2008 à 10:34 par Michaël

Cela fait longtemps que je me pose la question et ce que j'ai vu du reportage n'y a pas répondu : les cabinets d'avocats qui font du droit des étrangers y perdent-ils financièrement?

La plupart des étrangers ne doivent pas rouler sur l'or. L'aide juridictionnelle peut-elle s'appliquer à des étrangers faisant appel devant une cour administrative? Ouvrir une "section" droit des étrangers dans un cabinet, cela répond à une sorte de devoir moral ou bien est-ce également un gain financier? Si oui, ce n'est absolument pas un reproche.

Bref, quelles sont les raisons qui poussent un avocat à s'occuper du droit des étrangers?

Eolas:
Non, le droit des étrangers n'est pas très rémunérateur. Comme vous le dites, la plupart n'ont que peu de ressources, et bien souvent n'ont pas droit à l'AJ. Mais ce sont de bons payeurs, leur parole a une valeur sacrée et ils peuvent compter sur une solidarité de leur communauté. Je n'hésite pas à travailler à crédit pour les clients étrangers, alors que je répugne de plus en plus à le faire pour mes clients français. La satisfaction est essentiellement morale : le sentiment de faire un vrai travail d'avocat, de défendre le faible contre l'effroyablement fort, et la joie que l'on ressent quand on remporte une victoire, je ne la retrouve nulle part ailleurs. Vous changez la vie de vos clients, quand vous ne la sauvez pas. Si vous voyez mes confrères en pleurer, ce n'est pas de la sensiblerie de leur part. Ça m'arrive aussi. De joie ou de rage.

7. Le lundi 2 juin 2008 à 10:54 par Yves D

Je me pose moi aussi les même questions que Michaël (@6), avec le même respect ("pas un reproche") mais juste pour savoir les motivations (est-ce du même type que celles qui poussent les médecins à faire de l'humanitaire, mais dans ce cas comment faire "vivre" un cabinet complet ?)

Et aussi, ça va être d'autant plus difficile de battre les plus de 1111 commentaires s'ils sont répartis sur 2 billets similaires ...

8. Le lundi 2 juin 2008 à 10:56 par Toto

J'ai vu l'émission conseillée par eolas. Je l'ai trouvé pédagogique mais seulement jusqu'à un certain point. En effet pour un béotien (comme moi) c'était pas toujours évident de comprendre les tenants et les aboutissants de cette commission de recours. Heureusement que le débat qui a suivi le reportage a éclairé ma lanterne.

Les magistrats chargés de défendre les dossiers ont vraiment du mérite vu que lesdits dossiers sont très divers et plus ou moins clairs (barrière de la langue, contexte géopolitique, histoire des protagonistes ...) . Difficile de trancher entre vraie demande d'asile politique et tentative d'entrée sur le territoire pour raisons économiques.

J'ai tout de même trouvé gonflé de la part d'un des défenseurs d'évoquer des quotas pour l'asile politique alors que ça n'est pas cas (du moins si j'ai bien compris le débat qui a suivi).


9. Le lundi 2 juin 2008 à 11:03 par Thau

YvesD 7 "Et aussi, ça va être d'autant plus difficile de battre les plus de 1111 commentaires s'ils sont répartis sur 2 billets similaires ..."

1123 maintenant, dont Clems qui doit être le 5 ou 6 ème à préciser que le jugement du TGI du Mans date de 1965 et est donc antérieur à la réforme de 1975...

Mais pardon Maître, je fais du hors sujet.

10. Le lundi 2 juin 2008 à 11:10 par Dosadi

ce fut un excellent reportage ! On voit la difficile tache des avocats et surtout, on voit enfin que, non seulement nous n'accueillons pas les étrangers à bras ouverts (mais ça, on le savait presque, grâce à Brice), mais en plus, qu'ils sont traités comme du bétail !
belle image que nous donnons…

Bref ! et sinon, Maître, vous donnez dans le skyblog ? (référence à "lâchez vos coms !" peut être faudrait il ajouter kikoolol !)

11. Le lundi 2 juin 2008 à 11:10 par elhana

J'ai loupé le reportage... dites, maitre, il y a rediff?

12. Le lundi 2 juin 2008 à 12:00 par jugedeta

je trouve que lorsqu'ils allient la rigueur juridique et la finesse psychologique, les avocats spécialisés en droit des étrangers sont de grands auxiliaires de justice .
j'ai l'honneur d'en côtoyer quelques uns au TA (mais cela reste trop rare), et ce reportage met très bien en exergue leurs différentes dimensions et savoir-faire.
à noter que la CNDA sera rattachée au CE à compter du 1er janvier 2009.

13. Le lundi 2 juin 2008 à 12:25 par j

Hors sujet, mais j'ai qqs questions sur le billet précédent:
Qu'est que vous avez comme ordi pour ne pas tomber en panne avec un tel surcroît de couriels?
Qu'est que vous prenez comme amphétamine pour pouvoir tout lire? ;-)

14. Le lundi 2 juin 2008 à 12:38 par Parking

Bon, quelques remarques en vrac, je n'ai pas vu le documentaire, mais comme
ex-rapporteur à la CNDA.



primo, ya des avocat/e/s très bien et je les admire, deuxio ça augmente DE
LOIN la chance d'obtenir l'asile (ya des stats qui existent la dessus) ,
tertio faut pas pousser mémé dans les bégonias, ya aussi la dedans des
avocats qui viennent pêcher du client dans les salles ou les requérants
attendent et qui feuillettent a peine quelques pages deux secondes avant
l'audience et réussissent même le tour de force d'enfoncer leurs clients



sur les juges (et la je parle des presidents de seance), je ne sais pas trop
quoi dire mais disons que globalement ils sont ages, blancs, hommes (tendance
a la baisse, mais qui fut longtemps oh combien vraie) et ça a des
répercussions (me semble-t-il) sur les décisions; qu'ils n'ont pas de
formation en geopolitique.



ils sont 3 (un president deux assesseurs), quand ils arrivent en audience
(=1/2 journée et environ 15 dossiers a passer, ah, ah, ah), seul le
président a lu les rapports, or je ne sais pas si c'est montre dans le
documentaire mais les deux autres n'auront que ce qui est lu par le
rapporteur, pour peu que celui ci ou celle ci lise un peu vite (et ya pas
vraiment le choix vu le nombre de dossier), il leur faudra prendre des notes a
une vitesse délirante; d'accord, ils peuvent demander a voir une pièce du
dossier, mais ils ne liront pas par exemple l'entretien de l'OFPRA, pas le
temps



les rapporteurs (beaucoup de contractuels, un an, contrats renouvelés
d'année en année, pas payes des masses, merci l'Etat) : ils ont en moyenne 3
audiences par mois, faites le calcul vous même pour voir combien de temps ils
peuvent bosser leurs dossiers, alors forcement au bout d'un moment, on n'a pas
le choix : on en privilégie certains (auxquels on croit par exemple) et les
autres, ben, c plus rapide (euphémisme); et puis on s'endurcit et puis et
puis, ben on n'y croit plus trop



jusque vers 2004, les rapporteurs n'avaient pas accès a internet pour
effectuer leurs recherches, mais d'un centre de documentation avec max 4 ou 5
personnes y travaillant et censées pouvoir aider sur tel ou tel point
problématique; et une salle de documentation avec des jolis fichiers
cartonnes et dedans des coupures de journaux : tout ce qu'il faut pour une
recherche efficace ah ah ah (me souviens plus des données, mais il faut
comparer avec les moyens mis a la disposition de ces mêmes centres de
recherche en UK, Canada ou US, par exemple, si je ne dis pas de conneries, ça
peut se chiffrer en dizaines de chercheurs en geopo )



mais ce dont il faut se souvenir surtout, c'est que les récits des gens (et
donc leur crédibilité et donc l'issue de l'affaire) ne sont pas
matériellement vérifiables ni par les juges ni par les rapporteurs (rares
exceptions), que beaucoup de récits se ressemblent, que certains sont faux,
etc; OR a l'audience TOUT SE JOUE sur la croyance que l'on va ou non apporter
au récit (contrairement a ce qui se passe ailleurs en droit francais exemple
pour non juristes, j'ai donne un coup de couteau a mon voisin, il est mort, ya
un petit bouquin, le code penal qui dit que dans ce cas la la peine c'est
entre tant et tant, le juge n'a le choix que dans cette fourchette, il ne
pourra pas dire vous ferez trois fois le tour du pâté de maison et on n'en
parle plus, il est astreint par un texte) ici que nenni, les décisions diront
laconiquement "les faits ne nous ont pas paru être établis", ie "j'y crois
pas"



l'important est donc d'être cru et la arrive un paradoxe remarquable : je
vous dis que je suis tchetchene/RDC/irakien/mauritanien... qu'il m'est arrive
plein de trucs pas cool (je vous épargne les détails, mais les récits
peuvent être particulièrement atroces) , mais le juge me repond : on n'a
aucune preuve que vous venez bien de RDC, (il pense que je suis senegalais et
que je n'ai pas de craintes) : que faire ?



ben acheter des faux (actes de naissance, papiers d'identité, certificats
médicaux du pays d'origine, etc)



au contraire, j'arrive avec plein de docs, la le juge pense  " ce ne sont que
des faux papiers, donc niet"



voyez le truc ? a vous rendre fou quoi



et comme de toutes façons la Cour n'a pas non plus les moyens/l'envie de
faire vérifier les papiers...



résultat il existe un marche florissant de fabriqueurs de faux papiers qui
exploitent ces gens que vous voyez demander l'asile (qui sont sans papiers en
France et ont donc évidemment des moyens financiers extraordinaires)



les quotas, ca relève du fantasme (j'y croyais moi même avant); ce qui ne
relève pas du fantasme, c'est que pour un requerant un passage devant la CNDA
c'est la LOTERIE



pas plus complique que ça : aura-t-il ou non un avocat, a-t-il fait des
études supérieures (l'audience est importante, donc la manière de
s'exprimer aussi, même si c a la limite de l'inconscient), et pleins d'autres
facteurs ou helas le droit a peu a voir



Tout ce que je peux vous conseiller c'est : allez-y !!!!!!!!!!!

Allez voir comment ca se passe, une ou deux fois, seul/e ou avec des amis,
pour en parler, c'est vraiment important.

les audiences sont publiques (de temps en temps des huis clos mais on vous
fera sortir de la salle), elles ont lieu matin et après-midi, la CNDA est
proche du RER A et des metros 9 et 1

http://www.commission-refugies.fr/crr_pratique_11/plan_acces_17/par_les_1464.html



et me direz-vous, très bien mais et quoi ?

je ne suis pas juriste, je ne suis pas avocat, je ne peux pas faire grand
chose !



eh ben bonne surprise : vous pouvez ! les associations en France s'occupant
de droit des étrangers, d'asile sont hélas nombreuses. Vous pouvez leur
donner de votre temps (ça peut aller de s'abonner a une newsletter, a faire
circuler des pétitions, a donner quelques heures de son temps chaque mois ou
chaque semaine) ou DONNER DE L'ARGENT



Cimade, Gisti, LDH, Primo Levi, ACAT, AMNESTY, HRW, RESF, etc...



Tant que l'Etat ne mettra pas réellement des moyens dans cette juridiction
(qui en plus a un statut tout bizarre, cf. liens avec l'OFPRA expliques par
Eolas), vous verrez et reverrez ce documentaire ad nauseam.

15. Le lundi 2 juin 2008 à 12:40 par Fabien

Bien que m'intéressant particulièrement au sort des étrangers dans notre « douce France » (et ne manque pas, outre mon fil "Sans-papiers" de relever certaines incongruités), tout comme Thau, je n'ai pas vu le documentaire en question.

En revanche, il eut été bien d'ouvrir un fil de commentaires sur ce documentaire :

menilmontant.noosblog.fr/...

puisque vous êtes si lu (je dépasse rarement les 800/jour). les relations franco-ivoiriennes passent devant la vérité et la vie d'un homme, et qu'importe la vie d'un homme ?, dit le président Gbagbo… L'Afrique de papa, c'est fini, nous avait promis notre gouvernement. Mon œil !

16. Le lundi 2 juin 2008 à 13:13 par Alex d'épidose

Maître, c'est évidemment une simple maladresse, mais j'ai tiqué en lisant sous votre plume :
"Non, le droit des étrangers n'est pas très rémunérateur. Comme vous le dites, la plupart n'ont que peu de ressources, et bien souvent n'ont pas droit à l'AJ. Mais ce sont de bons payeurs, leur parole a une valeur sacrée et ils peuvent compter sur une solidarité de leur communauté."

Je ne sais pas, faire une telle généralité sur "Les étrangers", ce n'est pas terrible, si ? (Et le Turc est fort, et le Polonais, plombier. Et l'Anglais, je vous dis pas.)

Bref, je suis peut-être tatillon, aussi.

Sinon, une question pratique : si vous faites crédit à un étranger qui se fait expulser, vous arrivez quand même à vous faire payer une fois qu'il s'est retrouvé en Norvège ou au Canada*, parfois sans adresse ?

*Comment ça, ils ne se font pas expulser vers la orvège ou la Canada ?? ;-)

Eolas:
D'un autre côté, à vous suivre, le pluriel devient prohibé car ils suppose une généralisation. Je vous parle d'un fait : je n'ai quasiment jamais eu d'impayé dans un dossier concernant un étranger. Y compris pour ceux dont les recours sont rejetés. Mes impayés, j'en ai, viennent de clients français, dans des dossiers autres que le droit des étrangers. Est-ce que je généralise ? Non, je constate un phénomène dans ma clientèle.

17. Le lundi 2 juin 2008 à 13:26 par wam

@16/Alex d'épidose
ce n'est pas une generalite, si vous etes avocat generaliste et que vous faites un peu de droit des etrangers la majorite des cas que vous verrez passer sont ou de l'asile ou des problemes de papiers qui touchent une population etrangere non occidentale et en grande majorite peu aises financierement, pauvres quoi
ca n'est pas un jugement mais un fait, les mecs qui font greve en ce moment (sans papiers dans les restaurants) bossent au noir pour des salaires de misere
je ne pense pas qu'un avocat puisse vivre exclusivement de dossiers en droit des etrangers, c'est vraiment un choix philosophicomoralotruc d'en faire, les considerations financieres tendraient a vous en dissuader
parce que oui, il y a etranger et etranger et non on ne peut pas mettre sur le meme pied anglais italien ou maintenant polonais et georgiens srilankais ou angolais, le droit des etrangers c majoritairement pour les seconds
et puisqu'il s'agit ici d'asile, il faut aussi garder en memoire que les personnes ayant demande le statut ont generalement fui leur pays avec pas grand chose (et ce qu'il leur restait, les passeurs ont eu la gentillesse de les en alleger)

18. Le lundi 2 juin 2008 à 13:46 par Pabl o

//leur parole a une valeur sacrée et ils peuvent compter sur une solidarité de leur communauté//
Rien que pour ça, on devrait les prier de rester parmi nous (parce que ces qualités se font rares chez les "de souche")

19. Le lundi 2 juin 2008 à 14:13 par GreG

Cher Maître, si vous voulez tenter de battre un nouveau record de commentaires, je vous suggère de mettre en lien le documentaire en question, car je ne suis pas sûr que tout le monde l'ait vu :

www.dailymotion.com/video...

Enfin c'que j'en dis...

20. Le lundi 2 juin 2008 à 14:17 par Lucas Clermont

Un titre de une heureux du quotidien Le Temps www.letemps.ch/template/s... : «Le droit avant le soupçon» (au sujet d'une initiative de l'UDC au sujet des naturalisations que le Peuple vient de rejeter). La lecture de votre présentation du documentaire, mais plus généralement de vos billets au sujet du droit des étrangers, montre que pour l'administration française ce serait l'inverse : le soupçon avant le droit.

21. Le lundi 2 juin 2008 à 14:18 par GreG

... Bon en même temps mon lien n'est qu'un extrait video de 13mn (sur 54), alors on va dire que vous m'auriez pas vu, ok ? merci par avance.

22. Le lundi 2 juin 2008 à 14:26 par Fred

Lâchez vos coms...? Bienvenue sur maitre-eolas.skyrock.com ;)

23. Le lundi 2 juin 2008 à 14:53 par Yves D

@EOLAS (sous #Mickael 6)
"Vous changez la vie de vos clients, quand vous ne la sauvez pas."

J'ai connu une avocate (Paris XVII), qui profite sans doute maintenant des joies de la retraite, et qui avait une bonne expérience du pénal.
Elle m'avait tenu un propos que j'avais trouvé "un peu fort" à l'époque (je cite de mémoire, et ce n'est donc pas "au mot près") :
"Il faut bien dire que depuis que la peine de mort a été abolie, le métier d'avocat y a perdu en intensité".

J'aurai sans doute dû lui conseiller le droit des étrangers alors ...

24. Le lundi 2 juin 2008 à 15:18 par Javi

Je n'ai pas vu le documentaire (pas de télé). Auriez-vous une adresse de site internet où il serait disponible en téléchargement?
Merci.

25. Le lundi 2 juin 2008 à 15:23 par DD

Et si les droit des étrangers était d'abord une matière passionnante (y'a pas que l'asile).

Au fait, à quand l'AJ pour tous, janvier 2009 ou décembre 2008 ?

26. Le lundi 2 juin 2008 à 17:29 par ronan

"Trop de commentaires tuent les commentaires".
"il vaut mieux se taire et passer pour un con que l'ouvrir et montrer qu'on l'est". (non, c'est pas celui qui le dit qui l'est).
Plus sérieusement, les commentaires ont un grand intérêt sur votre blog, à condition qu'ils restent lisibles, c'est à dire en nombre limités. vous les lisez réellement tous?)

27. Le lundi 2 juin 2008 à 20:12 par Flo

pareil à mon grand regret je n'ai pas eu la possibilité de voir l'émission, une rediffusion est elle au programme ?

28. Le lundi 2 juin 2008 à 20:57 par 240-185

Le record est à 1350 commentaires :p
Grâce à cette über-mega-affluence et au troll en chef Augustissime, vous avez gagné une place au top blogs de Wikio, félicitations :)

29. Le lundi 2 juin 2008 à 23:22 par Alex d'épidose

@eolas (et wam)

J'avais bien compris le fond de votre discours, qui vous honore, mais la formulation m'a paru maladroite, par rapport à votre maestria habituelle, voilà tout. Et comme je vous aime (si, si), j'ai pris sur moi de vous le dire.
;-)

30. Le mardi 3 juin 2008 à 02:17 par Vonric

Je viens juste de voir le documetaire... emouvant... vous faites un beau metier, oh combien nécessaire Eolas. Comme dit l'un des avocats, on ne devrait jamais ici parler de chiffres, de quotas, mais d'Hommes. Honte aux politiques... honte aussi par ricochet a l'OFPRA, dont le R du sigle vaut surement mieux pour Rejet que pour Réfugié.
Quand a la commission de révision, ses juges paraissent bien insouciant du sort des demandeur... qu'ils envoient parfois peut etre a la mort par un refus, apposé a la fin de la journée, pressé d'en finir et de rentrer retrouver sa famille bien tranquilement. Honte!

31. Le mardi 3 juin 2008 à 06:50 par ramses

Avec cette histoire de "virginité", je n'avais pas encore trouvé le temps de venir commenter cette émission. Elle était captivante et triste à la fois.

L'émotion de cet Albanais, "admis" et la détresse du "rejeté" noir étaient poignantes.

L'Avocat qui prête son téléphone portable à son client pour qu'il annonce la bonne nouvelle à sa famille, l'Avocate qui craint un geste désespéré de son client, toute cette solidarité entre les "postulants" et leurs Conseils, face à la froideur des membres de la Commission, tout celà m'a mis mal à l'aise... Je ne pouvais imaginer cet univers.

J'ai eu l'impression d'assister à une loterie, où les perdants sont condamnés à mort...

Le débat qui a suivi était également fort intéressant et a permis de "décompresser".

J'ai acquis la conviction qu'un bon Avocat pouvait faire pencher la balance du bon côté... 10 minutes pour convaincre, c'est court pour faire basculer la vie d'un être humain.

Je ne sais comment vous arrivez à concilier votre vie professionnelle, l'animation de votre blog et votre "espace détente", mais je sens que vous avez du courage et c'est pourquoi je vous admire. Vous êtes pour moi une énigme !

32. Le mardi 3 juin 2008 à 09:23 par dhlin

J'ai hélas loupé ce documentaire, mea maxima culpa...
Il me fut donné de vivre professionnellement 10 années aux côtés des demandeurs d'asile, de les accompagner dasn ce parcours infernal qu'est celui que leur propose la France.
Pour moi seul comptait l'écoute et l'accompagnement d'une équipe professionnelle multi-disciplinaire. Et quand ressortait une histoire invraisemblable je me disias toujors "et si c'était vria?!" por avoir rencontré tellement d'histoire invraisemblable !
Chaque personne se présentant devant la cour (c'était encore l'époque de la CRR) avait un avocat du réseau (de préférence du réseau héléna, qu'ils soient ici tous remerciés chaleureusement ) et avait surtout été "préparé" à ce qu'il allait vivre, voir, entendre et subir; tel ce président de séance demandant à cette jeune irakienne, devant ces parents : alors mademoiselle, lors de votre "viol" vous avez pû dénombrer vos agresseurs et vous pouvez nous confirmer qu'ils vous menaçaient?" j'en ai encore la nausée!

Certains président de sections étaien de vrais "barons" ventripotent qui ne comprennaient même pas ce que leur disait leur interlocuteur.
Parfois le représentant du HCR était vraiment présent et défendait le dossier... parfois.

ALors même si je pense que l'on ne peux accueillir toute la misère du monde (mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part! n'oubliez pas la fin de cette phrase!) le sort que l'on fait subir à ces personnes est indigne d'une démocratie.

Les OP que j'ai connu travaillais avec deux à trois fois moins de ressources que nous (équipe médico sociale d'une petite structure associative de l'est de la France).
Nous avions simplement mis en réseau les compétences et avec l'aide de tous réussi à accompagner ces personnes que nous hébergions au titre de l'aide sociale.
Nous avons aussi souri et pleuré selon les décisions.
Mais ces décisions, rendues "au nom du peuple Français" étant là il nous fallait accompagner encore et encore ces personnes. Sans relâche et avec ampathie. Sans remords et avec humanité. Alors qu'il soit donné "au nom du peuple français" de vrais moyens à la cour et à l'OFPRA ainsi qu'une réelle indépendance...

J'ai fait un rêve et je me réveille... hélas...

33. Le mardi 3 juin 2008 à 12:52 par jugedeta

@Me Eolas: une idée de billet :
www.lemonde.fr/societe/ar...

avec les belles questions de voie de fait et de compétence juridictionnelle...

34. Le mardi 3 juin 2008 à 22:09 par dialogie

@16

Je suis en mesure de faire le même constat que Me Eolas s'agissant de ma clientèle d'étrangers : respectueux du travail de l'avocat, ils ont assurément conscience que tout travail mérite salaire (enfin...honoraires). Quand ils vous disent "je vous apporte l'argent maître", soyez certain qu'ils passeront à votre cabinet dans les jours qui suivent si ce n'est dans les heures qui viennent...

35. Le jeudi 5 juin 2008 à 09:26 par Freedid

@Ramses
Il me semble que dans le film, l'avocate qui réconforte le débouté n'est pas à proprement parlé son avocate. La séquence nous montre, la personne dont le recours a été rejeté errant à la recherche de son avocat(e) après avoir pris connaissance de la décision. Une autre avocate le croise dans le hall et l'invite a entrer dans la salle des avocats, pour qu'il se pose et laisse exploser son dépit. Au final, on voit bien l'embarras des 3 avocates pour le réconforter, alors qu'elles n'ont pas en charge le dossier de cette personne.

@parking
Merci d'avoir apporté ces clés de compréhension.

A titre perso et pour avoir assister à de nos nombreuses audiences de la CNDA ( ex CRR), je peux aussi apporter mon lot d'anecdotes comme cet avocat, probablement commis d'office, qui s'est fait jeté de la salle l'audience par l'interprète. Quand le président de la commission l'a invité à plaider, il a dit un truc comme "Président, je pense que la situation de mon client est très compliquée et je vais le laisser vous l'expliquer lui même" , puis il a laissé planté son client devant la commission, en attendant les questions. C'est peut être pas les termes exacts puisque issus de ma mémoire mais c'était du même tonneau. L'interprète était furax et l'a copieusement insulté en sortant de l'audience.

Cette anecdote n'a pas plus de valeur que cela et ne fera pas avancer le droit des étrangers et plus particulièrement celui des réfugiés et des demandeurs d'asile , mais elle juste là pour préciser que ce qui se joue à la CNDA est beaucoup plus complexe que la vision binaire que propose le film de Henri de la Tour et dont Ramses a saisi toute la teneur.





36. Le mercredi 11 juin 2008 à 17:29 par Patxi

"SI VUELVO A MI PAÍS SOY UN HOMBRE MUERTO"
Si je rentre dans mon pays, je suis un homme mort...

Maitre, je vous conseille la lecture de cet excellent article d'El pais, car je vous sais hispanophone (voir ci-apres).

Il est touchant et nous revele, en creux, ce que nous reserve une harmonisation par le bas des criteres d'acces au territoire national, les obstacles multiples qui seron peu a peu mis en place, histoire de rendre difficiles les conditions d'acces a un entretien, d'acces a une procedure administrative juste et efficace, les effets secondaires pervers de politiques d'asile inadaptes, iniques, absurdes, telle la multiplication des mafias et des reseaux de traite d'etres humains...

L'Espagne n'a reconnu en 2007 que 136 refugies...
97% des refugies colombiens sont rejetes, certains en 48h sans sortir de l'aeroport.
Pour avoir travaille avec des familles deplacees colombiennes, victimes de persecutions des guerillas FARC (au nom de Marx et de la justice sociale bolivarienne), ELN (du nom du Che et de la theologie de la liberation), et surttout des paramilitaires AUC et Aguilas Negras (au nom du nettoyage social et du pantheon militariste d'extreme droite), avec des paysans victimes de la violence generalisee et du plus vieux conflit arme du continent (dont je cause regulierement sur mon modeste blog amlatineterecuerdo.blogsp... pour avoir partage leurs peines, leurs espoirs, leur chemins de croix face a des procedures inhumaines, absurdes, et l'insdiscrimination des procedures qui ne savent pas distinguer entre migrants economiques ET personnes fuyant des pserceutions, par consequent se trouvant en necessite de trouver une protection internationale dans un autre pays, pour toutes ces raisons, ce documentaire m'a beaucoup emu..

Faut il le rappeler? Albert Einstein etait un refugie. Motifs de persecution: 3 des 5 de la loi francaise et de la Convention 1951: la race (juif), la religion, l'opinion politique (socialiste), voire meme groupe social (scientifique). Aujourdhui il serait rejete en prefecture...

bonne lecture aux hispanophones

Patxi

"SI VUELVO A MI PAÍS SOY UN HOMBRE MUERTO"
La dificultad para lograr asilo hace aflorar mafias que venden pruebas falsas de persecución en Colombia

NATALIA JUNQUERA - Madrid - 21/04/2008

Tiene que demostrar que en su país le quieren muerto. Que en Santuario (Colombia), el pequeño pueblo de campesinos donde nació y donde años más tarde sus vecinos le eligieron como alcalde, la guerrilla llegó una noche de Reyes para saquear el banco y la caja agraria. Que después extorsionaron, secuestraron y mataron a decenas de sus vecinos. Que las familias más ricas contrataron a paramilitares para que echaran a los guerrilleros y que en aquel caos, que duró varios años, mataron a su hermano pequeño, a su escolta, a cuatro concejales... Que él, José Alirio Colorado, de 45 años, sigue vivo porque huyó, y que al denegarle el asilo en España, vuelve a ser "un hombre muerto".

El año pasado fue denegado el 97% de las solicitudes

La desesperación lleva a algunos a falsificar incluso hechos reales

"Caduca en mayo", dice mostrando un papel arrugado y amarillo, su carné de solicitante de asilo. Se ha arrugado porque lleva casi dos años en el bolsillo, el tiempo que ha pasado desde que aterrizara en Madrid con un billete a Tel Aviv, pidiera asilo en Barajas y comenzara el proceso. Su abogado de la Comisión Española de Ayuda al Refugiado (CEAR) le dio la mala noticia hace dos semanas: denegado. Rechazado como el 97% de las solicitudes presentadas en 2007, la mayoría, de colombianos. Para CEAR, que asiste a más de la mitad de los solicitantes de asilo, el de José Alirio es "un caso clarísimo y una injusticia flagrante".

Asegura que va a recurrir. Pronto regresará a la Oficina de Asilo con la carpeta del horror a cuestas, la que guarda el acta de defunción de su hermano, los recortes de prensa que recogieron la noticia de su asesinato, los mensajes que le enviaban los paramilitares: "Montañas de Colombia, 23 de julio de 1997. Señor José Alirio, reciba un cordial saludo de parte de nuestra organización", empezaba el primero. "Nuestra paciencia tiene un límite (...). Le damos un plazo máximo de tres días para abandonar la región, en caso contrario, sus hijos y su esposa tendrán el mismo fin de su hermano", terminaba otro, firmado en 2004 por el comandante Escobar, de las Autodefensas Unidas de Colombia.

Sabe que carpetas como la suya pueden comprarse en Colombia, por el sueldo de un año y medio. La policía de Barajas, CEAR y el Alto Comisionado de Naciones Unidas para los Refugiados (ACNUR) han detectado la aparición de mafias que fabrican y venden a sus compatriotas packs de pruebas para solicitar asilo.

"Operan sobre todo en el Valle del Cauca. Se presentan como abogados, incluso como trabajadores del ACNUR, les venden el pack de mentiras: amenazas de grupos armados, denuncias a la fiscalía, certificados de pertenencia a organizaciones de defensa de los derechos humanos... y por desgracia, predisponen a las autoridades que revisan los casos a pensar de que todo es un engaño", asegura María Jesús Vega, portavoz de ACNUR en España.

Los clientes de estas mafias son colombianos sin visado que viajan a España no para conservar la vida, sino para mejorar sus condiciones, pero también hombres y mujeres para los que el viaje es una huida, un asunto de vida o muerte. "El fraude genera desconfianza. Es un círculo vicioso. La aplicación restrictiva del derecho de asilo, induce a pensar al que viene que si no va cargado de pruebas, no tiene ninguna oportunidad. Y acuden a estos grupos, que les hacen un flaco favor, porque después de muchos años atendiendo a refugiados, los entrevistadores detectan enseguida la mentira. La pena es que muchos pueden estar falsificando algo que es real", asegura Mauricio Valiente, coordinador del servicio jurídico de CEAR.

"Lo llaman el paquete: billete de avión y pruebas. Para dos personas cuesta unos seis millones de pesos y para uno solo es más caro, ocho millones (3.000 euros). Una vez en España, los clientes quedan al servicio de la organización, de forma que cuando llega uno nuevo, le dan el contacto de la persona que ya está aquí para que compruebe que el sistema funciona", explica Carlos Rodríguez (nombre falso), de 24 años, solicitante de asilo. "Me lo contó un hombre al que conocí en los trámites. Intenté denunciarlo a la policía porque me da mucha rabia que por culpa de estas personas sospechen de los que sí tenemos problemas. No me hicieron mucho caso", añade.

Carlos llegó a España con heridas de bala, producidas, asegura, por un grupo de funcionarios a los que denunció por "hacer desaparecer a gente por encargo de grupos paramilitares". No da muchos detalles sobre lo que le ha ocurrido y al terminar la entrevista confiesa que ha mentido en algunos aspectos de su relato "por su seguridad". Lleva un año esperando la respuesta de la Oficina de Asilo, pero está tranquilo. "No veo por qué no me lo iban a conceder. Es un caso clarísimo: Si vuelvo, me matan", afirma.

José Alirio, en cambio, detiene constantemente su relato para pedir al periodista que apunte los dos apellidos de un testigo o de un verdugo y dónde localizarle, convencido de que ya no tiene nada más que perder. "A los seis meses pude traerme a mi mujer a y mis hijos a España. Habían empezado a acosarles a ellos también. Lloré todos los días hasta que les vi a salvo en Madrid".

Para Rahim Kaderi, refugiado en España desde 1985, la política de asilo es más restrictiva y más injusta cada año. "A mí me lo dieron enseguida. Pasé una entrevista y lo único que presenté fueron las cartas que me enviaba el partido [Partido Democrático del Kurdistán]. Por aquella época, no conocí a ningún kurdo al que le denegaran el asilo. Paradójicamente, ahora que la situación está peor que nunca, conozco a muchos a los que se le ha denegado", dice este refugiado kurdo, traductor al español del guión de la película Las Tortugas también vuelan.

Kaderi huyó después de haber enterrado a decenas de amigos. "Veías a un compañero del partido y a las dos horas te decían que estaba muerto". Tenía 27 años. Hoy, con 50, confiesa que pensaba usar España sólo como "puente a Suecia", pero la convirtió en refugio al ver "la solidaridad de los españoles". Insiste, años después, en una idea: "Abandonar tu país por obligación es una desgracia". Su madre no conoce a sus nietos. "Todavía tengo miedo".



www.elpais.com/articulo/e...


37. Le mercredi 2 juillet 2008 à 06:53 par wow gold

Si je rentre dans mon pays, je suis un homme mort...

Maitre, je vous conseille la lecture de cet excellent article d'El pais, car je vous sais hispanophone (voir ci-apres).

Il est touchant et nous revele, en creux, ce que nous reserve une harmonisation par le bas des criteres d'acces au territoire national, les obstacles multiples qui seron peu a peu mis en place, histoire de rendre difficiles les conditions d'acces a un entretien, d'acces a une procedure administrative juste et efficace, les effets secondaires pervers de politiques d'asile inadaptes, iniques, absurdes, telle la multiplication des mafias et des reseaux de traite d'etres humains...

38. Le jeudi 3 juillet 2008 à 21:29 par jasigousiobbY

broadban.freehostia.com/c... verseloo.freehostia.com/c... broadban.freehostia.com/c... onicord.freehostia.com/ca... parison.freehostia.com/ca... ovider.freehostia.com/pho... rectory.freehostia.com/ca...

Mes logiciels, comme mes clients, sont libres. Ce blog est délibéré sous Firefox et promulgué par Dotclear.

Tous les billets de ce blog sont la propriété exclusive du maître de ces lieux. Toute reproduction (hormis une brève citation en précisant la source et l'auteur) sans l'autorisation expresse de leur auteur est interdite. Toutefois, dans le cas de reproduction à des fins pédagogiques (formation professionnelle ou enseignement), la reproduction de l'intégralité d'un billet est autorisée d'emblée, à condition bien sûr d'en préciser la source.

Vous avez trouvé ce blog grâce à

Blog hébergé par Clever-cloud.com, la force du Chouchen, la résistance du granit, la flexibilité du korrigan.

Domaine par Gandi.net, cherchez pas, y'a pas mieux.