Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Soufflet n'est pas jouer

Un professeur de technologie dans un collège du Nord est poursuivi en correctionnelle pour avoir asséné une gifle à un élève de onze ans au cours d'un incident au cours duquel l'élève l'aurait traité de « connard ».

Cette affaire, qui ne décolle pas du niveau du fait divers, fait beaucoup parler d'elle. D'abord par les circonstances qui l'ont suivi : le père de l'élève, gendarme de profession, a été convoqué après l'incident et s'est présenté en uniforme. Il a aussitôt porté plainte et l'enseignant a été placé en garde à vue pendant 24 heures et sera jugé le 27 mars prochain. On voit tout de suite les ingrédients de la polémique : l'enseignant insulté est celui qui est poursuivi, le père gendarme fait soupçonner la collusion des gens de justice, bref, la victime est poursuivi et le garnement est présenté comme la victime. Solidarité des enseignants, et semble-t-il d'une bonne part de l'opinion publique qui n'aime rien plus que l'idée que les enfants des autres se prennent des baffes.

Les faits ne sont pas contestés par l'enseignant, qui déclare à la presse avoir été « impulsif » et que le coup était « parti tout seul ».

Revoyons les faits sous l'angle juridique.

En France, l'éducation est une obligation depuis l'age de six ans jusqu'à l'age de 16 ans : art. L.131-1 du Code de l'Education.

C'est une obligation qui pèse sur les enfants mineurs, contrairement à l'idée reçue qui veut que les mineurs baignent dans un doux cocon d'irresponsabilité et d'immunité aux obligations. Cette obligation se compose d'une obligation d'assiduité, d'accomplissement du travail donné et de respect des règles de l'établissement : c'est l'article L.511-1 du code de l'éducation.

Les enseignants tirent de ce règlement intérieur une autorité de police et une autorité disciplinaire : leurs consignes pour l'organisation des cours doivent être respectées, faute de quoi ils peuvent exclure un élève d'un cours, qui n'est pas une sanction disciplinaire mais vise à rétablir l'ordre dans la classe (l'attitude ayant conduit à l'exclusion pouvant donner lieu à des sanctions disciplinaires) ou mettre en mouvement une action disciplinaires pour voir prononcée une des mesures prévues par le même règlement intérieur.

On en distingue deux ordres : pour les faits les moins graves, ce sont des punitions, prévues par une circulaire du 11 juillet 2000 (le texte se situe après le décret), article 2.2 :

Considérées comme des mesures d'ordre intérieur, elles peuvent être prononcées par les personnels de direction, d'éducation, de surveillance et par les enseignants ; elles pourront également être prononcées, sur proposition d'un autre membre de la communauté éducative, par les personnels de direction et d'éducation. La liste indicative ci-après peut servir de base à l'élaboration des règlements intérieurs des établissements : - inscription sur le carnet de correspondance ; - excuse orale ou écrite ; - devoir supplémentaire assorti ou non d'une retenue [Les fameuses "colles" - NdEolas] ; - exclusion ponctuelle d'un cours. Elle s'accompagne d'une prise en charge de l'élève dans le cadre d'un dispositif prévu à cet effet. Justifiée par un manquement grave, elle doit demeurer tout à fait exceptionnelle et donner lieu systématiquement à une information écrite au conseiller principal d'éducation et au chef d'établissement ; - retenue pour faire un devoir ou un exercice non fait.

Pour les faits les plus graves, on parle de sanction, qui elles sont au nombre de quatre et sont prévues par un décret du 30 août 1985, article 3 :

Le règlement intérieur comporte un chapitre consacré à la discipline des élèves. Les sanctions qui peuvent être prononcées à leur encontre vont de l'avertissement et du blâme à l'exclusion temporaire ou définitive de l'établissement ou de l'un de ses services annexes. La durée de l'exclusion temporaire ne peut excéder un mois. Des mesures de prévention, d'accompagnement et de réparation peuvent être prévues par le règlement intérieur. Les sanctions peuvent être assorties d'un sursis total ou partiel. Il ne peut être prononcé de sanctions ni prescrit de mesure de prévention, de réparation et d'accompagnement que ne prévoirait pas le règlement intérieur.

Comme on le voit, c'est une société en miniature qui est reconstituée au sein de l'établissement : les règles et leurs sanctions sont fixées établissement par établissement qui se dote ainsi d'un mini code pénal beaucoup plus facile d'accès, ainsi que la façon dont les sanctions doivent être prononcées (réunion d'un conseil de discipline, etc), ces règles particulières devant bien sûr respecter la législation nationale (un règlement intérieur ne peut prévoir de règles constituant une discrimination fondée sur le sexe, l'origine ou la religion par exemple) et n'excluent nullement l'application de celle-ci, notamment le code pénal, l'école demeurant partie intégrante du territoire français.

Ces règles sont néanmoins des règles de droit : elles fixent des comportements obligatoires ou interdits, et assortissent le non respect de ces normes de sanctions. Et s'agissant de règles de droit, elles s'appliquent à tous de la même façon. Aux élèves comme aux enseignants.

Je n'ai pas pu me procurer le règlement intérieur du collège Gille de Chin, mais je ne pense pas prendre de gros risques pour la fiabilité de la suite de mes explications en retenant l'hypothèse qu'insulter un enseignant y est expressément prohibé, ainsi que de manière générale toute violence.

En insultant son professeur, l'élève a incontestablement commis une faute, et d'une gravité telle qu'elle justifie que des sanctions soient prononcées, non une simple punition. Mais en aucun cas cela ne donnait le droit à l'enseignant de s'affranchir du règlement intérieur et de se faire justice à lui-même. L'école est aussi un apprentissage de la vie en société, et le fondement de la notre est que même les personnes qui fixent les règles sont tenues de les respecter. C'est la première leçon de l'Etat de droit.

La deuxième est que le code pénal s'applique aussi dans les écoles. Et ici il a été sollicité.

Tout d'abord, par l'élève lui-même. Pour avoir, par parole de nature à porter atteinte à sa dignité ou au respect dû à ses fonctions, outragé son professeur, personne chargée d'une mission de service public, le galopin a commis le délit d'outrage prévu par l'article 433-5 du code pénal, aggravé par cette circonstance que les faits se sont produits dans un établissement scolaire, délit puni de 6 mois d'emprisonnement et 7500 euros d'amende.

Mais aussitôt après par l'enseignant lui-même, qui, pour avoir volontairement commis des violences n'ayant pas entraîné d'incapacité totale de travail sur la personne du galopin, avec ces circonstances que les faits ont été commis (1) sur un mineur de 15 ans (2) par une personne chargée d'une mission de service public (3) dans un établissement d'enseignement, a commis des violences volontaires aggravées par trois circonstances, faits prévus et réprimés par l'article 222-13 du Code pénal et punis de sept années d'emprisonnement et de 100.000 euros d'amende, outre un prélèvement des empreintes génétiques pour inscription au fichier national de ces empreintes (le FNAEG).

Un petit mot ici sur un de ces circonstances : celle de commission dans un établissement d'enseignement. Il s'agit d'un ajout de la loi n° 2007-297 du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance, article 48, II, 1° (lui-même issu d'un amendement parlementaire de M. Philippe Houillon), dont l'objet n'était absolument pas, les travaux parlementaires en attestent, de lutter contre la violence des enseignants, seuls les élèves étant dans l'esprit du législateur capables de tels actes. Peu importe, la localisation géographique est le seul critère, et la circonstance aggravante joue à l'égard de l'enseignant. Amis profs, vous êtes prévenus (en tout cas votre collègue, lui, l'est pour l'audience du 27 mars).

S'agissant du bambin, son très jeune âge le met à l'abri des peines prévues par le code pénal : il ne peut faire l'objet au pire que de sanctions éducatives (articles 15 et 15-1 de l'ordonnance du 2 février 1945). Tout ceci sans préjudice des sanctions disciplinaires encourues dans son établissement.

S'agissant du professeur, bien sûr, la peine prononcée sera très très loin des sommets voulus par le législateur, qui, le jour où il a pensé et voté que des violences n'ayant pas entraîné d'incapacité totale de travail pourraient opportunément être sanctionnées de sept années d'emprisonnement avait visiblement fêté le beaujolais nouveau à la buvette de l'assemblée. Il n'y a pas en France un seul juge, aussi répressif soit-il, qui envisagerait cela la moindre seconde.

Mais ses malheurs ne s'arrêteront pas là car il encourt en prime des sanctions disciplinaires par le ministère de l'éducation nationale, suspension provisoire, déplacement d'office, mise à la retraite d'office, rétrogradation... pouvant aller jusqu'à la révocation.

Beaucoup de bruit pour rien ?

Sans doute la disproportion des peines encourues contribue à donner une image de martyr à l'enseignant.

Il demeure : frapper un élève est un geste inacceptable, et frapper un enfant l'est encore plus. Quel que soit le comportement de ce dernier. L'école apprend la vie en société, et la première de cette vie en société est de renoncer à la violence, pas de la subir de la part des personnes qui exercent l'autorité.

Le châtiment corporel est d'un autre âge, y compris administré par les parents. Accepter la fessée comme normale, c'est accepter le premier échelon d'une échelle qui peut amener très vite trop haut. Car la fessée ne fait pas mal, et l'enfant finira par ne plus en avoir peur. Il faudra aller plus loin. Et quand il aura quinze ans et mesurera 1m80, que va faire le parent ?

Demandez aux juges des enfants ce que certains parents considèrent comme relevant du droit de correction, sous prétexte qu'eux même, quand ils étaient petits, se prenaient bien pire de leur propre père, qui avait bien raison. Ou ce que font certains adolescents difficile à leurs parents devenus plus faibles qu'eux. Voilà où amène la violence subie.

La société refuse ces comportements, à raison, et tout particulièrement de la part de ceux à qui les enfants sont confiés. Que ceux-ci se retrouvent chargés d'une mission d'éducation des enfants, parfois par délégation complète des parents qui y ont renoncé, quand leur mission ne devrait recouvrir que l'instruction, c'est un problème évident. Il ne peut se régler par la violence. Face à cette situation, la société réagit, par son bras séculier, la justice. C'est normal, sauf à sonner à l'enfant un message disant "quand tu es à l'école, tu es sans protection face aux plus grands que toi". Faisons cela et à 13 ans il viendra avec un couteau pour se protéger.

Que l'enseignant réfléchisse à son geste, il est en arrêt maladie jusqu'à l'audience. Qu'il comprenne pourquoi ce coup n'est certainement pas "parti tout seul" comme quand on nettoie une arme approvisionnée. Cette explication est inquiétante, et ne plaira certainement pas au juge, avec le désormais célèbre "j'ai pété les plombs", meilleur moyen de faire péter les plombs du tribunal lors du délibéré.

A la télévision, la justice, c'est toujours les gentils contre les méchants. La vie n'est pas aussi simple. La victime peut être une tête à claque : cela n'autorise personne à lui en asséner ; l'auteur peut avoir mille excuses, sans avoir une seule justification. Et les collègues soutiennent l'un, et les associations de protection de l'enfance protègent l'autre, et les parents soutiendront l'un ou l'autre.

Au milieu, le juge, qui devra trancher, avec la certitude que sa décision déchaînera la colère des uns ou des autres.

Qui a dit que c'était un métier facile ?

La discussion continue ailleurs

1. Le vendredi 1 février 2008, 21:57 par Tizz's World 1.2

Ô ma justice, protège mon professeur

Ceci est un trackback au billet de Maître Eolas sur cette affaire du professeur de techno, devant comparaître en correctionnelle pour avoir giflé un élève qui l’a insulté de “connard”. Je tiens à préciser que le blog de Maîtr...

2. Le samedi 2 février 2008, 08:54 par Diner's room

De la taloche comme méthode éducative

Il y a peu, Eolas nous éclairait sur les sanctions que risquait le professeur des écoles auteur de taloches sur marmot irrespectueux. S'il plaît au maître, je disconviendrai de son jugement, affectueusement, mais certainement.

3. Le dimanche 3 février 2008, 18:18 par La Tortue Cynique / The Cynical Turtle

Où commence la violence ?

Suite à l'affaire de la "gifle" de Berlaimont, des voix se sont exprimées contre le principe même du contact physique dans l'éducation : Le châtiment corporel est d'un autre âge, y compris administré par les parents. Accepter la fessée comme...

Commentaires

1. Le vendredi 1 février 2008 à 14:31 par mathieu

Le juge sait qu'il a correctement tranché quand il aura insatisfait les deux parties ? D'un point de vue compromis ? Plus sérieusement, c'est space de retourner contre un gentil prof, harcelé par ses sauvageons d'élèves, une loi sur la prévention de la délinquance, les délinquants étant comme chaque bon citoyen le sait, un djeu'z de moins de 25 ans de préférence pas bien français et généralement en survet ( joke of course ) ... On va avoir droit à une digression législative de Mme Datti sur l'autorité des enseignants. On prend les paris ?

Eolas:
Non, je dis que même quand il sait que sa décision fera forcément des mécontents, le juge doit quand même trancher. Cela ne signifie pas qu'il doit s'efforce de ne faire QUE des mécontents.

2. Le vendredi 1 février 2008 à 14:36 par Alex K

Tout ceci me fait penser combien la société a changé du point de vue des châtiments corporels, considérés comme parfaitement normaux autrefois, qu'ils soient administrés par les parents ou les professeurs.

NB Eolas je sais pas si vous vous êtes déjà pris des fessées (je veux dire non consentantes lorsque vous étiez un charmant bambin) mais il m'est arrivé exceptionnellement d'en prendre étant enfant par mon père lorsque j'avais vraiment abusé.

1° ça fait quand même assez mal sur le moment.
2° ça ne m'a pas traumatisé pour autant et lorsque j'ai atteint le mètre 80 je n'ai jamais eu envie de me venger de ce châtiment que j'estime rétrospectivement mérité...


Eolas:
Mais si la France n'était peuplée que d'Alex K, nous n'aurions pas besoin de juges.

3. Le vendredi 1 février 2008 à 14:37 par TarValanion

"faits prévus et réprimés par l'article 222-13 du Code pénal et punis de sept années d'emprisonnement et de 100.000 euros d'amende, outre un prélèvement des empreintes génétiques pour inscription au fichier national de ces empreintes (le FNAEG)"
C'est quand meme enorme, je trouve. Ca calme mes ardeurs de passage de CAPES, tout ca...

Eolas:
Rassurez-vous, les juges savent aussi que c'est énorme.

4. Le vendredi 1 février 2008 à 14:37 par pauvre de moi

Ma mère aurait 100 ans cette année....Elle était institutrice depuis l'âge de 17 ans. Au vu de se qui se passe maintenant je peux vous dire sans rire qu'elle aurait été en garde à vue un jour sur deux !
Je ne sais combien de gifles plus ou moins appuyées, de cheveux et d'oreilles tirés et j'en passe.
A l'époque, les Parents, lorsqu'ils étaient au courant de l'algarade remettaient le couvert manière que le coupable comprenne. et coupable de quoi ? Une faute trop souvent refaite, un air distrait, un petit sourire en coin, un coup d'oeil vers la pendule et j'en passe.
Lorsqu'elle a pris sa retraite tous ses anciens élèves - martyrisés ou pas -avaient la larme à l'oeil et beaucoup disaient lui devoir énormément !
Autre temps, autres moeurs mais je pense que sans revenir à cette "barbarie" il serait temps que les parents comprennent que leurs chéris sont souvent des petits monstres et usent un peu plus chaque jour les nerfs de ceux qui sont chargés de leur éducation.
Ceci n'est certes pas une plaidoirie (je n'ai aucune compétence en la matière), il fallait simplement que je l'écrive quelque part...

Eolas:
C'était une époque où pour un archiduc assassiné à Sarajevo, 10 millions de Français sont allés mourir en Picardie et en Champagne. Forcément, les baffes, à l'époque des baïonnettes, ça paraissait anodin.

5. Le vendredi 1 février 2008 à 14:38 par JR

D'un point de vue moral et personnel, les fessées, oui, les baffes, non.

Maintenant c'est au père de correctement éduquer son gosse : on ne traite pas un prof de connard.

Cette plainte est stupide, il n'y a aucun préjudice physique, pas de séquelles, c'est pas la dernière baffe que le gosse se prendra, il verra pire.

(Le mioche qui me traite de connard par exemple, c'est pas seulement une baffe qu'il se prendra !)

Seulement aujourd'hui, de plus en plus de parents vouent le culte américain de l'"enfant roi" et ne savent plus éduquer leurs salles bâtards, tâche qu'ils délèguent aux enseignants alors que ce n'est pas leur rôle.

Passez en pédiatrie à Paris ou à Lyon un de ces jours, vous verrez, maintenant les gosses n'ont qu'à claquer dans les doigts pour avoir tout ce qu'ils veulent, les parents ne sont plus que des sous-merde et des loques sans la moindre autorité.
C'est affligeant.

Qui plus est le père a l'air bien con lui-aussi, je vois le genre "je me la pète", se présenter en unifrome, c'était vraiment nul de sa part.

Pour le côté juridique :
La loi est mal faîte. Hypocrite, inadaptée, pas à jour des problèmes actuels et plus restrictive vis-à-vis du prof que de l'élève.

Une fessée est bien plus instructive qu'une colle ou qu'une de ces "punitions" débiles.

Il n'y a que 2 manières d'apprendre quelque chose :
- La répétition (sollicite l'hippocampe seule)
- Le traumatisme (sollicite l'hippocampe seule via le système limbique par l'amygdale)

La baffe a du lui apprendre plus en une fois que 30 heures de colle.

Loi à la con faîte pour une société d'hypocrites coconesque.

=> D'un point de vue purement éducationnel, le prof a eu un bon reflexe.
Celui que le père aurait du avoir.
=> Mais d'un point de vue professoral, il a eu un mauvais réflexe.

J'aurai été le père, j'en aurais refoutue une à mon gosse.
Le père a vraiment été nul sur ce coup là.

==> Tout le problème vient finalement du fait que les enseignants se voient aujourd'hui incombés la responsabilité d'éduquer les enfants à la place des parents, chose qu'ils ne devraient pas avoir à faire.

Les schémas psychologiques paternalistes prennent alors le pas sur les schémas professoraux, et c'est comme ça qu'on en arrive ici.

6. Le vendredi 1 février 2008 à 14:39 par Sartorius

Qu'appelle-t-on précisément en droit "excuse de provocation"? Et à quoi et comment est-ce que ça s'applique?

Eolas:
Ca ne s'applique plus depuis le 1er mars 1994, sauf pour les injures (pas pour les outrages).

7. Le vendredi 1 février 2008 à 14:39 par Martin

Qu'en est-il du gendarme portant son uniforme s'il n'était pas en service à ce moment là ?

Eolas:
Je pense qu'il est venu directement du service ; il a gardé son uniforme pour éviter le délit d'exhibition sexuelle.

8. Le vendredi 1 février 2008 à 14:40 par Mani

Je ressens votre billet comme l'expression d'un soucis du contradictoire, le professeur étant posé comme victime de la situation.

Toutefois, si vous faites le compte dans une perspective de défense des valeurs sociales protégées on peut poser le respect de l'autorité des enseignants et su système éducatif ainsi que de l'Etat :

- lorsqu'un élève traite un professeur de "connard", c'est déjà trop tard ;
- la claque qui "part toute seule", c'est celle des autres insultes, des frustrations nées de l'impuissance à réguler la vive impertinence des enfants-rois.

Ce qui est choquant, c'est l'abus d'autorité du père du morveux qui, pandore allant rendre visite à la volaille, manque au respect de la haute idée républicaine animant les forces de l'ordre qui aurait dû le conduire à s'y rendre en civil, sauf à accepter que ce gendarme pourrait user de l'autorité qu'il tient de la loi à des fins personnelles ;

Ce qui est choquant, c'est la garde à vue de l'enseignant, vraisemblablement agrémentée d'une fouille à corps (vous savez, lorsque l'on vérifie dans votre anus s'il n'y a aucun objet dangereux pour les autres ou vous même), pour un problème d'une banalité crasse.

Selon que vous serez fils de gendarme ou misérable ...

9. Le vendredi 1 février 2008 à 14:42 par 1bR

Cher maitre,
je suis tout à fait d'accord avec vous lorsque vous dites qu'un enseignant n'a pas à mettre une giffle à un élève parce que là n'est pas son rôle.
Je comprend tout à fait que le père ait été outré par une telle attitude, de là à porter plainte, ca le regarde.
En revanche, il est clair et précis que ce père a négligé quelquechose dans l'éducation de son fils pour qu'à six ans il traite son instit' de "connard". Là, je pense que ca galopin a manqué de coups de pieds dans le c... de la part de son père. Et sans battre un enfant ou lever la main dessus, un bon coup de pied dans les fesses, si c'est TRES occasionel, donne une sacré lecon qu'il n'oublit pas.

Merci encore maître pour la qualité de votre site,
1bR

10. Le vendredi 1 février 2008 à 14:44 par dhlin

Merci encore une fois pour vorte éclairage clair, compréhensible et permettant de positionner les faits là où ils en sont.
Allez hop vite une tasse d'oolong !

11. Le vendredi 1 février 2008 à 14:45 par kuranes

Merci, Merci encore maitre, de ne pas se laisser emporter par des vagues médiatiques et des opinions publiques. Je dis contre l'opinion publique, car en France, en 1999, selon un sondage de la SOFRES pour l’association «Éduquer sans frapper», seulement 16% des personnes interrogées ayant des enfants ne leur donnent jamais de coups.

Peut-être peut-on y voir là une raison sur la complaisance politique et médiatique sur le sujet: Simplifier le sujet... ET caresser dans le sens du poil.

Pour tous ceux qui s'interrogerait sur le méthodes "éducatives" impliquant l'usage de la force sur des enfants, je me permets de poster un lien vers un site complet (pédagogique, législatif, historique, comparatif) sur le sujet :

www.niclaquesnifessees.or...

12. Le vendredi 1 février 2008 à 14:47 par Le CPE


Beaucoup de bruit pour rien....

Néanmoins, combien de professionnels ai-je entendu parler avec conviction de la "claque éducative".

Une 'bonne' baffe/fessée et tout autre chatiment corporel est par définition une atteinte à l'intégrité de la personne. Cela ne tue pas, quoique..., est réprimé par le code pénal, et de toute façon ne sert qu'à faire entrer dans le rang par la force les personnes qui en sont victimes.
La loi est faite pour tous mais il est hypocrite de nier que la violence, symbolique ou réelle touche tout le monde.

Tout les protagonistes de ce fait divers ont tort à un moment où à un autre, et toute cette agitation est ridicule.

D'ailleurs on devrait frapper (5/10/15/20 coups de fouet/baton selon les dotations) les contrevenants au code de la route, ça serait surement plus efficace que des amendes qui ne sont trop souvent pas payées (quelle belle idée toute faite que voila ;) ).

13. Le vendredi 1 février 2008 à 14:48 par Billy Budd

Maître Eolas, si je suis globalement de votre avis, ne croyez-vous pas que 24 HEURES de garde à vue s'avère en l'espèce un peu disproportionné ?

Eolas:
Dans mes bras ! Et répétez-le plus fort pour que les juges vous ouïssent, eux qui se refusent encore à tout contrôle d'opportunité sur la mesure de garde à vue.

14. Le vendredi 1 février 2008 à 14:50 par miio

Autres temps, autre moeurs... Pourtant je vous parle d'un temps qui n'est pas si lointain, c'était il y a 14 ans et j'étais au collège.

Un jour, un élève de ma classe, notoirement connu pour mettre le bazar dès qu'il en avait l'occasion, a poussé le bouchon un peu loin. Insulte ou pas, je ne me souviens plus mais il s'était clairement lâché. Le prof poussé à bout lui en a collé une.

Indignation du turbulent, menaces, etc.

Résultat : le père convoqué par Mme la Principale lui en a collé une deuxième pour lui apprendre à souler le monde et a remercié le prof (qui se sentait néanmoins assez mal) pour son intervention musclée.

Les autres parents d'élèves ont approuvé.

Quand je vois le scandale d'aujourd'hui, j'ai l'impression d'avoir été au collège au siècle dernier... ah ! mince, c'est le cas ;)

Eolas:
Tout le monde approuvait béatement des violences habituelles sur mineur, sans s'interroger sur le fait que malgré les coups qui pleuvaient, ils mettait le bazar en classe. Oui, c'était d'un autre siècle, votre histoire.

15. Le vendredi 1 février 2008 à 14:53 par Johan Buret

Ah, les années collèges. Je me rappelle l'heure de dessin hebdomadaire - que je me refuse encore maintenant de désigner de "cours" ou d'"enseignement" - auxquelles j'assistais avec une désinvolture frôlant l'insolence. Mais bon, je m'égare un tantinet

Je suppose que l'incident aurait nécessité, en droit, de la part du professeur
- une expulsion de l'élève fautif de cette heure de cours de technologie
- ainsi qu'une convocation du conseil de discipline qui aurait probablement assigné un blâme, voire une expulsion temporaire si le gamin s'était montré chroniquement indiscipliné par ailleurs.

Même si l'enseignant mérite sans doute d'être reconnu coupable des faits, j'ose encore espérer que le gamin ne coupera pas à la punition prévue dans le réglement intérieur. En effet, si ce n'était pas le cas, ne serait-ce pas accorder à la claque une valeur de punition de fait, et lui donner la légitimité des sanctions prévues ?

Je vous prie, maitre, de corriger mon raisonnement s'il venait à se montrer spécieux.

16. Le vendredi 1 février 2008 à 14:58 par Esurnir

@TarValanion: J'ai une idée qui va vous plaire :
Ne frappez pas vos élèves et vous n'aurez pas a vous sentir concerné.

@Mathieu: Je vais vous confiez un secret... Un juge pénaliste qui plus est n'a pas pour rôle de chercher un compromis parmi les partis, mais dans le cas du pénaliste de sanctionner un comportement inacceptable.

17. Le vendredi 1 février 2008 à 15:00 par Olivier

Bon, alors on va mettre François Bayrou en garde à vue alors ?
(cf baffe à bambin en 2002...)

Eolas:
En l'espèce, il y avait légitime défense : il repoussait une atteinte à ses biens.

18. Le vendredi 1 février 2008 à 15:01 par Johan Buret - de nouveau honteux et confus

Je relis l'article et je vois :

"S'agissant du bambin, son très jeune âge le met à l'abri des peines prévues par le code pénal : il ne peut faire l'objet au pire que de sanctions éducatives (articles 15 et 15-1 de l'ordonnance du 2 février 1945). *Tout ceci sans préjudice des sanctions disciplinaires encourues dans son établissement.*"

Ceci répond à ma question. Désolé.

19. Le vendredi 1 février 2008 à 15:06 par Albin

Marron glacé, beigne au chocolat, tarte, châtaigne, pain...
Battre les oeufs...
Gonfler pour une giroflée à cinq feuilles !
Bah, le soufflet retombera.
Pas demain la veille qu'on arrêtera de battre la crème.

20. Le vendredi 1 février 2008 à 15:07 par PB

On marche un peut sur la tête avec ces affaires de gifles. Je connais bien un avocat qui a été "mobilisé" par le Tribunal correctionnel pendant 3 heures (!) pour débattre d'une giffle qu'un père avait donné à sa fille, suivi quelque mois après par une deuxième affaire où un enseignant accusait cette fois une maman de lui avoir donné un "soufflet" avec une pochette en papier (cela n'a duré qu'une heure de débat pour le coup et la maman qui niait le soufflet a malgré tout été condamnée...).

Alors oui ces histoires de gifles deviennent assez délirantes car au même moment le pouvoir politique (de droite comme de gauche) nous dit qu'il faut que les parents éduquent correctement leur enfants et que les parents sont responsables si les enfants se comportent mal.

Alors, Maitre Eolas, je lis bien sous votre plume que les chatiments corporels sont d'un autre âge, que nul ne saurait toucher physiquement à un enfant, qu'il faut le raisonner par la parole.... Bien, et alors, si l'enfant continue, on fait quoi ? On va porter plainte à la gendarmerie avant que le gendarme ne vienne mettre en cause les parents défaillants ?

On nous parle de supprimer les allocations familiales pour les parents qui éduquent mal et je suppose que l'on va aussi les supprimer aux parents qui auront donné (à tort) une giffle pour "éduquer"...

Enfin dans l'affaire particulière qui est visée au cas d'espèce, le comportement du gendarme parait pour le moins surprenant. Mon grand-père était gendarme et quand mon père était puni par un professeur, je vous prie de croire que cela se passait très mal pour lui (lui mon père pas le professeur !).

Eolas:
Vous résumez bien le problème : on a une coutume contra legem : le droit de correction (qui a existé ; le code civil de 1804 permettait même au père de faire emprisonner son fils discrétionnairement) n'existe plus ; mais les parents qui, petits, ont reçu claques et fessées, considèrent que c'est une méthode d'éducation acceptable, et au fond se disent que si eux ils ont eu droit, maintenant qu'ils sont de l'autre côté du manche, il n'y a pas de raison qu'ils goûtent à leur tour aux vertiges du pouvoir et à la satisfaction de passer ses nerfs sur leur bambin. Il y a croyance commune que c'est permis (certitude de l'impunité) et que c'est pas plus mal pour l'enfant (justification morale) : les deux ingrédients du passage à l'acte. Gifler, pincer, fesser un enfant sont des violences. Et lui apprendre la frustration de se faire battre sans pouvoir rien faire n'est pas lui faire un cadeau.

21. Le vendredi 1 février 2008 à 15:14 par Guillaume

Je suis du même avis qu'Olivier (com 14).
Lorsque Bayrou met (devant la France entière) une classe à un gamin qui lui fait les poches, tout le monde applaudit et les parents et les l'enfants viennent s'excuser.
Lorsqu'un enseignant met la même claque à un gamin qui l'insulte, il est mis au pilori ?

Il y a comme deux poids, deux mesures dans ce pays !

En espérant au moins que le mioche ait des sanctions disciplinaires dignes de ce nom, ce serait un comble qu'il s'en tire avec les honneurs !!!

Eolas:
Vous voulez dire "ce connard de mioche", peut être ?

22. Le vendredi 1 février 2008 à 15:14 par Confrère admiratif

"L'auteur peut avoir mille excuses, sans avoir une seule justification"

Mon Cher Confrère,

C’est avec grand intérêt et force d'admiration que je m’instruit de l'ensemble de vos notes juridiques.

Mais où trouvez vous donc le temps de rédiger des notes aussi bien construites ? Seriez-vous ce qu’on appelle un "génie" du Droit ?

Toutefois, je me permets de réagir ici pour la première fois.

Le raisonnement suivi tout au long de ce billet concerne la sanction à laquelle s'expose l'enfant et l'enseignant. C’est excellent !

Lors de l'examen d'un éventuel fait justificatif, vous tranchez immédiatement (ce qui ne vous ressemble pas) en indiquant:

"L'auteur peut avoir mille excuses, sans avoir une seule justification".

Pourtant, l'article 122-4 du Code pénal ne précise t-il pas que :"n'est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte prescrit ou autorisé par des dispositions législatives ou réglementaires" ?

Sur le fondement de cet article, il a été reconnu que :

- Tribunal de police de Bordeaux 18 mars 1981 : "Aux ordres de la loi, au sens de l'article 327 du Code pénal (nb: ancienne numérotation), il convient d'assimiler la permission de celle-ci et la permission de la coutume; Si les châtiments corporels ou même le traditionnel droit de correction ne correspondent plus à l'état de nos moeurs, les parents et les enseignants possèdent toujours, dans un but éducatif, un pouvoir disciplinaire pouvant éventuellement s'exercer sur de jeunes enfants sous forme de gifles ou tapes inoffensives"

- Tribunal de police de Sarlat 11 septembre 1997: "Lorsque, dans un établissement scolaire, un enseignant se rend coupable d'un geste de violence sur un élève perturbant le déroulement d'un cours, qu'il a déplacé de force au premier rang, il exerce un droit coutumier de correction manuelle des élèves par les maîtres, assimilé à celui reconnu aux pères et mères de l'enfant, qui constitue un fait justificatif d'usage, et doit conduire à sa relaxe des fins de poursuite pour violences volontaires sans incapacité de travail, dès lors qu'il ressort des circonstances que ce droit a été exercé de manière adaptée, mesurée et nécessaire à la bonne tenue des élèves et au maintien de l'ordre dans la classe".

L’existence ou non d’un fait justificatif dans le cas d’un enseignant qui « instruit » une gifle à un enfant de 11 ans venant le traiter de « connard », provoquant un incident de cours me semble donc bien au contraire en débat.

Au regard de cette jurisprudence (pas nécessairement la plus convaincante au regard de « l’autorité juridique » des tribunaux qui ont rendu ces décisions, bien que leur présence au sein des commentaires du code Dalloz démontre largement leur pertinence dans le débat), il semble que la mesure soit l’élément permettant à l’enseignant de bénéficier de ce fait justificatif.

Notez que je ne prends absolument pas parti sur le point de savoir si cet enseignant doit ou non en bénéficier mais que, pour UNE fois, je vous prends en défaut de confondre votre sensibilité personnelle avec l’état du droit dont vous vous faites mission, avec succès, d’éclairer vos lecteurs.

Les juges en correctionnels, comme vos lecteurs, sauront eux aussi se déterminer.

23. Le vendredi 1 février 2008 à 15:21 par Patrick PIKE

Vous parlez comme un livre mon cher Maître. Et je comprends fort bien votre raisonnement dicté par la loi, vous qui en êtes un des acteurs.

Permettez-moi toutefois d'émettre quelques réserves quant au bien-fondé de la pensée du législateur, qui dans un souci d'extrême tolérance interdit de frapper un enfant.

Je suis d'une génération qui a connu les sévices d'un autre âge, coup de règle sur les doigts ou la tête, trique sur les mollets, punition à genoux dans la cour, tirage d'oreille ou de cheveux, cela n'a pas fait de nous des délinquants ou des révoltés, mais des lycéens qui entrions en sixième sachant lire, écrire, compter et respecter.
Cela n'a pas fait de moi un père excessif, et mes fils (paix à l'âme de mon second, pilote comme son aîné, décédé en mission) ont subi les corrections quand ils le méritaient mais aussi beaucoup d'amour et de tendresse.
Cela n'a pas fait d'eux des révoltés, et chacun mesurant 1,85 m. n'ont pas pour autant frappé leur mère ou leur père. Ils savaient ce qu'était le respect. Et leur réussite est et était ma plus belle fierté.
A l'heure où les parents sont déliquescents et où les enseignants n'ont plus aucun droit ne nous étonnons pas dès lors que leurs tristes rejetons ne sachent pas où sont les limites au-delà desquelles la tolérance n'a pas lieu d'être.

Dans la situation de ce père, après explication, c'est mon fils qui aurait reçu une seconde gifle, pour l'équilibre, et j'aurais serré la main du professeur.
Mais je n'ai jamais eu à traiter ce problème et mes fils pourtant n'étaient des enfants de choeur tout comme je ne suis pas un affreux rigoriste de droite.

Ausone disait, vers l'an 350, "Il faut à la jeunesse turbulente un peu de verge et beaucoup d'éducation." Il était précepteur de Gratien et son élève fut empereur et un bon empereur.

C'est vraisemblablement ce qui manque à notre société laxiste qui érige tout en principe, jusqu'au ridicule.

Eolas:
A attribuer les succès de vos fils à vos gifles, vous diminuez considérablement vos mérites. Je pense que c'est plutôt par ce que vous leur avez apporté en dehors de ces punitions qu'ils sont devenus ce qu'ils sont. Acceptez mes sincères hommages à la mémoire de votre fils.
PS : Gratien fut certes un très bon empereur, mais ce n'est pas un modèle de tolérance religieuse. Ce n'était pas les valeurs de l'époque, me direz-vous ? Mais je ne dis pas autre chose.

24. Le vendredi 1 février 2008 à 15:24 par paglop

il semblerait que le prof "impulsif" aurait échappé de peu aussi du 222-13 14°
il se murmure aussi que le gamin aurait peut etre finalement eu une petite ITT ?
info ou intox ??
si ITT cela changerait concrètement quoi pour le prof ?

Eolas:
Rien. Il eût fallu que l'ITT arrivât à 8 jours pour que le peine passât à 10 ans de prison.

25. Le vendredi 1 février 2008 à 15:24 par Vince

Je rejoins le commentaire 4, en ce sens que les enfants de gendarmes, de juges ou de personnes dépositaires de l'autorité, sont bizarrement parmi les plus terribles à canaliser. Je le sais pour l'éprouver quatre jours par semaine avec des dizaines d'êtres vivants à l'apparence vaguement humaine, que je catégoriserais volontiers dans les monstres infâmes plutôt que chérubins. (Bon,j'exagère, d'accord, c'est juste que je dois y retourner là ...et le vendredi est le pire jour de la semaine).

Le fait divers ne m'étonne pas le moins du monde, et loin de moi l'idée que parce qu'il est gendarme, ce père n'a pas eu raison de faire appliquer la loi, mais ceux qui sont parfois les plus durs avec les grands délinquants jouent à un jeu dangereux en refusant d'appliquer tels traitements à leurs si chères têtes blondes et allant vers un laxisme paroxystique.

Et, pardonnez-moi d'insister, mais des enfants de trois à cinq ans ans (cas personnel), qui plus est "fils de" gendarme, devraient être les premiers à filer droit, parents montrant l'exemple, plutôt que de brandir l'autorité supérieure de leurs parents comme étendard de leur impunité.

26. Le vendredi 1 février 2008 à 15:30 par nioi

Vu la loghorrée legislative, je pari que ce fait divers donnera lieu a une novelle loi...

27. Le vendredi 1 février 2008 à 15:33 par Poil de lama

Ma grand-mère, qui n'était pas juriste et qui a bien dû me flanquer une ou deux claques quand j'étais petit (et ce n'était pas une terreur, et je n'étais pas un gosse odieux) aurait sans nul doute commenté ainsi:

"C'est une merde de chien, on va pas en faire un pain de sucre."

Personnellement, j'aurais été à la place du prof, j'aurais peut-être présenté mes excuses au gamin... et assurément foutu une baffe à son père. Tant qu'à avoir des ennuis avec la justice, qu'au moins on se défoule un peu. :-)

28. Le vendredi 1 février 2008 à 15:33 par Shylock

Je trouve que la loi est bien faite, du moins en ce qui concerne l'incirmination en elle-même, pas le quantum maximal. Il serait choquant de laisser impuni quiconque userait de violence, a fortiori un enseignant censé promouvoir l'humanisme et les valeurs républicaines.
Peu importe le comportement du gamin, nul ne saurait légitimement frapper autrui, dans ces circonstances. Cet homme est indigne du corps enseignant et n'a apparemment pas les aptitudes pédagogiques et psychologiques pour enseigner. Je suis outré par le fait que la justice privée et la violence (aussi faible qu'elle soit) s'installe dans les salles de classe desquelles les futurs citoyens vont émerger.
Les enseignants (secondaire et primaire) ont parfois tendance à abuser de leur pouvoir et à commettre des infractions pénales dont ils n'ont pas conscience (gifles, coups de pied, insultes, humiliations publiques...). J'ai le souvenir d'un enseignant (de techno d'ailleurs) qui a administré un bon coup de poing à un camarade de classe, et n'a reçu qu'un blâme. J'ai alors pris conscience d'une grande injustice et que l'école est parfois une zone de non-droit.
On ne peut pas non plus blâmer les parents pour avoir déposé une plainte, soit avoir usé légitimement d'une faculté que la loi leur offre. En revanche, il serait injuste que l'enseignant écoppe d'une peine d'emprisonnement ferme. Et je fais confiance à nos chers magistrats pour faire preuve d'indulgence. Un stage de citoyenneté, à mon avis (et je peux me tromper), s'impose. Reste à savoir si ces stages sont bien organisés et efficaces. Je n'en sais rien.

29. Le vendredi 1 février 2008 à 15:36 par kara

Bonjour,

Vous dites: "risque [...] un prélèvement des empreintes génétiques pour inscription au fichier national de ces empreintes (le FNAEG)".

Un peu sévère je trouve pour des coups n'ayant entraîné aucune interruption temporaire de travail. (Je n'ose même pas évoquer les 7 années d'emprisonnement). Personne n'est à l'abri de se retrouver un jour en garde-à-vue, quel qu'en soit le motif, et je trouve inquiétant ce fichage systématique des délinquants, d'autant que ces emprunte sont conservées pour une longue période.

A-t-on une idée du nombre de personnes concernées par ces fichiers (il me semble qu'il en existe plusieurs, selon la nature des infractions)?

@olivier,

Effectivement je ne crois pas que M. Bayrou ait été inquiété par la justice pour cette claque. Aucun dépôt de plainte a priori. Le fait qu'un gamin fasse les poches d'un adulte n'a pourtant pas davantage de gravité qu’un "connard" lancé à son instituteur. M. Bayrou avait rétorqué à l'époque qu'il s'agissait de la main" protectrice d’un père de famille". Le code pénal lui ne connaît pas la différence et une claque est une claque.

Tiens ça me rappelle l'histoire du pavé "antisarkozy". En quoi était-il si différent, dans son poids et dans sa forme, d'un pavé anti C.R.S. Pour celui qui le reçoit, la différence est ténue. L'idée est la même dans cette affaire, les gens vont chercher à expliquer le geste de l'enseignant comme Bayrou avait cherché à expliquer le sien. (D'un autre côté, dans un contexte d'élections électorales, cela aurait fait mauvais genre de voir le représentant de l'UDF poursuivi pour violence volontaire sur un mineur de quinze ans. Du reste ce geste lui avait fait plus de publicité si je me souviens bien car, comme dit Maître Eolas « l'opinion publique qui n'aime rien plus que l'idée que les enfants des autres se prennent des baffes. »).

Il faut bien garder à l'esprit que, hors cas de légitime défense, ne pas frapper un enfant est un principe qui ne souffre d'aucune exceptions.

Facile à dire ? Oui, c’est vrai, facile à dire…

30. Le vendredi 1 février 2008 à 15:38 par Kagou

Est ce bien normal d'avoir une garde à vue de 24H pour un gifle ?
Rien que ces 24H de privation de liberté sont pour moi largement suffisante comme peine.

Combien va couter à la société cette gifle ?

Ce gendarme est il si déconnecté de ce qu'engendre sa plainte qu'il ne puisse exiger des explications et des excuses de se professeur en relation avec la responsable de l'établissement ?

Mon cas perso : si cela devait arriver à un de mes fils. Un je demanderai à rencontrer le professeur avec mon fils, 2 mon fils serait puni par moi, 3 seul en tête à tête avec le professeur je lui demanderai de ne plus jamais reporter la main sur mon fils.

Est ce si compliqué de faire preuve d'intelligence ou de finesse et de savoir vivre en société ?

Eolas:
Bilan pour votre fils : il fait un bêtise, se prend une gifle de son prof et est puni par un de ses parents devant le prof. Deux humiliations pour le prix d'une, et une agression dont il a été victime qui reste impunie. Oui, c'est compliqué de faire preuve d'intelligence ou de finesse.

31. Le vendredi 1 février 2008 à 15:38 par David

Comme l'a dit Billy Budd ce sont les 24 heures de garde à vue surtout qui me choquent. Je me demande bien à quoi ont pu servir ces 24 heures là...

Eolas:
La garde à vue n'est pas une peine, elle sert à tenir une personne suspectée d'avoir commis un délit à la disposition de la police. Elle est décidée par OPJ, par une décision non susceptible de recours dont les juges se refusent à apprécier l'opportunité. Vous comprenez pourquoi les avocats pestent contre cette mesure et son abus ? Dernier détail : TOUTES les erreurs judiciaires naissent en garde à vue. De Dils à Outreau.

32. Le vendredi 1 février 2008 à 15:39 par jocelyncharles

Bonjour
une question: quelle est la différence entre ce qui s´est passé dans votre article et l´histoire de l´enfant qui avait été traité de " b.... a " par son professeur?
Merci d´avance

Eolas:
L'enfant traité de bamboula, plus exactement à qui on a dit "arrête de faire ton bamboula" n'a pas été frappé mais a fait l'objet d'une injure raciale.

33. Le vendredi 1 février 2008 à 15:40 par deilema

il y a quand même quelque chose qui me choque dans cette histoire.
c'est que ce soit le père qui mettre en marche des poursuites en usant de sa fonction de gendarme. n'est-ce pas, là encore, une façon de se faire justice à soi-même?
n'aurait-il pas été plus opportun d'envoyer un de ses collègues?

Eolas:
Il a été convoqué comme père de l'enfant. Il est venu en tant que gendarme.

34. Le vendredi 1 février 2008 à 15:42 par David

@deilema, sauf erreur le gendarme a porté plainte en tant que père de l'enfant, son représentant légal et non pas enregistré la plainte lui même en tant que gendarme. Alors à moins qu'un de ses collègues ne soit le vrai père de l'enfant, il était bien qualifié pour venir porter plainter, que ca soit en uniforme ou pas.

35. Le vendredi 1 février 2008 à 15:43 par europa

L'absence de fessées n'est probablement pas la seule cause de la multiplication d'enfants-rois et autres insupportables phénomènes que l'on croise dans les écoles, restaurants et tous lieux publics. Cependant, les parents devraient sans doute réagir plus durement que nombre d'entre eux ne le font quand leurs enfants agissent mal. Et lorsqu'on réagit, parfois on est poussé à bout par un enfant d'humeur particulièrement provocante. La fessée ne vaut-elle pas alors mieux que de leur hurler dessus? Je pense qu'il est plus traumatisant pour un enfant de voir sa mère lui crier dessus que de recevoir une fessée, à moins qu'il ne s'habitue aux cris, ce qui n'est pas forcément mieux...

Vous avez bien de la chance si vous n'avez jamais été dans une situation où expliquer à un enfant rationnellement pourquoi il se conduit mal ne suffit pas...

Eolas:
Je n'ai pas cette chance. Je n'ai pourtant ni frappé ni crié. Je ne dis pas non à la punition. Je dis non à la violence.

36. Le vendredi 1 février 2008 à 15:46 par Marc

Belle leçon d'éducation et de morale, mais il est tout à fait possible que le professeur incriminé fut en total accord avec vous et moi.

En tant qu'enseignant de collège, je trouve inacceptable qu'un collègue puisse se laisser aller à un geste violent ou même à un comportement indigne (crier sur un élève, l'insulter ou le mépriser).
Il y a mille raisons à cela qui vont au-delà de la morale. Eduquer nécessite d'être au-dessus des élèves, pas leur "égal".

En tant qu'enseignant, j'attends de mes élèves le respect du à un adulte qui leur apporte ses connaissances. Par mon comportement et mon attitude, j'offre à ces jeunes adolescents un savoir, mais peut être surtout un savoir-étre.
En tant que fonctionnaire, j'estime aussi avoir un rôle de représentation envers le public que je sers (et oui je me sens honoré d'être un fonctionnaire).

Maintenant, un peu de nuance. La réalité de ce métier très fatiguant, fait qu'il m'arrive de perdre le fil. Face à une situation très agressive, pour peu qu'on se laisse surprendre, ou que cela arrive à un moment de grande fatigue, on peut perdre les fondamentaux de vue pendant quelques instants.
Cela est arrivé et arrivera à tout les enseignants, mais sans doute aussi à tous les gendarmes...

Maintenant, la garde à vue qu'a subit ce professeur et tout le tapage qu'il y a autour de cette affaire me parait totalement grotesque. Il ne me semble pas que le cours de technologie fut une séance de torture ordinaire, et que cette giffle ne traduise pas un comportement récurrent chez cet homme. Enfin, j'admet ne pas connaître le fond de l'affaire, peut être y a t'il eu d'autres faits.

Un conseil que l'on pourrait donner à son avocat, se référer à la jurisprudence Bayrou, notre ancien ministre de tutelle qui a montré la voie avec sa célèbre gifle télévisée qui l'a fait grimper dans les sondages lors des présidentielles de 2002...

Pardonnez-moi cette ironie un peu médiocre (je voulais absolument placer Bayrou, je ne sais pas pourquoi), mais dans cette histoire il faut raison garder et je suis certain que le Jugement permettra à tous de se calmer.

Bien à Vous,

Marc

37. Le vendredi 1 février 2008 à 15:47 par deilema

aux temps pour moi, il me semblait que la décision de placement en garde à vue émanait du père, ce qui aurait été plus que limite.

38. Le vendredi 1 février 2008 à 15:48 par Emmeline

"En l'espèce, il y avait légitime défense : il repoussait une atteinte à ses biens.".

La légitime défense de la dignité du professeur, qui fonde son autorité sur les autres élèves, et que l'insulte mettait clairement à mal devant ceux-ci, est-elle plaidable ? Plus généralement, reconnaît-on la légitime défense symbolique ?

Eolas:
Oui, si on réplique par des gifles imaginaires.

39. Le vendredi 1 février 2008 à 15:49 par La Vieille

Là Maître, vous foulez le dernier pré carré des parents dépassés : le droit qu'ils s'octroient d'assèner une baffe ou infliger une fessée à l'enfant désobéissant ou exaspèrant.
iIs sont certains de faire preuve d'autorité ou d'éducation.
Ils occultent tout simplement leur incapacité à élever leur enfant sans passer par la sanction violente et agressive qu'ils ont peut-être vécue.
Tous les anciens schémas ne sont pas bon à reprendre.
Les parents sont avant tout un garde fou contre toutes les agressions vis à vis de l'enfant. Ils faut qu'ils en soient le premier exemple en maitrisant leurs nerfs éventuellement à vifs (baffe défoulante). L'agression rompt toute confiance.

40. Le vendredi 1 février 2008 à 15:50 par Mussipont

Ma fille de 5 ans a été condamnée hier par son enseignante à purger une peine de 10 minutes de "chaise à réfléchir" pour avoir crié en classe (c'est d'ailleurs la seconde fois ce mois ci, je pense qu'elle risque une peine plancher la prochaine fois). Je m'en vais de ce pas porter plainte au commissariat traitement inhumain et dégradant. ;)

41. Le vendredi 1 février 2008 à 15:50 par Guillaume

D'après ce que j'ai vu et entendu à la télévision, il semble que l'enseignant n'a pas fait que donner une gifle à l'élève insolent.
Je regrette d'ailleurs que la majorité des journaux titrent sur la gifle (et Me Eolas aussi, à mon grand regret).
Quant à savoir si le châtiment corporel est justifié, barbare, nécessaire ... j'avoue que j'ai donné quelques tapes sur les mains et les fesses de mes gamins, qu'ils ne sont pas morts, qu'ils m'aiment encore, mais qu'à chaque fois, je m'en veux et que je préfèrerais ne pas avoir à le faire. Je constate simplement que maintenant, ils m'obéïssent plus facilement et que je n'ai plus à recourir à ces méthodes (enfants de 6 et 10 ans).
Bref, ce n'est pas simple.
Par contre, encore merci au maître de ce lieu pour l'éclairage juridique de cette affaire qui est encore une fois présentée avec trop d'affectif par les médias.

42. Le vendredi 1 février 2008 à 15:53 par Lucien P.

-> "Le châtiment corporel est d'un autre âge, y compris administré par les parents. Accepter la fessée comme normale, c'est accepter le premier échelon d'une échelle qui peut amener très vite trop haut."

Je trouve étrange, très au-delà de ce cas, la réprobation à peu près automatique (on ne se pose même pas la question) contre l'utilisation de la douleur physique comme moyen de sanction, que ce soit au niveau des incivilités de morveux ou des infractions criminelles. (Je constate d'ailleurs rebondir au moins sur le commentaire 9).

Il ne me semblerait pas plus inhumain de casser le bras à un délinquant récidiviste que de le maintenir trois ans privé de liberté ; je serais curieux d'ailleurs de savoir à quel niveau dans une logique purement "économique" les intéressés stabiliseraient leur choix si on le leur proposait ("vous êtes condamné à quinze jours de prison - mais si vous le souhaitez on vous casse le bras, on vous amène à l'hôpital et une fois réparé tout est oublié" -> sans doute non. Mais "vous êtes condamné à dix ans de prison - mais si vous le souhaitez on vous casse le bras, on vous amène à l'hôpital et une fois réparé tout est oublié" -> hum hum).

Comprenez-vous pourquoi causer des dépressions et autres troubles mentaux est considéré comme punition légitime, causer des fractures ne l'est pas ?

43. Le vendredi 1 février 2008 à 16:00 par kara



Maître Eolas, si je suis globalement de votre avis, ne croyez-vous pas que 24 HEURES de garde à vue s'avère en l'espèce un peu disproportionné ?

Eolas:
Dans mes bras ! Et répétez-le plus fort pour que les juges vous ouïssent, eux qui se refusent encore à tout contrôle d'opportunité sur la mesure de garde à vue.


Je ne résiste pas à reproduire un passage d'une interview de Jean Bouessel du Bourg, Bâtonnier de l’Ordre, paru dans le Bulletin des avocats de Rennes. "Au pays des droits de l’homme, sait–on que le nombre
de gardés à vue s’est élevé en 2006 à 530 994 ce qui représente
plusieurs centaines d’années de « prison ». Or le nombre de personnes
qui sont entrées en prison en 2005 s’est élevé à 81 629. On peut donc
se demander s’il y avait des raisons suffisantes pour garder à vue les
449 365 personnes qui n’ont pas été incarcérées à l’issue de leur garde à vue."

Puis,

"Le nombre des gardés à vue a augmenté : 336 718 en 2001, 530 994
en 2006, soit une augmentation de 57% en 5 ans [...] Est-il justifié de priver de liberté même 24 heures une personne qui n’a pas commis d’infraction grave ? Ne pourrait-on pas envisager de se contenter de l’interroger et de la conserver au poste le temps strictement nécessaire à son audition ?

La garde à vue ne touche pas que les malfrats, 530 994 personnes gardées à vue en une seule année cela signifie que statistiquement et en dix ans bien des Français risquent d’y passer…"

44. Le vendredi 1 février 2008 à 16:01 par Rutrapio

Bonjour Maitre.

je voudrais porter à votre attention un arrêt qui pourrait apporter une petite contribution :
le 19 mars 198, le Tribunal de Police de Bordeaux a relaxé une institutrice qui avait giflé un élève particulièrement arrogant (dixit l'hypercours Dalloz de Droit Pénal) au motif que les enseignants possèdent le pouvoir disciplinaire que vous citez dans votre article.

Qu'en pensez vous?

Merci

45. Le vendredi 1 février 2008 à 16:03 par SM

Moi qui n'ai jamais envisagé de baffer un élève (je me demandais même quoi faire si je me prenais un pain ; se coucher étant paraît-il l'idéal pour bien rigoler après), je m'interrogeais quand même sur un truc que j'ai entendu à moitié hier, concernant un enseignant poursuivi dans une autre affaire pour - si j'ai bien compris - une intervention musclée destinée à faire cesser une bagarre. Comment le droit voit-il cela ? Y a-t-il une notion de moyens proprotionnés ou quelque chose dans le genre ? Aller cogner pour cesser le combat, ça peut être ridicule. Mais c'est parfois compliqué de stopper une baston.

46. Le vendredi 1 février 2008 à 16:04 par récidive

Donc en cas de récidive c'est 3,5 ans de taule ferme si il claque la geule une seconde fois a un connard de mioche durant sa carrière ? il a intérêt a changer de métier le monsieur si il est impulsif.

sinon maitre vos billets sont toujours aussi détaillés et instructifs. pourquoi les journalistes ne s'adjoigent pas les conseils d'un avocat pour présenter un peu mieux les choses ?

47. Le vendredi 1 février 2008 à 16:06 par paglop

@ Eolas:/20
Rien. Il eût fallu que l'ITT arrivât à 8 jours pour que le peine passât à 10 ans de prison.

Clarinette . ;) (ne pas confondre avec le pipeau) comme réponse
je vais parodier un divertissement :
"Eolas! Eolas ! on l'aime aussi pour ça ! "

48. Le vendredi 1 février 2008 à 16:07 par C Assayag

Bel exemple de judiicarisation de notre société; on peut penser qu'avec un peu de bon sens l'enseignant aurait été sanctionné ainsi que l'élève (au sein de l'établissement) sans avoir besoin de mettre en branle l'institution judiciaire et de rameuter les médias. Après on vient se plaindre de l'encombrement des tribunaux.

49. Le vendredi 1 février 2008 à 16:07 par Antonin

Je ne suis pas tout a fait d'accord avec vous maitre. Mes parents sont professeurs en collège, si vous saviez comment ils rentrent certains soirs à la maison...

Certe la giffle du professeur est exessif car c'est dans la relation professeur élève, mais que faire face à des gamins qui sont arrogant, se moquent ouvertement de vous et vous insultes?? parfois il arrive de "peter un plomb", c'est ce qui est arrivé ici.

De même, je ne partage pas votre point de vu sur les fessées.
En effet(moi même j'en ai recu quelque une étant petit) il ne faut pas en abuser, il faut que ca reste exeptionnel, mais par moment le seul moyen de calmer un enfant, ou de lui faire comprendre que ce qu'il a fait est grave c'est de lui donner une fessée... Oui c'est malheureu a dire mais c'est la vérité...

encore une foi cela doit rester exeptionnel et non systematique. Ce n'est pas pour rien qu'on appel certaine personne "tête a claque" car des fois ils en méritent...

Voila, maitre encore merci pour votre blog(bien util pour moi dans mes etudes de droit pour comprendre certaines choses :))

50. Le vendredi 1 février 2008 à 16:08 par J M

Maitre,
sur ce sujet je ne suis pas d'accord.
En quoi la privation de liberté est elle une violence plus acceptable que la baffe ?
En quoi le fait de menotter un prévenu est il acceptable ?
Pensez vous que tout un chacun roulerait sagement a 130 Km/h si il n'y avait la peur de la sanction ? Et passer devant un tribunal (pour des excés certes) n'est il pas une forme de torture mentale ?
Je vous rejoint sur le fait que "la violence est le dernire recours de l'incompétence", mais seulement dans la plupart des cas.
Et c'est bien pour ça qu'il y a des tribunaux et que vous, cher Maître, vous intervenez.
Quand mes enfants désobeissent sciemment (hé oui cela arrive) je commence certes par leur expliquer (nul n'est censé ignorer la loi, mais la rappeler ne fait jamais de mal) mais je peux finir par une "bonne fessée" comme disent les braves gens.
Je ne cherche nullement a justifier mes actes, je les inscrits seulement dans une société ou la violence fait partie des rapports humains, qu'elle soit mentale ou gestuelle. Et je préfère parfois une violence physique a une violence psychique qui laisse plus de trace intérieures.

C'est sans doute triste, des progrés sont a faire, mais l'homme est encore un animal pour nombre de siècles encore.

51. Le vendredi 1 février 2008 à 16:16 par paglop

@ 43 Mes parents sont professeurs en collège, si vous saviez comment ils rentrent certains soirs à la maison...

Certe la giffle du professeur est exessif

prof de français exténués ? . ;)

52. Le vendredi 1 février 2008 à 16:18 par Jean Markert

bonjour Maître,

Merci pour ces explications.
Je suis enseignant, et je partage votre point de vue sur l'interdiction totale de la violence physique envers les élèves, quels que soit leur âge ou leur taille.
Toutefois dans la mesure où il semble y avoir accord sur le caractère disproportionné de la plainte et de la garde à vue, y a-t-il possibilité à un moment de faire jouer la procédure abusive ?
Le prof pourrait-il porter plainte pour outrage (de la part du garçon), histoire d'envenimer la situation ?

d'avance merci,

53. Le vendredi 1 février 2008 à 16:21 par Feup

Pour en revenir au point 5, "connard" n'est il pas un terme injurieux?

54. Le vendredi 1 février 2008 à 16:21 par Celeri

> "Le châtiment corporel est d'un autre âge, y compris administré par les parents."

Il est évident que si on n'envisage le châtiment corporel que comme un moyen de faire mal, on ne peut que se retrouver au milieu d'un consensus à la fois logique et rassurant.

Personnellement, je pense que dans le contexte familial, ce n'est pas si simple. Une gifle, sans être administrée avec force, permet de mettre un terme à une situation qui s'envenime et de remettre en place les idées de celui qui la reçoit.

C'est exactement dans cette optique que ma mère me les administrait lorsque j'étais petit et que j'essayais de lui tenir tête. Toujours une seule baffe, au bon moment et sans méchanceté ni acharnement. Ca faisait presque plus de bruit que de mal, mais c'était efficace.

Je précise que je suis conscient de l'extrême mesure dont il faut faire preuve avec ce type de sanction, qu'il faut cesser d'y avoir recours à la fin de l'enfance et que, bien évidemment, aucun châtiment corporel n'a sa place hors de la famille, et a fortiori à l'école.

55. Le vendredi 1 février 2008 à 16:23 par rutrapio

je me permet de reintervenir directement, car une idée m'a traversée l'esprit :
dans l'esprit du législateur, il était inconcevable de frapper un enfant, je le conçois fort bien et je l'approuve, dans le principe du moins : il faut proteger le faible des abus du fort.

Toutefois une remarque : le législateur, quand il a voté cette loi, pouvait-il penser aux modifications de comportements auquel nous assistons aujourd'hui, notamment la violence des jeunes envers leurs parents (j'ai 20 ans et je n'ai jamais battu ni ma mère ni mon père, que j'aime tendrement malgré de cuisantes fessés étant plus jeune.)
Vous dites que la "violence légitime" est d'un siècle passé, mais cette loi, à la vue des circonstances actuelles, ne serait-elle pas elle aussi "passée"?

56. Le vendredi 1 février 2008 à 16:26 par Augustissime

C'est toujours amusant de constater comment des pratiques qui relèvent de la normalité à une époque se trouvent, quelques petites décennies après, considérées comme des actes odieux. Et comme la boucle repart pour la génération suivante, qui se moquera de nous sans complexes.

Evidemment, c'est mieux d'éduquer sans frapper, voire même sans punir. Mais l'éducation est affaire de compromis et de pragmatisme : il y a bien des manières de la réussir... et de la rater.

Il vaut mieux une gifle à un enfant qui passe fortement les bornes, dans un contexte où la violence n'est pas la règle, à une éducation sans règles ni limites.

Question à dix centimes : la prison, c'est quoi sinon une punition corporelle ?

57. Le vendredi 1 février 2008 à 16:26 par Vonric

Préambule: Honnêtement gifle ou soufflet, c'est beaucoup de bruit pour pas grand chose et j'ai toujours du mal a comprendre l'attention si aigue du législateur.
Ceci dit, il y a bien d'autre façons de punir un enfant que le frapper (je lisais il y a 10 minutes petite anglaise qui disait que sa pire punition était de la priver de Club des cinq !).
Fin du preambule.

24h de gardes a vue, un risque de 7 ans d'emprisonnement et 100k euros d'amende pour une gifle... ce n'est pas que du beaujolais que nos législateurs ont du boire.
Malheureusement c'est avec cela que l'on se pose des questions sur la (in)competence des élus, et que par raccourcis toute la politique s'en trouve disqualifiée.

58. Le vendredi 1 février 2008 à 16:27 par Guillaume

Je complète mon commentaire #36 au sujet de l'utilisation ou non de gifles, tapes, fessées et autre châtiment corporel.
Il faut bien comprendre que la majorité des lecteurs et commentateurs de ce blog sont des gens censés (si si, je le pense).
J'avais été stupéfait il y a quelques années de voir un reportage sur la violence conjugale. A la question de savoir si mettre une gifle à une collègue de bureau lors d'une altercation verbale était ou non de la violence, un groupe de maris violents n'avaient trouvé rien à redire.
A méditer ...

59. Le vendredi 1 février 2008 à 16:27 par mauhiz

Avez-vous des enfants, Maître? Si oui parvenez-vous à respecter vos préceptes de non-violence en toute situation?

60. Le vendredi 1 février 2008 à 16:27 par holden

Les châtiments corporels sont indéniablement à prohiber. Et l'argument du "j'ai reçu bien des claques et je m'en porte pas plus mal aujourd'hui" n'est pas convaincant. (était-ce bien nécessaire? dans quelle mesure cette violence n'a-t-elle pas laisser des traces inconscientes? dans quelle mesure est-elle responsable de ma part d'épanouissement? et tout ce que notre cher maître a pu ajouté).
En outre, la société ne peut tolérer d'admettre la violence au coeur de l'institution scolaire, là où s'enseigne le rapport à l'autorité.

Finalement, cette affaire révèle surtout une fois encore le problème des conditions de travail des profs, particulièrement en ZEP, où ils sont confrontés à des classes, quoiqu'aux effectifs réduits, encore trop surchargées, avec des "cas difficiles", etc... Les profs sont usés.

L'interdit de la violence doit être évidemment rappelé. MAis ce fait divers (après tant d'autres sur les cas de violence à l'école) doit appeler à la mise en oeuvre de politiques publiques ambitieuses en matière d'éducation... Les profs ne doivent plus être de la "chair à canon".
Je sais... on peut rêver.

61. Le vendredi 1 février 2008 à 16:28 par europa

C'est beau, dire "non" à la violence...mais malheureusement la nature humaine est ainsi faite que, parfois, la seule solution pour faire obéir un enfant qui ne veut rien savoir est de le menacer d'une tape, menace qui ne prend son sens que quand elle a été exécutée une fois. Certes, ce n'est pas bien, et on ne se sent pas fier après.

Mais, vraiment, Maître, comment vous y êtes-vous pris quand vos enfants ne voulaient pas entendre raison, sans donner de fessée ni crier? Vous êtes peut-être plus zen que la moyenne. Personnellement, je dois admettre que quand un gamin de 5 ans m'est tourné autour en faisant bêtise sur bêtise pendant une demi heure, et que je ne peux rien lui dire qui le fasse s'arrêter... la menace de la fessée est la seule chose qui marche. Et encore, seulement quand il sait ce que c'est qu'une fessée. Sinon, il ne reste qu'à l'enfermer dans sa chambre à double tour. Plus humain?

62. Le vendredi 1 février 2008 à 16:31 par musashi

Je pense avoir accès aux mêmes médias que tout un chacun et donc avoir entendu la même histoire et je suis surpris des prises de position sur la base de ce qui a seulement été rapporté par les médias, soit connard=baffe=gendarme en uniforme=convocation en justice...tout cela est très réducteur et on s’amuse à juger sans avoir lu les déclarations des protagonistes....de manière générale, et quoique en dise ceux qui n’ont pas d’enfant, une gifle à un enfant habituellement insolent peut ne pas lui faire de mal, mais était il vraiment habituellement insolent notre gamin de 11 ans ?, ce n’est pas dit et pas sur du tout, et une convocation en justice à un professeur qui s’est oublié, avec une amende avec sursis à la clef, peut également ne pas lui faire de mal..histoire de lui rappeler qu’on ne frappe pas...

mais encore une fois, c’est dans le détail des déclarations qu’on pourrait prendre position, pas sur le résumé...

Le seul vrai problème pour moi, ce sont les 24 heures de GAV pour une audition qui doit durer 2/3 heures maxi, ça ressemble à une prè-peine/vengeance et ca ne me plaît pas....mais peut être que le professeur avait commencé par nier ?, moi j’ai compris qu’il assumait, mais bon, j’en sais rien...

Bref, on peut rappeler les fondamentaux comme le fait Me EOLAS mais difficile d’aller plus loin,

et pourtant, on va passer le week- end avec cette histoire...et mon voisin va m’en parler, bon ca change du temps, mais je préfère encore parler du temps, la je sais de quoi je parle au moins

63. Le vendredi 1 février 2008 à 16:33 par Alex K

@54 Ou ce sont ses enfants qui sont plus zen que la moyenne...

64. Le vendredi 1 février 2008 à 16:33 par Julien

Le fond de vos propos est intéressant, la forme est terriblement parti pris, c'est d'autant plus dommage que cela ne vous est pas familier et cela ne me semble pas indispensable à la compréhension du sujet.

Ainsi vous ne faites aucune mention de jurisprudences (qui existent), ni du principe de protection statutaire....

Sans rentrer sur le fond du "pour ou contre", si c'était aussi simple cela se saurait, d'ailleurs rien n'est blanc, rien n'est noir...tout est gris..., je reste déçu par le billet...

65. Le vendredi 1 février 2008 à 16:33 par cracouc

Question: où commence la violence? (question qui n'est pas si triviale). Si la violence physique est finalement facile à définir, qu'en est il de la violence morale?

Bon, maitenant passons à la relecture des événements (en mode avocat du diable):

Quelle est la leçon apprise par l'élève? Jusqu'à preuve du contraire, il peut insulter un prof sans conséquence, si ce n'est de savoir le pousser à bout et de provoquer l'ire de son père. Evidemment tout ceci change s'il subit une sanction. Ceci dit, un jour ou deux d'exclusion pour le plaisir de faire révoquer un prof qu'on n'aime pas...

Quelle est la leçon apprise par les profs? Si tu veux te venger, traine les élèves dans la boue, méprise les, fait leur manquer leur année, pousse les à rater leurs études et à végéter... mais ne les frappe pas.

66. Le vendredi 1 février 2008 à 16:37 par lgodard

Maitre, un cas d'ecole (puisque dans le contexte)

Quid si l'élève était multirecidiviste ? Aurait il droit à un "traitement de faveur" ?

67. Le vendredi 1 février 2008 à 16:40 par Aleskino

Bien sûr ce maître des écoles a commis une faute professionnelle. Nous parlons des fondements de l'éducation sociale : notre savoir-vivre ensemble, c'est de préférer la négociation à l'affrontement, et de déléguer la résolution des conflits d'intérêt à des tiers, l'état, l'école. La claque qui part, la taloche, c'est toujours l'échec de la parole pédagogique.

Pourtant cette histoire me rempli de tristesse, parce qu'elle s'articule autour d'une vision procédurale et réglementaire de ce métier et des relations humaines en générale.
Je connais, pour les fréquenter comme amis, quelques uns de ces maîtres... pas un qui ne se sente mis en accusation permanente par ces familles promptes à justifier tous les comportements de leurs rejetons (et par la même se dédouaner de leurs propres carences !).

Si vous voulez que la génération qui arrive continue à être éduquée et enseignée par des hommes et des femmes de chair et d'émotion, plutôt que par des techniciens de l'apprentissage... faites attention à eux !

68. Le vendredi 1 février 2008 à 16:44 par paglop

@57
Quelle est la leçon apprise par l'élève? Jusqu'à preuve du contraire, il peut insulter un prof sans conséquence

sans conséquences ? le gamin n'a pas été exclu (3 ?) de son établissement ?

69. Le vendredi 1 février 2008 à 16:45 par Michel

je partage, mr eolas, votre avis

en l'occurrence, les réactions des gens qui acclament la gifle montrent la dégringolade de l'autorité et le jmenfoutisme des adultes.

dans une situation normale, l'enseignant aurait refusé l'enfant dans son cours, il aurait envoyé l'enfant au directeur qui aurait puni comme stipulé par le réglement intérieur. Le père aurait pris acte. Aurait peut être demandé à discuter avec l'enseignant et aurait puni l'enfant.

Bref , les adultes, tous les adultes, auraient traité l'affaire.

hélas je crains fort que trop souvent l'enseignant est abandonné, le gamin est abandonné, tout le monde est abandonné et non franchement, y a aucune excuse au "connard" et à la "gifle". Mais que l'on s'étonne pas que des gens laissés à eux même en viennent aux mains.


-
avis perso, des bêtises j'en ai fait, des enseignants m'ont mis au piquet pour être trop bavard et mes parents ne m'ont jamais acclamé pour cela sans pour autant gifler. L'engueulade et le refus de laisser voir des amis ne permettait pas de se sentir fier d'être un bavard.

par contre, au primaire, l'unique baffe que j'ai jamais reçu d'un enseignant par derrière (de la maternelle au lycée) pour avoir négligemment laissé des miettes de pains derrière moi dans un couloir, me laisse encore plein de haine.

Un enseignant que ma grand-mère n'a eu de cesse de me dire qu'il avait que des bonnes choses à dire à mon sujet. Je viens d'un village où tout le monde se connaît et il y a peu de doute qu'il était sincèrement content de ma situation car c'était un brave monsieur comme cela. Mais il en reste pas moins que je n'ai jamais pardonné.

-
votre "bon vieux temps d'avant", je ne l'aime pas. je ne l'ai jamais aimé et il y a de bonnes raisons pour cela : votre époque était celle de la guerre en europe, de la violence envers autrui, du mépris pour les handicapés et des asiles-prisons. Désolé pour la caricature, mais voilà ce que m'inspire, immédiatement, ceux qui disent "ha de mon temps". ce sont mes sentiments bruts

70. Le vendredi 1 février 2008 à 16:47 par coco

Eolas,

Vous dites que la punition est acceptable, mais pas la violence.

La punition est une forme de violence. Toute punition est par essence violente, ou bien ce n'est pas une punition.

Donc en quoi la fessée est-elle moins légitime que l'enfermement dans la chambre (qui est une violence - une séquestration), l'engueulade (violence psychologique), etc

Je pense que le critère de la dangerosité devrait le première critère de choix entre plusieurs punitions. Il y a des violences plus ou moins dangereuses.

Or, je ne suis pas certaine qu'une fessée soit plus dangereuse que certaines agressions verbales.

Je ne parle pas de coups qui mettent en danger l'intégrité corporelle et qui sont objectivement nocifs pour la santé, qu'on s'entende bien là-dessus.

Je ne suis pas certaine de l'honnêteté intellectuelle de Mme Jacqueline Noret (qui prône une loi sur l'interdiction de la fessée), quand elle se fonde sur ce qu'elle a vu chez des enfants battus (et non pas fessés de temps en temps). Sachant que 96% des adultes actuels ont reçu une fessée au moins dans leur enfance, à ma connaissance, ce ne sont 96% de malades mentaux ou de dangereux délinquants.

71. Le vendredi 1 février 2008 à 16:53 par Totoche

Non à la violence, on ne peut qu'être d'accord.

Maintenant que j'ai un petit, je me rends compte à quel point la fessée a surtout comme effet de calmer celui qui la donne (ce qui est déjà quelque chose...).

N'empêche que je me demande où il faut placer la limite de la violence :
- quand il faut le forcer (= contrainte physique) à se baigner après 3/4 d'heures de négociations difficiles ?
- quand il faut le forcer à nouveau à changer de couche alors que cela fait 2 heures qu'il nage dans X@^e# et qu'il refuse invariablement de coopérer un minimum (et changer une couche en milieu hostile, c'est très loin d'être évident) ?
- quand il faut enfin utiliser la coercition pour l'habiller / déshabiller car monsieur n'a pas envie de dormir/aller chez la nounou/se changer/autre ?
Je ne parle pas ici de fessée, mais le simple fait de faire passer ces actes en force, tout simplement parce qu'on est à bout ou qu'on veut signifier une limite, pose question.


Par ailleurs, pour revenir au cas d'espèce, et en supposant l'enseignant soutenu par ses collègues (très probablement du fait d'abord de la garde à vue et accessoirement du dépôt de plainte), on peut s'interroger sur la pertinence des poursuites :
- s'il y a constitution de partie civile, on peut imaginer que le gamin en question, où qu'il arrive, recevra un accueil triomphal de la part du corps enseignant et plus largement du personnel éducatif. Du style "si j'ai l'occasion de t'aligner, je ne te louperai pas".
- dans le cas contraire, le procureur aurait peut-être intérêt à classer sans suite pour éviter de rajouter au "malaise des enseignants"...

72. Le vendredi 1 février 2008 à 16:53 par xfan

j'aurais bien aimé connaitre la réation du père flic si je l'avais traité de connard...

73. Le vendredi 1 février 2008 à 16:56 par kuranes

"l'homme est encore un animal"
Les animaux ne frappent pas leurs petits.

"la seule chose qui marche"
Alors pourquoi une fois adulte ne pas accepter de punition corporelle ?
Pourquoi ne le réserver qu'a vos seuls enfants ?

Eolas le formule fort bien: les enfants ont au moins autant de droits/protection que les adultes, sinon plus.

Il est curieux de constater qu'en pédagogie, les seules méthodes qui n'ont pas à se justifier des dégâts qu'elle causent soient les méthodes traditionnelles.

Non, ça ne "marche" pas pour votre enfant, juste pour vous, à un instant. Vous n'êtes pas le produit de ces punitions corporelles, vous y avez au contraire survécu grâce à l'amour de vos parents par ailleurs.

D'autres n'y survivent pas (mentalement ou physiquement.)

Et non, le placard dans le noir n'est pas la solution non plus.

A tous les parents ici qui n'ont "plus que la violence" (physique ou psychique) pour résoudre leurs problèmes avec leurs enfants/élèves,je vous recommande de lire "la méthode Gordon".

fr.wikipedia.org/wiki/Tho...

Ca "marche", pas besoin d'être "zen" ou que les enfants soient "zen", c'est basé sur l'écoute, la médiation, la discussions... ce qui caractérise un peu plus notre société actuelle que la violence.

A lire.

74. Le vendredi 1 février 2008 à 17:01 par Ouinon

Chapeau pour ce billet !

Je précise juste que l'enfant à 11 ans et non 15 comme écrit dans le billet. L'enfant est au collège depuis quelques mois mais s'il avait redoublé, il serait encore en primaire, ce qui peut aider à mettre les choses dans leur contexte.
Personnellement, balancer un enfant de cet age contre une porte (après lui avoir dégagé ces affaire au sol, devant tout le monde), avant même qu'il n'y ait l'insulte, je trouve cela dégradant. Vient l'insulte. Et au lieu d'utiliser le pouvoir de sanction cité plus haut dans le billet, l'enseignant surenchérit en giflant l'enfant, même pas encore ado. Bref, au delà d'une sur-médiatisation qui, une fois de plus, ne sert pas la cause, je ne suis pas particulièrement choqué par le fait que l'enseignant puisse être puni à son tour.

Aussi, je ne peux m'empêcher de penser ce que serait devenu cette histoire si le père gendarme avait à son tour giflé le prof… ;-)

75. Le vendredi 1 février 2008 à 17:06 par CAROLINE

Autant , je vous trouve très brillant dans votre rôle d'avocat, qui se met en quatre pour expliquer aux profanes et aux professionnels le droit et la procédure , autant votre position et vos commentaires sur l'attitude de ce professeur, et sur le problème des gifles me paraissent moralisateur et hors sujet . Je comprends très bien que vous soyez contre, mais ayant des enfants, je peux aisément comprendre l'attitude d'un professeur excédé par un élève peut- être particulièrement mal élevé , même fils de gendarme et à qui on ne refuse rien . Ce différent aurait dû se régler directement entre les parents et l'enseignant sans passser par la case justice et en exigeant, et de l'élève, et du professeur, des excuses. Il semblerait que la qualité du père, qui a été plus prompte à déposer une plainte qu'à apprendre la politesse à son fils, ne soit pas étranger à ce fait divers .

Eolas:
Qui est moralisateur, au fait ? Moi qui explique qu'un enseignant ne peut gifler un enfant, ou vous qui affirmez que c'est le père qui éduque assurément mal son fils ?

76. Le vendredi 1 février 2008 à 17:10 par 1bR

Cher maitre,
je lis avec attention les réponses que fournissez à vos différents lecteurs,
il m'apparait que soit vous n'avez pas d'enfants, soit -et vous en avez de la chance-
vos enfants sont les plus adorables bambins que la Terre ait porté et jamais ils n'ont
mérité une punition qui soit plus expéditive qu'une longue explication qu'ils ne comprennent
pas toujours. Je dis aussi non à la violence, mais pas non à l'éducation.
Mettre un coup de pied aux fesses d'un enfant qui l'a mérité n'est pas un crime
et ne va pas le traumatiser, je parle en connaissance de cause pour avoir moi-meme
recu quelque coups de pieds au derrière dans mon enfance. Ca n'est pas une raison
pour moi pour aller me soulager en rendant la pareil à mes putatifs futurs enfants.
Je pense qu'un coup de pied s'il est rare et justifié et tout à fait mérité est tout ce qu'il
y a de plus normal. Peut etre suis-je un peu lent à la compréhension, mais je vous gartantie
qu'on retiens la lecon efficacement et bien plus qu'avec des mots.
Aujourd'hui j'ai 2 fois le gabarit de ma chère et tendre mère et au moins celui de mon cher père
et je ne les ai pour autant JAMAIS frappé !

Sur ce, à bon entendeur, salut !

ps : censurez vous les commentaires avec certains mots de manière automatique, mes deux précédents commentaires faisant mention du mot employé par le sale gosse ne sont pas parus..?

77. Le vendredi 1 février 2008 à 17:10 par Moi

Deux questions:

- Le professeur peut il encore porter plainte pour outrage?
- Le père peut il dénoncer son fils pour outrage au professeur?

et une troisième pour rire:
- le professeur pouvait il profiter des 24 heures de garde aà vue pour porter plainte pour outrage?

78. Le vendredi 1 février 2008 à 17:17 par Faux nom

Autant je suis souvent d'accord avec vous, autant là j'ai du mal à vous suivre.

D'une part, je trouve déplorable de la part du père d'aller devant la justice pour une giffle. Ce genre de choses devrait se régler hors des tribunaux. De plus, il me semble que les 24 heures de garde à vue ne se justifient pas en l'espèce: la personne avait reconnu les faits, il y a autant de témoins que d'élève; je suis désolée, mais on ne pourra éviter ici un amalgame du type "tous pourris": moi même, qui fait tout pour l'éviter, je pense que si ce charmant bambin n'avait pas eu comme père un gendarme, la garde à vue aurait été plus courte...
Ensuite, je sais que ça vous répulse, mais si mon fils avait insulté un professeur, et reçu une giffle, j'aurais considéré qu'elle était méritée. Et, sans aller jusqu'à le frapper, je lui aurais expliqué en quoi il la méritait amplement, et aurais assorti ça d'un certain nombre de punitions de mon côté: entre l'insolence de mon fils, et le professeur, je me serais rangée du côté du professeur; maintenant, à l'ère de l'enfant-roi, c'est l'enfant qui a par nature raison contre le professeur.

Sur cette histoire, le problème est ensuite entre les mains du juge: s'il condamne (et on est au pénal, il n'a pas vraiment le choix), surtout s'il condamne durement, cela créera un sentiment d'impunité chez les élèves; et il y a un certain nombre d'établissement où on en a vraiment pas besoin. S'il condamne trop faiblement, on criera au loup en montrant qu'on en revient à l'ère des punitions corporelles....

79. Le vendredi 1 février 2008 à 17:35 par Javi

Bonjour,

J'ai une amie qui est jeune prof dans un département de la périphérie parisienne au numéro commençant par 7. Depuis le début de l'année, elle s'est déjà faite insultée ("sal*pe") au moins deux fois. Plus une bagarre (avec bris de mobilier) entre deux élèves.

Je suis heureux de dire qu'elle a réussi à garder son calme, et malheureux de devoir avouer qu'aucun des deux élèves n'a été exclu, convoqué par le directeur et morigéné.

Pas d'exclusion tout simplement parce que la situation est désespérée, par manque de plein de choses -dans le désordre: de profs, de parents responsables, de parents qui travaillent, d'argent, de rectorat compétent etc.- , et qu'il faut bien se satisfaire de réussir à faire venir en classe les charmants bambins (refus scolaire), puis à les convaincre de sortir une feuille (je me rappelle les listes de papéterie à acheter en début d'année) et un stylo, pour les voir ensuite écrire des lettres regroupées en ce qui doit sans doute être des mots.

Ce sont de petits "Lord of the flies" qui sont fabriqués là.

Que seront ces élèves? Que deviennent ces profs?

80. Le vendredi 1 février 2008 à 17:37 par Esurnir

Je me demande ou est le probleme a propos de la legislation.

Si la legislation est tres repressive dans des cas comme ceux la, qu'est-ce qui empeche le juge de prononcer une peine derisoire ?

Il pourrait y avoir des cas ou cette loi permettrai de passer outre le maximum d'une aggression contre un enseignant contre lequel un juge pouvait butter auparavant (j'ai du mal a voir des cas comme ceux la quand même malgré tout). Cette loi ne force pas le juge a augmenter ses peines (sauf en cas de recidive bien sur, mais l'intégration d'un professeur ne sera pas vraissemblablement mise en doute lors de la motivation du jugement).

81. Le vendredi 1 février 2008 à 17:37 par Halley

Je profite de ce premier commentaire pour vous remercier de l'éclairage que vous apportez, ceci à chacun de vos articles. Je ne suis pas la première et ne serai pas la dernière, mais pourquoi ne pas répéter des compliments mérités?

Ce texte m'amène à me poser 2 questions:

- D'où vient le fait que l'on dise "un mineur de 15 ans" pour exprimer: "un mineur de moins de 15 ans" ?

- Les châtiments corporels dispensés par les parents sont-ils interdits par la loi en France?

Si l'un d'entre vous peut m'expliquer cela; merci! :)

82. Le vendredi 1 février 2008 à 17:40 par bueno

Merci pour cet éclairage à contre courant (contre le courant pro-gifle, et contre le courant anti-prof).
J'ai une petite question technique, au sujet de ce que vous écrivez de l'exclusion de cours : vous semblez évoquer deux règles contradictoires. Vous écrivez d'une part :
"ils peuvent exclure un élève d'un cours, qui n'est pas une sanction disciplinaire mais vise à rétablir l'ordre dans la classe (l'attitude ayant conduit à l'exclusion pouvant donner lieu à des sanctions disciplinaires)".
Et d'autre part, vous citez ce texte qui est sans cesse rebattu aux oreilles des enseignants :
"exclusion ponctuelle d'un cours. Elle s'accompagne d'une prise en charge de l'élève dans le cadre d'un dispositif prévu à cet effet. Justifiée par un manquement grave, elle doit demeurer tout à fait exceptionnelle et donner lieu systématiquement à une information écrite au conseiller principal d'éducation et au chef d'établissement ".
Je suis enseignant, et tout est fait pour nous dissuader d'exclure les élèves. A tort ou à raison, juridiquement parlant ?
(De mon point de vue, je trouve tout à fait logique de vouloir éviter l'exclusion automatique, mais le deuxième texte cité me semble propice, et j'en ai eu l'expérience, à entretenir le désordre dans la classe, le plus simple étant souvent d'exclure l'élève et de régler le problème avec lui ensuite dans le cadre d'un entretien individuel).

83. Le vendredi 1 février 2008 à 17:40 par pauvre de moi

Cher Maître,

Un peu de calcul mental pour vous remettre la pendule à l'heure.
La carrière de ma mère née en 1908 a commencé après la guerre de 14 - 18 qui lui avait enlevé son père par la même occasion et a pris fin en 1962 ! Elle agissait ni plus ni moins comme tous ses collègues de l'époque et aucun de ses élèves n'est passé en 6ème ou ailleurs en n'étant pas au niveau comme c'est devenu une banalité maintenant...l La morale de cette histoire lalalère, lalalèere est qu'il n'y en a sans doute pas.

84. Le vendredi 1 février 2008 à 17:41 par Esurnir

@Javi: Au train ou vont les choses, la prof demandera sa mutation et les élèves deviendront rmiste/feront des petits boulots/dealer de drogue (en lisant le blog de Devine il y a de quoi déprimer).

85. Le vendredi 1 février 2008 à 17:42 par tintin

no comment! que la justice passe.
mais comment peut-on se permettre de juger un fait quelque minime qu'il soit à partir d'informations journalistiques.
nous verrons la semaine prochaine, en attendant continuez à claquer vos gosses pour leur plus grand bien...à condition de ne pas avoir trop bu et de ne pas chercher à les humilier

86. Le vendredi 1 février 2008 à 17:45 par Brice

A la lecture de ce billet m'est revenue en memoire une double (ou triple ?) planche de Claire Bretecher dans "Les Frustres" (tome 1 ou 2 ? Voyez comme la memoire s'enfuit...) qui illustrait avec beaucoup d'humour la gifle d'une enseignante sur un bambin, en pleine classe. S'ensuit la haie d'honneur du bambin en question dont l'aura aupres de ses camarades ne s'en trouve que plus importante, et le cas de conscience de la pauvre maitresse, seule en salle des profs, et qui se voit clouee au piloris comme SS, pas moins... La suite est plus difficile a raconter...

(Hors sujet ?)

Bien a vous

87. Le vendredi 1 février 2008 à 17:52 par cloran

Bonjour Maître,

Pour être complet sur les sanctions, de mémoire elles ne sont prononçables que par le chef d'établissement, parfois aidé d'un conseil de discipline (pour les exclusions supérieures à 8 jours, un conseil de discipline n'aboutissant pas forcément à une exclusion). Un élève peut se défendre seul lors d'un tel conseil, être représenté par un tiers (parent, avocat). Le conseil de discipline peut faire l'objet d'un appel devant le recteur, le nouveau conseil de discipline ayant lieu hors de l'établissement.
En l'occurrence le recteur me semble avoir implicitement rendu difficile (n'est-ce pas un problème d'ailleurs ?) tout conseil de discipline envers l'élève (enfin dans la plupart des établissements, on ne réunit pas un conseil de discipline pour cela), en chargeant l'enseignant (qui n'aurait pas dû agir ainsi) qui, j'imagine, comme l'élève d'ailleurs, doit être présumé innocent...

88. Le vendredi 1 février 2008 à 17:54 par Eracius

Les deux ont commis une faute, les deux doivent être punis point.

Il est vrai que l'adulte qui frappe un enfant peut apparaître comme le plus fautif des deux de part son pouvoir présumé sur l'enfant. Mais il est de plus en plus difficile justement pour l'enseignant de faire valoir cette hierarchie car les enfants, de moins en moins bien élevés, ne respectent plus autant qu'avant la parole de l'adulte.

Le problème qui conduit à ce genre de cas est très grave parce qu'il montre un dérive de la jeunesse qui ne peut être endiguée que par une plus grande présence des parents.

Et à l'heure du travailler plus pour gagner plus, on est pas prêt de de voir la situation s'inverser ...

89. Le vendredi 1 février 2008 à 17:58 par Ferdi

@62
Souvenirs, souvenirs ... :)
Si jamais vous trouvez une réponse absolue à votre question, je suis preneur.
Personnellement, s'il fallait "forcer", je réussissais à m'en sortir par un regard sévère ou une intonation un peu sèche. Le simple changement rapide de personnalité suffisait -dans mon cas- à recadrer les choses.

Il m'est arrivé de recourir à la fessée, mais il est peu de fois ou je n'en ai pas éprouvé de regret. Après coup et à tête reposée, j'avais certainement la possiblité d'agir autrement.

Pour moi, la fessée doit exister, mais comme moyen d'exception. Un peu comme les moyens dont dispose un juge pour réprimer et qui utilise la prison comme dernier recours.
La prison écarte de la société, les autres moyens ré-insèrent. La fessée arrête toute autre démarche par un strict 'ça suffit, c'est moi qui ai raison, point' (je schématise) et n'offre pas l'explication qu'attend l'enfant.

Notre hôte m'objectera surement que les juges peuvent distribuer la prison comme des petits pains, mais je n'ai pas 20 cas critiques à gérer par jour !

... bon, d'un autre côté, mes enfants sont encore jeunes, on verra dans quelques années à la fin de l'adolescence ...

90. Le vendredi 1 février 2008 à 17:59 par PB

Bon, je repose la question qui n'a pas encore fait l'objet d'une commentaire satisfaisant : comment peut-on vouloir sanctionner des parents (que cela soit pénalement ou par la suppression d'allocation familiale par exemple) et expliquer en même temps que les parents ne disposent en tout et pour tout que de la parole pour remettre leur enfant dans le droit chemin (et n'allons pas dire qu'ils peuvent menacer d'une "correction" car si la correction n'est pas légalement permise, sous peu la simple menace d'une correction sera également repréhensible) ?

Il est facile dans ce cadre de conclure qu'il y a dès lors d'un coté des parents violents, de l'autre des parents laxistes et enfin les parents qui ont la chance d'avoir d'avoir des enfants "sans problèmes" qui peuvent se permettre de condamner les deux catégories précédentes.

91. Le vendredi 1 février 2008 à 18:14 par Hervé Dicky

vous dites dans votre article "La société refuse ces comportements," (s'agissant des châtiments corporels)
vous ajoutez dans vos commentaires "les parents qui, petits, ont reçu claques et fessées, considèrent que c'est une méthode d'éducation acceptable"

si je comprends bien, votre définition de la société est juridique : la société c'est l'ensemble des lois qui la régisse, sauf que ça se mord la queue (qui régisse quoi ?)

Mais si vous aviez dit "la loi interdit ces comportements" cela aurait-il été juste ? : ai-je ou non, en tant que père, le droit de donner une fessée à mon enfant (et si j'en ai encore le droit, est-il vrai ou relevant du phantasme qu'une directive européenne va bientôt me l'interdire (et cette parenthèse est loin d'être innocente)) ?

92. Le vendredi 1 février 2008 à 18:14 par Erthalos

Maître,

Face à cet arsenal législatif, je ne peux que me poser quelques questions sur la valeur éducative de ce qui vient de se passer présentement. Et pas uniquement envers l'élève.
L'une des règles absolues de l'éducation est, selon moi, de maintenir une cohérence du discours (civique, en l'occurence) entre tous les acteurs de l'éducation : enseignants, parents, acteurs du milieu associatif, etc. Je suppose que c'est d'ailleurs pour cela qu'un certain nombre de parents se sentaient obligés de passer la seconde couche après la première des profs, un acte que je suis bien loin de cautionner.

C'est là que quelque chose cloche : le parent, dans le cas présent, se met en opposition avec l'enseignant. C'est son droit le plus strict. Toutefois, peut-être parce qu'il sait un peu comment ça marche, il met en branle tout un système contre un professeur. Et même si tout ce système finit par accoucher d'une souris, il n'en reste pas moins que symboliquement, toute la crédibilité du professeur aura été anéantie, et pas seulement parce qu'il a giflé un élève.

Je ne pense pas qu'on puisse décemment dire que cet enseignant ait eu raison de frapper un élève, et encore moins qu'il avait le droit. Toutefois, l'institution judiciaire étant constituée d'humains (du moins, je l'espère), tout comme l'éducation nationale au passage, on peut espérer un minimum de mansuétude, à plus forte raison si l'enseignant n'a absolument rien eu à se reprocher pendant toute sa carrière...

Si nous avions été dans un monde idéal, je pense que de simples excuses, en présence des parents, par exemple, auraient suffi... Après tout, entre êtres humains, on peut espérer un peu de compréhension mutuelle.

Toutefois, nous ne sommes pas dans une société idéale, et c'est précisément là que je me permets de retourner un de vos arguments : vous dites, à raison, que l'apprentissage de la vie en société, c'est aussi de ne pas utiliser son autorité ou son pouvoir contre quelqu'un. Je suis parfaitement d'accord avec vous sur ce point. Néanmoins, cet élève avait visiblement un père ayant des connaissances poussées de la legislation, et un sens aigü de ce qu'est un emmerdeur. Sachant que la connaissance est la première source du pouvoir, nous pouvons en déduire que cet élève a court-circuité le pouvoir du professeur via son propre pouvoir personnel, afin de prendre l'aval, et de monter dans des proportions énormes quelque chose "d'anodin", le tout afin d'en tirer un certain avantage. Je n'appelle pas ça "vivre en société". Lancer la machine administrative et judiciaire contre quelqu'un qui, espérons le, fait correctement son travail, ce n'est pas quelque chose de décent. Notez que ça ne m'étonne qu'à moitié, dans la mesure où notre société tend plutôt vers : "j'utilise tout ce que je peux avoir comme influence pour détruire les autres". Ca en est qu'un exemple de plus.

Entendons nous bien toutefois : par "anodin", je ne dédouane pas cet enseignant. Non. Encore une fois, je vous cite : un établissement scolaire est une mini-société. C'est parfaitement exact. Et comme toutes les sociétés, vous l'expliquiez, il a son propre système judiciaire, qui peut aussi être tourné contre un professeur qui ferait mal son travail. Le professeur ayant un supérieur hiérarchique au sein même de l'établissement, l'élève aurait tout simplement pu s'adresser à cette personne (le proviseur, ou le principal), pour réclamer justice. Cela aurait évité bien des ennuis, et bien des frais. Plutôt que de saisir un juge pénal pour une claque, un proviseur bien avisé pouvait regler la question en un après-midi.

Au final, l'impression que ça me donne, c'est que cette famille (élève + père) a sorti une bombe atomique pour écraser une mouche. Je doute que quoi que ce soit de bon puisse sorte du tribunal le jour de l'audience.

93. Le vendredi 1 février 2008 à 18:17 par paglop

CRPC et si j'ai bien retenu vos leçons (si ce n'est pas le cas , pataper :) juste reexpliquer )
Il reconnait donc d'entrée sa culpabilité et si elle est homologuée il sera reconnu définitivement coupable des faits qui lui sont reprochés
cela entraine inscription au casier judiciaire (le proc peut évacuer le B2 ici ? ) , alors qu'en allant devant le tribunal correctionnel et avec l'assistance d'un bon avocat (meme si il est obligatoire en CRPC) il peut esperer une simple relaxe.
c'est selon vous Maître une bonne stratégie pour un fonctionnaire mis en cause à l'occasion de son activité ?

94. Le vendredi 1 février 2008 à 18:20 par Laurent

Comme l'a dit un autre commentateur, il y a une chose que me choque particulièrement : j'ai du mal à croire que si la plainte n'avait pas été déposée par un collègue il y aurait eu garde à vue. Un dépôt de plainte n'implique pas automatiquement une garde à vue. Dans ce cas, c'est ridicule. Je trouverais donc raisonnable qu'il y ait une enquête et des sanction éventuelles contre la personne qui a pris cette décision.

95. Le vendredi 1 février 2008 à 18:22 par Draco

un prof en classe est seul.

seul face à 24 individualités, parfois sympathiques, d'autre pas, car enfants comme adultes ne sont pas des anges, et surtout PAS les enfants.

rien de pis qu'une cours de récré : un de mes élèves m'a récemment fait part de son désir effréné de quitter cet enfer et je le comprends parce que je me souviens.


savez-vous pourquoi une heure d'enseignement est considérée comme l'équivalent de deux heures de bureau ? Avez-vous une idée du degré de zen et de vigilance nécessaire pour maintenir tout ce petit monde dans le droit fil du cours ? Avez-vous noté la fréquence de dépressions nerveuses et autres pathologies psychologiques dans le corps enseignant ? pensez vous que ce soit un hasard, si mon médecin lorsque je lui dis "je suis très fatiguée en ce moment" me répond "Qu'est-ce que vous faites, déjà ? Ah oui vous enseignez, alors c'est normal" ?



l'enseignant n'aurait pas dû frapper, c'est évident et c'est indéfendable.

cependant, il a de solides très solides circonstances atténuantes.


mais rassurez-vous, s'il est condamné, les autres gamins ne se sentiront pas du tout autorisés à insulter les professeurs...

j'avais déjà décidé de ne plus jamais faire un voyage scolaire avec mes élèves vu la protection accordée par mon administration en cas de pépins, et bien maintenant si on m'insulte je ferai jouer mon droit de retrait.

96. Le vendredi 1 février 2008 à 18:31 par Thoraxou

"le jour où il a pensé et voté que des violences n'ayant pas entraîné d'incapacité totale de travail pourraient opportunément être sanctionnées de sept années d'emprisonnement avait visiblement fêté le beaujolais nouveau à la buvette de l'assemblée."

J'espere pour lui que ce n'est pas un recidiviste suceptible d'etre sous le coup des peines planchers...

97. Le vendredi 1 février 2008 à 18:55 par Javi

@Esurnir: J'espère bien que non! Abandonner toute éducation des enfants les moins privilégiés aboutirait nécessairement à une remise en cause de notre système politique -qui présuppose l'égalité entre citoyens-

Si les écarts sont trop importants, je crains que l'on ait finalement un nouveau système aristocratique ou censitaire de fait, qui ne peut qu'exacerber les oppositions.

Sur le fond de la discussion, je suis d'un avis partagé: battre ses enfants est MAL. Une fessée est-elle un coup dommageable? Oui du point de vue juridique nous dit le maitre des lieux, non nous disent certains parents. Personnellement je ne sais pas trancher, j'évite d'en donner mais ne jure pas ne jamais y venir, tout en ne considérant pas ça comme un "objectif" particulièrement souhaitable.

98. Le vendredi 1 février 2008 à 18:57 par Confrère admiratif

"L'auteur peut avoir mille excuses, sans avoir une seule justification"

Mon Cher Confrère,

C’est avec grand intérêt et force d'admiration que je m’instruis chaque jour de l'ensemble de vos notes juridiques.

Mais où trouvez vous donc le temps de rédiger des notes aussi bien construites ? Seriez-vous ce qu’on appelle un "génie" du Droit ?

Toutefois, je me permets de réagir ici pour la première fois.

Le raisonnement suivi tout au long de ce billet concerne la sanction à laquelle s'expose l'enfant et l'enseignant. C’est excellent !

Lors de l'examen d'un éventuel fait justificatif, vous tranchez immédiatement (ce qui ne vous ressemble pas) en indiquant:

"l'auteur peut avoir mille excuses, sans avoir une seule justification".

Pourtant, l'article 122-4 du Code pénal ne précise t-il pas que :"n'est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte prescrit ou autorisé par des dispositions législatives ou réglementaires" ?

Sur le fondement de cet article, il a été reconnu que :

- Tribunal de police de Bordeaux 18 mars 1981 : "Aux ordres de la loi, au sens de l'article 327 du Code pénal (nb: ancienne numérotation), il convient d'assimiler la permission de celle-ci et la permission de la coutume; Si les châtiments corporels ou même le traditionnel droit de correction ne correspondent plus à l'état de nos moeurs, les parents et les enseignants possèdent toujours, dans un but éducatif, un pouvoir disciplinaire pouvant éventuellement s'exercer sur de jeunes enfants sous forme de gifles ou tapes inoffensives"

- Tribunal de police de Sarlat 11 septembre 1997: "Lorsque, dans un établissement scolaire, un enseignant se rend coupable d'un geste de violence sur un élève perturbant le déroulement d'un cours, qu'il a déplacé de force au premier rang, il exerce un droit coutumier de correction manuelle des élèves par les maîtres, assimilé à celui reconnu aux pères et mères de l'enfant, qui constitue un fait justificatif d'usage, et doit conduire à sa relaxe des fins de poursuite pour violences volontaires sans incapacité de travail, dès lors qu'il ressort des circonstances que ce droit a été exercé de manière adaptée, mesurée et nécessaire à la bonne tenue des élèves et au maintien de l'ordre dans la classe".

L’existence ou non d’un fait justificatif dans le cas d’un enseignant qui « instruit » une gifle à un enfant de 11 ans venant le traiter de « connard », provoquant un incident de cours me semble donc bien au contraire en débat.

Au regard de cette jurisprudence (pas nécessairement la plus convaincante au regard de « l’autorité juridique » des tribunaux qui ont rendu ces décisions, bien que leur présence au sein des commentaires du code Dalloz démontre largement leur pertinence dans le débat), il semble que la mesure soit l’élément permettant à l’enseignant de bénéficier de ce fait justificatif.

Notez que je ne prends absolument pas parti sur le point de savoir si cet enseignant doit ou non en bénéficier mais que, pour UNE fois, je vous prends en défaut de confondre votre sensibilité personnelle avec l’état du droit dont vous vous faites mission, avec succès, d’éclairer vos lecteurs.

Les juges en correctionnels, comme vos lecteurs, sauront eux aussi se déterminer.

D’ailleurs et sans le formuler ainsi, plusieurs commentaires sous votre billet suivent ce raisonnement.

99. Le vendredi 1 février 2008 à 19:16 par Esurnir

@Confrere Admiratif:
Mais qu'est-ce que c'est que ces arrêts... J'ai cru comprendre qu'on était au XXIeme siècle et non sous l'ancien régime. A moins de trouver une ordonnance règlementaire ou une disposition légal autorisant l'usage de la violence hors du cadre de la légitime défense l'argument "Oh et puis tout le monde le fait" ne peut cautionner une pratique illégal? Je suis d'accords sur le fait qu'une condamnation qui va au delà d'une amende légère serait exagérer mais quand un acte illégal est commis dans les limites de la responsabilité de l'enseignant on ne peut laisser passer une relaxe !

100. Le vendredi 1 février 2008 à 19:30 par elektra

La claque est un passage à l'acte qui implique au premier degré celui qui la donne. C'est la marque des impulsifs.
Il est d'autres claques, du deuxième degré, prodiguées de manière plus biaisée comme :
- Mangeclous, lequel affame ses enfants afin de développer leur éloquence à le supplier de les nourrir,
- ma maman, laquelle nous disait "donne toi une claque", et comme nous nous exécutions plus que mollement, elle ajoutait: "non plus fort"

101. Le vendredi 1 février 2008 à 19:36 par draco

il est rigoureusement faux de dire que les animaux ne frappent pas leurs enfants

les lionnes saisissent les lionceaux et les secouent violemment lorsqu'ils ont fait une bétise, de même les dauphins donnent de légers coups de rostre à leurs petits et tout les grands mamifères sanctionnent physiquement leur progénitures


ne ramenons pas (de manière erronée en prime) "la loi naturelle" quand ça nous arrange après l'avoir balancée dans la tronche des autres quelques billets plus tôt



102. Le vendredi 1 février 2008 à 19:41 par Némo

Maître, un point que je ne saisis pas bien. Il me semble que la jurisprudence reconnaît, au titre du fait justificatif d'autorisation de la loi, un certain droit de correction aux enseignants (fondé sur le code de l'éducation, vous citez l'article je crois).
Dans ce cas, sauf abus/disproportion dans l'usage de ce droit, ne peut-on s'attendre à un non lieu, l'un des éléments constitutifs de l'infraction étant neutralisé par ledit fait justificatif?
Je vous demande juste une réponse en droit, je ne prends pas position sur le fond: j'ai jamais vraiment réussi à trancher ces conflits de valeurs (genre tauromachie=usage ininterrompu dans certaines régions, donc fait justificatif des violences volontaires sur les bêtes impliquées).

103. Le vendredi 1 février 2008 à 19:41 par draco

je remarque aussi une chose :

les profs étaient déjà super populaires, je sais déjà à qui va profiter la surmédiatiastion de cette histoire lamentable


104. Le vendredi 1 février 2008 à 19:52 par Esurnir

@draco: J'ai du mal a vous croire sur ce coups la.

105. Le vendredi 1 février 2008 à 19:54 par chantal

Certes le prof n'aurait pas giffler l'éléve de 11 ans, mais ce dernier il a appris où le respect envers la loi et les gens? Il n'est pas issu d'une famille habitant dans une cité, mais le fils d'un gendarme.

En premier lieu le blâme revient au père qui n'a pas su éduquer son fils dans le respect d'autrui, de la loi sinon à 11 ans on ne prononce pas le mot "connard" envers un adulte et encore moins envers son professeur. Ou est-ce que son père accept-il d'être traité de " connard" pas des enfants ou d'adultes? Je ne pense pas.

Et comme Alex K, je me suis de son avis et comme lui j'ai eu une fessée par ma mère. Cela fait mal et on ne recommence pas.

Bon week Maitre

106. Le vendredi 1 février 2008 à 20:06 par PAF, le chien !

« La guerre est une poursuite de l'activité politique par d'autres moyens. »
[Carl von Clausewitz (De la guerre)]

Je ne dis pas que von Clausewitz avait ou non raison :
c'est simplement, amha, le fond du débat que de le déterminer dans ce cas précis...

107. Le vendredi 1 février 2008 à 20:16 par Esurnir

@chantal: Et pourquoi ne pas blamer le gosse lui meme plutot que le pere. A 10 ans, en classe de sixieme, je pense que malgre toutes l'attention qu'on peut lui donner un gosse n'est pas un robot programmable et je crains qu'il ne face montre d'un certain libre arbitre.

Qu'il se fasse punir pour son injure, je suis d'accords, quelques heures de colles une convocation dans le bureau du proviseur pour lui expliquer les chose et libre au pere de le priver d'argent de poche ou de lui infliger d'autres punitions. Parfois ce n'est pas "l'environnement" "la société" "le cadre de vie" qui sont responsable de l'insolence des gosses. Pourquoi ne pas considérer que ces mômes soit un petit peu responsable même avant leur 18 ans (age fatidique ou les défenseur du saint enfant considère qu'il possède l'entière responsabilité de ses actes et pour qui l'enfance malheureuse, les conditions de vies et autres excuses ne sont que des balivernes).

108. Le vendredi 1 février 2008 à 20:20 par draco

euh lequel esurnir ?

109. Le vendredi 1 février 2008 à 20:26 par Lulu

Avec une lecture rapide des événements (un élève qui insulte son prof, une gifle qui part), tout le monde ou presque prend parti pour le malheureux professeur victime, bien évidemment, du laxisme parental post-soixante-huitard, c'était tellement mieux au bon vieux temps ma brave dame.

Quand on lit de manière attentive les dépêches et articles parus sur cette affaire-notamment sur le site de Libération-, on se rend compte que les choses sont un poil plus complexes que cela.

L'enfant aurait refusé de libérer une table dont le professeur avait besoin. Le prof jette les affaires de l'élève par terre puis pousse celui-ci contre le mur. L'insulte fuse, l'enseignant gifle l'élève et lui demande de s'excuser. Ce que l'élève aurait fait.

Bon à savoir: ce n'est pas l'élève giflé qui a raconté les faits à ses parents, mais la directrice de l'établissement, alertée par l'infirmière scolaire, elle-même avertie par deux camarades de l'enfant.

D'après un des collègues de cet enseignant, arrivé dans la classe peu de temps après, la joue de l'enfant était "bien marquée". Ce n'était pas une calotte mais une "beigne", comme disent poétiquement mes mis en examen.

Si le père, gendarme, a débarqué au collège en uniforme, c'est parce qu'il était en service. Il aurait fait judicieusement remarqué au professeur qu'il était souvent insulté dans le cadre professionnel et qu'il ne répondait pas par des baffes pour autant.

Enfin, quand le professeur a été interpellé au cours de l'après-midi, il présentait une alcoolémie positive. L'enseignant aurait juré aux policiers que sa consommation d'alcool remontait à la pause déjeuner (donc après les faits) tout en reconnaissant "un léger problème avec l'alcool" qui, selon lui, n'a pas d'incidence sur la qualité de son travail.

A noter: tous les habitués des prétoires savent bien qu'un alcoolique ne se reconnait jamais alcoolique. Ou alors, il avoue du bout des lèvres "un petit problème avec l'alcool", problème qui bien évidemment, n'a jamais aucune incidence sur son comportement dans le cadre professionnel ou familial.

Ben voyons.


Entendons-nous bien: je ne peux cautionner le fait qu'un élève insulte l'un de ses professeurs. Néanmoins et compte tenu des éléments que je viens de développer, j'estime que ces faits doivent être replacés dans leur contexte.

En l'occurence, le comportement de ce professeur, sans même parler de la baffe, me paraît pour le moins discutable.

Je n'ai pas d'enfants. Si j'en avais, je ne serais pas ravie, mais pas ravie du tout, qu'ils soient dans la classe de cet enseignant.

110. Le vendredi 1 février 2008 à 20:37 par Ouinon

Beaucoup de commentaires tournent autour du mot « connard » et de la supposée mauvaise éducation de l'enfant, je me permets donc de copier un extrait d'article qui relate les faits :

« L'enseignant veut déplacer des tables pour favoriser le travail en groupe de sa classe de sixième. Arrivé devant l'une d'elles, il balaye d'un revers de main les affaires d'un élève. « Pourquoi monsieur avoir fait cela ? », objecte alors le collégien qui se voit plaqué contre un mur. « Connard », répond l'enfant. Le mot de trop pour l'enseignant qui le gifle violemment sur la joue gauche, le traîne par le pull jusqu'à son bureau et lui fait, dans une salle proche, rédiger une lettre d'excuses. Puis revient avec l'enfant et dit à toute la classe : « La parenthèse est fermée vous n'en parlez à personne. » Comme si, pour ce professeur, l'incident était clos. Réglé. On en est loin. Deux fillettes, au bord des larmes, prennent le chemin de l'infirmerie. Elles sont choquées. » (La voix du nord) Une dépendance à l'alcool, ainsi qu'un taux d'alcolémie significatif est également signalé, je vous l'épargne.

111. Le vendredi 1 février 2008 à 20:39 par draco

tout ceci ne ressortait pas (ou alors j'ai mal lu, emportée ma subjectivité collégiale) du billet de maître Eolas.

mais je ne peux m'empêcher de penser que cette gifle "tombe" super mal ^^

112. Le vendredi 1 février 2008 à 20:44 par Esurnir

@draco: les allusions face aux comportement animalier.

113. Le vendredi 1 février 2008 à 20:50 par Marcel

Je me permet de rappeller ce qui a été dit dans le commentaire 74 parce que ça me parait extrêmement important : Selon la version du procureur, l'agression physique du professeur a commencé AVANT que l'élève ne l'insulte. Ce n'est qu'une fois que cet enfant, qui n'a que onze ans rappellons le et qui ne doit pas peser beaucoup plus de 30 kg tout mouillé s'est fait plaquer contre le mur par un professeur de stature imposante et de tempérament autoritaire qu'il a lâché l'insulte qui lui a voulu une baffe, puis d'être trainé par le pull à travers la classe. Le placage contre le mur serait dû à une demande d'explication dans des termes tout à fait courtois à l'acte du prof qui venait de l'humilier en jetant ses affaires par terre. Il y eut donc humiliation puis violence : c'est alors seulement que le galopin a envoyé une insulte qui à mon sens, vu les circonstances, n'était pas volée pour le professeur. Ensuite s'en est suivi un deuxième acte de violence, puis un troisième et un deuxième acte d'humiliation quand le professeur l'a trainé par le pull. Il aurait ensuite ordonné à ses élèves de ne pas parler de cet évènement et n'aurait pas averti sa hiérarchie, qui aurait été prévenue par l'entremise de deux fillettes choquées et aux bords des larmes à l'infirmerie.

Dans ces circonstances, on comprend mieux la plainte du père et le gros-mot du fils. Mais il est vrai que la garde à vue n'aurait pas dû durer plus du temps nécessaire pour rédiger un procès verbal, c'est à dire tout au plus quelques heures. La peine maximale est complètement démesurée... comme la plupart des peines maximales de ce pays, je dirais. Je ne doute pas un seul instant que les magistrats soient capables de faire preuve de discernement et de mettre une peine plus adaptée.

114. Le vendredi 1 février 2008 à 20:50 par Ouinon

Tiens, croisement de commentaire avec Lulu que je n'avais pas lu avant de poster le mien.

115. Le vendredi 1 février 2008 à 20:51 par draco


ah, d'accord.
ben si.
ben tu demanderas à un propriétaire de chat comment une chatte (pas trop névrosée) éduque les chatons à la propreté...

tu regarderas une chienne dont le chiot s'obstine à lui mordre les oreilles, grogner fortement d'abord, puis si l'autre insiste le clouer à terre tandis que le petit présente sa gorge en signe de soumission. Elle s peuvent bien le pincer à ce moment là...
les femelles chimpanzés peuvent être très fermes avec leurs bébés


maintenant ça n'excuse pas que NOUS en venions aux mains pour éduquer nos enfants, parce que, n'est-ce pas, notre intelligence est censée nous avoir élévés au-dessus de ces comportements *


(*et sinon on peut finir par justifier le viol s'pas ?)

je dis juste qu'il faut se méfier d'appeler la "loi naturelle" à la rescousse (surtout si c'est pour se planter)

c'est pas parce que ça se fait dans la nature que c'est bien

c'est juste pour éviter de dire des bêtises

116. Le vendredi 1 février 2008 à 20:53 par Kamron

J'ai toujours considéré la violence le fruit de l'incapacité à formuler une réponse intelligente.

Je n'ai d'ailleurs jamais éprouvé le besoin de claquer mon enfant, juste de l'éduquer et l'aider à comprendre.

Je suis content de voir qu'en plus d'être agréable a lire vous apporter un peu de bon sens à tout ça.

117. Le vendredi 1 février 2008 à 20:58 par Marcel

Oups, bon ben j'ai été doublé par Ouinon, ça m'apprendra à être lent à rédiger. Je voudrais juste signaler au passage que cette ultrajudiciarisation à l'école n'est pas à sens unique : selon une nouvelle règle mise en place l'an dernier sur l'Académie de Paris et destinée à se généraliser à toute la France via une future loi (source: Rue89), désormais, presque toute infraction commise par un élève sur un enseignant, tel qu'une injure ou même "faire du raffut avec des chaises" est suivie d'une transmission au Procureur de la République. Par ailleurs, certains avocats (Me Lec du Bareau d'Amiens notamment) déclarent ouvertement qu'ils invitent tous les enseignants victimes d'injure a porter plainte, et se disent "favorable à ce qu'on donne une réponse pénale et non-pas un rappel à la loi ou une médiation" en cas d'insulte grave.

Si l'on doit donner une réponse pénale à tout élève insultant un enseignant, il ne me semble pas choquant qu'on donne une réponse pénale à un enseignant faisant preuve de violence (doublé d'humiliation) à l'égard d'un enfant de trente kilos. Il ne me semble pas que prononcer le mot "c.nnard" soit fondamentalement plus grave que de frapper un enfant.

118. Le vendredi 1 février 2008 à 21:09 par Christine

Deux remarques perso:
- La violence physique est toujours la pire des solutions. Mais à une violence physique proscrite peut se substituer une violence psychologique rare. J'ai déjà assisté à des scènes pas belles à voir, et où pourtant aucune violence physique n'était à déplorer. Alors, sans doute, soufflet n'est pas jouer, mais une fois n'est pas coutume, votre billet ne me convainc pas vraiment, d'autant moins qu'une "beigne" peut faire moins de tort qu'une violence verbale. Que la justice se concentre sur la violence physique souligne essentiellement notre changement du rapport au corps, beaucoup moins sa capacité à protéger un enfant face à des abus de personnes dépositaires de l'autorité.
- L'affaire aurait pu (dû?) se solder par une mise à pied de l'enseignant et les sanctions adéquates envers l'élève et le prof. Les conséquences aberrantes de la gifle (plainte pour violence sans parler de la garde à vue, du prélèvement de l'ADN etc...) témoignent à mon sens d'une société où police et justice deviennent les seules médiatrices de conflits entre des adultes incapables de négocier entre eux une solution acceptable. Porter plainte devrait être le recours ultime, et non la réponse immédiate, non?

119. Le vendredi 1 février 2008 à 21:09 par Gilsoub

Si sur le fond je suis entièrement d'accord sur le fait qu'un professeur n'a pas à donner une gifle à un enfant, et que l'acte doit être sanctionné comme il se doit, je trouve que l'on fait un peu trop ! Il ne s'agit que d'une claque, pas de quoi en faire une affaire nationale ! Comme vous le dites, le risque de sentiment de collusion entre polices et justice existe. Et j'avoue que je me pose une question: Une claque à un élève, rien de plus, mérite-t-il vraiment 24 heures de gardes à vue ? D'autant que le professeur reconnaît les faits. Alors, je ne peux m'empêcher de me poser la question, si le père n'avait pas été gendarme, cela n'aurait-il pas fini juste par une convocation à la gendarmerie et une mise en examen ? C'est avec des petites mesquineries de ce genre que la réconciliation entre police et citoyen, et au-delà la justice, risque de mettre du temps à avoir lieu…

120. Le vendredi 1 février 2008 à 21:11 par Papa énervé jadis

Ça me rappelle ...

A la suite d'une conn... monumentale des mes deux petits (9 ans et 6 ans à l'époque des faits), je décide une comparution immédiate (sans présence d'avocat)
- Alors, qu'est ce que vous avez fait ? (Ah, la langue est plus rustique sous le coup de la colère !)
- Une bêtise, dit l'une
- Une grosse bêtise, reconnaît l'autre
- Et que méritez vous pour ça ?
- Une baffe dit l'une (qui avait tout lu Astérix)
- Une fessée dit l'autre (qui n'avait pourtant pas encore lu Sade)
- Considérez que vous les avez reçues ! Compris ?
- Oui Papa !
- Oui Papa ! On peut t'aider pour réparer ?

Ah si tous les accusés reconnaissaient leur culpabilité, proposaient qu'on leur inflige une lourde peine, et voyaient leur juge leur accorder circonstances atténuantes et sursis (sans mise à l'épreuve), tout en craignant de se retrouver à nouveau devant lui !

... et pourtant, j'en ai pris des beignes, des gifles, des baffes, des taloches et autres mandales dans mon enfance (plus de la part d'une mère prof de lycée que d'un père prof de Droit, il faut le reconnaître), mais il faut croire qu'elle me faisaient moins peur qu'une vraie explication avec plein de mots dedans.

121. Le vendredi 1 février 2008 à 21:12 par Ouinon

@ Marcel : oui, les commentaires se croisent pas mal mais comme j'avais moi même rédigé le commentaire 74 que tu as cité, je plaide l'acquitte en ta faveur ;-)
Dans même registre, pendant que j'y suis, le dernier commentaire de Draco (115) doit se référer au dernier d'Ésurnir (112).

122. Le vendredi 1 février 2008 à 21:16 par fboizard

M'entendrez vous, maitre Eolas, si je vous dis qu'il y a des choses qui méritent de demeurer privées et que les porter devant la justice ridiculise tout le monde, y compris l'institution judiciaire ?

123. Le vendredi 1 février 2008 à 21:22 par Escualdifargo

Comme souvent en vrac....

1/Vous faites erreur maître (pour une fois!) c'est une loi du 17/06/1998 d'après Legifrance qui a créé la circonstance aggravante de commission des violences dans un établissement
scolaire, même si effectivement il y a eu une petite retouche par la loi de mars 2007.

2/D'après une de vos réponses, le nombre de jours d'ITT du mineur ne change rien à la sanction qui pourrait être prononcée tant que ce jour est < ou = à huit jours.
Ce n'est pas tout à fait exact. Si l'ITT est égale à 0, le prof encourt cinq ans de prison pour violences volontaires sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité (si la justice considère qu'un prof fait partie de cette catégorie).
Si par contre l'ITT est au moins égale à 1 jour, alors par application de la dernière phrase de l'article 222-13 CP on peut cumuler les trois circonstances aggravantes que vous avez relevées.

3/La garde à vue était-elle nécessaire ? Vaste débat...
J'aurais tendance à dire non vu les faits. De façon générale on voit mal l'utilité en pratique d'une garde à vue en matière délictuelle s'il n'y a pas de perquisition(s) à mener. Y en a t'il eu une dans cette affaire ? Je n'en sais rien.
D'un autre côté, on voit très souvent dans des affaires financières médiatisées (non je ne pense pas à la Société Générale) des avocats venir devant les micros pour nous dire que leur client avait été placé en garde à vue dans les locaux de quelque brigade d'enquête prestigieuse le temps d'une audition de quelques heures et que c'était tout à fait normal. La routine quoi. Des avocats contents que leurs clients soient en garde à vue ! Alors qu'il n'y a qu'une audition à faire... Vraiment, des fois on entend de ces choses, comme dirait madame Michu.

124. Le vendredi 1 février 2008 à 21:46 par Mazarin

Ceci ne sera qu'un commentaire perdu dans la masse de tant d'autres, mais tant pis.

Une fois n'est pas coutume, je ne partage pas l'avis de Maître Eolas. Je suis moi-même fils de professeurs. Certains diront que j'ai parti pris, mais moi je dirais que je suis justement bien placé pour répondre.
Que dire d'une école qui pratiquait les châtiments corporels ? A-t-elle créé des générations de détraqués, d'élèves traumatisés qui deviendront par la suite des criminels en puissance ? A l'évidence, non. Au contraire, je pense personnellement que les enfants qui se sont pris des coups de règle sur les doigts sont devenus par la suite des adultes reponsables et équilibrés. En tout état de cause, ce n'était pas l'époque où des jeunes encagoulés prenaient d'assaut une gare parce qu'un de leur pote avait été contrôlé par les forces de police.
Ce n'était heureusement pas non plus l'époque où les parents SOUTIENNENT leurs enfants.

Combien de fois des professeurs (enseignant en collège) que je connais ont convoqué des parents pour qu'ils répondent du comportement INTOLERABLE de leurs rejetons (j'entends par là plus que les sempiternels devoirs non rendus qui deviennent habituels, mais bien le manque de respect absolu envers un professeur), et qui se retrouvent, lorsqu'ils ont la chance de voir les parents répondre à l'invitation, face à des individus tout aussi perdus que leurs enfants (dans le meilleur des cas) voire à des parents vindicatifs et qui défendent leurs gamins bec et ongles ?
En d'autres termes, mon gamin a bien raison de pas faire ses devoirs, parce que vos cours sont nuls, il a bien fait de vous répondre 14 fois en une heure, il a bien fait de rayer votre bagnole, etc. Je précise : tout ça, c'est du vécu.

Alors je ne peux que comprendre le comportement d'un pauvre professeur de techno qui vient donner son cours en espérant que son cours se passera bien et qui se fait insulter de "connard" par un môme de 12 ans. Il faut quand même replacer l'action dans son contexte. S'insulter entre adultes, je peux comprendre, mais qu'un gamin haut comme trois pommes adresse une telle insulte à un représentant de l'Education Nationale, un professeur, qui reste le creuset du savoir, ça me laisse pantois.

Maître Eolas, vous dites que le fait que le professeur ait répliqué par la violence va déséquilibrer le développement de l'enfant, ça me choque.
Selon vous, que va penser cet enfant qui insulte un professeur, et dont le père va porter plainte en UNIFORME de gendarme (tout le monde est bien d'accord que s'il y avait été habillé comme n'importe qui, ça aurait été tout à fait différent, c'est donc sciemment qu'il a affiché ostensiblement son appartenance au corps de la gendarmerie, et je trouve ça abject personnellement), que va penser cet enfant qui sait que ce professeur qu'il a insulté va passer en correctionnelle parce que ce dernier aura osé répondre à son insulte ?
En définitif, il insulte un prof, et ce dernier se retrouve en correctionnelle en qualité de prévenu. Je suis pas sûr du tout que l'enfant en tire la leçon qu'il ne faut plus insulter les professeurs, mais plutôt qu'on peut le faire en toute impunité.

Personnellement, j'aurais été à la place du gamin, je serais rentré à la maison et mes parents m'en auraient redonné une paire, de gifles, et ils auraient été devant le prof pour s'excuser et lui faire part de leur honte quant à mon comportement. Je suis pas sûr non plus que le papa gendarme en question ait tenu un tel discours à son fils.

Comme quoi, il y a vraiment des gifles qui se perdent.

J'espère de tout coeur que cet enseignant sera relaxé, que la justice (à qui j'espère destiner ma vie d'ici quelques années) me montre qu'on témoigne encore en ce pays d'un certain respect du corps enseignant.

C'est lui qui apprend la vie à vos mômes, bon sang.

125. Le vendredi 1 février 2008 à 21:55 par Bernard_D

Maître Eolas écrit :
"Et lui apprendre la frustration de se faire battre sans pouvoir rien faire n'est pas lui faire un cadeau"
"Deux humiliations pour le prix d'une"

Oh oui ! Imposer la moindre frustration et la moindre humiliation à ces pauvres chéris si sensibles et si fiers, c'est vraiment inhumain.

126. Le vendredi 1 février 2008 à 22:00 par bayonne

bon il y a du monde sur ce billet, je me souviens au college d'avoir été un poil insolent avec le surveillant general, et paf je ne l'ai pas vu venir :). bon je n'ai rien dit a personne a l'epoque mais bon cela ne m'a pas empeché d'avoir une vie sans etre delinquant, ni de ne pas comprendre ce qu'est la vie en société.

surveillant gene du college A si tu te reconnais :) sache que je ne garde aucune sequelle dans ma vie actuelle. mais que j'ai toujours continué a etre insolent avec l'autorité par la suite. donc bon tu aurais pu t'en passer.

127. Le vendredi 1 février 2008 à 22:10 par Lulu

Cher Mazarin,

Allez lire les commentaires 109 et 110. C'est important.

Ensuite vous pourrez vitupérer autant que vous voudrez. Mais au moins vous le ferez en ayant une connaissance précise des faits.

128. Le vendredi 1 février 2008 à 22:15 par Babette

Finalement, je ne lis plus les commentaires -très riches mais trop nombreux, la rançon du succès - mais seulement vos réponses. J'ai bien aimé celle du gendarme en uniforme et, dans un autre post, celle du café du commerce d'en face.
Deux petites questions
"outre un prélèvement des empreintes génétiques pour inscription au fichier national de ces empreintes (le FNAEG)". Comment, de l'élaboration d'un fichier pour prévenir (punir) la seule délinquance sexuelle, en est-on arrivé là sans que des recours ne soient déposés auprès de je ne sais quelle instance française ou européenne? Sans que la profession juridique dans son ensemble ne s'élève contre une telle loi, connaissant ses dérives (et ce me semble, nous n'en avons pas fini, Hortefeux voulant faire modifier la consitution pour passer sa loi des quotas ; c'est si simple). Demain, on va prendre les empreintes génétiques d'une petite vieille qui aura resquillé dans la queue dans son bureau de poste.
Deuxième petite question d'une néophyte : le procureur avait-il le droit (ce n'est sans doute pas le bon mot) de qualifier cet homme, devant tous les médias de "maniaque" et surtout de révéler qu'il était alcoolique, brisant définitivement sa carrière, et sa vie surtout.
Ce professeur a le soutien des parents d'élèves et des élèves eux-mêmes, mais cela y suffira-t-il?

129. Le vendredi 1 février 2008 à 22:17 par David

A la réflexion j'imagine qu'il a fallu 24h pour que le professeur avoue la gifle.. ou alors peut etre que l'OPJ le soupconnait d'avoir en plus donné un méchant coup de pied et tenait à lui faire avouer tous ces méfaits ?.. C'est ca qui m'intrigue, qu'est-ce qu'il a bien pu se passer durant ces 24h apparement nécessaires...

130. Le vendredi 1 février 2008 à 22:27 par didier Schneider

Un problème d'alcool ? 24 heures de garde à vue ?

Serait plutôt une cellule de dégrisement ?

131. Le vendredi 1 février 2008 à 22:27 par Mazarin

Chère Lulu,

Vous remarquerez que je n'ai pas tenté d'inventer des faits pour cautionner ce que je disais. Je profite simplement ce cette occasion de défendre les profs sur qui tout le monde tape (gouvernement et parents d'élèves) depuis quelques années.
Quand le père dit "je me fais insulter tous les jours et je réponds pas par une baffe pour autant", encore heureux. Manquerait plus que les seuls personnes dépositaires du monopole de la contrainte coercitive en abusent ! Et il y a une différence entre se faire insulter par un malfrat bourré lors d'un contrôle de police sur les bors de la nationale et par un élève de 12 ans en pleine salle de classe devant ses camarades.

C'est bien beau de dire qu'on était en service pour garder l'uniforme, ça n'empêche qu'il savait pertinemment l'effet que ça produirait. L'enlever, au moint le haut par exemple, ça devait pas être bien compliqué. Maître Eolas précise quant à lui que le papa a été porter plainte dans le même uniforme. N'allez pas me faire croire qu'un gendarme en uniforme qui porte plainte dans un commissariat, ça passe inaperçu.

Enfin, c'est facile d'utiliser l'argument de l'alcoolémie pour décridibiliser la personne en question. Ace que je sache, l'alcoolémie est une maladie. Je suis sûr qu'il n'était pas en état d'ivresse pendant son cours, et qu'il reste par ailleurs un excellent professeur.

De toute façon, dans cette affaire, il sera difficile pour nous pauvres internautes de savoir comment les faits se sont déroulés. Je m'excuse à l'avance pour ceux que mon coup de gueule aura choqué. Je connais le métier de professeur, je vois mes parents qui sont véritablement AIGRIS par ce métier, je profitais simplement de l'occasion pour remettre les choses au clair.

132. Le vendredi 1 février 2008 à 22:29 par Kerri

je suis en parfait accord avec le maitre des lieux. La violence est le dernier recours de l'incompétence.
@babette (128): aucun risque de voir une modification de la constitution sur ce point: les parlementaires de la majorité n'y seraient déja sans doute pas tous d'accord, et ensuite, l'ump n'a pas le poids suffisant au congrès pour le faire, et comme je vois mal le ps rallier cette position,...

133. Le vendredi 1 février 2008 à 22:30 par Mzarin

Petite correction, désolé pour la fatigue.

* L'alcoolisme, pas l'alcoolémie.
* J'ai mis "Chère Lulu" sans connaître le sexe de mon interlocuteur (pour moi Lulu sonne plus féminin, mais à tort peut-être).

134. Le vendredi 1 février 2008 à 22:30 par Bladule

Bonsoir,
Si je partage globalement votre avis (les chatiments corporels sont d'un autre age). Je ne peux m'empecher de penser que les poursuites à l'encontre de l'enseignant, ainsi que la médiatisation qui en a découlé, sont regrettables.
Pour illustrer mon propos, je vais participer de mon anecdote:
Quand j'étais au lycée, un de mes enseignant a giflé un élève. Je ne me souviens plus de la cause de la gifle, mais je me souviens parfaitement des évènements qui s'en sont suivis:
A la séance suivante, l'enseignant (qui avait peut être recu des remontrances de la part de sa hiérarchie) a présenté des excuses à la victime, devant toute la classe. Il nous a d'ailleurs expliqué que son geste était inadmissible, et qu'il le regrettait profondément. La victime était satisfaite, et les étudiants témoins (nous) ont eu une lecon de civisme.
Tout ca pour dire qu'a mon avis la réponse pénale n'est pas, ici, satisfaisante, tant elle polarise le débat, sans amener d'éléments d'explications pour les élèves.
Si vos lecteurs peuvent comprendre votre propos, et le caractère disproportionné des peines encourues, des ados ne le peuvent pas. Et l'élément d'exemplarité de la sanction est ici inexistant.
Des excuses et explications auraient probablement fait plus pour les élèves.
(Et je partage également l'avis des autres commentateurs tendant à dire que la GAV de 24h est difficile à comprendre, et elle ressemble plus à une sanction qu'à une mesure propre à améliorer la qualité de l'enquête.)

135. Le vendredi 1 février 2008 à 22:32 par Saraswati

De mon temps, si je prenais une baffe par un enseignant et que j'allais me plaindre à mes parents, j'en recevais une deuxième.
S'il n'y a plus de respect des professeurs, c'est aussi à cause de cela.

136. Le vendredi 1 février 2008 à 22:43 par Martin

Saraswati : +1

Bah, faut pas les gifler. Faut les mater à grand coup de "karcher" !

137. Le vendredi 1 février 2008 à 22:47 par zaza

Eolas ne doit pas avoir d'enfants pour avoir cette position aussi tranchée sur les fessées.
Cela dit, encore une fois quelqu'un est traine dans la boue par les médias, quasiment accusé d'alcoolisme tout cela sans autre forme de procès, c'est à vomir.

138. Le vendredi 1 février 2008 à 22:54 par Fercos

Cher Maître,
Une fois de plus toute mon admiration pour la qualité de votre commentaire juridique.
Frapper un élève est bien sûr inacceptable.
Essayez quand même de passer quelques heures dans des classes difficiles (pléonasme aujourd'hui) de collège ou mieux de lycee professionnel.
Si si allez y rien que pour voir et après nous en reparlerons...

139. Le vendredi 1 février 2008 à 23:06 par Ouinon

@ Mazarin : je propose d'inverser les sanctions. Mettre le méchant fils de gendarme en garde à vue pour son inexcusable insulte et d'exclure 3 jours le gentil professeur pour son petit accès de colère passager. Ou mieux : on fait comme le prof à dit à ses élèves et on passe tout sous silence… se sera notre petit secret ! Vu ce que vous écrivez, ça devrait vous convenir.

@ zaza : « encore une fois quelqu'un est traine dans la boue par les médias » Vous parlez du gamin je suppose ?
Parce que pour le moment, c'est lui et son père qui sont considérés comme le principal fautif si l'on en croit les titres (et une bonne moitié des commentaires de ce billet) :
news.google.fr/news?hl=fr...

Rappelons que d'un côté on a un enfant de 11 ans qui a dit « connard » à son professeur ; et de l'autre, un homme de 49 ans qui a renversé la table de l'élève, l'a plaqué contre un mur, l'a giflé, l'a trainé par le col dans la sale de classe et a dit aux autres élèves de garder le silence sur ce qui venait de se passer. Une broutille quoi.

À mon humble avis, de la violence on ne peut apprendre que la haine ou la peur. Rien de bon en tout cas.

140. Le vendredi 1 février 2008 à 23:07 par Mazarin

Tout à fait d'accord avec les commentaires précédents.
Je rajoute que Eolas semble opposé à la fessée, alors que la plupart des pédo-psychiâtres se prononcent en faveur des châtiments corporels (entendons-nous : une bonne claque ou une bonne fessée méritées) dans le cercle familial restreint.
J'ai moi-même reçu de mes parents quand j'étais jeune de bonnes claques cinglantes, et pourtant je me sens aujourd'hui parfaitement équilibré. Je vais même jusqu'à dire que je trouve mon éducation tout à fait excellente au regard du comportement de nombre de mes camarades, même dans le milieu de la faculté (je ne suis pas sûr que ceux qui crient sur le prof depuis le fond de l'amphi aient reçu beaucoup de taloches dans leur jeunesse), et je ne parle même pas des collèges difficiles où enseignent mes parents.

141. Le vendredi 1 février 2008 à 23:08 par Ouinon

Grrr… dans chaque billet que j'ai écrit dans ce fil j'ai trouvé le moyen de faire des fautes d'orthographe, désolé.

142. Le vendredi 1 février 2008 à 23:12 par Mazarin

@Ouinon : Je suis outré.

Je vous cite :
"Rappelons que d'un côté on a un enfant de 11 ans qui a dit « connard » à son professeur ; et de l'autre, un homme de 49 ans qui a renversé la table de l'élève, l'a plaqué contre un mur, l'a giflé, l'a trainé par le col dans la sale de classe et a dit aux autres élèves de garder le silence sur ce qui venait de se passer. Une broutille quoi."

Faits à peu près admis par tous : un professeur demande à un élève de libérer une table, refus de celui-ci. Le professeur prend les devants et libère lui-même la table. L'enfant réplique "connard". Le prof perd son sang froid et la gifle fuse.

Quand on compare les deux versions (c'est-à-dire : des faits objectifs, et votre version totalement biaisée à tel point que je commence à pencher pour l'ironie de votre part), on arrête de s'interroger sur le genre de personnes qui sont capables de se faire entuber par les médias.
Vous pouvez vraiment que le prof a "traîné" l'élève par le col hors de la classe en intimant à ses élèves de la boucler sur ce qui venait se passer ?

Vous êtes hallucinant.
(Grâce à vous, la presse à scandale a encore de beaux jours devant elle, merci pour eux !)

143. Le vendredi 1 février 2008 à 23:15 par Ouinon

@ Mazarin : « je trouve mon éducation tout à fait excellente au regard du comportement de nombre de mes camarades, même dans le milieu de la faculté (je ne suis pas sûr que ceux qui crient sur le prof depuis le fond de l'amphi aient reçu beaucoup de taloches dans leur jeunesse) »

Vous devriez le leur dire en face, je suis sûr qu'ils se feraient un plaisir de vous en donner une petite, rien que pour vous faire plaisir, bien sûr.

144. Le vendredi 1 février 2008 à 23:19 par Babette

@Kerri. En êtes-vous si sûr? Regardez ce qui va se passer à Versailles la semaine prochaine. Avez-vous vraiment entendu les socialistes se dresser contre les tests ADN ? Voyez l'arrogance de Rachida Dati qui ne doute pas un seul instant que la rétroactivité de sa loi passera le filtre du Conseil Constitutionnel. J'ai appris ce soir que la seule fois dans l'histoire où l'on a appliqué cette rétroactivité date d'une époque pas si éloignée dont je me réjouis de ne l'avoir pas connue (excusez-moi il y a des noms de ville que l'on ne prononce pas sous peine de condamnation comme vient de l'être un jeune opposant). Les murs ont des oreilles.
@ Zaza. Ce n'est pas "quasiment accusé", c'est l'affirmation devant les journalistes que cet homme avait "avoué" être dépendant de l'alcool depuis quatre ans.

145. Le vendredi 1 février 2008 à 23:22 par Mazarin

@Ouinon.

Vous crachez sur ce salaud de prof qui a osé lever la main contre la candeur même incarnée par ce petit garçon innocent qui a eu le malheur de lâcher une petite insulte insignifiante... Mais vous défendez les abrutis qui n'ont visiblement rien à faire en études sup' ?

Je suis perplexe...
(Je devrais faire attention, vous êtes peut-être dans ma fac, au fond de l'amphi... et très franchement je n'en serais pas surpris).

146. Le vendredi 1 février 2008 à 23:22 par Esurnir

@zaza: il a une fille, le bar "Chez Jojo" c'est en face.

147. Le vendredi 1 février 2008 à 23:23 par Imcomprehensible

D'habitude je suis d'accord avec vos billets mais là pas du tout!

C'est bien beau d'interdire la fessée ou les claques mais vous ne proposez rien en échange : vous allez me dire "le dialogue". Mais ca ne marche pas Maître ! Avez-vous des enfants? Quand on dit a un gamin qu'il ne faut pas faire ceci ou cela et qu'avec sa bande de copain, ils se montent la tête :"tes vieux c'est des crétins, vient on va fumer, se bourrer la gueu..., voler dans un magasin, insulter les profs..." ce n'est pas un lui disant "apprend le respect mon fils" ou "tu es puni de sortie" que ca le calmera. Mais une bonne baffe oui. Et s'il a 15 ans et qu'il bat ses parents. Ses parents peuvent le mettre en pension.

Alors oui les juges pour enfants ont peut être du boulot mais j'aimerai bien être une petite souris pour voir si les juges pour enfants (ou les avocats) ne donnent jamais de baffes ou de fessée à leur rejeton!
Car le proverbe est bien connu "faites ce que je dis, pas ce que je fais".
et des gendarmes ou des policiers, croyez moi j'en connais qui utilisent la baffe pour rétablir l'autorité avec le gamin.

148. Le vendredi 1 février 2008 à 23:24 par René

voir l'excellent blog à ce sujet : boulesteix.blog.lemonde.f...

149. Le vendredi 1 février 2008 à 23:27 par Patrick PIKE

Maître Eolas, je ne me glorifie en aucune manière des gifles qu'ont pu recevoir mes fils, les sachant justifiées, et ne leur attribue en aucune manière la réussite de leurs études. Tout comme vous ils ne la doivent qu'à eux-mêmes. Ce ne sont pas les parents qui étudient à la place de leurs enfants. Nous ne sommes là que pour les aider. Et si je suis fier c'est de savoir qu'ils ont fait ce à quoi ils aspiraient depuis leur plus jeune âge sans m'en attribuer aucunement le succès.
Le châtiment corporel fait partie de cette panoplie pour apprendre ce qu'est le respect et la vie qui les attend. Car cette dernière donne parfois des claques bien plus douloureuses qu'une gifle, ou une fessée selon l'âge.
Il y a un temps pour tout, en règle général 1 minute pour sévir et 5 pour féliciter.
Or aujourd'hui, non seulement les parents ne sévissent plus, mais ne félicitent pas non plus. Il n'est pas étonnant que les enfants perdent tout repère et franchissent les limites au delà desquelles ils basculent dans des comportements incompatibles avec la vie en société et ne comprennent pas qu'on puisse obéir.

Ne pensez surtout pas que je veuille pour autant faire l'apologie des sévices. Mais entre le trop d'hier et le rien d'aujourd'hui, je pense qu'il y a place pour quelques punitions.

Pour en revenir à notre gendarme, si j'avais un pouvoir de conviction suffisant, je lui conseillerais très amicalement de retirer sa plainte, pour son honneur, mais aussi pour celui de son institution. Mais chaque homme est libre d'agir, même à se ridiculiser.

Je vous ferai grâce de commentaires supplémentaires sur Gratien, mais je vous assure qu'il fut plus tolérant que vous ne le pensez, sauf à vouloir justifier le paganisme contre lequel il lutta, ce que je ne pense pas de votre part.

Enfin merci infiniment pour vos mots de sympathie.


150. Le vendredi 1 février 2008 à 23:38 par Marcel

@Mazzarin : Je vous confirme que la version admise à ce jour est celle de ouinon. A savoir que le professeur a volontairement mis toutes les affaires d'un enfant de 11 ans par terre, qui ne l'a pas insulté à ce moment là mais lui a demandé COURTOISEMENT pourquoi il avait fait cela. A ce moment là, le professeur a plaqué l'enfant contre le mur. C'est seulement une fois plaqué contre le mur que l'enfant a lâché le fameux mot qui lui aura valu une giffle, puis d'être traîné par le col sur plusieurs mètres.

C'est la version donnée par le procureur, qui n'est à ma connaissance pas remise en cause par l'accusé.
Vous savez Mazzarin, si vous voulez défendre les enseignants, vous ne le ferez pas en défendant n'importe quel abus, bien au contraire : c'est en condamnant moralement des actes de ce genre - vu qu'ils sont tout à fait inadmissibles - qu'on pourra d'autant mieux soutenir tous ces professeurs qui réagissent bien mieux dans des cas souvent beaucoup plus difficile que ce gamin.

C'est en écartant les brebis galeuses qu'on restaurera le respect des professeurs. Pas en soutenant les fou-furieux qui s'attaquent à un petit gabarit de onze ans.


Concernant l'avis des pédopsychiatres sur la fessée, vous faites erreur : il y a quasi-consensus dans la communauté scientifique (psychologues et psychiatres), au niveau international, pour dire que tous les chatiments corporels sont à proscrire car elles ne sont pas plus efficaces que les autres méthodes (voire moins efficace à long terme), et qu'elles engendrent des effets secondaires divers et dommageables (notamment le déclenchement d'hormones de stress qui sont très mauvais pour le bon développement du cerveau chez l'enfant, pour ne citer qu'un exemple).

151. Le vendredi 1 février 2008 à 23:43 par Natgif

Pour les parents, une fessée, ou une petite tape n'est ni un crime ni un délit. Peut être un échec de ce que l'on n'est pas parvenu à faire par le verbe, et certainement à éviter le plus possible, mais ni un crime, ni un délit.
Il en va différemment de la part d'un prof qui giffle un gamin publiquement devant ses petits copain. Mais dans le cas présent, s'il y a une autre personne à critiquer, c'est le père du gamin. Gendarme de sa profession. Et par une étrange coïncidence qui ne trompera personne, le prof en question a eu droit à la garde à vue et au traitement que l'on réserve aux criminels. Parfaitement scandaleux et symptomatique d'une république bananière.

Tout ça parce-qu'un mioche mal éduqué et se sentant intouchable se faisait un plaisir d'insulter son prof devant ses petits copains.








152. Le vendredi 1 février 2008 à 23:49 par Nico

Pour ma part, je suis encore jeune parent d'un petit garçon d'à peine 8 mois que j'ai du mal à m'imaginer frapper pour lui apprendre les bonnes manières. Je suis résolument non violent. Autant que je m'en souvienne, je ne me suis jamais battu de ma vie (peut-être est-ce l'héritage de mon éducation catholique qui me conduisait à tendre l'autre joue qu'à coller une droite). J'ai pourtant souvenir d'avoir reçu quelques coups de pieds aux fesses de mon géniteur. Jamais rien de bien méchant ni de très appuyé. Plutôt une manière d'accompagner le verbe et de donner à l'ordre "file dans ta chambre" un peu plus de poids. Je n'en ai jamais été traumatisé et il ne m'est jamais venu à l'idée de mener des représailles lorsque j'ai dépassé le mètre 80 (il faut dire que mon père mesurait encore 10 bon centimètres de plus).

Malgré ça, je pronerais volontiers une certaine indulgence vis à vis de cet enseignant. On ne peut pas approuver son geste mais j'espère que la sanction (si sanction il y a) ne sera pas top sévère. En revanche, je crains que la sanction disciplinaire soit quant à elle beaucoup plus douloureuse. Votre billet aurait d'ailleurs pu être l'occasion d'une petite explication sur l'indépendance des procédures pénales et disciplinaires pour le fonctionnaire. Indépendance qui n'est en fait bien souvent que théorique. Car le même fait, s'il n'avait pas fait l'objet de poursuites judiciaires, ne déboucherait probablement sur aucune action disciplinaire. En revanche, dans le cas de cet enseignement, je crains pour lui qu'il ne puisse y couper. Et si c'est la radiation qui est au bout du chemin, c'est toute une vie qui part en morceaux.... pour une claque. Certains diront qu'il l'aura bien mérité. J'espère pour ma part que le père gendarme, si on en arrive à cette extrémité, aura bien mesuré la conséquence de sa plainte qui, comme le souligne Philippe Bilger dans le lien que vous donnez dans l'autre billet, aurait sans doute gagné à être remplacée par une franche explication avec le professeur.

153. Le vendredi 1 février 2008 à 23:50 par citation

je cite "votre "bon vieux temps d'avant", je ne l'aime pas. je ne l'ai jamais aimé et il y a de bonnes raisons pour cela : votre époque était celle de la guerre en europe, de la violence envers autrui, du mépris pour les handicapés et des asiles-prisons. Désolé pour la caricature, mais voilà ce que m'inspire, immédiatement, ceux qui disent "ha de mon temps". ce sont mes sentiments bruts"

c'est vrai que c'est mieux à présent : attentats terroristes en europe (londres, madrid), guerre un peu partout dans le monde, exploitation des pays en voie de développement, destruction de l'environnement, consommation à outrance et le surendettement qui va avec, alimentation des plus néfaste pour la santé (trop de sucres, de sel, d'ogm, de vache folle, de vache pas folle mais un peu rance), jeunesse sous influence cannabique et alcoolisée, violence envers autrui de la part des jeunes et des non jeunes, agressions sexuelles ou non, meurtres pour le vol d'une carte bancaire, assassinat de ses enfants, congélations de ses enfants.

C'est sûr que le temps actuel est formidable par rapport au temps ancien.

Un conseil, soyez réaliste, pardonnez à votre prof (car le non pardon vous mine de l'intérieur), remettez vous de votre baffe et dites vous, bon c'est vrai que je m'en suis pris une, mais que d'un autre côté les miettes ont dûes être nettoyées par quelqu'un et arrêtez de prendre l'époque actuelle comme bien mieux que celle d'avant.

154. Le vendredi 1 février 2008 à 23:54 par babette

@Patrick Pike
"Le châtiment corporel fait partie de cette panoplie pour apprendre ce qu'est le respect et la vie qui les attend".
Réveillez-vous !
Jamais je ne me serais permis de lever la main sur l'un de mes trois enfants (ils sont grands maintenant). Certes, quelques fessées que mes enfants qualifiaient de caresses, tellement elles étaient douces. Je les respectais autant qu'ils me respectaient. C'est mon père qui m'avait élevée comme cela, lui qui avait été humilié par son propre père et s'était juré que plus jamais cela ne se reproduirait.
Mes enfants vont très bien. Merci.

155. Le samedi 2 février 2008 à 00:01 par Alex d'Epidose

J'ai bien noté que les 24 h de garde à vue vous paraissent, à vous également, excessives.

Mais ne sont-elles pas simplement illégales ? J'entends : quel est le but de la garde à vue ? Je ne connais pas les termes légaux, mais, a priori, la garde à vue a un but d'investigation immédiate et de recherche de la vérité, au-delà de la rétention de la personne dans l'attente d'une inculpation éventuelle. Or, en l'espèce, le professeur ne semble avoir aucunement nié les faits, et il paraissait évident que le professeur serait relâché dans l'attente du jugement. Donc, a quoi la garde à vue a-t-elle servi ? Et, effectivement, comme vous l'évoquiez à demi-mot en prolepse de votre billet, on en vient fatalement à penser que les collègues dudit gendarme ont agit, en l'occurrence, avec une volonté de vexation envers le professeur.

Ce qui me paraît relever, disons, de l'abus d'autorité, pour le moins.
Cela tombe-t-il sous le coup de la loi ?

Enfin, le fait que le père se soit présenté au collège vêtu de son uniforme, cela est-il également légal ? Ça me choque assez, mais j'avoue que je ne sais trop quoi en penser...

(Et merci encore de vos billets...)

156. Le samedi 2 février 2008 à 00:18 par Clems

Attention aux rumeurs, la thèse de l'alcool n'est à ce stade qu'un on dit, il aurait au contraire été contrôlé négatif au test d'alcoolémie. Et puis, il faut s'interroger sur le pourquoi d'une garde à vue de 24 heures avec les "copains collegues" du père de l'enfant.

Et avant de délirer sur les vertus de la mièvrerie, on peut s'interroger. Je n'ai moi même dans toute ma scolarité jamais insulté un professeur, mieux encore, jamais dans toute ma scolarité, je n'ai vu un élève insulter un enseignant. On répondait, on était insolent, on mettait de la colle sur sa chaise ou au pire du chahut on badigeonnait la blouse d'encre, mais on n'insultait pas.

Enfin, à 11 ans les mots connards ne sortent pas facilement contre les adultes sauf si il entend des adultes les prononcer trop facilement.

157. Le samedi 2 février 2008 à 00:28 par vive la retraite

Je suis enseignante depuis ....+ de 30 ans maintenant et je voudrais juste relater une historiette qui est arrivée l'an dernier.
un élève de CM2 avait fortement secoué deux élèves de CE2 dans mon école. l'un avait été "chataigné" et le second avait eu la tête frappée sur un pneu de tracteur qui sert de banc dans la cour (nous sommes à la campagne). L'affreux a été convoqué par la directrice qui l'a entendu ainsi que les plaignants. Les temoignages convergaient tous vers le même version y compris celui de l'accusé!qui s"est defendu en disant en riant que "ce n'était pas grave, c'était juste pour leur faire peur."
La directrice a alors fait peur à l'élève en le prenant au collet et en lui demandant si elle aussi, elle pouvait lui faire peur de la même manière. Elle a été si convaincante que le grand bête a eu peur et s'est mis à pleurer devant les petits qu'il avait rudoyés.Il a été si vexé qu'il a raconté à ses parents que la directrice l'avait jeté par terre et qu'il avait depuis mal au genou.
Il avait effectivement mal au genou mais depuis la veille car il s'était blessé à la recreation et n'avait de ce fait pas pu assister au cours de sport.
N'empêche, les parents, sans chercher à avoir la moindre explication, ont mené leur rejeton chez un médecin qui a constaté la blessure, porté plainte contre la directrice pour violence sur mineur et n'ont pas remis leur gosse à l'école pendant 8 jours histoire de bien s'assurer qu'il y aurait Itt!
La police a débarqué à l'école à 16 h 30, heure de sortie! ça fait bien!
Heureusement pour la directrice, elle avait agi devant témoins, ce qu'il faut toujours faire, et les collègues ont pu témoigner que le gamin s'était blessé la veille. l'affaire a été classée sans suite par le procureur. Sinon?
Juste pour dire qu'il y a beaucoup d'attaques sur les enseignants dont on n'entend jamais parler...à bon entendeur!

158. Le samedi 2 février 2008 à 00:31 par Melvin

"Qui a dit que c'était un métier facile ?'

Ma foi personne. Mais il ne fait plus guère de doutes qu'il est plus "facile" d'être avocat qu'enseignant.

"C'est normal, sauf à sonner à l'enfant un message disant "quand tu es à l'école, tu es sans protection face aux plus grands que toi". Faisons cela et à 13 ans il viendra avec un couteau pour se protéger."

Le souci de cette analyse est qu'elle fonctionne dans les deux sens. Que les enfants puissent insulter un enseignant avec la bénédiction parentale, c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres, mon bon monsieur ! Et quand les insultes échoueront à troubler le professeur, l'élève pourra alors jouer du couteau pour obtenir un résultat plus efficace...
Vous voyez ? Ca fonctionne.

Mes sincères félicitations à ce père si prompt à utiliser les armes de sa profession pour défendre l'éducation visiblement bancale de son fils ; en espérant que ce dernier ne suive pas la même voie.

159. Le samedi 2 février 2008 à 00:32 par Hermione

Grace à ce billet et à ses commentaires j'ai appris ce soir que la taille d'un être humain adulte n'avait jamais atteint un mètre quatre vingt avant notre époque bénie et que tous les enfants qui ont peur se promènent avec un cran d'arrêt en poche, les mitraillettes UZI étant trop chères.

Lorsque je dis à ma petite fille : "Vraiment tu es trop vilaine, cours te cacher ! " (Ce qui est faux bien sûr, elle est très mignonne, c'est juste son caractère) ne suis-je pas en train d'exercer une violence verbale inadmissible sur ce pauvre petit coeur et son caractère de cochon ?

Ne surgira-t-il pas enfin un législateur responsable pour sanctionner de prison, au moins, ces atteintes insupportables aux droits de l'enfant ?

160. Le samedi 2 février 2008 à 00:35 par Clems

Une jeune pousse tout ce qui a de plus sage posa un jour une question à son père.

Qu'est ce que la justice ?

Le père professeur enchanté tout fier par cette interrogation, consacra beaucoup de temps à lui expliquer, il espérait comme tout le monde dans cette profession que son fils ne devienne pas un cancre, ne finisse par goûter au bonnet d'âne ou à jouer au mirlitaire.

En bon pédagogue, il s'échina à démêler dans cet esprit encore confus, le bien, le mal, les règles en société, le respect des libertés, les devoirs et les sanctions ordonnées par d'autres. Mais malgré ces efforts, rien n'y faisait il n'y comprenait rien et devenait lourd mais lourd...

Pourquoi ? Pourquoi, Toujours pourquoi et ceci et cela, qui est Dati et que lui veut le petit homme ?

Le père était découragé, sa progéniture gravement frustrée se consola en arrachant les ailes de quelques mouches qui curieuses se préoccupaient trop du débat.

Quelques jours après alors que le bambin jouait un peu trop bruyamment, le papa illuminé à ce moment là par une saine lecture éolienne dont les vertus de conducteur de lumière ne sont plus à démontrer, le saisit par le col.

Il l'installa confortablement sur ses genoux opéra sur lui un mouvement de bascule et lui flanqua une bonne fessée rapide mais peu appuyée. Sa première fessée !

Le moutard (avez vous noté qu'un enfant qui pleure devient pour nos oreilles un sale mioche ou un moutard ?) les fesses rougies, interloqué demanda pourquoi ? Qu'ais-je !? Diantre !

Le papa doctement répondit, "Maintenant tu sais ce qu'est l'injustice et l’abus de pouvoir".

L'histoire ne dit pas si cet enfant embrassa une carrière d'avocat, mais l'on sait une chose, il ne poussa pas le concept jusqu'au bout en dénonçant son père aux gendarmes, car tout seul il sut que ce n'est pas par l'outrance que l'on est juste.

161. Le samedi 2 février 2008 à 00:38 par Melvin

Allez, je suis d'humeur taquine après une partie de Phoenix Wright :


Bon, alors on va mettre François Bayrou en garde à vue alors ?
(cf baffe à bambin en 2002...)
Eolas:
En l'espèce, il y avait légitime défense : il repoussait une atteinte à ses biens.

En l'occurence, vous pas plus que moi ne connaissez le contenu des poches de M. Bayrou à cet instant ; si elles étaient vides l'atteinte aux biens pourrait ne pas tenir (puisque point de biens il n'y a), et la légitime défense tomberait au même instant (car la loi ne permet pas de gifler un enfant au prétexte qu'il a touché un beau veston avec ses mains toutes sales). Si la partie adverse ne peut prouver formellement que ces fameuses poches étaient pleines...
Bon sang mais c'est bien sur ! Le père doit porter plainte immédiatement.

162. Le samedi 2 février 2008 à 00:46 par ailigo

@
@156 Clems
. Et puis, il faut s'interroger sur le pourquoi d'une garde à vue de 24 heures avec les "copains collegues"

Copains collegues ? , vous etes du genre rigolo ou niais ?
le gamin est fils de gendarme, la GAV du prof frappeur est initialement traitée par la police nationale !!! la PN n'a pas été mise en route et déplacée sans instructions formelle du parquet.

163. Le samedi 2 février 2008 à 01:05 par Mazarin

C'est quand même dingue, à fur et à mesure que le débat avance, vous nous racontez les faits dans les moindres détails comme si vous y étiez ! J'aimerais biens avoir où vous avez été pêcher les déclarations du procureur, et vous avez même ne pas savoir si le prévenu a ou non réfuté cette version.

On est tous dans l'interprétation, comment savoir de quelle manière exactement le professeur a demandé à l'élève de libérer une table, et dans quel registre ce dernier lui a répondu.

Ce que je sais maintenant, c'est qu'on a ruiné la carrière d'un professeur, que des médias (que vous relayez) lui ont jeté l'opprobe, et qu'il a perdu à jamais toute crédibilité. Ah mais vous avez raison, ce n'était qu'un alcoolique, qu'est-ce qu'on s'en fout ! Ah oui, j'oubliais, "brebis galeuse", c'est bien ainsi que vous parlez de cet homme ?

Tiens tiens tiens, pourquoi ne déposerait-il pas plainte lui aussi, contre cette insulte caractérisée ?

164. Le samedi 2 février 2008 à 01:08 par Prof_du_9-3

Enseignant moi même,
Je peux vous dire que je suis consterné par cette affaire.
Consterné par la réaction de mon collègue: collé une beigne à un gamin est un échec dramatique pour le pédagogue et cet homme doit être très malheureux, je vous prie de le croire.

Consterné surtout par la réaction du père, gendarme qui porte plainte...On marche sur la tête. Une bonne vieille explication aurait suffit, aujourd'hui, le parent d'élève et les élèves aussi se croient aux Etats-Unis et sont prêts à dégainer les poursuites juridiques au moindre problème.
C'est bien là le malaise...Evidemment aucun magistrat digne de ce nom ne condamnera le prof à la peine encourrue. Précisons qu'un magistrat insulté ne met pas de claque, mais condamne l'insulteur pour outrage, ce qui fait beaucoup plus mal en général!

COnsterné enfin par la nullité de notre ministre, qui lorsqu'il ne chasse pas les Rouges dans les manuels d'éco ou d'histoire, ne lance de formidables concours pour inventer le cartable léger, réagit 2 jours après pour exiger des sanctions pour le môme à vilaine bouche...


En rentrant chez moi, avant hier, après avoir vraiment eu envie, une demie-seconde, de taper un couillon que j'excluai de mon cours (une fois de plus) je me suis dit que je m'étais évité 24h de garde à vue...Eh oui, incroyable mais vrai, les adultes qui s'occupent de vos ados ont parfois des envies de violence, généralement réprimées...Mais lorsque la baffe part, une sanction administrative et un tête à tête entre le proviseur et le prof suffise à mon sens.

165. Le samedi 2 février 2008 à 01:10 par Clems

Et alors, ils n'ont pas le droit d'etre des copains collegues ? J'ai cru aussi comprendre que tout le monde reprochait au dit procureur de ne pas avoir classé sans suite. Je ne lui reproche pas de s'etre inquiété.



166. Le samedi 2 février 2008 à 01:12 par Clems

Mazarin, rassurez vous je pense que si cela s'arrete là, il sera muté rapidement pour se reconstruire mieux ailleurs, y compris si il faut le payer sans poste en attendant, loin des furiosos.

167. Le samedi 2 février 2008 à 01:27 par Raph

Que l'enseignant gifle un élève, c'est grave. La justice fera son travail.
Par contre, cher maître, je ne suis pas d'accord avec vous. Je pense que les parents peuvent mettre une fessée à leurs gamin. Je ne dis pas taper au point que le mome est la marque de la main sur les fesses, mais pour qu'il comprenne. Ce n'est pas la douleur que calme, mais le geste. (surtout que les fesses sont un endroit qui n'est pas très sensible).

Je ne dis pas que je ne mettrais jamais de fessés à mon enfant. Je n'ai pas dis le contraire. Je n'en ai pas (pas à ma connaissance) et j'ai encore quelques années où je ne devrais pas en avoir. Je suis donc peut-être mal placé pour juger. Ou peut-être bien placé.

Quand mes parents me mettaient des baffes (derrière la tête) ça ne me faisait pas vraiment mal. C'était assez rare pour savoir que j'avais fais une grosse connerie.

D'un autre coté, quand "j'en verrais aux mains" dans la cours de récré, je soufrais beaucoup plus. Personne n'a jamais fait d'histoire. Personne n'a jamais porté plainte. Pourtant, c'était bel et bien des violences volontaires contre un mineur de 15 dans / à proximité d'un lieu d'enseignement...

Ps : et pour prévenir la réplique d'Eolas : oui.. C'est sans doute pour cela que je suis devenu policier..

168. Le samedi 2 février 2008 à 03:11 par Marcel

Mazzarin, le procureur est cité par la Voix du Nord et par France 2, où il s'est exprimé devant caméra. Je n'ai pas enregistré la scène mais je l'ai vu notamment dans le JT de minuit et des brouettes le 1er Février, vous pourrez peut-être la retrouver sur le site internet de France 2.

Quant à la version des faits, a priori, puisque le monsieur a accepté la procédure de reconnaissance préalable de culpabilité, c'est qu'il ne remet pas en cause les faits. Maître Eolas pourra confirmer ou infirmer mes dires, mais il me semble bien que c'est un prérequis à cette procédure.

Encore une fois, personnellement, je tiens à dire qu'activer la machine judiciaire pour une gifle liée à une insulte eut été largement exagéré. En revanche, si le plaquage contre le mur a bien eu lieu et en plus avant toute insulte, et si le trainage par le col sur plusieurs mètres est confirmé également en plus de la gifle, on est là dans un enchainement de violence beaucoup plus grave qu'une "baffe qui part toute seule" et je peux comprendre qu'il y aie eu poursuite.

Soit, une sanction disciplinaire aurait peut-être pu suffire... de ce point de vue là, certains enseignants payent aussi le lourd passif de l'obsession du "pas de vague" de l'Educ'Nat'. Trop de parents se sont plaints au recteur et sont rentrés bredouille pour des affaires parfois beaucoup plus graves (des actes de maltraitance par des institutrices du premier degré, notamment). Certains parents ont maintenant une certaine méfiance à l'égard des promesses de sanction disciplinaire.

Mais dans l'immédiat, non, je n'arrive pas à être choqué qu'un individu qui jette les affaires, plaque contre un mur, frappe, et traine un enfant à peine sorti du primaire devant toute la classe reçoive un peu plus qu'une réprimande de Madame la Principale.

A l'heure où nous prônons la tolérance zéro pour les élèves "sauvageons", les enseignants se doivent d'être irréprochables. Et si l'on peut à la rigueur excuser un geste bref et malheureux lié à une insulte, il est beaucoup plus dur d'excuser une série de violences démesurées commencée avant tout gros mot.

En revanche, il est clair que cet individu n'avait rien à faire en garde à vue pendant 24 heures complètes (si c'est vraiment ce qui s'est passé : le fait qu'il aie été "mis en garde à vue pour 24 heures" au départ ne signifie pas qu'il n'a pas été relâché plus tôt).

169. Le samedi 2 février 2008 à 07:40 par zaza

@Esurnir: J'imagine, vu la qualité et la pertinence de vos interventions, que vous devez en être un pilier de longue date.

170. Le samedi 2 février 2008 à 09:00 par Térence

Il doit se faire parfois un choix entre deux violences.

Il ne s'agit évidemment pas de retenir un quelconque état de nécessité (quoique en poussant un peu le développement...), mais la sanction n'a pas toujours a être une sanction institutionnalisée rendue par l'Etat.

L'éducation est ce lieu, il me semble, ou peut être tolérée l'exception ici envisagée, dès lors que ce type de réaction n'est pas un principe directeur d'éducation ; et puis vous parlez un peu vite de châtiments corporels, lesquels se distinguent très nettement de la gifle en cause.

Ces châtiments ont souvent été relevés par la cour européenne et à propos d'écoles anglaises, ou le règlement lui-même (il me semble) faisait état de châtiments institutionnalisés et en l'espèce fondamentalement illégitimes.

Alors oui, dans cette dernière hypothèse, nous ne sommes plus dans l'éventualité d'un "geste éducatif", ponctuel, répondant à un comportement grave, mais dans un système ou le bâton est le seul "principe éducatif" face au refus d'obtempérer aux injonctions du professeur.

Ladite gifle ne répond pas à un refus d'injonction, mais à une insultes, et vous le relevez vous-même, à des paroles pénalement répréhensibles sur le fondement de l'outrage.

Je maintiens qu'une gifle a parfois les vertus d'un geste éducatif. Eduquer, bien que cela ne soit pas le rôle des professeurs, lesquels sont en charge de l'instruction et non de l'éducation, c'est aussi marquer les interdits(mais l'école n'est plus l'école...et il s'agit de l'éducation nationale).

La violence, la vraie, ce n'est pas l'acte qui vous rappel au respect de celui qui a la charge de transmettre la connaissance et les valeurs civiques ;

La violence, la vraie, ce n'est pas celle de celui qui ramène à lui un gosse qui de lui même s'écarte du chemin de l'autonomie individuelle, ce chemin de l'école, qu'il n'est pas possible d'emprunter dès lors que l'on conteste l'autorité du "maître";

La violence la vraie c'est de rester bras ballants devant ce gosse qui ne fait jamais état que de son désarroi en insultant son prof.

Il me paraît difficile de croire que la réaction de ce professeur fut autre chose qu'un rappel à la règle éducative, difficile de considérer que ce geste est un geste de haine totale a destination d'un autre individu sans considération des rapports et statuts des protagonistes en cause !

Mais c'est finalement votre manière d'envisager les rapports éducatifs qui m'étonne ; cette distance clinique avec l'élève, cette manière de mettre entre soi et la joue de ce gosse ( il y a toute une littérature psychanalytique, très intéressante, sur ces gosses jamais touchés, embrassés, serrés par leurs parents) un impressionnant arsenal législatif.

L'enfant est une idole, 68 est passé par là ? Ah l'esprit libéral libertaire...;-)

L'enfant n'appartient pas à ses parents ; ces parents qui exigent devant le juge réparation d'une violence faite à eux-mêmes diront-ils ; l'enfant à ce moment précis appartient à la communauté éducative, c'est par ce seul biais qu'il finira d'ailleurs par s'appartenir à lui-même.

Ce n'est pas l'enfant qui est ici en cause, mais le sentiment d'un parent qui se sent contesté dans ses choix d'éducation et entend faire valoir son mécontentement ; ce gosse n'est, dans cette procédure, que le moyen de ce parent de dire la violence qui lui est faite à lui-même, sans considération finalement des intérêts de l'enfant.

Il y a parfois de la générosité et de la bienveillance dans la gifle quand celle-ci a pour but de ramener du bon coté un élève qui passe les bornes ; il ne s'agit plus d'un rapport d'instruction(on peut le regretter, mais l'école est comme cela aujourd'hui), mais d'un rapport d'éducation entre un adulte et un enfant ou un adolescent !

Convoquer le Code de l'éducation, le Code pénal, pour une gifle bien méritée...too much non ?

Il n'y aurait pas de gifle "éducative", pas de nuances entre le châtiments corporel et la gifle, tout se vaut ?

Bref, le caractère technique, technicien, strictement juridique, et pour tout dire, la froideur clinique de votre point de vue, m'étonnent !

171. Le samedi 2 février 2008 à 09:04 par Wilbur

@Marcel, Esurnir, et autres... qui sans doute se pensent, eux, irréprochables : qu'ils n'hésitent pas à postuler pour un poste dans l'enseignement. Autrefois l'agriculture manquait de bras ; de nos jours, l'Education Nationale peine à recruter des gens de talent (on se demande vraiment pourquoi). Nul doute qu'avec leurs principes généreux autant qu'inflexibles, nos vaillants contributeurs aideraient à hausser le niveau tant du corps enseignant que de ses ouailles.

172. Le samedi 2 février 2008 à 09:04 par draco

tout ceci arrive fort à propos au moment où le ministère entend renforcer les procédures de contrôles autour des enseignants, notamment les pouvoirs d'appréciation du chef d'établissement et où circulent des rumleurs de notation par les élèves de leurs enseignants

autant je peux comprendre qu'on demande leur avis à des étudiants autant en collège ça me paraît peu pertinent, d'autant plus à une époque où les parents lorsqu'ils interviennent au collège, interviennent le plus souvent "contre l'enseignant" que pour leur gamin.

(je me souviens d'avoir dû justifier récemment deux heures durant une heure de colle à un gamin qui ne prenait jamais ses affaires et qui ne rendait pas le travail demandé)

bref toutes ces mesures de hierachisation de la profession qui me semblent à moi très inquiétantes...

j'ajoute que renforcer les pouvoirs du chef d'établissement conduit tout droit à ce qui jusque là épargnait les lycées et collèges : le copinage et la mandarinisation, toutes ces choses qui font des facs -de droit notamment- un enfer et un panier de crabes répugnant (désolée c'est mon avis et je le partage).


l'indépendance du professeur, la conduite "administrative" de sa carrière, le fait qu'il n'avait, de fait ,à ne s'inquiéter réellement "que" de l'avis de son inspecteur garantissait à l'enseignant une carrière "objective" qui n'était pas -en principe, il y a des cas d'espèces, évidemment - menée par son entregent ou sa capacité à lêcher les bonnes pompes.


toutefois

si la "violence " du professeur est telle que décrite plus haut bien sûr il faut sanctionner, mais pardonnez-moi si, dans ce pays ou si souvent une affaire judiciare sert de symbole permettant la ponte de tout un tas de nouveau réglements repressifs, je m'inquiète non sans raison.

surtout en ce moment.

il y a peu je suis allée sur un fil de commentaires suivant le blog de Monsieur Paul moreira, journaliste, qui avait écrit un papier saignant sur un auteur (Zemmour) aisni que celui d'Iréne Delse (auteur) qui s'en faisait l'echo .
leurs blogs furent envahis par une palanquée de nazillons en fleur et les insultes ont fusé

(non non je ne suis pas HS, vous allez voir)

les trois insultes les plus utilisées par ces penseurs à la tête bien dégagée autour des oreilles furent les trois suivantes :
bobos
bisounours
et ?

profs...


c'est mal d'être profs de nos jours croyez moi


173. Le samedi 2 février 2008 à 09:19 par europa

Ce qui m'ennuie le plus dans cette histoire, c'est la garde à vue. Il ne faut pas oublier que si ce père n'est pas plus malin que son fils, il n'a pas un comportement différent de celui de bien d'autres parents. En France rarement, en Espagne beaucoup plus souvent, dans le public en tout cas, des parents moins subtils viennent menacer ou tabasser des professeurs parce que leur enfant s'est fait traiter de paresseux ou a eu une mauvaise note.

Le comportement des forces de l'ordre s'explique simplement: elles ont bien trop de pouvoirs en France! Avez-vous déjà comparé les principes de l'arrestation et de la garde à vue, avec la pratique effective des policiers? Sans parler de lois successives qui ont donné à la police et la gendarmerie des moyens d'action trop développés à mon goût. La police n'est qu'un instrument au service de la justice, elle devrait par conséquent être bien plus encadrée qu'elle ne l'est aujourd'hui. Cette affaire en est une illustration de plus.

174. Le samedi 2 février 2008 à 09:47 par v@lerie

Mais pourquoi donc me revient en mémoire une scène mémorable d’un film de Pinauteau dans lequel Isabelle Adjani s’en prend une bonne, et pas de n’importe qui !

Les fessées que j’ai données à mes mômes n’avaient de ma part aucune prétentions éducatives, c’est juste qu’elles me soulageait MOI ! C’est surprenant comme une bonne fessée peut calmer tout le monde… celui qui la reçoit comme celui qui la donne !
Mais le pire dans tout ça, c’est que je n’ai jamais culpabilisé !

Je n’ai pas attendu les 1,80m de fiston pour arrêter mais dès que j’ai vu que discuter avec lui portait également ses fruits… disons, de mémoire, vers les 1,20m.


Merci, Maître pour ce billet.
v.a.

175. Le samedi 2 février 2008 à 09:50 par Lulu

C'est sûr que lorsque l'on dit et répète à l'envie dans tous les médias qu'une tête à claques a reçu une gifle de son professeur exaspéré, puis que l'on apprend que ledit professeur fait l'objet de poursuites pénales, on trouve ça fort de café.

Quand on apprend qu'en réalité, ce brave professeur a jeté les affaires de l'enfant par terre, l'a plaqué contre le mur, l'a giflé, certes après reçu une insulte, l'a traîné par le pull à travers la classe et ensuite a demandé le silence à l'ensemble de la classe, là on comprend déjà mieux.

Surtout quand ledit enseignant a RECONNU des problèmes avec l'alcool, ce qui, quoiqu'il en dise, peut justifier de légitimes interrogations quant à ses capacités éducatives.

Il ne s'agit pas là de rumeurs, mais du compte-rendu de la conférence de presse du Procureur de la République d'Avesne sur Helpe. Informations fiables, donc.

Non, ce n'est pas une simple gifle méritée par un galopin. Il s'agit de violences physiques et morales exercées par un enseignant. Et c'est inacceptable.

Compte tenu de ces faits, de cette alcoolémie et de la peine encourue (sept ans rappelons-le), la mesure de garde à vue était tout à fait justifiée.

Sa durée me paraît effectivement relativement longue, mais il est difficile de porter un jugement en la matière sans lecture de la procédure.

Quant aux poursuites pénales: je ne suis pas juge d'instruction et je ne peux les initier. Néanmoins, compte tenu de la synthèse des faits tels qu'il se sont précisément déroulés, si j'avais été proc, je n'aurais pas hésité une seconde à renvoyer cet enseignant devant le tribunal correctionnel ou en CRPC.

Après tout, maintenant, on envoie bien chez le juge des enfants des gamins qui ont volé des marqueurs dans la classe (vécu).

Ce qui me gêne dans cette histoire, c'est que des médias et des politiques se sont emparés de ce fait divers et en ont présenté une version complètement biaisée, tout ça pour illustrer le délitement des moeurs et dénoncer le règne de l'enfant-roi.

Et ça marche: les syndicats d'enseignants soutiennent ce prof, une pétition circule déjà en sa faveur et une manif est prévue devant le TGI d'Avesne sur Helpe le jour de sa comparution.

On aurait tort de ne pas faire gober des bobards au bon peuple, puisque manifestement, ça marche.

176. Le samedi 2 février 2008 à 09:59 par Homers

Bonjour Maitre,
Merci bien pour votre blog en général et cet article en particulier qui a ouvert un débat fort interessant avec toutes mes connaissances du milieu de l'enseignement.
Je vous fais grâce de ce débat ici, cependant, il en ressort quand même une question.

Arretez-moi si je me trompe :
L'école est une mini-société dont un des rôle est d'apprendre à reononcer à la violence. Ok.
pour cela il existe du point de vue de la loi dans le code de l'éducation une série de sanctions applicables par les enseignants pour rétablir l'ordre dans leur classe (exculsion ponctuelle d'un cours...). très bien.
Par contre, de ce que me disent mes amis professeurs des écoles, il n'est pas possible d'exclure des élèves d'un cours de l'école élémentaire. Est-ce exact ?
Je pensais que le code de l'éducation s'appliquait aux 6-16ans ?

Merci de votre réponse,

177. Le samedi 2 février 2008 à 10:41 par Ratuz

Je suis très bien vos analyses, Eolas, mais il me semble que sur la fin de votre billet s'esquissent quelques jugements qui échappent au cadre du droit strict.
C'est tout le mal de cette affaire que de constituer la racine de délibération éthiques là où le droit aurait dû s'appliquer sourdement. Délibérations d'intérêt très faible, le plus souvent expressions d'expériences personnelles ou issues de différentes pratiques des mondes sociaux, auxquelles vous donnez vous même un écho, lorsque vous énoncez, par exemple, votre aversion pour les châtiments corporels y compris au sein du milieu familial (écho lui-même relayé par le nombre de commentaires traitant de la pratique - justifiée ou non - de la fessée), ou lorsque vous historicisez la question.
S'échauffer lorsqu'on vous insulte, cela n'est pas d'un autre âge, probablement cela arrivera-t-il toujours. Le fait, pris particulièrement, n'a rien de scandaleux. La relation n'était pas de professeur en général à élève en général, il s'agissait d'une relation définie par des circonstances et des affects bien déterminés. L'environnement scolaire n'était dans cette altercation qu'un catalyseur. Et cependant, parce que l'homme était aussi professeur et parce que l'enfant était aussi élève, on ne peut tolérer ce litige, parce que la situation relève également de l'universel, et il incombe à la justice d'appliquer la loi de la manière qu'elle trouvera la plus appropriée.

Moins on parlera de cette affaire, plus on lui fera honneur; incriminer l'action de la loi est stérile (le châtiment corporel est heureusement condamné s'il est exercé au sein de l'institution même qui a pour mission de faire de futurs citoyen), et se positionner sur les valeurs qu'elle colporte n'est qu'énoncer des évidences sans intérêt. L'acte est d'une banalité sans nom (on voit tant de députés eructer, et en venir parfois aux mains parce que la politique aussi a ses résonnances affectives), on ne le justifiera jamais pour autant, vous avez raison de le dire.
L'usage médiatique de l'affaire contribue à rendre opaque la distinction entre le problème de moeurs et la question de droit: on crée, une fois de plus, de faux problèmes et de faux débats. Mais surtout: on produit un élan irréversible vers la condamnation en corps de ce professeur, vers sa condamnation publique, pour une broutille qui ne valait pas une minute d'étude.
Car les pires violences en milieu scolaire, cher Maître, ne sont pas corporelles, mais symboliques: elles tiennent de l'humiliation, et les mots sont à cette fin plus expédients que les gestes qui, manifestement, demeurent le symptôme d'une impuissance foncière, et de cela seulement.

178. Le samedi 2 février 2008 à 11:22 par Marcel

Merci infiniment pour ce rappel des faits Lulu, vous avez exposé les choses mieux que je n'aurais sû le faire. Le caractère biaisé de la façon dont les faits ont été rapportés est vraiment scandaleuse et le plus triste est que ça marche vraiment super bien. Seule une toute petite poignée de gens ont compris ce qui s'était passé exactement.

@Wilbur : Hébien non, figurez-vous, je ne suis pas irréprochable. J'ai moi-même déjà donné une baffe qui est partie "toute seule", totalement injustifiable (bon j'avais 14 ans moi, pas 49). La différence, c'est qu'ensuite, je n'ai pas réclamé du gamin qu'il me rédige une lettre d'excuse : c'est moi qui lui ai présenté mes excuses, immédiates et répétées. Parce que j'ai conscience, moi, que ce geste n'était absolument pas justifiable quels que soient les "bonnes raisons" et le comportement du galopin. Et pourtant je n'étais pas en mission de service public.

Cela dit, il est clair que s'il suffit pour avoir un salaire de fonctionnaire de pouvoir garantir qu'on ne plaquera jamais contre un mur un enfant d'un demi-mètre de moins que soi sans raison valable, il n'y a pas de problème, je peux le garantir. Et avec moi beaucoup d'autres personnes.

179. Le samedi 2 février 2008 à 11:26 par billevesée

Dans ce métier de professeur,

J'aime le sourire de l'élève qui vient de comprendre ce que j'ai eu du mal à lui expliquer (et que d'autres avaient compris en 3 minutes)
Je n'ai pas aimé le sourire arrogant de celui qui avait déposé un gros crachat sur la poignée de la porte de la classe à 8 h 25.

J'aime le lecture d'une copie d'un élève qui a parfaitement assimilé ce que j'ai expliqué deux semaines plus tôt.
Je n'aime pas lire une copie indéchiffrable, en style télégraphique, totalement hors sujet, et devoir la noter néanmoins.

J'aime l'attitude de ce parent qui remercie gentiment à la fin de l'année l'équipe de professeurs.
Je n'aime pas l'attitude de cet autre parent qui vient demander avec arrogance et mépris de modifier la note ou l'appréciation portée sur une copie.

J'aime le jour de rentrée où tout est encore possible, où on se dit que cette année commence bien.
Je n'aime pas découvrir au bout de quelques semaines que tel élève va mettre décidément le bazar dans les cours et que je ne pourrai ni l'exclure même une demi heure (c'est interdit) ni le calmer (il sait qu'il peut aller très loin impunément), et que je devrai "faire avec" jusqu'à fin juin sans perdre mes nerfs.

Il y a des jours où on va travailler avec plaisir, et d'autres où on s'inscrit à un stage d'une journée, uniquement pour s'éloigner du lycée/collège pendant 24 heures.

180. Le samedi 2 février 2008 à 11:35 par Draco

pardonnez- moi, cher collègue, mais ce n'est pas interdit d'exclure, si votre chef d'établissement s'y oppose, vous pouvez et devez vous opposer à lui.

il existe une liste nationale de tous les motifs légitimes d'exclusion (à commencer par le sacro saint "avoir ses affaires") que nul ne peut vous refuser d'employer


une fois un chef d'établissement a essayé de me ramener un élèves (qui avait menacé son voisin de lui "casser la gueule" s'il ne lui donnait pas sa copie à recopier) j'ai dit gentiment et fermement au principal qu'il devait forcément se tromper et que nous en discuterions quand il voudrait après mon cours, puis j'ai refermé la porte de ma classe...

il est clair que si l'on me ramène contre mon avis, et donc publiquement, un gamin en cours, moi j'en sors parce que les moyens d'enseigner me sont refusés.

il faut aussi se positionner quelques fois

181. Le samedi 2 février 2008 à 11:58 par Smggl

Il me semble que les 3 personnes en cause (eleve, enseignant, pere) ont outrepassé leurs prérogatives, chacun tentant de se faire justice lui meme ...

- l'élève en insultant le prof
- le prof en usant de la force contre l'élève
- le père en usant de ses connaissances du système et de sa fonction pour venger son fils

je propose une mise a pied d'au moins 3 jours pour tout le monde

- que le gendarme en profite pour garder la classe de l'enseignant
- que l'élève se voit confier des taches d'intérêt général (comme nettoyer les tags de l'établissement) *
- que le prof dispense par exemple une initiation a l'informatique aux pensionnaires dans la maison d'arrêt la plus proche

Histoire de donner une leçon a tout le monde ...



(* Pour un ado, l'exclusion de 3 jours est un synonyme 3 jours de vacances inespérées, il faut donc trouver autre chose de plus contraignant, pour le surveiller je propose Maitre Eolas qui semble faire preuve de toute les garanties)

182. Le samedi 2 février 2008 à 12:14 par Fercos

J'aurais tendance à souscrire au raisonnement de smggl.
Mais vous noterez au passage que la punition du gendarme et du prof consiste à enseigner.
Aujourd'hui enseigner est donc une punition.

CQFD

183. Le samedi 2 février 2008 à 12:14 par belami

Ne fut-il pas plus approprié que vous usassiez de la formule “Souffleter n'est pas jouer”, ceci est d'une importance toute relative, mais si justification il a, faites faites ..

184. Le samedi 2 février 2008 à 12:21 par julien

"- exclusion ponctuelle d'un cours. Elle s'accompagne d'une prise en charge de l'élève dans le cadre d'un dispositif prévu à cet effet. Justifiée par un manquement grave, elle doit demeurer tout à fait exceptionnelle et donner lieu systématiquement à une information écrite au conseiller principal d'éducation et au chef d'établissement"

Le problème, c'est que dans certains établissements, des manquements graves, il y en a toutes les 5 minutes. Et alors on fait comment ?

185. Le samedi 2 février 2008 à 12:31 par Oxygène

@ Draco :
Vous vous méprenez sur l'autorisation d'exclusion de cours. Elle ne peut être justifiée que par le comportement inadapté de l'élève au bon déroulement d'un cours. Art L.191.1 du Code de l'éducation et il n'y a aucune liste nationale fixant les motifs d'exclusion. Ce serait me semble-t-il contraire aux principes généraux du droit.

186. Le samedi 2 février 2008 à 12:36 par Wilbur

@Julien : inutile d'argumenter... Ceux qui n'ont jamais eu en face d'eux une classe difficile, et qui devraient au moins faire preuve de prudence dans leur discours, sont ceux qui ont les certitudes les plus ancrées... Un vieux compte à régler avec l'institution scolaire, peut-être ?

187. Le samedi 2 février 2008 à 12:39 par Schmorgluck

"Faisons cela et à 13 ans il viendra avec un couteau pour se protéger."
Cette phrase m'a rappelé qu'à l'âge de 13 ans, j'étais effectivement allé au collège muni d'un couteau pour me protéger. Enfin, avec dans l'idée de m'en servir contre ceux qui me pourrissaient la vie (et contre lesquels aucune autorité scolaire n'a jamais jugé bon de me protéger - cas fréquent encore de nos jours). Je ne m'en suis heureusement pas servi (ç'aurait fait un beau fait divers, pourtant), et j'aimerais bien pouvoir affirmer que c'est parce que j'étais trop civilisé pour ça, mais je suis forcé d'admettre que j'ignore si ce n'était pas plutôt par couardise.

188. Le samedi 2 février 2008 à 12:40 par draco

les dysfonctionnements graves fréquents au sein d'un établissement sont le signe que l'établissement fonctionne mal

c'est un truisme ?
peut-être

n'empêche que :

je n'ai jamais vu au cours de ma longue carrière d'établissement mal fonctionner de ce point de vue là si et seulement si :

a) l'équipe enseignante était soudée
b) le chef d'établisssement faisait corps avec ses professeurs pour le maintien de l'ordre au sein de l'établissement.
3) si les sanctions prévues dans le règlements intérieur étaient effectivement mises en oeuvre systématiquement lorsque le cas se présentait.

ce sont les trois conditions nécessaires et suffisantes, malheureusement elles ne sont pas toujours présentes.

je me souviens par exemple d'un reportage ("profession profs", je crois) qui faisait état des difficultés rencontrées par les enseignants dans le 93.
c'est vrai que le collège filmé connaissait de très graves difficultés sauf que sauf que
petit passage dans la salle des profs :
tout le monde se tirait dans les pattes

y'avait pas à chercher très loin.

j'ai enseigné dans un des bahuts les plus durs du même département : 1500 élèves au coeur des cités, pas un troquet à l'horizon

nous avions des problèmes quelquesfois mais jamais ingérables

pourquoi ?
les 80 profs faisaient bloc, nous étions cohérents et le principal nous suivait.

j'ai également enseigné dans le 32 avec 300 élèves MAIS les problèmes se rencontraient de plus en plus fréquemment et ça ne s'est pas arrangé à ce jour...

pourquoi ?
l'équipe pédagogique se tirait dans les pattes
le principal était absent (première fois de ma vie que je vois un protal prendre un arrêt de 15 jours pour une bronchite)
et de toute façon il désavouait les profs dans leur dos



y'a pas de miracle


quand au manque de personnel destiné à s'occuper des élèves pendant les cours en dehors de la classe, la disparition du corps des MI SE est largement responsable (sans compter que désormais il y a un métier de moins possible pour faire des études en gagnant sa vie)

mais il faut continuer à dégraisser le mamouth s'pas?

189. Le samedi 2 février 2008 à 12:46 par draco

@ Draco :
"Vous vous méprenez sur l'autorisation d'exclusion de cours. Elle ne peut être justifiée que par le comportement inadapté de l'élève au bon déroulement d'un cours. Art L.191.1 du Code de l'éducation et il n'y a aucune liste nationale fixant les motifs d'exclusion. Ce serait me semble-t-il contraire aux principes généraux du droit."

apparemment le rectorat de créteil s'est assis sur les dits principes lorsqu'elle a fait passer la circulaire que j'ai eu dans les mains il y a quelques années, il faut croire...

ça n'est pas impossible, remarquez, étant donné que nous parlons d'une administration qui trouve normal de mettre des mois à enfin commencer à payer de jeunes enseignants en premier poste (par exemple) (je pense que ceci, faire travailler quelqu'un qu'on ne paie pas, est "contraire aux princpes généraux du droit").


n'empêche qu'un élève qui vient (régulièrement) sans ses affaires a un "comportement inadapté au bon déroulement d'un cours"

(puisqu'il est obligé de suivre avec le matériel d'un autre, quand c'est possible)


et que les motifs d'exclusion des cours sont toujours les mêmes d'établissement en établissement.

190. Le samedi 2 février 2008 à 12:49 par draco

addenda :

contrairement à ce que ma liste de messages pourrait faire penser, je ne suis pas fan de l'exclusion des cours, hein?

à ce jour, depuis septembre ça m'est arrivé une fois, et s'il me souvient bien, l'année dernière pas un seul de mes élèves n'a "bénéficié" de cette procédure particulière.

191. Le samedi 2 février 2008 à 12:50 par Smggl

@ Fercos (181)
Attention je ne suis pas juge, et je ne pensais qu'a faire comprendre a chacun son erreur par le biais de mise en situation édifiante, une oeuvre d'education en somme (Sans doute une déformation professionnelle ...)

De plus j'utilise au mieux les compétences de chacun, le Gendarme surveille, le prof enseigne, et l'élève apprend ... ;)

192. Le samedi 2 février 2008 à 13:00 par Smggl

Concernant l'exclusion du cours (au delà de son inefficacité parce que bon exclure du cours quelqu'un qui visiblement veut pas le suivre ça sonne comme un cadeau)

"Elle s'accompagne d'une prise en charge de l'élève dans le cadre d'un dispositif prévu à cet effet."

De ce que je comprend du texte (moi pas juriste) c'est qu'il ne peut y avoir d'exclusion du cours que si il y a prise en charge de l'élève dans le cadre d'un dispositif prévu mais non décrit.

Ce qui peut expliquer pourquoi certains directeurs d'établissement refusent les exclusions du fait de l'absence de la dite prise en charge...

193. Le samedi 2 février 2008 à 13:18 par draco

dans l'un de mes bahuts, si les pions en étaient empêchés pour une raison quelconque le principal se chargeait de la prise en charge...

de toute façon, le fonctionnement des établissements scolaires du second degré est IMPOSSIBLE s'il n'y a pas au moins deux personnes "surveillantes" de service par jour

(ne serait ce que pour la cour de récré, la cantine, et les "études" pendant les heures de cours pour les classes qui ont une heure de permanence soit "trou " prévu dans leur emploi du temps soit absence de professeur)

l'argument de l'absence de personnel n'est que l'expression d'un refus de prise en charge, je le crains


dans le premier degré, c'est l'inverse, les enseignants sont chargés de tout (surveillances des cours et de LA cour) par conséquent effectivement ils ne peuvent renvoyer personne...
(mais là c'est carrément du délire, à mon sens, les instituteurs sont des surhommes, après 2h de cours ne pas pouvoir faire une pause, c'est de folie furieuse, passons)

cela dit j'ai connu des écoles où l'exclusion consistait à aller dans une autre classe (celle du directeur par exemple)

(et d'ailleurs c'est un systme également employé dans les collèges entre collègues, lorsque devant l'ampleur d'un désasre quelconque - épidémie de grippe ayant foudroyé les deux tiers de l'équipe - on décide de ne pas surcharger les études pléthoriques)
il suffit de vouloir

194. Le samedi 2 février 2008 à 13:30 par Lisa

Ne nous éloignons-nous pas de l'affaire en débattant du bien-fondé des fessées et autres gifles dans l'éducation des enfants?
Le fait est qu'une personne chargée de l'autorité et plus forte physiquement que le gamin l'a frappé sans autre raison qu'une provocation de collégien. Il y a d'autres solutions: exclusions, recours au principal, appel aux parents... on ne va pas commencer à tabasser les élèves dès qu'ils sont insolents.
Là, on reste dans le cadre de la loi (qui je le rappelle a été votée par nos représentants...).

A part ça, maître, que pensez-vous de ceci ? : www.lemonde.fr/web/imprim...

195. Le samedi 2 février 2008 à 13:36 par Wilbur

Concrètement, le professeur ne peut abandonner sa classe pour accompagner l'élève exclu (il serait responsable de tout accident survenant hors de sa présence) ; l'usage est donc de confier cette tâche à un autre élève (en général délégué de classe) - j'ignore ce qu'il en est de la reponsabilité de l'enseignant si l'un ou l'autre des deux adolescents tombe dans l'escalier sur le chemin du bureau du CPE ou du principal...

196. Le samedi 2 février 2008 à 13:38 par Smggl

@ Draco (192) :

Donc selon vous, envoyer l'élève en étude "est une prise en charge de l'élève" appropriée dans le cas d'un manquement au règlement de la part de l'élève. Merci pour ceux qui y sont déjà sans avoir rien a se reprocher...

197. Le samedi 2 février 2008 à 13:52 par draco

à smggl

ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, s'il vous plaît.

l'étude est l'endroit où l'enfant exclu va pendant le temps de son exclusion, ENSUITE normalement et lorsque le chef d'établissement peut le recevoir, ou le conseiller d'éducation, il est morigéné et on envisage avec lui des façons de remédier à son comportement.

de plus dans certains collèges (et c'est le mieux, il y a des "études" spéciales exclusion, mais c'est dans le cas où les moyens en surveillants sont grands)

la discussion avec les autorités, c'est ça la prise en charge du point de vue éducatif
lorsqu'on parle de prise en charge ici, on parle de la surveillance hors du cours point.

en outre, l'exclusion d'UN cours n'est pas une sanction, c'est une mesure de protection DU COURS que l'élève perturbait.

certains conseillers d'éduction préfèrent garder les exclus dans leurs bureaux, certains principaux également, mais ça reste assez rares, il faut tout de même continuer à assurer la sécurité et la surveillance du fautif malgré tout, il se trouve que l'étude est l'endroit le plus choisi.
(et pas par le professeur).

198. Le samedi 2 février 2008 à 14:06 par Patatrac

Cher maître, bravo pour ce blog que je suis assidûment.

Je ne peux m'empêcher de réagir ici.

A la lecture de l'article, autant j'étais choqué par la mise en action de la justice dans cette affaire, en pensant qu'il s'agissait "uniquement" d'une gifle (je veux dire que cela aurait pu être réglé au sein de l'établissement), autant je suis choqué par les actes de mon collègue en lisant la déclaration du procureur.

Le pire, c'est que cela me rappelle trop des faits qui se passent dans l'établissement où j'enseigne (mais sans passage à l'acte à ma connaissance). Nous connaissons tous, enseignants, des témoignages répétés d'élèves, au fil des années (les élèves changent, mais les témoignages concordent), concernant des humiliations verbales venant du même enseignant, dont la réputation n'est plus à faire parmi les collègues et le personnel administratif, et nous savons que, dans la plupart des cas, la situation ne change pas, que l'enseignant ne reçoit aucune sanction, juste un vague avertissement oral parce que les parents ont pris le rendez-vous avec le proviseur, et que le comportement se reproduira dans les deux mois…

Quand ce n'est pas l'enseignant alcoolique qui casse le matériel de colère, ou qui interrompt mon cours en ouvrant brutalement la porte en grand, sans frapper, sans un mot d'excuse, et de crier, le visage cramoisi, "où est une teeeeeelle ? Elle est encore absente à mon couuuurs!!!!" (cours qu'il n'est pas censé quitter en laissant les élèves seuls, d'ailleurs)

Ces deux enseignants n'ont jamais, à ma connaissance, fait subir de préjudice PHYSIQUE à des élèves, donc… tout va bien, c'est cela?

Quand au professeur inculpé de l'objet de ce billet, s'il cumule les deux situations et agit de manière incontrôlée et violente, alors la plainte est à mes yeux malheureusement, par un état de fait, la seule manière d'écarter du système éducatif un individu qui, sans le recours judiciaire, serait probablement resté indéfiniment dans cet établissement. Si les deux fillettes sont allées voir l'infirmières, traumatisées, c'est que la violence était bien réelle.

Il est dommage que des mesures ne soient jamais prises par les chefs d'établissement/l'académie, car cela discrédite le travail et l'investissement des collègues sérieux, qui sont, heureusement, majoritaires!!! et cela incite les gens à faire recours à la justice.

Dans le cas des enseignants qui règnent par la terreur, ou qui ont des problèmes avec les meilleures classes (celles dont personne ne se plaint), nous sommes très loin des enseignants qui ne sont pas défendus par l'administration, en zone difficile, et qui font de leur mieux. Effectivement, il y a un manque de formation (psychologie de l'enfant et de l'adolescent, psycho-dynamique de groupe, etc.), de suivi (où est la médecine du travail au sein de l'état? vous savez? cette institution de prévention qu'on cherche à supprimer…) et de soutien des enseignants (mais ce soutien serait vu comme une intrusion auprès de mes collègues, très indépendants). Et c'est une autre histoire…

199. Le samedi 2 février 2008 à 14:09 par Patatrac

Oups! toutes mes excuses pour les quelques fautes qui m'ont échappé! (ont pris rendez-vous, l'infirmière…)

200. Le samedi 2 février 2008 à 14:10 par ESPERANCE

C'est la nouvelle fable de La Fontaine : le mioche, le professeur et le gendarme.

Le premier emmerde le second, le second se fait emmerder par le troisième et le troisième est bien emmerdé d'avoir le premier.

Morale de cette histoire : la boucle finit toujours par être bouclée.

Mon soutien au(x) professeur(s).


201. Le samedi 2 février 2008 à 14:19 par olivier BOSSARD

Surrealisme juridique et anachronisme educatif...les enseignants, les juges et gendarmes ou parents devraient avoir d'autres chats a fouetter et de vraies situations d urgence a traiter...ce gendarme detruit son enfant en lui donnant un sentiment de toute puissance...il aura peut etre un jour a affronter voir interpeller son enfant devoye parce qu il n aura pas su lui donner les bons reperes...on respecte les individus, les profs, les gendarmes la police les juges les femmes les enfants la loi le biens des autres et le sien...etc...on respecte tout ....et sans ordre de preference ou d importance...on respecte... point!
interpeller son gosse sera sa punition!...
je propose au pere de faire engager son fils sur le site www.tetesaclaques.tv/

202. Le samedi 2 février 2008 à 14:26 par draco

ou il donnera à son fils le sentiment d'être réellement soutenu lorsque nécessaire

parce que désolée,

si l'enchainement des faits est celui décrit dans le journal et par le procureur, alors, il y a un vrai problème


j'ai beau être prof et avoir réagi d'abord coram populo sur le thème "quoi on emmerde un pauvre prof pour une baffe alors que j'en vois tous les jours des loulous, à qui il en a manqué 50 !"
n'empêche que dans ce cas précis c'est loin d'être évident.


et il est vrai également comme le soulignait patatrac que des collègues (rares quand même) nuisent à des générations d'enfants, personne ne peut rien...
par ailleurs il est inutile de rajouter des gardes fous censés prévenir cela, le moindre chef d'établissement le plus nul qui soit SAIT très exactement où en sont ses enseignants, de même l'inspecteur de la catégorie
donc
il y a refus des autorités les plus hautes de gérer ce genre de problèmes autrement que par l'aveuglement et l'enterrement (en rêvant que ça ne finira pas comme ça finit cette fois)

et ça c'est vraiment vraiment une catastrophe

203. Le samedi 2 février 2008 à 15:01 par Attila

« Le châtiment corporel est d'un autre âge, y compris administré par les parents. Accepter la fessée comme normale, c'est accepter le premier échelon d'une échelle qui peut amener très vite trop haut. »

En revanche, l'enfermement prolongé, l'isolement, la stigmatrisation à vie, sont des pratiques hautement civilisées et civilisatrices qui s'opposent à la violence. Quelque chose m'échappe.

204. Le samedi 2 février 2008 à 15:52 par olivier BOSSARD

il y a refus des autorités les plus hautes de gérer ce genre de problèmes ...dites vous....pourquoi tjrs chercher a faire gerer ce qui nous incombe (en tant qu adultes responsables)...par une quelconque hierarchie...et le libre arbitre dans tout cela...ce prof a eu une reaction on ne peut plus banale face au derapage d un gosse en mal de reperes...insulte.. et bien pan sur la joue...je dirai meme que c est une reaction "parentale" par delegation...preuve de l amour du sachant a ses enseignés..il faut parfois des symboles forts pour faire reprendre le controle de soi a un enfant a la derive
je ne pense pas que cet enseignant ai plaisir a devoir en arriver la...mais il a pris ses responsabilites...spontanement ... et n a pas ete pleurnicher dans les bras de sa hierarchie...
un ex CPE

205. Le samedi 2 février 2008 à 15:58 par Patatrac

Il ne s'agit pas de pleurnicher dans les bras de sa hiérarchie, mais de définir à chacun le rôle qui convient. L'enseignant n'a pas non plus pour fonction de se substituer au père, sous peine de dérapages les plus divers, d'un côté comme de l'autre.
Enfin, dans le cas de difficultés, il me semble qu'un minimum de concertation pour avoir une attitude réfléchie et commune à la fois, tant du côté des CPE que des enseignants, n’est pas un signe de faiblesse, mais de force. C'est du moins ainsi que les CPE de mon établissement voient les choses.

206. Le samedi 2 février 2008 à 16:02 par Ouinon

En fait, le débat tourne beaucoup autour des profs et de l'enseignement, je suis désolé mais je ne vois pas trop le rapport. Pire, je trouve même discréditant pour cette profession de voir des enseignants soutenir le prof en question au lieu de se mettre en réserve. Surtout si c'est pour cautionner le châtiment corporel, le « pêtage de plombs », ou injurier une jeunesse soit disant moins bonne qu'hier, ça ne vaut vraiment pas le coup.
La sanction professionnelle ou judiciaire serait de même mesure (voire supérieure) si ça avait été une nourrice, un cadre de centre de loisir, un éducateur sportif, un médecin ou même un passant qui aurait infligé une telle humiliation à un gamin de cet âge, quelle qu'en soit la cause (je rappelle que cela est allé bien au delà d'une gifle). Se soutenir pour défendre des postes, des salaires, des droits, des fausses accusations, je comprends, mais soutenir un enseignant qui a fait une faute grave et qui l'a avouée, je ne pige pas l'intérêt. Ce ne sont pas les enseignants qui sont mis en cause mais un enseigant, personne n'a d'ailleurs attaqué la profession dans tout ce qui a été écrit.

207. Le samedi 2 février 2008 à 16:05 par Patatrac

Enfin, les problèmes dont nous parlions consistaient, pour un enseignant, à ne pas se maîtriser dans sa propre violence physique, morale et/ou verbale. Comment pourrait-il alors gérer des élèves, alors qu'il ne peut se gérer lui-même? Défendez-vous ce comportement? Il s'agit ici de cas particulier, et non de personnes en difficultés dans une classe ou un contexte précis.

J'ai l'impression que l'instruction devra déterminer si le comportement de cet homme est exceptionnel et situationnel, ou correspond à des difficultés PERSONNELLES dans l'exercice de son métier. Est-ce une fausse impression?

208. Le samedi 2 février 2008 à 16:34 par Marie

@billy budd (13) :

je sors juste d'un stage en commissariat de police et j'ai parlé avec un commandant (OPJ) qui regrette le temps où ils avaient eux-même un plus large pouvoir d'opportunité sur la mise en garde à vue qu'il considère comme attentatoire aux droits des personnes notamment au droit à la dignité (rapport à l'état des locaux).

Leur nombre a augmenté de façon incroyable principalement ( corrigez-moi si je me trompe) depuis une jurisprudence de la chambre criminelle de la Cour de cassation qui impose aux policiers de placer une personne en garde à vue aussitôt que celle-ci est contrainte de suivre les policiers. Il s'agit de garantir les droits de la personne interpelée car la notification des droits liés à cette mesure devient obligatoire et immédiate dans ce cas (même si en pratique, ces droits ne sont notifiés qu'une fois au poste ce qui peut justifier une nullité de la mesure). D'où il suit que dés lors qu'un APJ sur le terrain veut ramener quelqu'un au poste, cette personne doit être automatiquement placée en garde à vue avant même que l'OPJ du quart n'ait eu le temps de se prononcer sur l'opportunité de celle-ci. D'ailleurs les agents de section se font souvent engueuler quand ils ramènent des broutilles. Le problème c'est qu'ils ont des quotas à atteindre.

Ici ce n'est pas le cas puisqu'il a été interpelé (je crois) suite à une plainte. Il aurait pu simplement faire l'objet d'une convocation au tribunal d'autant qu'il reconnaissait les faits. Je ne vois pas en quoi la garde à vue était nécessaire pour entendre le prof qui se serait certainement présenté de lui-même aux autorités.

A l'article 63 du CPP on lit : "L'officier de police judiciaire PEUT, pour les nécessités de l'enquête, placer en garde à vue toute personne contre laquelle il existe une ou plusieur raisons plausibles de soupçonner qu'elle a commis ou tenté de commettre une infraction..." J'ai eu l'impression durant mon stage que beaucoup considèrent la mise en garde à vue comme automatique dés lors que l'on veut entendre une personne soupçonnée dans le cadre d'une enquête.

209. Le samedi 2 février 2008 à 17:03 par draco

à monsieur Borssard

il ne s'agit pas de pleurer dans les bras de sa hiérarchie lorsqu'on rencontre un problème, mais de s'appuyer sur elle pour régler ceux qui ne sont pas de notre ressort :

notament ,quid des collègues qui ne sont pas à leur place dans leur rôle d'enseignant (je suppose que vous ne suggérez pas d'y mettre fin nous même, à leurs fonctions ? )


quant à coller une tarte à un gamin, je ne vois pas en quoi le problème a été réglé ainsi ?

pour le reste, faire régner la discipline dans nos classes est certes de notre ressort mais il est de celui de l'équipe vie scolaire et dirctrice de nous y aider.




210. Le samedi 2 février 2008 à 17:18 par Lulu

Cher Olivier BOSSARD,

Il ne s'agit pas d'une simple gifle donnée par un enseignant à un élève qui venait de l'insulter.

Allez lire les commentaires 109 et 110 qui vous donneront, je pense, une vision claire et surtout COMPLETE de ce qui s'est passé dans cette salle de classe lundi dernier.

Vous aurez peut-être moins envie de défendre votre collègue après cette lecture.

211. Le samedi 2 février 2008 à 17:19 par Lulu

Cher Olivier BOSSARD,

Il ne s'agit pas d'une simple gifle donnée par un enseignant à un élève qui venait de l'insulter.

Allez lire les commentaires 109 et 110 qui vous donneront, je pense, une vision claire et surtout COMPLETE de ce qui s'est passé dans cette salle de classe lundi dernier.

Vous aurez peut-être moins envie de défendre votre collègue après cette lecture.

212. Le samedi 2 février 2008 à 17:27 par draco

n'en bégayez pas de rage lulu, c'est juste un réflexe atavique de solidarité de profession universellement décriée et déconsidérée en ce moment qui saisit sans doute monsieur Bossard

ce réflexe moi-même je l'ai eu un peu plus tôt avant les fameux posts


sachez toutefois que récemment j'ai assisté à quelques prises de becs entre d'honorables auteurs de blogs et des nazillons en fleurs

les trois insultes qui revenaient les plus souvent dans la bouche des seconds étaient :

bobos, (comm' d'hab)

bisounours (étonnant non)


et ?

profs!

ça donne à penser , non ?

213. Le samedi 2 février 2008 à 18:12 par olivier BOSSARD

Cher Lulu
si vous avez des comptes rendu d auditions...publiez les.. je suis pret a les lire...mais jusqu a present.. à vs lire...ce ne sont que des: il paraitrait..d apres certain...l enfant aurait dit..la presse en dit etc.. du meme acabit...
la verite est partielle et partiale...moi ce qui me choque est tout simplement la "juridisation" outranciere de ce qui autrefois etait pour nos aïeux une reaction legitime de bon sens...
je ne defends pas l institution enseignante...car je l ai quitte pour cette raison ..d une certaine lachete du corps enseignant face aux eleves...aujourd hui faisant parti de la meme institution que le pere plaignant...je le plaints..et je m en plaints (de son exces de poursuite)...discuter avec l enseignant et l eleve aurait ete plus approprie...ce que nous prônons dans notre corps...la DESESCALADE dans l evenement

214. Le samedi 2 février 2008 à 18:36 par Térence

Chère Lulu,

Les générations passées, ayant connu la férule, seraient-elles moins bien éduquées que les nouvelles générations ?

Je n'en suis pas persuadé (?)

Pas d'hésitations, ouvrez les dossiers et initiez les poursuites(aïe c'est prescrit !), contre tous ces instituteurs tortionnaires qui ont sévi avant 68, avant le dogme de l'enfant idole ou roi !

215. Le samedi 2 février 2008 à 18:37 par lamaîtresse

Coup de règle sur les doigts, maître !
La grippe vous a fait perdre votre grammaire.
Vous m'écrirez cent fois la règle de l'accord du participe passé, que vous mettez à mal dans votre remarquable et bénéfique article (comme toujours *), votre devoir étant aussi de donner l'exemple ! :-)

* bien que vous soyez tout de même un peu trop indulgent vis-à-vis des "galopins", fût-ce en vous abritant la loi, et la loi seule...

216. Le samedi 2 février 2008 à 19:14 par thot

Enseignant à la retraite j'ai vécu le fonctionnement du droit dans un établissement scolaire. L'institution ne fait pas toujours son devoir auprès de l'élève qui se livre à des incivilités. Certains élèves le savent, en usent et en abusent. Le geste inacceptable de ce professeur n'est probablement que la conséquence d'une absence du droit en amont.

217. Le samedi 2 février 2008 à 19:22 par Crespolicot

Bonsoir,

J'ai énormément aimé votre analyse.

Comme il est dit : "dura lex sed lex", néanmois, si je puis me positionner "en avocat de la défense", il existe des atténuations, le juge pénal a admis un droit de correction pour des personnes qui exercent une autorité, ou qui exercent provisoirement une autorité (comme un professeur), à partir du moment où :
"ne sauraient être considérés comme excédant leur droit de correction dès lors qu'il n'en est résulté non seulement aucune conséquence médicale, mais même aucune trace apparente établissant une brutalité excessive". (jurisprudence qui date de 1991)
Mais, à l'instar de la montée significative des des droits de l'homme, notamment avec la jurisprudence de la CEDH, et la convention internationale des droits de l'enfant (adoptée en 1989 soit deux ans avant l'arrêt de 1991), il convient de se demander si cette nuance (droit de correction) du droit au respect de l'intégrité physique de l'enfant, ne va pas s'effacer.

D'un point de vue "ethique", je partage votre point de vue sur le fait que l'école doit apprendre la vie en société, et prohiber toute forme de violence. L'inconvénient est que peu de parents d'élève partagent cette opinion, et peu de nos politiques. L'école devient de plus en plus une garderie générale, et les parents deviennent de plus en plus irresponsables, et par conséquent, je dirais que la gifle est un fait de société. En conclusion, je comprends qu'un professeur puisse être à bout vu l'environnement complètement défavorable dans lequel il doit rendre sa mission de service public.


Très cordialement,



L.R.

218. Le samedi 2 février 2008 à 19:24 par Lulu

à Olivier BOSSARD

Si j'avais les PV, je ne vous les ferai pas lire, car ce serait une violation du secret professionnel mais aussi de la présomption d'innocence; les médias s'assoient allégremment sur ce dernier concept, mais il a encore de la valeur à mes yeux.

Toutes les informations que je donne plus haut proviennent d'une conférence de presse du Procureur de la République près le tribunal de grande instance d'AVESNE SUR HELPE. Il s'agit, me semble-t-il, d'une source d'information particulièrement fiable.

Si je m'exprime avec précaution, c'est que j'ai appris à me méfier du traitement des faits divers par les médias; quand ceux-ci relatent mes dossiers, je ne reconnais pas, mais alors pas du tout, les affaires dont je m'occupe. Il n'y a pas de raison qu'ils fassent du meilleur boulot avec les dossiers des autres. En tout état de cause, ma profession m'a appris à ne me forger une opinion qu'après lecture attentive de la procédure. Voilà la raison pour laquelle j'emploie fréquemment le conditionnel sur ce blog ou ailleurs.

Si vous, vous préférez rester sur la version majoritaire de l'incident véhiculé par les médias, parce qu'elle conforte votre vision de l'enseignement et des enfants, c'est votre problème.

à Terence

Je m'efforce depuis hier d'expliquer que justement, dans cette affaire, il ne s'agit pas de l'histoire d'un pauvre professeur victime du dogme de l'enfant-roi.

Il s'agit d'un enseignant qui, d'après le ministère public, aurait jeté les affaires d'un élève par terre, aurait plaqué le même élève contre le mur après une demande courtoise d'explication de celui-ci, aurait giflé l'enfant après que celui-ci l'ait insulté, l'aurait attrapé par le col pour lui faire traverser la salle de classe puis aurait intimé le silence à l'ensemble des gamins présents (et apeurés, soit dit en passant, deux ont atterri à l'infirmerie et ainsi révélé l'incident).

Ce charmant pédagogue aurait, selon ses propres termes, "un très léger" problème avec l'alcool.

Si vous ne voyez pas dans cette scène ce qui justifie des poursuites pénales, pour ma part je ne perdrai pas mon temps en des explications supplémentaires.

219. Le samedi 2 février 2008 à 19:30 par olivier BOSSARD


A LULU et son propos du 109

Je n'ai pas d'enfants. Si j'en avais ....est la seule verite que vous enoncez!
Mais a vous lire vous faites parti de « ces milieux autorisés » dont Coluche nous parlait si bien...vous savez ces milieux où on s autorise a penser...
je vous cite;
Avec une lecture rapide des événements ....
Quand on lit de manière attentive les dépêches et articles ...
L'enfant aurait ....
ce n'est pas l'élève giflé qui a raconté les faits ...
D'après un des collègues ...

Enfin, quand le professeur a été interpellé au cours de l'après-midi, il présentait...
A noter: tous les habitués des prétoires savent bien que...et là on enfonce le clou avec une verite universelle sortie du chapeau...mais attention ce n est pas vous qui le dites...les habités des pretoires
...cela vous dégreve du propos!
Entendons-nous bien: je ne peux cautionner le fait qu'un élève insulte l'un de ses professeurs... Néanmoins et compte tenu des éléments que je viens de développer, j'estime ...Comme disait Coluche, quand on en sait pas plus que cela on ferme sa..mais la decence veut que je taise la fin du propos qui est passe dans la culture collective

220. Le samedi 2 février 2008 à 19:33 par pangloss

Si les faits relatés dans le commentaire 110 sont vrais, ça change sacrément les choses vu qu'on a pas affaire à un sauvageon qui insulte à tour de bras mais à un gamin de 11 ans frappés par un prof après qu'il ait eu un comportement inacceptable.

L'insulte n'est pas justifiable pour autant, mais on la comprend mieux.

221. Le samedi 2 février 2008 à 19:36 par ProfStg

Je vais dans le sens de ce cher Maître.
Le professeur doit montrer l'exemple à ses élèves afin que ceux qui le souhaitent suivent cet exemple et s'intègrent à la société. Le professeur a répondu à la violence verbale d'un élève par la violence physique quand bien même son rôle est de faire accepter aux élèves que la violence physique doit être bannie tant que faire se peut de nos vies. Quel exemple a-t-il donné? Celle d'un adulte qui dit à ses élèves : Faites ce que je dis, pas ce que je fais. De plus le rapport de force entre les deux protagonistes est inégal et est en défaveur de l'élève, même s'il est insolent et insultant.
C'est notre rôle en tant que professeur de montrer à l'élève que nous sommes capables de faire face à différents situations difficiles en gardant notre calme et en agissant après avoir réfléchi. C'est cet exemple qu'il faut donner aux élèves. Leur faire comprendre qu'une insulte ne justifie pas que l'on porte un coup. Néanmoins, je reste solidaire de mon collègue quant à l'agression verbale grave dont il a été victime. L'élève doit être sanctionné pour son comportement qui est hautement répréhensible puisqu'il a porté atteinte à l'intégrité de son enseignant en l'humiliant publiquement. Le père quant à lui doit se demander si son fils, finalemet est si loin des ces jeunes que lui même appréhende à longueur de journée. Il faut par ailluers chercher le malaise qui a poussé cet enfant à se comporter ainsi. La viloence verbale n'apparaît pas comme par magie de la bouche d'un enfant de sixième et elle résulte certainement de facteurs plus graves que personne n'a su voir jusqu'à présent.
Cordialement, FD

222. Le samedi 2 février 2008 à 19:38 par Bosco

Bonjour
Il m'est arrivé, bien souvent, bien que n'étant pas un enfant difficile à la maison et plutôt studieux à l'école, de recevoir des gifles et autres fessées par mes parents.
J'ai également reçu des gifles par quelques professeurs dont une, par mon professeur de français au collège, dont je me souviens tout particulièrement car elle m'avait laissé quelques hématomes bien bleus sur la joue : les traces des doigts !
Je n'ai jamais appliqué les mêmes méthodes mais, après un entretien d'une heure et demi avec une élève au sujet de son orientation, à mon bureau devant tous les élèves qui travaillaient pendant ce temps, je me suis laissé aller à une "tapette" sur son genou en lui disant "Bien ! Au travail maintenant !". Une de ses amies, ayant fait preuve d’un comportement inacceptable en classe, avait subi mes foudres orales.
Résultat : convocation pour quatre heures d'audition par des gendarmes très compréhensifs qui avaient également recueilli les témoignages de 10 autres élèves, après une plainte pour "viol et caresses à caractère sexuel" par ces 2 jeunes filles (18 et 17 ans).
L'affaire a été rapidement classée sans suite mais je vous laisse imaginer mon état d'esprit désormais, d’autant que l'administration ne m'a pas du tout soutenu dans cette histoire, me "condamnant" d'office, sans attendre la fin de l’épisode.
Je plains donc ce professeur et lui souhaite bon courage.

Une question cependant : Quelle est la sanction encourue par un jeune de 11 ans qui traite un gendarme, dans l’exercice de ses fonctions, de « c…d » ?

223. Le samedi 2 février 2008 à 19:54 par draco

à Olivier Bossard

vous-même et sans plus d'information condamnez l'enfant et le père au nom de préjugés dont vous refusez l'usage à Lulu

je trouve ça étrange comme deux poids deux mesures.

j'ajoute que vous êtes limite insultant (par allusion certes mais tout le monde connaît le sketch de Coluche) avec cette dame et que cela messert votre propos puisque vous vous élevez ici contre le fait d'insulter les adultes.

Je suppose qu'entre "grands", ce n'est pas la même chose...


(ps: à propos serait-il possible que cessiez d'utiliser les points de suspension à tort et à travers?)







224. Le samedi 2 février 2008 à 20:08 par Ouinon

« L'élève doit être sanctionné pour son comportement qui est hautement répréhensible puisqu'il a porté atteinte à l'intégrité de son enseignant en l'humiliant publiquement »

Il me semble que l'élève a déjà été « sanctionné » outre mesure pour son insulte, et ce d'une manière bien plus humiliante qu'une insulte. À ce propos, je trouve assez limite de la part de Xavier Darcos de lui ajouter 3 jours d'exclusion supplémentaires, juste pour les caméras.

---
J'en profite pour publier l'adresse ou se trouve l'article de la Voix du Nord, dont j'ai publié un extrait dans le commentaire 110, à propos des faits :
www.valenciennes.maville....
Il y a aussi celui-ci, du Parisien :
www.leparisien.fr/home/in...
Deux quotidiens parmi les plus lus, qui engagent directement la parole du procureur et pas seulement celle des amis du prof ou des syndicats. La fabulation parait donc peut probable, d'autant que tout cela s'est passé devant une classe entière.

225. Le samedi 2 février 2008 à 20:39 par Lulu

à Draco;

Merci de prendre ma défense;

à Olivier Bossard;

Effectivement, vous savez tout et les autres ne savent rien; vous avez forcément raison et les autres ont forcément tort; s'il vous plait, ne vous donnez plus la peine de m'adresser un post; je suis bien trop obtus pour mériter un tel honneur.

226. Le samedi 2 février 2008 à 20:59 par olivier BOSSARD

A Draco
Mon propos n est nullement d insulter, et si j en ai donne l impression, je tiens a m en excuser.
Je ne defends ni le pere ni l enfant ni le pedagogue, mais m insurgeais sur le ton partisan de notre cher LULU pour un evenement qui vient de se produire et dont on ne connait qu une verite partielle, relatee par une presse partisane et deformante comme le reconnait LULU.
Un adulte en charge d enseignement a gifle un enfant qui derape et l insulte...ceci merite t il autant d indignation, la sacralisation de l enfant n est elle pas en train de nous jouer un sale tour; l enfant d aujourd'hui dans ses droits ,prerogatives, et libertés est il le meme qu hier. Avons nous dans l arsenal juridique, les moyens (craints) de ponderer leurs exces .Une calotte pour un "Connard" n est il pas le moyen qui empechera cet enfant d aller plus loin parce que intervenue au bon moment?. Aura t on des volontaires pour enseigner des enfants qui ne craignent plus rien?
Mon propos etait de ne pas juger avant l heure un homme qui a reagit naturellement, comme le ferait un grand nombre parmi nous si un de nos enfants nous tenait le meme propos.
J ai expose le cas de figure a mon beau fils de onze ans et sa reponse fut sans equivoque; normal, et dieu sait s il est turbulent, mais il a pleinement conscience quand il depasse la limite.
Ne laissons pas les enfants jouer avec les frontieres si on ne veut pas la guerre: dissuadons.

(nb j utilise les points de suspension pour les citations, pour specifier que la phrase se continue, mais vous deplacer le debat là où il n est pas.Quant a Coluche il est au patrimoine collectif du bon sens et de la raillerie)

227. Le samedi 2 février 2008 à 21:10 par LeKorse

Merci pour tous ces commentaires. Sans en avoir la certitude, j'ai cru comprendre cependant qu'avant l'insulte et la gifle, il y a eu de la part du professeur, une attitude un peu vigoureuse. Réorganisant la salle de classe pour assurer son cours, il aurait balayé de la main le bureau de l'élève, renversant ainsi toutes ses affaires au prétexte qu'il ne se dépéchait pas. L'élève aurait alors laché une insulte. Puis la gifle. Si cela est vrai, je pense que l'attitude première du professeur est inqualifiable au sens ou elle n'est pas impulsive à ce stade, qu'elle veut montrer une forme de supériorité et qu'elle peut être ressentie comme dégradante pour l'élève. Ceci mérite d'être clairement établi.

228. Le samedi 2 février 2008 à 21:11 par La Babole

Un des lecteurs de La Babole m'a fait part de votre site, suite à un dessin sur cette histoire... Je tenais ici à vous remercier car je crois que vous allez finir par me faire apprécier les méandres des textes de loi (mon dieu ! Si mon ancien prof de droit m'entendait !)...
A bientôt, car je repasserai ici, c'est sûr !
Céno

229. Le samedi 2 février 2008 à 21:15 par olivier BOSSARD

a LULU
je ne pretends pas savoir;Je dis qu il est bien tot pour etre partisan.
Si j avais voulu manquer d elegance je me serais cache sous un pseudo.
Si ne pas etre sur le meme registre et le meme ton que vous clos le debat a quoi sert de l initier.Je vous respecte mais ne partage pas du tout votre ressenti du fait divers, comme d autre en ont temoigne nous avons tous reçu des calottes pour nos exces d enfants par nos parents et nos enseignants, notre reussite sociale et educative nous prouve au quotidien que cela n etait pas deplacé.Je prône d eviter quand on le peut ,mais certaines situations et certains enfants ne nous donnent pas le choix; repondre a leurs attentes leurs donne des reperes, culpabiliser et incriminer les renforcera dans leurs debordements.Le debat est la pour moi.Que peut on faire de humainement plausible que la loi n a pas su mettre en oeuvre pour qu elle s applique
cordialement votre LULU et votre defenseur

230. Le samedi 2 février 2008 à 21:18 par Ouinon

@ Olivier Bossard : Le problème est que s'il ne s'était agit que d'une calotte, ou peut-être même d'une simple gifle, le père n'aurait sans doute pas porté plainte.
C’est un peu ce qui me chiffonne quand je vois que la plupart des journaux ont un titre gentillet du style « Un prof condamné pour une gifle » (relayant sans doute pour la plupart la dépêche AFP d'origine), ce qui met tout le poids de l'histoire sur le père et la victime.

231. Le samedi 2 février 2008 à 21:29 par draco

à Olivier Bossard

Coluche était un humoriste adorable, et son bon sens et sa raillerie ne l'empêchait pas de dire clairement ce qu'il pensait de certains groupes dans lesquels vous avez clairement positionné lulu...
ça ne rend votre propos ni amène, ni surtout respectueux



j'ajoute que si j'avais voulu déplacer le débat sur votre usage (erronné) des points de suspension pour diminuer la portée de vos discours, je m'y serais prise autrement qu'en le collant en toute fin de texte, en ps et entre parenthèses.
les utiliser en tant que guillemets est en tout cas une terrible erreur pour une lectrice comme moi, ça donne l'impression d'un propos hésitant, énoncé d'une voix mourante.

les bons lecteurs entendent la ponctuation, savez-vous ?

en tout état de cause, c'était simplement un conseil objectif de rédaction que je vous donnais, libre à vous de le voir comme une tentative de déstabilisation mais personnellement, je suis contre le fait d'arguer de l'orthographe, la syntaxe ou la ponctuation de quelqu'un pour mépriser sa pensée.

232. Le samedi 2 février 2008 à 21:56 par olivier BOSSARD

Merci de vos conseils avises.
je voulais utiliser l italique pour la citation mais le blog ne le prend pas; je nai pas eu le reflexe des guillemets, desole!
j avoue priviligier le fond à la forme dans cet echange, ce qui me vaut peut etre d etre ressenti comme incisif! que nenni
cordialement et respectueusement

233. Le dimanche 3 février 2008 à 00:08 par Anonymous

Bonsoir

ca sera perdu dans le flot mais ca sera dit, et chacun a son histoire.

je suis fils d'enseignants, soixantehuitards comme on dit maintenant, mais de la campagne sans doute.

Pour régler les problèmes, rien n'allait mieux que la "raclée", justifiée ou non

En primaire, où l'un d'eux enseignait, puis au college, pareil, les autres enseignants prenait le droit de me baffer, puisque mes parents le faisaient librement

Je suis maintenant un bon petit soldat consommateur de la société, j'ai été bien éduqué non?

Merci xanax

234. Le dimanche 3 février 2008 à 00:13 par la-rousse

Et les accents, ça m'apostrophe i

235. Le dimanche 3 février 2008 à 00:26 par Anonymous

@Térence

Et si les générations futures, délivrées de la violence, évitaient de l'utiliser comme réponse à tout?

236. Le dimanche 3 février 2008 à 01:04 par Apprenti

Je ne sais pas pour ce qui relève de la bureaucratie, de la justice... mais cet enfant a bousillé son avenir (avec l'aide de son père). Personne ne voudra de lui plus tard ! S'il "balance" dès qu'il y a quelque chose qui ne lui plaît pas, et que son père abuse un peu de sa fonction pour faire plaisir à son "enfant-roi"... on ne va pas hésiter à le fuir !
Non, et puis je pas d'accord. Il y a des cas où la seule réponse appropriée est la gifle, le ver d'eau (au restaurant par ex.) ou d'autres gestes du même genre... à chaud, dans l'immédiat évidement. L'homme est un animal, et certains ont des pulsions... qu'il faut refroidir. Je ne sais pas moi... dans les transport en commun, quelqu'un qui aurait un geste déplacé mériterai une gifle quand même, non ?
C'est quoi cet angélisme, ce "politiquement correct"...

237. Le dimanche 3 février 2008 à 09:38 par draco

à apprenti

attendez, c'est quoi cette morale de l'omerta ?

c'est mal de "balancer" ? Pardon, j'ai dû mal comprendre, je ne vois que ça...

mais quand vous pensez être victime alors, vous faites quoi ? Vous serrez les dents ou vous vous faites justice vous-même ?

et "bousiller son avenir", à onze ans, mais bien sûr... surtout si on s'évertue à le condamner d'avance, en innocentant d'avance (aussi), celui qui l'a frappé (tout de même).

je ne veux pas dire qu'il faut sauter à pieds joints sur mon collègue et le piétiner, surtout qu'apparemment, selon les témoignages que les divers journaux ont réunis, tout le monde s'accorde à dire que c'était un bon professeur jusque là, il n'en reste pas moins que sa réaction fut d'une rare violence (toujours selon les journaux) et condamnable...


et par ailleurs nous parlons d'un gosse de onze ans, vous croyez vraiment qu'on peut comme vous lui imputer la responsabilité de tout le battage autour de cette affaire ?

le politiquement correct et l'angélisme consisterait selon moi justement à étouffer tout ça

Je commence à être de moins en moins sûre qu'il faille soutenir le prof, compte tenu des réactions souvent violentes qui ici visent le môme...

Bordel mais même les fils de gendarmes ont droit à la présomption d'innocence et au respect !

238. Le dimanche 3 février 2008 à 09:52 par CR

J'ai été passionnée par cet article et tous les commentaires.
Passionnée aussi en voyant leur déroulement .
Au fil de ceux ci j'ai pu remarquer la mayonnaise monter ( à l'aide de référence à des articles de Libé ou de la Voix du Nord, semble t il ).
SI cela continue, je subodore que demain, ce prof aura cassé trois jambes et quatre bras à ce pauvre gamin...
Il est amusant de constater comment on peut facilement élaborer de grandes théories grâce au téléphone arabe : on appelle cela la rumeur.
Vous connaissez ?

De quelques faits véridiques , mais bénins - je m'expliquerai la dessus - on en arrive à une montagne !
Superbe !
Pourquoi dis je bénin ?
Parce que je serais curieuse de connaître, dans les faits, la force de cette gifle que d'aucuns ici appelle "gnon" ou "baffe".
Parce que si un prof ne doit pas lever la main sur un élève en classe, je peux comprendre son exaspération somme toute légitime à la fin d'un cours ! Et par là même je lui donne de sérieuses circonstances atténuantes !
Maintenant, comme vous, je ne connais pas les circonstances exactes du délit ! Je ne discuterai donc pas et n'affirmerai rien sur un fait que je ne connais que par oui dire médiatique. Et je peux vous affirmer par contre, combien je suspecte les médias de mensonges ou de manipulations mentales commerciales !

Je peux simplement vous énoncer certaines choses.
Soeur, femme et cousine d'enseignants(es), je peux vous dire que les choses ne sont pas si simples !
Et que lesdits enseignants de ma famille comptent les jours qui les séparent de la retraite, tant ceux qui sont dans le primaire que dans le secondaire, toutes régions confondues !
Maintenant ils attendent que ça se passe et ne feront pas un jour de plus, ainsi que leurs collègues respectifs.
Entre les réflexions du genre " si vous remettez zéro à la copie de mon fils - une 50 de fautes en quelques lignes - je vous colle une baffe " ( et celle ci serait elle un délit ? ), une chaise qui vole à la tête si on demande de se taire -ça c'était pour un collègue -( arrêt de travail de 8 jours, cher Maître avec interdiction de porter plainte pour ne pas culpabiliser le pauvre môme de 12 ans, oui, oui oui... menaces de sanctions internes ), plainte des parents parce que un pauvre gamin était tombé et s'était fait mal lorsqu'une enseignante avait tenté de séparer cet adorable bambin, d'un autre de ses charmants condisciples tout aussi mignon, avec qui il se collait une peignée...( heureusement devant témoins ), sans véritable soutien de la hiérarchie au demeurant...
Dans certains établissements, les profs sont soulagés lorsqu'il y a exclusion temporaire , mais dépriment dès que l'individu revient, encore plus fier et admiré d'avoir défié l'administration , même pas capable de le faire plier....

Je ne suis pas tout fessée ni tout gifle.
Cependant, force est de constater la dégradation de l'éducation au cours des années.
Alors qu'un instit ou un prof autrefois pouvait sans chahut faire classe à 45 élèves, dans certaines sections, il faut deux profs pour trois élèves ( dans certains quartiers ). Et ce ne sont pas des classes de réinsertion !
Désolée, mais l'apprentissage de la frustration est nécessaire.
Ce n'est pas en faisant un enfant roi ou en instaurant la théorie de Rousseau qu'on va améliorer la civilisation !
Un enfant n'est pas capable de comprendre un raisonnement d'adulte.
Les parents qui disent cela ont en général ( et pas en particulier, rf à la courbe de Gauss qui permet de toujours trouver des exceptions qui infirment la règle ) des enfants imbuvables, violents eux mêmes et mal éduqués.
Au mieux, totalement immatures et n'ayant pas la moindre idée de la vie en société.
je côtoie dans ma vie professionnelle des parents d'une trentaine d'années, avec des petits difficiles et qui ne savent pas quoi faire. J'entends les réponses de ceux dont les enfants réussissent et vivent épanouis.
c'est édifiant !
L'épanouissement passe par la maîtrise de la frustration , l'apprentissage d'une certaine violence, inhérente à l'homme , elle aussi maîtrisée. ( identique à l'inibition de la morsure chez le chien et autres mammifères supérieurs )- eh oui, pauvre Rousseau , l'homme ne naît pas naturellement bon -

La morale de cette histoire est que, si les parents jouaient bien leur rôle d'éducateur : apprentissage des responsabilité, de la morale, de la vie en communauté avec ses nécessaires compromis, des rites de ladite communauté ( "bonjour", "aurevoir", "excusez moi," "puis je vous laissez ma place madame", "je vous ouvre la porte, passez je vous prie", "puis je vous aider"...), les profs n'en seraient certainement pas à ces extrémités, obligés qu'ils sont à supporter à longueur de journées des gamins pas ou peu éduqués ( toutes classes sociales confondues ) , insolents , en ayant, paradoxe suprême, l'obligation de pallier à l'absence totale d'éducation parentale sans en avoir les moyens.
En tant que moyens, je ne parle pas ici de sévices corporels, mais de ce qu'ils pourraient faire s'ils étaient parents, puisqu'ils n'ont aucun pouvoir de réprimande !
( les lignes :" tu parles Charles". L'exclusion : "enfin des vacances" et ainsi de suite...)

J'aimerai ici lire un commentaire d'un avocat de la défense de l'enseignant !

239. Le dimanche 3 février 2008 à 10:01 par draco

nous sommes tous d'accord là dessus je pense, enseigner devient difficile

(mais moi je compte pas les années qui me séparent de la retraite, ou en tout cas pas pour ça, juste parce que je suis un poil faineante, quand je suis au boulot, je suis plutôt contente)

c'est pour ça qu'il faut aider les enseignants

mais si le collègue s'est vraiment conduit comme décrit est-ce que ce sera aider les enseignants que de le soutenir mordicus?

bref, ne jugeons pas plus l'enfant que lui... Laissons faire ceux qui sont payés pour

240. Le dimanche 3 février 2008 à 10:11 par Tess Ségur

Bon alors, que fait un enfant face à la violence décrite par Lulu ? Il attend patiemment que le prof ait terminé de le maltraiter pour aller ensuite se plaindre ? Si les faits se sont passés comme l'a dit le procureur, quels moyens a un enfant devant ce déchainement de violence ? Je dirais même que l'insulte est "bien gentille" par rapport à ce que l'enfant aurait pu faire... L'histoire ne dit pas si ce prof en est à son premier "pétage de plomb". Et s'il en est coutumier, alors ce n'est plus du pétage de plomb. C'est un système "pédagogique"...
Je suis instit dans une école où nous avons beaucoup de pères gendarmes (nous sommes voisins d'une caserne de mobiles). De toutes ces années, j'ai vu une seule fois un père venir en uniforme. Nous avions eu un mal fou à trouver une date de rendez-vous. La date fixée est tombée sur un jour où il était de service. Il avait pris soin de m'informer qu'il ne pourrait pas faire autrement que de venir en uniforme, ce qui ne me dérangeait pas. Il est reparti en se confondant en excuses pour la ènième fois d'être venu en tenue...

241. Le dimanche 3 février 2008 à 10:32 par MaxLeMans

Maitre, je ne partage que partiellement votre avis quand vous dites que "l'école est aussi un apprentissage de la vie en société". Ou plus exactement, je suis d'accord avec vous mais pense également que votre propos devrait être élargi en expliquant avec plus de clarté qui se cachent derrière le mot "aussi". Là où je souhaite en venir, c'est qu'il me semble que certains parents (pas tous, fort heureusement, ne tombons pas dans la caricature, chaque famille est unique) trouvent bon de refiler à l'Éducation Nationale le fameux apprentissage de la vie en société. On ne peut pas non plus les blâmer avec ferveur, les parents étant déjà très occupés dans leur quotidien, trop pour expliquer, par exemple, que la violence à la télé n'est pas un modèle à suivre, que la quête de toute puissance qu'on nous propose n'est pas un eldorado, loin s'en faut. Bref, la réaction disproportionnée du professeur vis-à-vis de son élève n'est pas acceptable ; elle est toutefois révélatrice de la pression que le corps enseignant subit et de son incapacité à absorber les nouvelles missions éducatives qui lui sont imposées avec les moyens matériels et humains qui ne leur sont pas fournis, pour ne pas dire retirés. Il me semblerait intéressant qu'au delà du fait divers, ce malheureux épisode ouvre des portes de réflexion en hauts lieux, et tant qu'à faire, des propositions constructives.

242. Le dimanche 3 février 2008 à 10:33 par Sam

Bonjour,
une remarque et une proposition, pour participer au débat.

Remarque : lorsque j'étais moutard, à la communale de ***, quand un copain se faisait dérouiller par l'instit, son père lui en mettait une seconde couche le soir à la maison (moi, on sait pas parce que j'étais très sage).

Proposition : traitez de "conard" (voire de "gros empaffé" si vous aimez vivre dangereusement) un gendarme en uniforme et décrivez la suite. Précisez notamment qui prend des coups de pied dans le ventre, qui va au ballon, qui a 15 jours d'incapacité, etc.

243. Le dimanche 3 février 2008 à 10:53 par Lulu

à Apprenti;

Je l'ai déjà écrit et je le reécris, puisque manifestement cela n'a pas été retenu: ce n'est pas le gamin giflé qui a averti les adultes, ce sont deux fillettes qui se sont rendues à l'infirmerie car elles avaient été apeurées par la scène dont elles avaient été témoins.

L'infirmière a averti la principale qui a appelé le père de l'élève.

Ce que je trouve étonnant, c'est que certains, sur ce blog et ailleurs, balaient d'un revers de main certaines informations parues sur cette affaire (et qui viennent d'une source fiable, je le répète, à savoir le parquet d'Avesne sur Helpe), tout simplement parce qu'elles ne cadrent pas avec la morale qu'ils voudraient en retenir: ces-enfants-plus-aucun-repère-plus-aucun-respect-pour-leurs-professeurs-ils-ont-manqué-de-baffes-pour-les-remettre-dans-le-droit-chemin. J'en passe et des meilleures.

Je ne suis pas naive, je sais très bien que les gamins ne sont pas faciles aujourd'hui. Les juges le savent sans doute mieux que quiconque: à votre avis, qui récupère les gamins que les parents, les professeurs ou les éducateurs n'ont pas réussi à cadrer?

Mais dans cette affaire, il ne s'agit pas à première vue d'une simple baffe administrée par un enseignant à une tête à claques.

Et comme quelqu'un l'a écrit avant moi, il serait peut-être temps de rappeler que ce gamin-et son père- ont tout autant droit à la présomption d'innocence que l'enseignant.

Au fait, bien sûr qu'un enseignant qui se fait gilfé par un parent peut déposer plainte. Ce genre d'affaire se solde généralement par une mesure de garde à vue et une citation devant le tribunal correctionnel. L'institution judiciaire n'a jamais pris à la légère les violences sur personnes chargées d'une mission de service public. Si l'Education Nationale tente de dissuader ses personnels de déposer plainte, je conseille à lesdits personnels de n'en avoir cure et de se rendre à la gendarmerie ou au commissariat le plus proche.

244. Le dimanche 3 février 2008 à 11:04 par draco

à lulu

pour qu'ils se fassent traiter de "balances" ? ;)


à sam


j'en conclus que parce qu'il arrive qu'il y ait des bavures, les fils de flics ont moins droit à la justice que les autres?


nous avons affaire à des gens, scrogneugneu pas à des symboles !

245. Le dimanche 3 février 2008 à 11:18 par Manu2005

Merci, vous me rassurez. Avec un peu de chance, notre pays arrivera un jour à se prétendre civilisé.
Mais, à lire les commentaires et aussi ceux de :
www.rue89.com/2008/02/02/...
on a encore du travail...
Mais petit à petit, qui sait.
En tout cas, encore merci.

246. Le dimanche 3 février 2008 à 11:22 par Lulu

à Sam;

Je viens de lire votre post;

Vous savez ce que fait un gendarme qui est insulté au cours de son service?

Et bien, il encaisse stoiquement, rédige éventuellement un PV pour permettre au parquet de poursuivre et en reste là.

Et non, il ne tape pas le vilain monsieur qui l'a injurié.

Bien sûr, il peut y avoir des brebis galeuses dans la police ou la gendarmerie, comme dans toute institution. L'Inspection Générale de la Police Nationale et l'Inspection Générale de la Gendarmerie sont là pour traiter ce genre de cas.

Mais l'immense majorité des gendarmes et policiers font correctement leur boulot; et leur boulot suppose justement de ne pas répondre à ce genre de provocations.

Vos propos sur les pandores sont inexacts. Et par ailleurs, à la limite de la diffamation.

247. Le dimanche 3 février 2008 à 11:42 par draco

et quand bien même ce serait faux, quand bien même les flics auraient droit à un traitement de faveur concernant les conneries éventuelles qu'ils font (et euh désolée mais c'est tout de même un poil le cas, s'pas ?)

je ne vois pas en quoi ni comment on pourrait leur dénier à eux le droit à la justice le cas échéant...

on ne peut pas réclamer la justice pour les uns et la dénier aux autres

248. Le dimanche 3 février 2008 à 11:45 par Ouinon

@ Manu : Ah oui, l'article de Rue89 m'avait bien faire rire… « une si petite claque ».
Et puis toujours les mêmes réactions, que les professionnels de la psychologie sauront apprécier, du type « j'en ai reçu lorsque j'étais petit, je le méritais, alors j'en donnerai à mon tour ». Je trouve effectivement ce type de mécanisme beaucoup plus inquiétant que l'affaire en elle même.

249. Le dimanche 3 février 2008 à 12:19 par draco

sur les gifles

perso j'en ai reçu très très peu, mes parents croyaient au dialogue
(et mon dieu des fois j'aurais préféré "une bonne claque et on en parle plus" aux abimes de remords dans lesquels ces discussions me plongeaient)

j'ai un gamin de 11 ans qui a dû prendre trois claques dans sa vie

un autre de 9 que seule une gifle arrête, parfois, lorsqu'il part en vrille.
mais elles sont de moins en moins nécessaires, plus il grandit et s'ouvre justement à autre chose que le rapport de force.


je pense profondément que la claque est le dernier recours mais que cela peut être bénéfique et sans gravité aucune pour le dévellopement de l'enfant

y'a claque et beigne s'pas ?

ce n'est pas pareil, le mot "violence" ne s'applique pas aux deux, contrairement à ce que tente de démontrer notre cher hôte.

je pense également que la gifle chez un enseignant loin d'être un substitut à la puissance pater (mater) nelle est l'aveu d'un échec.

un échec qui peut avoir des circonstances atténuantes

(par exemple, mon petit tendre voyou de 9 ans s'en est pris une de son animatrice une fois parce qu'il lui avait échappé et avait tenté de traverser la nationale en courant. la malheureuse en était malade, "le coup est parti tout seul" et il est parti parce qu'elle avait eu si peur. mon gremlin a été bien plus impressioné d'ailleurs par cette peur que par la claque. C'est elle que nous avons dû consoler, lui ça allait, il avait juste un peu honte de lui)


mais que dans ce cas précis qui nous occupe, les circonstances atténuantes éventuelles sont fort loin de la violence réelle qui semble avoir eu lieu

250. Le dimanche 3 février 2008 à 13:10 par Raymond

Ce fait divers fait décidément couler beaucoup d'encre (ou "pianoter beaucoup de mains").

Pour ma part, je trouve le débat extrêmement intéressant. Certes la justice est sollicitée (alors qu'elle a bien d'autres chats à fouetter) mais le problème dépasse le simple fait divers.

Les deux décisions rendues par le Tribunal de Police vont-elles faire jurisprudence ? (Voir post 22) Ce serait amusant compte tenu de la relative importance des décisions rendues par cette juridiction. Dans tous les cas de figure l'intervention d'un juge ne sera pas inutile pour les parties en cause et pour nous tous qui ne savont plus à quel saint nous vouer... Je n'aimerais pas être à la place du juge... sacrée responsabilité... Au fait qui jugera ? Le Tribunal Correctionnel ou le Tribunal de Police ?

251. Le dimanche 3 février 2008 à 14:03 par MrFred

Il est toujours spécieux de broder sur une histoire sans en connaître l'intégralité des détails. Je suis aussi enseignant et je en tant que personne ayant autorité, un chatiment corporel sur un de mes étudiants serait -évidemment- un abus de pouvoir.
Cependant, en tant que citoyen, si je me trouve dans la rue et me fait copieusement insulter, ne puis-je -dans une sorte de défense?- répondre à une violence verbale par une violence physique adaptée, qui peut être une baffe en l'occurence ?
Je vous avoue que je ne peux pas croire pouvoir être inquiété pour cela.
Maintenant, peut-on défendre l'idée que le fonctionnaire est sorti du cadre de sa mission pour redevenir un simple citoyen, même dans l'enceinte de son établissement? Ce qui constituerait une faute sans doute, mais atténuée par l'exaspération liée aux violences verbales. Si tant est que le professeur puisse prouver que ces violences verbales ont atteint un niveau inacceptable (et si cela est vraiment le cas).
Mon avis personnel (même si tout le monde s'en fout) est que faute il y a. De là la grade à vue et le procès alors que tout peut se régler chez le proviseur... La judiciarisation de la société dessert la vie en (bonne) intelligence.

252. Le dimanche 3 février 2008 à 14:28 par Gip

"Demandez aux juges des enfants ce que certains parents considèrent comme relevant du droit de correction"

Il y a un réel malaise au sujet de cette histoire. Le premier commentaire que j'ai entendu à ce sujet est celui de mon fils (lycéen), Pour lui l'élève a tort. Coment peut-on en arriver là ? Quelle est la violence subie au quotidien par tous.
Moi ce qui me dérange le plus c'est ça : Et il demeure qu'abuser de son uniforme est possible ?

253. Le dimanche 3 février 2008 à 14:52 par Raymond

@ draco

"Les bons lecteurs entendent la ponctuation " disiez vous plus haut ? Alors, ayez la gentillesse de commencer vos phrases par une majuscule et de les terminer par un point. Nous n'en entendrons que mieux vos instructifs propos.

254. Le dimanche 3 février 2008 à 15:04 par draco

comme je le disais plus haut, il est à mon sens fort mal élevé et trés bas de tenter de décrédibiliser la pensée de quiconque par son orthographe, sa syntaxe ou sa ponctuation, si on pousse la logique du bidule au bout :c'est dénier le droit de juger aux analphabêtes

comme vous mêlez les deux (ma pensée et mon respect de la ponctuation) (pesons le "instructifs" qui sent son ironie à trois bornes), je ne peux m'empêcher de penser que c'est ce que vous faites, en conséquence vos demandes resteront lettres mortes...

sachez cependant monsieur que mon clavier est très vieux et très abimé et que bien souvent il me refuse certains services. (c'est à éclipses)

(sans compter les fautes de frappe auxquelles les pauvres mortels tels que moi sont également abonnés)



255. Le dimanche 3 février 2008 à 15:14 par olivier BOSSARD

A Draco
Les fautes de frappes!
N est ce pas le theme du jour.Vous vous egarez, appliquez vous vous même la discipline que vous revendiquez des autres, et nous entrons de plein pied dans la théorie de la modélisation; ce qui a pour effet de nous ramener au theme du jour: l exemplarité educative!
cordialement et sans pseudo

256. Le dimanche 3 février 2008 à 15:15 par draco

à raymond toujours

ah, et soyez assez aimable pour indiquer à la pauvre inculte que je suis le son que "rend" une majuscule...

car ce n'est que sur ce point que j'ai suggéré à l'un d'entre nous de modifier sa prose, cependant si vous la trouvez correcte vous, et parlante, (cette prose) je ne peux que m'incliner, n'est-il pas?

257. Le dimanche 3 février 2008 à 15:19 par draco

à Olivier

je ne vois pas en quoi répondre à un post à moi adressé consiste en un égarement, vous aurez la bonté de m'expliquer cela en son temps, j'en suis sûre.

par ailleurs que vient faire là votre pseudo ?
qui s'égare ?

258. Le dimanche 3 février 2008 à 15:55 par Gillou

Une simple question: à ceux qui trouvent normal qu'un professeur, censé représenter l'autorité, se comporte de la sorte, combien parmi vous accepteraient que leur patron arrive vers leur bureau et, sans un mot d'explication, renverse leurs affaires par terre? Combien accepteraient de se faire gifler par leur patron?
J'attends vos réponses avec impatience.
Ah oui! Une dernière chose! Un professeur doit garder ses nerfs car etre professeur, c'est in métier. Etre élève, ce n'en est pas un.

259. Le dimanche 3 février 2008 à 16:35 par Gillou

Encore une chose: je conseille à tous de lire les messages "109" et "110" pour se faire une vraie opinion sur ce qui s'est passé. Ces propos ont été tenu par le procureur. Pas par des habitués du " café du commerce".
Si après avoir lu ça, il y a encore des gens pour débiter des généralités, et ne pas voir en quoi l'intervention de la justice est nécessaire, ce n'est plus mon problème.
Je termine en disant que d'après ce que j'ai pu lire ( mais la justice le dira sans doute) le gosse n'était pas un gosse à problème.
Ce sera ma première et dernière intervention sur ce blog.
Cordialement.

260. Le dimanche 3 février 2008 à 16:41 par frackmar

pas particulièrement qualifié pour intervenir sur ce post puisque je ne suis que prof et pas juriste ni branleur de quenelle sur forum, je voudrais juste vous dire 2 choses :
-le meilleur conseil qu'on m'ait jamais donné en débutant c'est : " ne perds jamais tes moyens", c'est plus utile que 3 ans d'IUFM
-le meilleur service à rendre à l'éducation nationale serait de lâcher un peu la grappe aux profs...entre tous ceux (parents, politicards, journaleux etc etc ) qui au nom de leur expérience personnelle pensent savoir comment faut faire et les cinglés du ministère et les inspecteurs chargés de faire respecter leurs lubies je vous jure que ça devient dur à vivre....on fait un peu comme on peut, hélas les IUFM sensés nous former et les inspecteurs ne sont pas d'une grande aide et après on fait comme on peut, on la joue à l'affectif alors qu'on devrait pas, on leur apprend des trucs qui sont pas au programme ou à l'inverse on ne parlel que de ce qui les accroche un tant soit peu...en attendant on est tout seul, on n'a même pas des payes de plombier et on nous prend pour des pourris de privilégiés prêts à faire grève pour un oui pour un non....alors s'il vous plait, lâchez nous juste la grappe, l'école de votre grand mère ou ce qui se passe en Finlande ou au Zimbabwé on s'en bat les fesses, on essaye juste de pas faire trop mal chaque jour et vous ne seriez sans doute pas capable de tenir 10 minutes notre place....

261. Le dimanche 3 février 2008 à 16:47 par Gillou

A Frackmar,
Ou as tu vu dans ces messages une attaque des profs dans leur ensemble? J'avoue que je comprends mal ton com...

262. Le dimanche 3 février 2008 à 17:24 par draco

la grande question que je me pose à voir tout cela, à savoir des gens qui défendent "leur" thèse sur l'éducation, le style, les baffes, etc etc (moi la première) c'est :
et les gens là-dedans ?
les vrais gens coincés dans cette histoire, le gamin, le prof, le père ?
qui n'avaient d'ambition que de representer eux mêmes et pas un symbole de société ?


sommes-nous, mesdames et messieurs mes collègues (je suis prof, j'ai le droit de l'ouvrir sur le sujet, il paraît - mais rassurez vous ça me gêne pas de "branler des quenelles" sur le web non plus) par exemple, près à sacrifier ce môme, s'il est victime, pour défendre l'image de marque de notre glorieuse alma mater ?

263. Le dimanche 3 février 2008 à 18:11 par Jack le Castor

@ MrFred (251)
"Il est toujours spécieux de broder sur une histoire sans en connaître l'intégralité des détails."


pas mieux



Pour cette affaire précisément, il y a, si je ne m'abuse, une instruction en cours... et les infos qui filtrent dans les journaux se contredisent les unes les autres...
La surmédiatisation de cette affaire n'est un bien pour personne...


Pour le cadre juridique, Maître Eolas nous l'a clairement exposé (et il aurait dû s'en tenir là...)


Quant aux poncifs moralisateurs, je laisse ça aux "branleurs de quenelle" (cf. frackmar ;o)

264. Le dimanche 3 février 2008 à 18:16 par Jack le Castor

"Je hurle comme une folle
Qu'elle me laisse donc tranquille
Soudain, mon bras s'envole
Jusqu'à sa peau fragile

Puis je fixe en silence
Ses yeux qui s'écarquillent
Étonnés d'ma violence

Couchée dans l'corridor
Abattue comme une quille
Elle me répète à mort
Que je ne suis pas gentille

Et devant son petit corps
Qui se recroqueville
J'me confonds en remords
J'ai battu ma fille

Moi qui couvrais de blâme
Tous ces idiots en rogne
Qui disent aimer leur femme
Et du même coup la cognent

Je veux la consoler
Mais je reste immobile
J'ai plus l'droit d'la toucher
J'ai battu ma fille

Je voudrais qu'elle me frappe
Je voudrais qu'elle se venge
Qu'elle me rende ma tape
Avec sa p'tite main d'ange

Au lieu d'voiler de larmes
Ses yeux qui me torpillent
Je suis une pauvre femme
j'ai battu ma fille

Tout c'que j'arrive à dire
C'est : Monte dans ta chambre
Maman va t'avertir
Quand tu pourras r'descendre

On dirait ma vieille mère
Faut croire que c'est d'famille
Que c'est hériditaire
J'ai battu ma fille

Tout d'suite, elle m'obéit
Ma foi, je lui fais peur
J'attends qu'elle soit partie
Avant de fondre en pleurs

Je suis inconsolable
Je suis une imbécile
Je suis impardonnable
J'ai battu ma fille

Je sais pas c'qui m'a pris
Ça s'est passé trop vite
C'est elle que je punis
C'est moi qui le mérite

Demain au déjeuner
Je remplirai son bol
D'ses céréales sucrées
Celles dont elle raffole

J'y ajouterai des dattes
Pour que ses yeux pétillent
Comme avant que j'la batte
Ma fille"


(Lynda Lemay)

265. Le dimanche 3 février 2008 à 20:30 par Marcel

Pour la petite histoire, dans les pays nordiques, ils se tordent de rire en nous voyant, nous, nos faits divers qui impliquent des élèves baffés, et nos réactions scandalisées du type "c'est scandaleux d'en vouloir à ce pauvre prof"...

Dans un an, ça fera 30 ans que la Suède aura définitivement tranché ce débat : on ne frappe pas un enfant, sous quelque forme que ce soit, qui qu'on soit, pour quelque raison que ce soit, sinon on est en tort et condamnable. Point final.

Je peux vous dire que TOUS les profs français se croiraient en vacances s'ils allaient enseigner en Suède, tant les rapports profs/élèves y sont détendus et exempts d'agressivité. Par contre, c'est vrai qu'ils se formalisent un peu moins sur un "respect" qui dans la bouche de certains consiste souvent à exiger du plus faible qu'il s'écrase devant les plus forts. Les profs y sont tutoyés et appellés par leurs prénoms et s'en portent très bien.

On en pense ce qu'on veut et on aurait tort d'établir un lien de cause à effet aussi simple. Il n'empêche que quand on compare notre mentalité de bons réacs' obsédés par le sacro-saint "ya-plus-de-respect-on-en-a-marre-de-l'enfant-roi-tout-fout-l'camp-ma-bonne-dame" et qu'on voit où ça nous mène, on est tenté de vouloir élargir la vue pour ne pas s'arc-bouter sur une position purement franco-française. Et quand on voit la mentalité nordique et où ça les mène (dans un collège moyen suédois, on dénombre 2-3 infractions "graves" impliquant des élèves - par exemple deux élèves qui se bagarrent - dans l'année, pas plus / dans mon collège de province, y'a 6 ans, des bagarres entres élèves c'était quotidien), ben nous voir nous arc-bouter sur nos positions de bons vieux réac' anti-jeunes, ça ferait doucement sourire si les conséquences n'étaient pas si tragiques.

Au fait, quelle est la 2ème cause de mortalité chez les adolescents en France ? (1ère cause selon certains chiffres)

C'est bien ce que je pensais...

266. Le dimanche 3 février 2008 à 22:11 par Jack le Castor

"Au fait, quelle est la 2ème cause de mortalité chez les adolescents en France ? (1ère cause selon certains chiffres)"


Serait-ce la même que la 1ère cause de mortalité chez les scandinaves ?...

267. Le dimanche 3 février 2008 à 22:14 par Romain Boucq

Pourquoi faire un almagame entre "châtiment corporel" et "droit de correction" ? Une gifle n'est pas juridiquement - tout au moins au regard des règles du droit positif d'après une décision de 1981 (oui, d'une autre siècle, mais la Cour de Cassation n'a toujours pas renversé la vapeur et l'a même entériné en 2002) - un châtiment corporel...

La notion juridique du "châtiment corporel" vise les méthodes qui consistaient, par exemple, à mettre à genoux, sur une règle, un enfant avec des dictionnaires dans les mains - et autres délices barbares de cet acabit.

La désinformation faite sur les médias à ce sujet (France 2 notamment dans son journal télévisé) en mêlant les deux notions a, à mon humble avis, fortement contribué à créer une polémique qui n'a pas lieu d'être.

La relaxe semble donc être de droit, au regard de l'application du droit positif en droit pénal. Suite à cette polémique, il faudra beaucoup de courage au juge à qui on proposera la peine "négociée", via la procédure de CRPC qui a été choisie, pour en refuser l'homologation.

Cela n'empêche pas, en droit administratif, l'Education Nationale de sanctionner son enseignant si elle considère qu'il a commis une faute condamnable. Ainsi, l'ordre juridique est respecté - et l'honneur est sauf. Voilà bien un moyen de rendre tout le monde content (hormis les enseignants).

Cher confrère, pourquoi avoir fait l'impasse sur ces explications ? Il y a moyen de défendre votre position (sur laquelle je ne me prononce pas) tout en reflétant l'état complet du droit positif (je me permets cette légère critique car votre article, très argumenté et de qualité, tend à l'exhaustivité).

268. Le dimanche 3 février 2008 à 22:33 par Maïpi

je me doutais qu'un tel sujet allait enflammer les foules et à voir le nombre de commentaires (pas eu le courage de les lire...) ici je ne suis pas déçue !

j'ai d'ailleurs commencé à zapper assez rapidement les commentaires quand j'ai vu qu'on ne parlait que de "sales mioches" ce" morveux" et cie... ne peut-on pas parler d'un enfant, son père, son enseignant sans y adjoindre une ribambelle d'injures ?

cette histoire m'attriste dans la disproportion qu'elle semble prendre entre la faute et les suites judiciaires... entraînées plus par le comportement du père (qui a porté plainte) que celui de l'enseignant (même si l'un ne va pas sans l'autre, of course)... dommage que tout ne se soit pas réglé dans le bureau du principal comme ça doit surement se passer dans la plupart des cas... (peu nombreux au demeurant ! merci aux profs de craquer si peu souvent...)

je suis farouchement contre toutes formes de violences (et pas que éducatives), physiques et morales... et je tente d'apprendre d'autre méthode d'éducation que celles faites d'humiliation, brimades et châtiments. J'invite les curieux à se pencher sur les écrits et actions d'Olivier Morel sur le sujet.
Dans les pays du Nord (Scandinavie) où les châtiments corporels ont été interdits sur les enfants (gifles, fessées et cie comprises), cette loi d'interdiction a été accompagnée de mesures d'éducation des parents. Certes ces pays sont moins peuplés que le nôtre et présentent moins de diversités culturelles (moins de diversité d'étrangers par exemple). Mais les programmes mis en place étaient là pour dire aux parents "on vous a toujours dit qu'il fallait donner des gifles pour bien élever vos enfants, aujourd'hui c'est interdit et vous êtes démunis, on va vous aider à trouver d'autres moyens d'éduquer vos enfants."
je n'ai, personnellement, et il en est de même pour ma soeur, jamais été frappée par mes parents et j'ai reçu pourtant une éducation très stricte (même parfois restrictive je trouve !!) qui n'avait rien du laxisme. J'ai beau être une jeunette, ce ne sont pas du tout des parents 68 tards (bien au contraire), ils nous ont juste eu tardivement... et s'ils ont refusé de frapper c'est par expérience personnelle. Une baffe ça n'apprend qu'une chose : que l'adulte en face n'a pas su se retenir quand il a été submergé par ses sentiments (négatifs)... personne n'a envie de baser son éducation là-dessus il me semble.

pourquoi toujours penser que "éduquer sans frapper" c'est être laxiste ? y'a pas un évantail de possible au milieu ni même aucun rapport entre ces deux choses ?
et pourquoi penser que les enfants-rois sont forcément le faits de parents qui ne donnent pas la bonne gifle qu'on prétend leur faire défaut ?
j'imagine assez bien cet adolescent, capable de dire "connard" à un prof (l'hallu ! comme sils disent...), se prendre un paquet de gifles chez lui... tiens, s'il disait "connard" à son gendarme de père ?
enfin, je ne fais qu'une supposition...
peut-être le père est-il contre toute violence physique lui aussi et peut-être aussi que ce "connard" est sorti car il avait déjà été poussé à bout auparavant dans son conflit avec le prof ? (on pourrait inverser avec un prof qui craque en insultant l'élève et s'en prend une en retour... quand on se prend le bec avec quelqu'un, jusqu'où cela nous mène-t-il souvent ? jusqu'à la reproduction de ce qu'on côtoie le plus, en général... hum...)

on trouve intolérable un enfant qui face à un refus (d'un bonbon, au hasard...) pique une colère. on va même trouver ses parents bien laxistes de ne rien faire sur le coup.
comment ? cet enfant ne sait pas maîtriser ses sentiments et renflouer sa colère derrière un visage impassible ?

on trouve normal un adulte qui en retourne une à un "sale morveux" qui a finit de le pousser à bout en le traitant de connard (au hasard).

en gros, enfant on met ses sentiments sous cloche.. adultes on peut les exprimer violemment... sur plus petit ou plus faible que soi de préférence...

j'ai du mal avec cette éducation-là.

pour l'instant je m'en sors bien mais mes enfants sont encore jeunes aux dires des inconditionnels de la fessées qui m'attendent au tournant de l'adolescence pour voir comment on s'en sortira... mais j'ai confiance.

j'espère que ce fait divers remettra la question des châtiments corporels sur enfants sur le tapis... mais j'augure assez mal de la tournure que le débat va prendre dans la société.
j'ai une pensée pour cet enseignant qui doit se sentir totalement perdu d'ailleurs.

bon je m'égare, je disgresse et j'envahis cet excellent blog.
pour une fois que le sujet me touche personnellement ;)... impossible de ne pas y mettre mon grain de sel !

bon continuation à vous, Maître Eolas, et toujours un grand merci pour l'excellence de vos billets.

269. Le dimanche 3 février 2008 à 23:11 par Marcel

@Jack : Perdu. Nous ne sommes pllus en 1970 et de nos jours, le taux de cette cause de mort est plus important en France qu'en Suède. Le problème de cette cause de mortalité en Suède fut une réalité, il est maintenant un cliché. Du reste, la Suède est loin d'être le seul pays nordique : vous n'avez pas entendu parler du "Modèle Finlandais" en matière d'école ? Idem pour le Danemark où les problèmes de violence à l'école sont MOINS preignants aujourd'hui qu'il y a 30 ans en arrière : quand nous en serons là, nous pourrons prétendre que notre façon de régler les problèmes et de conceptualiser les faits est la bonne.

Ca me fait marrer, ce genre de débats franco-français, et ça donne une idée du chauvinisme et de l'égocentrisme français. Les réacs' sont tous persuadés que les choses vont mal parce que la société va dans le mauvais sens, sans s'apercevoir que dans la plupart des autres pays européens, ça va mieux que chez nous en allant dans le même sens, mais dix fois plus vite et depuis plus longtemps.

On a par exemple l'un des traitement les plus durs d'Europe envers les mineurs délinquants (enfin derrière l'angleterre quand-même)... et vous avez l'impression qu'on s'en sort mieux que les autres avec nos délinquants ? Mais les réactionnaires sont persuadés que c'est parce qu'on est pas assez sévères, et qu'il faudrait mettre la perpet' aux mômes de 13 ans qui crament une bagnole.

Sûrement les mêmes qui ont voté Non, soit dit en passant. ;)

270. Le dimanche 3 février 2008 à 23:24 par cossy

Halte aux supputations.
On sait maintenant comment se sont déroulés les faits.
La gifle a été filmée. C'est ici.
fr.youtube.com/watch?v=Iw...

271. Le lundi 4 février 2008 à 01:58 par Jack le Castor

@Marcel (269):

1. J'ai "voté Non", et je ne suis pas le moins du monde persuadé "qu'il faudrait mettre la perpet' aux mômes de 13 ans qui crament une bagnole", comme tu dis...

(voilà, j'ai donné ma bouchée de pain au troll... ;o)



2. Quant à tes questions sur les causes de mortalité adolescente, voir ici :
epp.eurostat.ec.europa.eu...
Bon, ça date de 10 ans, OK, mais pas des années 1970 non plus...

... de toute façon, je ne vois pas bien ce que notre modèle d'éducation, comparé à celui des pays nordiques, a à voir la-dedans...

Sinon, oui, j'ai entendu parler du "modèle Finlandais".
Oui, c'est un modèle éducatif fort intéressant à bien des points de vue (même si ton allusion à la mortalité adolescente est plutôt malvenue pour le défendre, quand on sait que c'est la Finlande qui détient le record d'Europe des taux de suicides...)

Mais un "modèle" qui marche, c'est toujours complexe et lié à un contexte particulier.




3. Moi, ce qui me fait marrer, ce sont ceux qui nous gonflent sans arrêt avec nos supposées "exceptions françaises" en nous faisant croire que tout est toujours mieux ailleurs, alors que si on y regarde de plus prêt, tous les pays occidentaux sont confrontés aux mêmes problèmes sociétaux que nous, et aucun n'a sorti la formule magique pour se transformer en Pays des Merveilles...




4. Pour le reste, je pense que je serais plutôt en accord avec toi sur les grands principes... si j'étais certain de bien comprendre ce que tu dis...
... parce-que dans tes commentaires, il y a quand même beaucoup de considérations très variées qui y sont mêlées...

272. Le lundi 4 février 2008 à 09:46 par Silas Haslam

"Le châtiment corporel est d'un autre âge, y compris administré par les parents. Accepter la fessée comme normale, c'est accepter le premier échelon d'une échelle qui peut amener très vite trop haut. Car la fessée ne fait pas mal, et l'enfant finira par ne plus en avoir peur. Il faudra aller plus loin. Et quand il aura quinze ans et mesurera 1m80, que va faire le parent ?"

1) Le droit positif tolère, aujourd'hui encore, la correction de l'enfant par celui qui en a la garde, tant que cela reste "raisonnable". Vous pouvez le regretter mais vous risqueriez un prix Busiris en le niant.

2) Votre argument (et pourtant croyez moi je ne suis ni vieux ni vieux con, peut-être juste un jeune con, si vous voulez), revient à dire à un automobiliste qui veut aller de Paris à Lyon qu'il ne doit surtout pas le faire car, l'autoroute poursuivant jusqu'à Marseille, il sera forcé d'y aller. bref, l'argument est inconséquent.

3) Mon point de vue de jeune mérite peut-être plus qu'il ne paraît d'être écouté : il est aisé de considérer le problème en juriste, éloigné de la réalité, froidement pour ainsi dire. Mais depuis quand n'avez-vous pas mis les pieds dans un collège autre que ceux, bien fréquentés (et encore) du centre de Paris? Dans ces établissements que moi-même je ne reconnaissais plus à peine quelques années après les avoir quittés, où les professeurs n'osent plus sortir dans les couloirs durant les pauses, où ils se sentent menacés, se font arrêter pour dépression, etc?

Tout ça pour dire que, non, dans l'absolu il ne faut pas taper un enfant, mais pour reprendre votre propre argument : qu'adviendra-t-il à un gamin de 18 ans qui ne s'est jamais pris une gifle, pas même par ses parents? Qui deviendra-t-il? Qui craindra-t-il?

273. Le lundi 4 février 2008 à 11:50 par Clems

" Ces propos ont été tenu par le procureur. Pas par des habitués du " café du commerce"."

Oui et devant des télés où un procureur censé representer l'Etat raconte que Mr fonctionnaire de l'éducation en fonction au moment des faits à des soucis avec l'alcool etc etc. Il y aurait bcp à dire de cela.

274. Le lundi 4 février 2008 à 13:02 par Damien

Imaginons un peu une autre situation :

Je suis au volant de ma voiture, et me fait arrêter par un gendarme parce que je roule trop vite. Le gendarme, ça fait la 10ème personne qu'il arrête en moins de 20 minutes pour excès de vitesse, et il se trouve que dans sa famille il y a eu un grave accident il n'y a pas longtemps.

Lorsques je proteste en disant que franchement, il n'a rien que ça à faire à emmerder les automobilistes, celui-ci me fout un pain en pleine figure (oui, une giffle à mon age, c'est plus assez !)....

Si on en suit certains, c'est pour m'éduquer, je dois le comprendre et trouver ça tout à fait normal. Si on accepte des châtiments corporels contra-legem pour nos enfants, il faut aussi les accepter pour notre part.

275. Le lundi 4 février 2008 à 13:37 par tschok

"Eolas:
C'était une époque où pour un archiduc assassiné à Sarajevo, 10 millions de Français sont allés mourir en Picardie et en Champagne. Forcément, les baffes, à l'époque des baïonnettes, ça paraissait anodin."

Mon Cher Eolas,

J'ignore si on ne vous l'a pas déjà fait remarquer dans les plus de 270 coms qui précèdent, mais vous méritez des baffes: 10 miilions de morts, c'est les pertes totales de la Première Guerre Mondiale.

Les pertes françaises, quoique gigantesques, sont plus modestes (mais suffisantes).

Ralala... cancre!

276. Le lundi 4 février 2008 à 14:05 par stellar

Je suis surpris que pour beaucoup, dont Silas Haslam un peu plus haut, l'absence de punitions corporelles (giffles, fessées) équivaut à l'absence de sanction.

Comme l'ont expérimenté certains (Michel en 69, Draco en 249 par ex), on peut recevoir une éducation normale, voire stricte, sans giffle et ne pas devenir un sauvageons sans foi ni loi. Inversement, on voit certains jeunes sauvageons corrigés à coups de taloches voire de ceinturon par leurs parents, sans que l'effet apparaisse probant.

Il existe bien d'autres sanctions possibles pour un enfant ou un adolescent : le mettre au coin, le priver provisoirement de visites de camarades ou de la possiblité d'aller jouer cher eux, de sortie, d'argent de poche...
Dans un certain nombre de cas, lui passer un savon ou le rappeler à l'ordre en haussant la voix peut suffire.

Le laxisme me semble plus être un état d'esprit général et peut se conjuguer avec la violence verbale ou physique. On voit ainsi des parents qui vont, selon les moments, céder à leurs enfants ou crier ou les taper.

277. Le lundi 4 février 2008 à 15:07 par Kazar

Un seul mot : bravo !

278. Le lundi 4 février 2008 à 15:12 par kavar

Me Eolas écrit :
«L'école apprend la vie en société, et la première de cette vie en société est de renoncer à la violence, pas de la subir de la part des personnes qui exercent l'autorité.»

Renoncer à la violence est sans doute une bonne chose mais cela implique-t-il un recours systématique aux voies judiciaires ? La justice elle-même est violente à sa manière.
La claque en soi n'est généralement pas une réponse adaptée en terme d'éducation. Mais la violence contenue dans une claque n'est pas non plus très importante. La seule différence entre une claque et une réponse verbale (un professeur qui répondrait en dénigrant à son tour l'élève par exemple) est la présence d'un contact physique. Et le contact physique semble être de plus en plus banni dans notre société. Je ne suis pas sûr qu'assimiler systématiquement contact physique et violence soit une bonne chose.

Eolas:
Pour ma part, je ne pense pas qu'assimiler claque et simple contact physique soit une bonne chose.

279. Le lundi 4 février 2008 à 17:09 par Lex

Je n'ai pas lu tous les commentaires. Juste les premiers.

Simplement, il m'est arrivé quand j'étais jeune de prendre quelques fessées, et même des claques, et je ne m'en suis pas moins bien porté. Au contraire, ça m'a fixé quelques limites. Quand on voit ce qui se passe aujourd'hui, on se dit que si certains avaient pris une bonne râclée (pardon pour le terme), ils seraient un peu plus calmes aujourd'hui.

280. Le lundi 4 février 2008 à 17:20 par Marcel

@Jack : Le document que vous donnez - et qui est plus récent que celui dont je disposais (1990) confirme mes dires sur la Suède. En revanche, il présente en effet un très grave problème pour la Finlande.

Contrairement à vous, je suis persuadé que nos modèles éducatifs jouent un rôle. Tout simplement parce que le suicide est souvent lié à un mal-être profond, et que notre façon de nous comporter avec nos jeunes vont influer sur le bien-être/mal-être. Certes, d'autres facteurs entrent en jeux, qu'ils soient "naturels" (luminosité etc.), culturels (le rapport à la mort et au suicide selon les pays), ou encore "conjoncturels" (la peur de l'avenir de certains jeunes persuadés d'être destinés au chômage ne doit pas aider).
Mais les rapports humains que nous lions avec les jeunes sont aussi un facteur décisif dans leur bien-être et, in fine, dans leurs conduites à risque.

Je trouve pessimiste sinon dangereuse l'idée que nos comportements ne joueraient aucun rôle, que les problèmes seraient inéluctables etc. Je crois au contraire que nous pouvons et que nous devons faire quelque chose pour que nos jeunes se sentent bien, pour que notre société aille bien, etc.

Je ne dis pas qu'il suffit de faire un copier-coller de tel ou tel modèle pour voir tous nos problèmes disparaître soudainement, ni qu'un quelconque modèle soit efficace à 100%. Mais il ne me semble pas inutile de pratiquer un peu de benchmarking, de regarder comment on fait ailleurs, ce que ça donne, ce qui marche et ce qui marche moins bien,

Force est de constater que les pays nordiques constatent plutôt une baisse voire une absence de la violence à l'école qu'une hausse, alors que contrairement à ce que croient certaines personnes, non, en scandinavie, les gens ne sont pas tous vikings depuis 15 générations ni tous très riches ni ne bénéficient tous d'un emploi stable.

Il y aurait peut-être moyen de se demander ce qu'ils font qui soit lié d'une manière ou d'une autre à la violence et que nous ne faisons pas, et vice-versa, non ?

281. Le lundi 4 février 2008 à 21:04 par philos

D'accord avec certains commentaires, je m'abstiendrai de tout jugement sur des faits que j'ignore.
Je me contenterai de quelques remarques sur la plaidoirie de Me Eolas.
Dans une première partie, il se situe sur le terrain du droit.
A partir de la question : "Beaucoup de bruit pour rien ?", il tombe dans ce qu'on appelait autrefois l'idéologie (mais il est vrai que c'était "un autre âge").
"Le châtiment corporel est d'un autre âge", écrit-il en paraissant oublier ce qu'il écrit lui-même au tout début de son texte, à savoir que si un professeur est poursuivi en correctionnelle, ce n'est pas pour une bastonnade, ni pour des coups de fouet, ni pour un passage à tabac, mais pour une gifle.
Sans faire l'éloge ou le blâme des gifles, je dirai simplement ceci : Me Eolas semble considérer que tout ce qui est vieux de plus de vingt-cinq ans est "d'un autre âge". Le jour où, grâce à Me Eolas et aux progrès de la civilisation, tous penseront que la sagesse et le savoir transmis par les générations antérieures sont "d'un autre âge", il n'y aura plus d'enseignement du tout.
Il n'y aura plus de règles de droit non plus...

282. Le lundi 4 février 2008 à 22:10 par Gillou

Euh...philos...euh...c'est quoi la sagesse exactement? 1,5 million de morts à la premiere guerre mondiale? L'absence de droit de vote pour les femmes? La lutte CONTRE la contraception? A moins que ce ne soit les affaires étouffées comme il y a 25 ans de pédophilie et de maltraitance...
Voilà ou nous en serions encore si nous n'avions pas un regard critique sur le passé mon ami...
Oui, le chatiment corporel est d'un autre age. Mais là, en plus, on est dans la maltraitance.
PS: lis bien les comm 109 et 110 mon ami...On en reparle après si tu veux...

283. Le lundi 4 février 2008 à 23:05 par philos

Ami inconnu,
Vous et moi serons nous-mêmes bientôt d'un autre âge...

284. Le lundi 4 février 2008 à 23:51 par Ouinon

@ Philos :
« à savoir que si un professeur est poursuivi en correctionnelle, ce n'est pas pour une bastonnade, ni pour des coups de fouet, ni pour un passage à tabac, mais pour une gifle. »

Une gifle ? Mais vous connaissez donc les faits ?
C'est amusant ces gens qui ne « connaissent pas les faits » lorsqu'on leur écrit que le procureur à déclaré que c'est allé bien au delà ; mais qui les connaissent quand même assez pour prétendre que cette « gifle » était admissible.

285. Le mardi 5 février 2008 à 00:30 par philos

Pour qui sait lire, mon commentaire portait sur le texte de Me Eolas, et non sur des faits dont je persiste à dire que je ne prétends pas les connaitre (contrairement à d'autres...).

286. Le mardi 5 février 2008 à 01:22 par Philonous

Merci pour cet éclairage sur des faits qui demeurent assez obscurs si on s'en tient à la presse...

Ce qu'a fait ce professeur est en soi inacceptable. Jamais on ne devrait recourir à de tels procédés pour éduquer.
Par ailleurs, si jamais les problèmes de comportement, liés à l'alcool, de ce professeur étaient avérés, il faudrait en conclure qu'il faudrait qu'il se fasse soigner (l'alcoolisme étant une maladie), car il ne serait pas en mesure de remplir sa mission d'éducation auprès de jeunes enfants.

Néanmoins, je trouve la judiciarisation de cette affaire absolument regrettable. Même si le professeur a eu tort, il n'avait pas non plus l'air coutumier du fait. Et s'il était alcoolique, cela n'avait pas l'air d'avoir créé de précédents dans ses rapports avec ses élèves.

Indépendamment du constat juridique (la loi punit un professeur qui gifle un élève) et des considérations morales (impératif absolu: jamais tu n'useras de la violence pour éduquer... ce qui semble tout sauf contraire à la raison), on ne peut pas ne pas prendre en compte le contexte...

Or, j'avoue ne pas savoir quels étaient les rapports de l'enfant et du professeur. Qui a poussé l'autre à bout? Bien sûr cela ne justifiera jamais une gifle, mais avant de juger l'un ou l'autre, cela nous éclairerait peut-être sur les motifs de l'action. Dans quel contexte ce professeur enseignait-il? Combien d'élèves l'avaient poussé à bout dans la journée?

Et quelles vont être les conséquences de cela? Je pense que ce sera bien plus dommageable pour le professeur que pour l'élève. Le premier peut voir sa carrière remise en cause (30 ans d'ancienneté, visiblement), il se traînera cette "casserole" pendant les années qu'il devra encore effectuer devant des élèves, et les rapports avec ceux-ci en seront évidemment affectés. Espérons que cela soit en bien et qu'il n'ait jamais à "péter les plombs" à nouveau. Mais espérons qu'aucun élève ayant ce prof "dans le nez" n'apprenne l'existence de cette "casserole", car il en est plus d'un qui se ferait une joie de l'utiliser à son avantage.

Je ne pense pas que l'enfant du gendarme, lui, en sera affecté de la même manière. Finalement, il aura insulté un prof et s'en sera sorti peut-être avec les honneurs. J'aimerais en savoir plus sur cet enfant avant de juger... mais de même que frapper un enfant est inacceptable, de même insulter un prof me semble rendre impossible tout rapport normal à l'enseignement.
On nous dira qu'il aurait fallu privilégier la parole. Je réponds que ceux qui affirment cela sont bien éloignés de la réalité du "terrain". Un enfant sait très, très bien jouer avec les limites que pose (ou non) le professeur. Même sans méchanceté, cela peut rendre un cours extrêmement pénible. Cela suffit à épuiser nerveusement quelqu'un, à le rendre plus sensible et moins apte à gérer correctement une situation. Donc un prof doit être un "tank", inépuisable et imperméable à toutes les formes d'agression (non-physique) ou de comportement irrespectueux, voire pire.
Il aurait fallu sanctionner l'enfant, certes. Mais que faire? Dans certains cas c'est l'impuissance. Exclure un élève de cours est souvent mal perçu, considéré comme une forme de faiblesse (et donc d'incompétence) de la part du professeur. Il faudrait en outre un soutien inconditionnel de l'administration, ce qui est lui d'être acquis dans tous les établissements. Coller un élève peut au bout du compte n'avoir aucun effet (voire pire: l'élève devient imperméable à la sanction et la reçoit comme un défi de plus dirigé contre le professeur), et dans le cas présent, l'effet d'une note sur le carnet de correspondance paraît incertain. Si l'enfant a décidé de se rebeller radicalement contre un professeur, le dialogue pur n'a pratiquement aucune chance de fonctionner. Cette gifle était sans aucun doute un aveu d'impuissance et la mise en exergue de son échec dans ce qu'il avait à faire avec ses élèves. La question est: pouvait-il seulement réussir?

Bref, pousser un professeur à bout n'est malheureusement pas forcément si difficile, et pourtant l'enfant n'est pas prêt de subir tout le poids symbolique d'un procès. Or, pour le professeur, c'est une remise en cause radicale de tout ce qu'il est. Cela ne va peut-être pas l'aider dans son alcoolisme (s'il est effectivement alcoolique, j'insiste...), et encore moins dans son travail. J'insiste bien, si cet homme est déjà fragile, cela va pour le moins l'achever... et l'enfant, non exempt de tout reproche malgré son statut (justifié) de victime, en subira certainement moins les conséquences.

Le père n'est de ce point de vue que dans un rôle d'opposition, comme s'il s'agissait d'écraser encore plus le professeur. Sans préjuger de ses intentions, ses actes semblent au moins aller dans cette direction.

J'espère qu'on s'en tiendra à une sanction administrative, qui n'empêchera pas ce professeur de continuer à enseigner, après s'être soigné si besoin. Et surtout, j'espère que l'enfant ne verra pas naître en lui un sentiment d'impunité qu'il pourrait garder toute sa scolarité (bon courage à ses chers professeurs, en ce cas) et après.

En l'état, j'avoue demeurer dans l'incertitude. J'ai l'impression qu'au bout du compte, tout le monde en sortira perdant, mêmes si certains semblent avoir plus à perdre.

287. Le mardi 5 février 2008 à 01:41 par Ron Paul

Cette affaire a ete surmediatisee, a cause de certains journaux qui ont (volontairement ?) omis certains faits pour reecrire l'histoire.
L'histoire est un peu plus complexe pour qui s'informe ailleurs que dans la presse politiquement orientee et corporatiste (<toussotement>Liberation</toussotement>)
- l' "educateur" a tout d'abord envoye balader les affaires d'un enfant de 11 ans par terre = humiliation devant ses camarades.
- l'enfant a demande des explications, ce qu'il etait parfaitement en droit de faire.
- l' "educateur" l'a plaque contre le mur
- l'enfant a alors compris que toute discussion avec l'adulte etait impossible, et l'a traite de connard.

A l'eleve : bravo pour son courage, il n'accepte pas de se faire traiter comme un chien, il fera un citoyen correct.
A l' "educateur": honte a lui, sa place n'est pas a l'Education Nationale.
A tous les professeurs qui agissent par reflexe corporatiste et declarent leur soutien a leur collegue : honte a vous, vous agissez en moutons. Vous serez de parfaits petits soldats le jour ou vous serez diriges par des regimes autoritaires.
A tous ceux qui reconnaissent les vertues educatives d'une gifle : un adulte frappant un enfant ( 11 ans ) peut lui endommager les cervicales (c'est fragile les cervicales a 11 ans, et le rapport de force est disproportionne).

Rien de moins que le licenciement direct de cet "educateur" n'est admissible.

288. Le mardi 5 février 2008 à 07:17 par draco

il y a des gens dont l'accord de fond avec vous, vous ferait abandonner des positions pour lesquelles vous seriez morts la veille...

pesons ce "la presse orientée et corporatiste"
(et trouvons-en une garantie free of toute obédience politico-philosophique)

pesons l'absolue certitude qui se dégage de tout ce discours, le déni total de la présomption d'innocence, le refus d'envisager ne serait-ce que de loin la possibilité d'une quelconque circonstance attnénuante, et cerise sur le gâteau le "pendez-le haut court" qui termine ce billet.

j'aime les gens porteurs de la vérité révélée, en général, ils ont tout un tas de réponses simples a des problèmes complexes...

289. Le mardi 5 février 2008 à 07:53 par Gillou

Pour ma part, au regard ( j'insiste!!) des déclarations du proc, le mot "connard" était trop doux pour ce prof.
Gamin, si tu me lis, bravo pour ton courage. Lorqu'une autorité est abusive, d'ou qu'elle vienne, ne perd jamais ton bien le plus précieux: ton honneur.

290. Le mardi 5 février 2008 à 11:34 par Philonous

Je trouve qu'il faudrait une vision des faits un peu plus large pour en arriver à ce genre de conclusion... Il reste difficile de savoir qui a vu en premier son honneur bafoué. Quant à l'autorité elle-même, s'est-elle vue non moins bafouée?

Le soutien qu'a reçu le professeur n'est peut-être pas totalement irréfléchi et injustifié. Sans dire encore une fois qu'il est innocent, il faudrait songer à faire la part des choses.

Eolas:
L'honneur bafoué n'a jamais justifié un élève baffé.

291. Le mardi 5 février 2008 à 12:05 par draco

ni une insulte, maître...

et le problème étant que quoi qu'il arrive tout lemonde sera perdant...

surtout avec la sensibilité aux symboles que nous avons tous.

si le prof est condamné, quel sera le message entendu par les élèves de France ?

selon vous?

et d'autre part, même s'il n'est pas condamné, combien de temps la payera-t-il, cette histoire ?

si le gosse est débouté, quel que soit son degré de responsabilité, combien de temps va-t-il traîner ce boulet ?



je commence à croire que cette histoire n'aurait jamais dû aller plus loin que les instances administratives de l'EN....

292. Le mardi 5 février 2008 à 12:58 par Arnaud

<<Eolas:
En l'espèce, il y avait légitime défense : il repoussait une atteinte à ses biens.>>

Vous m'intéressez, Maître.
Puis-je en déduire que si je gifle un élève qui essaie de me piquer mes clés, je peux échapper à la case "garde à vue" ?

293. Le mardi 5 février 2008 à 14:40 par Denis ROYNARD

Une question, et un commentaire de commentaire;

Ma question : qui a décidé de la garde à vue, le procureur, un gendarme ou un policier (OPJ of course)?

Mon commentaire : je trouve pour le moins léger de considérer les dires du procureur comme devant bénéficier d'une présomption quasiment irréfragable, surtout quand ce sont des témoignages d'enfant et l'intervention d'un gendarme qui ont conduit aux dires en question. Attention, dans l'affaire d'Outreau, il y avait des témoignages d'enfants, des policiers ou gendarmes et un juge d'instruction qui ont extorqué des propos erronés et à charge aux accusés...

Eolas:
C'est forcément un OPJ qui a décidé de la garde à vue. En matière de flagrance, la jurisprudence leur reconnaît un pouvoir discrétionnaire sur ce point. Sur votre commentaire : ATTENTION, vous ne connaissez pas le dossier. Rien ne permet d'affirmer que le gendarme serait "intervenu" pour que l'enquête soit ouverte : vous l'accusez de trafic d'influence, et qui plus est, le procureur est son supérieur hiérarchique en la matière, pas son subordonné. De plus, il ne repose pas que sur les dires des enfants. Lorsque le procureur s'est exprimé, le professeur avait déjà reconnu les faits et donné des détails. Attention à la tentation de tordre les faits pour les faire correspondre à ses convictions initiales, ici un biais en faveur de l'enseignant.

294. Le mardi 5 février 2008 à 15:12 par Ouinon

Le fil de discussion de ce blog a été signalé sur le site d'un syndicat d'enseignements ou quoi ? Si c'est le cas, il me semble qu'il y a beaucoup d'autres moyens de réclamer des moyens ou de préserver les droits d'une profession qu'en attaquant la justice, un gamin et son père ; ou encore en essayant de cautionner la violence à demis mots pour soutenir un prof qui lui-même avoué ses actes. Vous faites ce que vous voulez, c'est juste une question de crédibilité et d'efficacité de l'action. En attendant, personnellement, vu les réactions, je préfère de très loin cautionner et soutenir la parole du procureur que celles des syndicats.

295. Le mardi 5 février 2008 à 15:12 par Denis ROYNARD

Apparemment, la garde à vue a été conduite par des policiers, mais je ne sais toujours pas qui en a décidé, du procureur ou des policiers.

Eolas:
La garde à vue est forcément conduite par des policiers. Elle est décidée par les policiers en cas de flagrance, avec l'autorisation du procureur en cas de préliminaire, ou du juge d'instruction sur commission rogatoire.

296. Le mardi 5 février 2008 à 15:23 par Denis ROYNARD

"ouinon" préfère, je cite, "de très loin cautionner et soutenir la parole du procureur que celles des syndicats". Pour ma part, je suis président d'un syndicat enseignant, et je n'ai pas encore (mais c'est en cours) écrit ma réaction, préférant d'abord faire le point des faits constants, des présomptions, et des propos comme ceux de "ouinon", ou de ceux qui comme lui soutiennent aveuglément un des protagonistes, mais pas le même.

La "crédibilité et l'efficacité" du droit ne consiste pas à ne jamais mettre en cause la parole des autorités publiques, notamment celle de magistrats intervenus dans certaines affaires (cf. Dreyfus et Outreau, parmi bien d'autres).

La question de savoir qui a décidé de la garde à vue et de ses modalités est importante pour se faire une idée de l'affaire.

Eolas:
Ha ? Je ne vois pas en quoi. Toujours est-il que la réponse à votre question est : l'OPJ qui a reçu la plainte, que ce soit l'OPJ de permanence ou celui de la brigade des mineurs, je ne sais pas qui a traité le dossier.

297. Le mardi 5 février 2008 à 16:36 par Philonous

Si je comprends, ouinon, avoir un avis nuancé sur la question, ne pas dire "l'enfant est un vrai résistant avant l'âge", essayer de replacer les faits dans leur contexte (ce qui peut excéder la seule description établie par le procureur, ou plutôt le compte-rendu que nous en avons eu), cela revient à remettre en cause la justice et à soutenir un avis nécessairement partisan en faveur d'un professeur?
Dans ce cas, je crains de ne pouvoir être d'accord avec vous, en effet.
Ce n'est pas la justice qui est remise en cause ici, mais la pertinence d'un recours à la judiciarisation d'un tel événement. Même si je respecte la justice de mon pays, toute décision qu'elle rendra pourra être discutée (heureusement). Cela ne veut nullement dire que je remets par avance en cause la décision qui sera rendue... L'enseignant EST coupable. Mais les faits sont à mon sens plus complexes que certains ne semblent le dire, et le future décision de justice sera lourde de conséquences.

Je rejoins globalement l'avis de draco.

Par ailleurs, je n'ai jamais dit que l'honneur bafoué d'un prof devait finir en distribution de baffes, cher Eolas, mais bien que l'honneur bafoué ne justifiait pas plus l'insulte que la baffe (une contribution précédente évoquait l'honneur bafoué du gamin).

Eolas:
Une question alors. Un élève de 11 ans est giflé par un professeur. Il estime que cette atteinte, violente, est totalement injuste. Quel recours a-t-il ? Que lui direz-vous de faire, afin qu'il ne pense avoir d'autre choix que de rendre la gifle, éventuellement avec des intérêts ? Je pense (je sais, on me traitera de juriste) que lui expliquer que même face à un détenteur d'autorité comme un enseignant, la justice est un recours ouvert est une bien meilleure leçon de civisme que le lavage de linge sale en famille, et l'étouffement de l'affaire en "commission de dialogue" dont l'objet premier apparaîtra plus en couvrir le prof des conséquences de son geste que de rétablir la justice. Parce que la leçon qu'il apprendra avec son enseignant, il la retiendra le jour où il sera confronté à la police, par exemple.

298. Le mardi 5 février 2008 à 16:41 par Philonous

Petit ajout: quand je dis que le prof est coupable, ce n'est que mon avis basé sur les faits tels que je peux y avoir accès. Je ne parle donc que de la gifle.
L'évaluation juridique des faits, et de la peine éventuelle, je la laisse bien sûr au juge, dont c'est le métier. Il fera ça beaucoup mieux que moi.

299. Le mardi 5 février 2008 à 18:43 par draco

les instances administratives de l'EN, les commissions disciplinaires*, auxquelles sans aucun doute le professeur aurait eu droit si l'affaire ne s'était pas "judiciarisée" si j'ose dire, ne sont pas des "commissions de dialogue"...

elles peuvent prononcer le blâme, la mise à pied provisoire ou définitive, et tout un tas de choses si désagréables qu'on conseille aux gens qui comparaissent devant elles d'être assisté par.... ?

un avocat.

bref tout sauf un étouffement sans réelle conséquence ni autre effet que de couvrir le prof....







* auxquelles il aura de toute façon droit APRES le jugement, quelles que soient les décisions du juge...
y'a double peine pour les fonctionnaires, vous le saviez?

300. Le mardi 5 février 2008 à 19:59 par Denis ROYNARD

Maître EOLAS n'a pas bien compris ma question ou a fait mine de ne pas la compendre.

Une mise en garde à vue à l'intiative du procureur ou son maintien une fois le procureur mis au courant, ça ne dénote pas exactement la même attitude du procureur, et surtout des OPJ.

Eolas:
je suis désolé. Je n'ai pas appris à lire avec la méthode globale, et m'en tiens au sens des mots et non à la divination de la pensée de leur auteur. Je suis limité au français, que voulez-vous. Ainsi, quand je lis "qui a décidé de la garde à vue, le procureur, un gendarme ou un policier ?" et que la question est répétée sous cette forme : "la garde à vue a été conduite par des policiers, mais je ne sais toujours pas qui en a décidé, du procureur ou des policiers", je comprends juste que celui qui parle voudrait savoir qui a décidé de la garde à vue. La réponse est alors forcément : l'officier de police judiciaire en charge de l'enquête. Seul lui peut la décider.
Visiblement, je n'ai pas compris le sens de "qui a décidé". Ou alors, c'est ma réponse qui ne va pas dans votre sens qui voudrait absolument déceler un parti-pris du procureur ? Hé bien non. ce qui s'est passé, c'est que le procureur de permanence à Avesnes Sur Helpe a reçu un coup de fil qui lui a dit que Monsieur Machin, professeur de technologie, était en garde à vue dans leurs locaux pour des violences commises sur un élève dans des circonstances restant à éclaircir, les premiers récits étant contradictoires, mais que le père de la victime avait déposé plainte. Les faits tels que les policiers avaient pu les reconstituer lui ont paru assez graves (sept ans de prison encourus, quand même) pour que l'enquête continue.

301. Le mardi 5 février 2008 à 21:08 par Denis ROYNARD

Je vous remercie, non pour ce numéro consistant à jouer sur le mots pour vouloir "donner la leçon", mais pour la fourniture du renseignement. Quant à vos appréciations, je les ai lues, mais je ne les partage pas toutes loin de là. Je vous rejoins en revanche à propos de la "commission de dialogue", car déjà le droit en France n'est pas quelque chose de très bien appliqué, même au pénal, alors dans les juridictions disciplinaires, c'est encore pire.
Sinon, vous dites que vous n'avez pas "pu [vous] procurer le règlement intérieur du collège Gille de Chin, mais [vous ne pensez] pas prendre de gros risques pour la fiabilité de la suite de [vos] explications en retenant l'hypothèse qu'insulter un enseignant y est expressément prohibé, ainsi que de manière générale toute violence". Or à ma connaissance, si les sanctions disciplinaires doivent être prévues, comme les sanctions pénales, il n'y a pas en revanche le même principe de légalité des incriminations, du moins pas l'exigence d'une aussi grande précision qu'au pénal. Je ne vois donc pas a nécessité de viser expressément l'insulte d'un enseignant pour légaliser la sanction prise sur ce fondement.

302. Le mardi 5 février 2008 à 21:26 par Marcel

@Philonous : Vous demandez à en savoir plus sur cet enfant. On apprend de la Voix du Nord (qui ne cite toutefois pas sa source) que "C’est un enfant discret, inscrit au tableau d’honneur. Un bon élève donc. Timide même. Ses camarades le surnomment « Moustic ». Pas vraiment une tête brûlée. Un enfant calme qui n’avait jamais fait parler de lui."

Quant à s'en sortir avec les honneurs, il s'en est surtout sorti avec une joue rougie, une lettre d'excuses à rédiger, et trois jours d'exclusion - casserolle inscrite sur son dossier scolaire et qui pourraient lui bloquer l'entrée de certains établissements. C'est déjà une triple-peine et je trouve ça déjà assez, disons, "énergique". Surtout qu'on peut concevoir qu'un enfant dérape verbalement sans lui en tenir rigueur éternellement ni outre mesure.

Ca me conforte d'ailleurs dans une idée - un peu HS mais quand-même : c'est que c'est souvent les enfants sages qui morflent le plus quand ils dérapent, alors que les enfants coûtumiers de l'irrespect finissent par blaser tellement leurs interlocuteurs adultes qu'ils prennent moins lourd que ça.

303. Le mardi 5 février 2008 à 21:38 par Gillou

Et oui...un gosse courageux qui a eu le tort d'avoir eu un mot de trop...

304. Le mardi 5 février 2008 à 21:51 par Marie

Cher maître, il vous faudrait faire un petit stage dans certaines classes, notamment la mienne (ZEP de Province, CM1) pour comprendre qu'un enseignant est aussi un humain et que quand on le pousse à bout, qu'il n'est ni soutenu par les parents, ni par sa hiérarchie, qu'il travaille comme un taré pour essayer de "boucler" ce maudit programme en faisant en sorte que les élèves de sa classe surchargée retiennent des choses (eh oui, les enseignants travaillent, même quand ils ont des vacances!), eh bien il arrive de craquer... Je ne l'ai pas fait personnellement, mais je peux vous assurer que je suis chaque jour à deux doigts de le faire. C'est ma première année d'enseignement (et la dernière, je suis dégoûtée par ce système éducatif et par la démission des parents) et j'ai déjà dû être arrêtée 3 semaines pour éviter de péter littéralement un câble.

Les parents n'ont-ils pas une obligation d'éduquer leurs enfants? Car quand les profs n'auront plus à jouer les flics, les éducateurs, les assistantes sociales et compagnie, peut-être pourront-ils faire leur métier correctement...

Alors arrêtez de juger sans connaître réellement les réalités du métier ! La violence n'est certes pas une solution, mais errare humanum est...

Eolas:
Je n'ai jamais dit que le métier d'enseignant était un métier facile, et je jette l'opprobre sur celui qui vous l'a fait croire si vous le découvrez à votre première année d'exercice. Mais cela ne justifie aucun dérapage. Les policiers pourraient invoquer le même argument pour justifier une bavure de temps en temps. Je n'exige pas le rétablissement des galères pour votre collègue. Il a commis plus qu'une erreur, une faute (ça ne ferait pas de mal aux enseignant de le reconnaître), et, à l'instar de n'importe quel élève ou citoyen, en subir les conséquences. Toutes les conséquences. Rien que ces conséquences. La sanction pénale sera très légère. La révocation n'est pas encourue. Mais l'impunité serait inacceptable.

305. Le mardi 5 février 2008 à 22:01 par Gillou

Chère Marie,
Sans vouloir etre désobligeant, vous semblez vous aussi etre une grande adepte des discussions du style "café du commerce". Vous débitez des généralités qui n'ont aucun lien avec les faits. Comme beaucoup trop d'intervenants d'ailleurs!!
Si vous souhaitez parler des faits, je vous renvoie aux coms 109 et 110. Peut etre que cela vous aidera à porter un vrai jugement, sans idée reçue, sur ce qui s'est passé dans la classe. En ce qui me concerne, je le répète: le mot "connard" était trop doux pour ce prof.

Eolas:
N'exagérons rien non plus. Il a commis une faute, pas perdu tout droit à l'honneur non plus.

306. Le mardi 5 février 2008 à 22:12 par Gillou

Encore une chose, parce que ça me démange un peu: ou avez vous vu que les enseignants DANS LEUR ENSEMBLE étaient jugés??? Il ne s'agit ici que de juger le comportement d'UN enseignant qui semble ( d'après les déclarations du proc) avoir fait preuve de maltraitance ( au delà de la simple gifle) sur un gosse qui, d'après la VOIX DU NORD, était calme et sans histoire.
Par contre, ceux qui soutiennent le prof, eux, généralisent pour la plupart d'entre eux en parlant de-ces-sals-gosses-que-leurs-parents-ne-savent-pas-éduquer...saoulant!!
Parlons des faits si vous le voulez bien...

307. Le mardi 5 février 2008 à 22:16 par Marie

Personnellement, je réagissais par rapport aux propos tenus sur l'angle juridique des faits. Je ne fais pas confiance aux médias pour retranscrire correctement une affaire et je suis tout à fait d'accord pour dire que l'enseignant n'avait pas à faire ça, que s'il était sous l'emprise de l'alcool c'était lamentable et que les torts étaient sans aucun doute partagés.

Le rappel des textes m'a juste énervé car nous les connaissons parfaitement, nous savons qu'il est interdit de frapper les élèves et personnellement je ne crois pas que ce soit la solution, mais alors qu'on nous donne un guide du bon professeur en début de carrière en nous disant que faire quand on se fait insulter par un élève (d'une manière générale je parle) car les lignes à copier, le surplus de travail, les privations d'une partie de la récré ne font absolument plus aucun effet aux élèves...

Et les "généralités", comme vous dites si bien, sont douloureuses à vivre au quotidien.

Eolas:
La sanction efficace n'est pas la sévère voire la violente (baffez vos élèves, vous vous ferez baffer immanquablement, tôt ou tard, et pas une simple gifle). C'est la sanction prompte et certaine. Aux chefs d'établissement de faire en sorte que de tels comportements soient rapidement et systématiquement sanctionnés. Je ne vois pas d'autre moyen, à part armer les profs.

308. Le mardi 5 février 2008 à 22:35 par Gillou

Je comprends votre agacement.
Mais pour ce qui est des coms dont vous parlez, il ne s'agit pas de simples articles de presse. Ce sont des propos tenus par le procureur en charge de l'enquête. Mis à part "La voix du Nord" et peut etre quelques autres journaux, il me semble que les journaux ont été très conciliant avec le prof, ne trouvez vous pas. Si l'on en croit le procureur, l'enfant n'a pas traité son prof de connard sans que rien ne se soit passé. Et la gifle n'aurait fait que conclure une scène de maltraitance.
Comment réagiriez vous, mademoiselle, si un inspecteur d'académie se donnait le droit, et sans un seul mot d'explication, de renverser toutes les affaires sur votre bureau? Comme l'a fait le gosse, je pense que vous demanderiez à la personne pourquoi elle a fait cela? Quelle serait votre réaction si, pour toute réponse, l'inspecteur d'académie vous plaquait alors contre le mur?
Quel mot vous viendrait à l'esprit alors?
Autre chose: je suis moi meme révolté quand je vois des "sauvageons" perturber des cours, pourrir la vie des autres élèves. Et croyez moi: les solutions que je préconise ne sont pas tendres: je reve moi aussi de gifler les malotrus, de les envoyer en maison de correction..
Seulement voilà: en ce qui me concerne, quand je suis face à un cas précis, j'analyse le cas en question et seulement le cas en question. Je ne me perds jamais dans les généralités.
Puisse chacun en faire autant...

309. Le mardi 5 février 2008 à 22:41 par Jack le Castor

@Gillou :
"Parlons des faits si vous le voulez bien..."

... et vu que personne ne les connaît, les faits...


Évitons de juger sans savoir : des professionnels auront à le faire après un mois d'instruction du dossier...

Eolas:
Techniquement, le dossier est bouclé. Il est à l'audiencement du TGi d'Avesnes sur Help où il attendra jusqu'à l'audience de mars, sauf pour être consulté par les avocats des parties, et le procureur.

310. Le mardi 5 février 2008 à 22:43 par Cyrille

Je me souviens d'une conversation entre gens biens éduqués où j'avais défendu l'idée d'une éducation sans torgnole. J'ai vite compris que je faisais l'effet d'un hippie de 1968 défendant l'harmonie mondiale à coup de loukoums face à des gens avec les pieds bien sur terre, eux.
J'ai bien essayé de mettre de l'eau dans mon vin, en admettant - hypocritement - les vertus d'une fessée ou deux exceptionnellement pour l'exemple, mais j'ai fait long feu: apparemment, si t'es pas prêt à mettre une claque, t'es pas un père responsable.

Sinon, je ne veux surtout pas dire que c'est une règle générale, mais dans ma génération et dans mon coin de campagne, pas mal d'enfants turbulents et fouteur de bordel sont devenus... gendarmes. Alors quand je lis ici dans les commentaires que les fils de gendarme sont aussi souvent des enfants turbulents et fouteur de bordel...

311. Le mardi 5 février 2008 à 22:59 par Gillou

Pour Jack le Castor:
ce qui m'agace, ce sont les nombreux coms insultants pour le père et le gamin (sal gosse et mauvais père si je résume) par des gens qui n'en savent pas plus que toi et moi. Or, les premiers éléments ( la scène a été vue par toute une classe, faut il le rappeller? ) semblent donner raison a ces derniers contre ceux ( dont beaucoup de profs ) qui veulent instrumentaliser cette histoire pour mieux mettre en avant leurs intérets et/ou leurs convictions.
A titre personnel, je le répète: j'aurais tendance à rétablir les chatiments corporels et les maisons de correction.
Mais là, on SEMBLE etre dans le cas de la maltraitance. Et je me mets à la place du gosse et du père qui, n'ayant fait que son devoir ( SI LES FAITS SONT AVERES) font l'objet d'un lynchage verbal en règle.
Affaire à suivre oui....

312. Le mardi 5 février 2008 à 23:35 par Jack le Castor

"ce qui m'agace, ce sont les nombreux coms insultants pour le père et le gamin (sal gosse et mauvais père si je résume) par des gens qui n'en savent pas plus que toi et moi."

... auxquels répondent autant de commentaires non moins insultants pour le prof par des gens qui n'en savent pas d'avantage...


bref... que de bruit !!!



... quant au billet initial d'Eolas, son contenu ne parle pas du tout des "circonstances aggravantes" de ce fait divers particulier telles que présentées dans les media par le procureur...

Au contraire, son discours moralisateur de fin de billet pourrait s'appliquer à tout adulte qui n'aurait su retenir, un jour, un geste déplacé devant un enfant...

Comme je n'ai pas la prétention de ne jamais commettre un tel geste dans le futur (et bien que je sois convaincu, sur le principe, des désastres qu'il pourrait engendrer), je me garderais de leur jeter la première pierre...

313. Le mercredi 6 février 2008 à 00:53 par PEB

Les Anciens disaient: Qui amat bene, bene castigat. - Qui aime bien, châtie bien.

Les idées reçues ont déformé leurs propos par un "C'est rendre service aux enfants que de les battre, aux serviteurs de les chasser, etc."

Jamais un professeur ni mes parents n'ont jamais porté la main sur moi. Pourtant, cela ne m'a empêcher de devenir un citoyen.

La baffe est un rappel des supplices d'Ancien Régime. Le piquet, c'est déjà un pilori. Le bonnet d'âne est la parodie de celui d'infâmie que portaient les hérétiques lorsqu'on les brûlait en place de Grêve. Ajouter à la punition le devoir de demander merci au maître (je ne parle pas de vous, ô Eolas), et voici l'amende honorable devant Notre-Dame telle que Damiens dut la prononcer avant d'être effroyablement écartelé.

Mon optimisme en la nature humaine me fait dire qu'il y a d'autres moyens de sactionner un élève. Nettoyer la cour pendant 1 h permet de se rendre utile et de voir le résultat des cochonneries des camarades. On peut en revenir avec, certes, la honte de la punition, mais le sentiment de devoir qui en résulte est salutaire. Et rien de tel que le grand air pour se raffraichir les idées.

J'ai aussi tendance à croire qu'une parole de droit jutement prononcée et appliquée peut être libératrice pour celui qui est sanctionné.

314. Le mercredi 6 février 2008 à 09:16 par beber58

A PEB: franchement je ne vois pas la différence entre nettoyer la cour et le pilori. De plus cela sous tend que ceux dont le métier est de nettoyer la cour sont punis à vie !

Maintenant pour revenir au fond du sujet: frapper un enfant est immoral, inefficace et dangereux.

Eolas:
J'ajoute que les travaux forcés sont contraires aux droits de l'homme.

315. Le mercredi 6 février 2008 à 09:41 par Jack le Castor

"frapper un enfant est immoral, inefficace et dangereux."


... et frapper un adulte ne le serait pas ?...

Eolas:
Si, bien sûr. Mais personne ne prétend que frapper un adulte était une méthode éducative acceptable. Par quel mystère cela le serait-il pour un enfant ?

316. Le mercredi 6 février 2008 à 10:04 par Gillou

Personne ne dit le contraire Jack... mais un enfant c'est pire: il ne sait pas, la plupart du temps, qu'il a des droits, contrairement à un adulte qui, lui, portera plainte plus facilement.
Pour beber: le pilori n'a pour seul but que d'humilier tandis que nettoyer la cours a un role réparateur. La différence avec ceux dont c'est le métier, c'est que dans ce cas là, l'enfant le fera GRATUITEMENT. Selon moi, donc, la punition n'est pas dans le travail en soi, qui n'a rien de dégradant. La punition réside dans le fait d'accomplir une tache pénible GRATUITEMENT.
Voilà, j'espère avoir été clair.

317. Le mercredi 6 février 2008 à 11:28 par Erick

Il ne faut pas remonter à Sarajevo pour se souvenir des baffes et autres fessées. Les années 50 et 60 y suffisent.
Peu de "martyrs" se plaignaient et surtout pas auprés de leurs parents qui auraient rajouté une dose. Et la plupart ont conservé cette époque au rayon des bons souvenirs.
Quant au papa gendarme, que dire si ce n' est qu' il est peut-être un exemple vivant de la démission des parents dont, paraît-il, souffre l' école. Aura-t-il au moins tenté de raisonner son voyou de fils ?

318. Le mercredi 6 février 2008 à 11:56 par PEB

@314: Mais les travaux d'intérêt général sont prévus par la loi pénale, non ? Il ne s'agit pas de stigmatiser un métier mais de prendre conscience de l'environnement de travail. A l'occasion, il apprendra à ne plus jeter de papier par terre: deux leçons pour le prix d'une.

@316: Merci de me soutenir Gillou.

319. Le mercredi 6 février 2008 à 12:09 par Jack le Castor

@Eolas (sous 315) :
"Mais personne ne prétend que frapper un adulte était une méthode éducative acceptable. Par quel mystère cela le serait-il pour un enfant ?"


L'erreur est peut-être d'envisager ce fait divers uniquement sous l'angle éducatif...

S'il s'avère que cette gifle était un acte prémédité de l'enseignant pour "apprendre" à ses élèves le respect de l'autorité, alors effectivement, on peut parler de sévices corporels et de méthodes "d'un autre âge"...

Mais s'il s'avère (comme c'est le plus souvent le cas dans pareilles affaires) que c'était un acte impulsif, résultat d'une altercation entre le prof et l'élève, en quoi le statut des protagonistes peut-il constituer une circonstance aggravante !!???

320. Le mercredi 6 février 2008 à 12:11 par Ouinon

D'après le SNES Lille, le recteur ne donnera aucun sanction administrative au professeur :
www.lille.snes.edu/spip9/...

Ce qui fait peser tout le poids d'une sanction éventuelle sur la justice …
Il m'aurait pourtant semblé plus intelligent de ne pas faire preuve de laxisme et de donner au moins une mise à pied correspondant aux 3 jours qu'a reçu l'élève en plus de sa « gifle », mais bon… Cela dit, même si je suis radicalement contre le comportement de ce prof, je ne suis pas spécialement pour que celui-ci soit condamné à une lourde indemnité de la part la justice (c'est juste un avis perso, je ne suis pas juge). Au moins un suivi médical pour son problème d'alcoolisme. Parce que l'alcoolisme en dehors des heures de cours, c'est une chose mais l'éventuel état de manque pendant les heures service peut avoir des conséquence nerveuses sur le prof.
À suivre…

Du coup, j'ai une question, si le Maître des lieux repasse par là :
Quel que soit soit le jugement final, la justice aurait elle été plus clémente si un minimum de sanction professionnelle avait été prononcée au préalable par le recteur ?

321. Le mercredi 6 février 2008 à 12:17 par Jack le Castor

@ Gillou (316) :
"mais un enfant c'est pire: il ne sait pas, la plupart du temps, qu'il a des droits, contrairement à un adulte qui, lui, portera plainte plus facilement."


Pas si sûr...
En France de nos jours, les enfants de 11 ans ont déjà été largement informés de leurs droits...

(...et certains - qui n'ont pas encore compris que chaque droit a des limites et s'accompagne de devoirs - en abusent d'ailleurs, croyant que la protection de l'enfance leur accorde une certaine impunité...)



Là où je te rejoins par contre, c'est que ceux qui sont réellement victimes de sévices sont moins enclins à s'en plaindre ouvertement que ceux qui ne supportent aucune frustration...
(mais c'est pareil chez les adultes...)

322. Le mercredi 6 février 2008 à 12:22 par Ouinon

Avant toute réponse à ma précédente question, je remarque quand même qu'il y a un paradoxe entre le fait de refuser l’intervention du pouvoir judiciaire dans le cadre scolaire d'un côté, et le fait de ne pas faire appliquer un minimum de justice en interne, de l'autre.

323. Le mercredi 6 février 2008 à 12:25 par Jack le Castor

@PEB (313) :
"Mon optimisme en la nature humaine me fait dire qu'il y a d'autres moyens de sactionner un élève. Nettoyer la cour pendant 1 h permet de se rendre utile et de voir le résultat des cochonneries des camarades. On peut en revenir avec, certes, la honte de la punition, mais le sentiment de devoir qui en résulte est salutaire. Et rien de tel que le grand air pour se raffraichir les idées."


Une sanction "intelligente" n'est intelligente que si elle est en lien avec l'infraction qu'elle sanctionne.
En gros, faire nettoyer la cour est une sanction "intelligente" pour un élève pris en flagrant délit de jeter des papiers par terre...

Pour un élève coupable d'insulte, cela reste une sanction "bête et méchante" qui peut s'apparenter à des "travaux forcés" (dixit Eolas)... et surtout, cela aura pour effet d'assimiler le nettoyage de cour à une "punition"...

324. Le mercredi 6 février 2008 à 12:41 par Ouinon

Je viens à l'instant de voir au JT du midi de France 3 le Premier ministre déclarer qu'à son avis, l'élève aurait mérité plus de sanction que celles qu'il a déjà eu (pendant l'émission d’RMC de Bourdin) ; extrait suivi de chiffres sur les pétitions sur les sites de syndicats enseignant, dont celui su SNES Lille que j'ai cité plus haut ; suivi d'un signalement sur le rassemblement qui aura lui cet après midi devant le collège.
Il n'y a vraisemblablement que les syndicats d'enseignants qui communiquent sur cette affaire… (-> les médias marchent -> les autorités politiques suivent).

325. Le mercredi 6 février 2008 à 13:02 par Ouinon

Un autre exemple ici, sur Le monde :
lemonde.fr/societe/articl...
(compte rendu de l'interview de Fillon également dispo à droite de la page)

Et si les caméras sont devant le collège cet après midi, je suis sûr qu'on aura dés ce soir des dizaines de témoignages sur « un prof exemplaire », etc. Même du point de vue des élèves interviewés… si beaucoup doivent être au courant de ce qui s'est passé, que peuvent ils répondre d'autre ?

326. Le mercredi 6 février 2008 à 14:48 par patrick

Berlaimont le 05 02 2008
Bjr a tous . j'ai essaye de lire tous les posts jusqu'au bout mais j'ai du arrete sinon je ne pourrai repondre avant deux mois .
J'en ai quand meme lu assez pour me permettre de vous eclairer sur certains points entre autre un tres important , c'est a dire les faits tels qu'ils se sont deroule en classe rapporte par les camarades de classe du giflé.
je suis comercant a berlaimont et ces enfants viennent tous les jours acheter chez moi leur coca ou bonbons donc vous n'aurai plus a ecoute les mensonges ehontes d'un procureur soucieux de proteger les fautes punissables du gendarme ( abandon de poste,son fils etait loin d'etre mourant et il aurait put attendre la fin de son service , tenue inadecuate dans un etablissement scolaire ).
voila donc les faits relates par les temoins directs.
avant tout il faut savoir que tous les eleves connaissent le coté" maniaque du rangement" de ce professeur .
Manie qui en fait pour un prof de dessin technique n'en est pas une car c'est une condition sinequanone pour la pratique de cette matiere .
sachant cela je peux commencer le recit .
le prof ayant besoin de la table pour des travaux en commun a demandé a l'enfant de la debarasser de ses affaires et cela plusieus fois ( le nb differe selon les enfants 2 ou 3 fois).
c'est seulement devant le manque de reponse et l'inaction , (que bcps prendrai pour de l'efronterie ), qu'il l'a trainé, c'est vraie d'une maniere energique et forte , et c'est la et seulement la qu'il a ete insulté .
s'ensuit bien sur la fameuse gifle .
Comme vous voyez les fait reel sont un peu differents .De cette maniere vous n'aurai pas a vous fier du seul baraguinage mediatique.
ensuite..... deux filles de la classe sont allé raconter les faits a l'infirmiere qui elle meme les a relate a la principale qui elle n'a pas doute une segonde a appeler le pere .
Le pere de patrouille dit 'il ( berlaimont n'est pas sous le controle de la gendarmerie mais de la police ). s'est deplace jusqu'au college .
Je connais bcps de peres qui auraient dut attendre la fin de leur journee pour s'occupe de voir le prof , deposer une plainte et faire une deposition .a moins qu'il n'ait eut un conge immediat de son superieur, il a fait tout ca pdt la ronde .abus de pouvoir ? abus de position? abandon de poste ?
Ce n'est pas un desir de taper sur l'autorité , c'est juste pour dire que cette situation ubuesque aurait put etre evite si le pere avait reflechis un peu et ne s'etait pas laissé emporté . ( tiens lui aussi )
En ce qui concerne l'aspect violent de la gifle , la aussi les mots influent bcps trops , comme par exemple associer une gifle a la definition violence phisique .
Bien sur ca l'est en termes juridique , mais dans l'esprit des gens , qu'elle image engendre le mot violence?
Dans l'ouest se genre de quiproquo verbal provoquait des linchages par la population .
En attendant ces memes enfants espere que leur camarade ne revienne pas au college , et ils ont eux meme fait circuler une petition a faveur du professeur . Incroyable non?
A propos de l'aspect violent de la gifle j'aimerai faire quelques commentaires .
Je suis moi meme pere de famille . j' ai deux enfants 2 garcons de 4a et 1a .
Pablo de quattre ans avant d'arriver a la maternelle etait un ange , avec caractere mais doux et obeissant.
Malheureusement , le contact permanent et violent d'un petit la fait changé considerablement.
Il rage , il est agressif , montre du poing , desobeissant , colerique , moqueur .
Nous avons essaye tout ce qui etait en notre pouvoir .
je suis en constant contact avec l'instit ,a qui j'ai demandé de me dire chaque fois que pablo etait puni, car automatiquement il le serait aussi a la maison.
Par contre l'attitude violente de l'autre petit me preocupait un peu beaucoups.
j'ai essaye de faire comprendre a mon fils d'eviter tout contact . Mais j'ai pensé que se serait trop violent psychologiquement de se sentir harcele physiquement sans pouvoir repondre .Il revenait de l'ecole completement renfermé sur lui meme , il refusait de parle , revenait avec des morsures et des griffes.
J'ai contacte un psy de ma connaissance qui m'a conseille au contraire de le lacher , qu'il se defende face a cette agressivite.
J'ai du donc encore une fois nuancer pour le gamin , qu'il pouvait se defendre ( ne jamais toucher la figure ) mais ne jamais commencer lui meme une altercation .
Malheureusement ila pris gout a la facilite de ceder a l'agressivité et il s'est mis lui aussi a provoquer le gamin .
Il est devenu calculateur , savez vous qu'il en est arrive a l'age de trois ans a negocier ses punition???? enfin il essayait .
et bien tout ca ,il l'a appris , vecu , observé , deduit , au contact des autres gamins ,au contact avec l'exterieur , avec la vie en comunaute ,avec la diversité des caracteres et educations de ses camarades .Car tous les enfants ,et tous les parents s'en sont plaint ,se sont mit a imiter le petit agressif.
Alors, que les parents d'eleves s'insurgent contre les manifestations violentes , qu'il faut protegé les enfants de toutes violences me fait bien rire surtout si l'on sait que ces enfants pratiquent le karate , le judo ,violence a la télé dans les jeux videos etc....
La violence existe , elle est latente chez nous tous et nos enfants , c'est un reflexe de survie et une condition sinequanone a la survie de l'etre humain , de l'individu .
Mais comme d'habitude notre societé nie l'evidence .
Dans le fond de cette affaire apparait une question tres importante . Ne serait il pas plus sage de remettre les assos de parents d'eleves a leur place ? plus ils en mele pire c'est .
Depuis qu'ils ont autant de pouvoir , depuis qu'ils assurent que leur enfants sont des sts , et que se sont les profs qui ne savent pas y faire . ses asso ont eu le proces trops facile ,sont a l'origine des lois extremistes qui empechent l'education nationale de faire son role d'educateur dans des conditions acceptables.
Bien sur il ya eu des abus , comme partout et dans tout , mais de la a laisser toute l'education pieds et poings lies!!! tout ca pour finalement laisser la porte ouverte a tous les abus du cote tetes blondes.
Les enfants ( bcps plus precoces de nos jours ) ont besoin de rigueur , ca ne ve pas dire qu'il faut etre rigoriste toute sa vie , seulement le canalise au depart vers une voie qui nous parait en tant qu'educateur la plus adequate , mais je precise que quelque soit la voie choisie , elles passent par une etape essentielle et incontournable pour le maintient de notre civilisation et c'est le , respect de soi , des autres , de son environement .
Pour cela mon fils a du passer par quelques bonne claque sur les fesse (je ne touche jamais le visage).
Ca n'est pas une punition systematique , c'est le dernier recours ( il s'adapte a toutes les punitions ), mais dans tous les cas il est toujours prevenu , non pas pour me donner bonne conscience ( je suis tjrs traumatise d'en arrive la), mais pour qu'il apprene a assume ses erreurs. Une fois qu'il est calme je le prend dans mes bras en etant tjrs severe et intretable sur le sujet mais tendre et je lui explique mon geste , que je n'aime pas lui donner une fessée ,qu'il valait mieux etre la a rigoler qu'a se facher , que si je lui dit que faire une chose ca n'est pas une punition ca sert toujours a quelque chose et je le lui explique.
Et pourtant tout ca est passe par un taloche malheureusement incontournable .
uen gifle sans colere n'est pas de la violence , autre chose est que l'adulte passe sa rage sur l'enfant .
Ma claque est unique mais seche .je ne passe pas ma rage sur l'enfant .
Il aurai mieux valu pour le prof dire que se fut un acte reflechi et que devant tant d'insolence ce fut l'unique solution qui lui vint a l'esprit pour montrer a ce jeune qui est la maitre des lieux et a respecter ses camarades qui attendent que se libere la table pour travailler .
en fait au lieu de tergiverser sur ce que dit la loi il faudrai plutot parler de comment nuancer cette loi et ne plus laisser le corp enseignant sans aucune defense .
Les tps ont change et changent de plus en plus vite , les enfants changent encore plus vite , changez ces lois et profitez de ce fait divers pour commencer , ou les suicides d'enseignant vont serieusement augmente.

327. Le mercredi 6 février 2008 à 15:23 par patrick

le gosse n'a pas été exclus du lycee mais de la classe.
il est dans une salle de permanence

328. Le mercredi 6 février 2008 à 21:41 par RG

@325 Patrick

Très bien votre argumentation.

329. Le mercredi 6 février 2008 à 23:16 par Apokrif

J'ai moi aussi entendu parler de jurisprudences sur le "droit de correction".


Ce que vous dites sur le règlement intérieur me gêne:

"Les enseignants tirent de ce règlement intérieur une autorité de police et une autorité disciplinaire :"
"en aucun cas cela ne donnait le droit à l'enseignant de s'affranchir du règlement intérieur et de se faire justice à lui-même"

On a l'impression que ce règlement est le texte primordial, avant d'autres textes comme la loi ou les décrets (et qu'a contrario, si les coups étaient permis par le règlement comme mesure de défense ou de punition, ce texte qui les autoriserait en violation des lois ou règlements qui définissent les infractions de violence, et qui devrait être invoqué devant une juridiction pénale, au lieu de la loi pénale, pour justifier la légitime défense).

330. Le jeudi 7 février 2008 à 11:11 par stellar

pour apokrif

le réglement intérieur doit respecter la hiérarchie des normes et être conforme aux lois et les réglements.

331. Le jeudi 7 février 2008 à 14:45 par quelqu'un

Je trouve que vous faites une erreur monumentale en disant que « frapper un élève est un geste inacceptable, et frapper un enfant l'est encore plus ». Je ne parle pas du tout ici du droit. Juridiquement, vous avez, comme bien souvent, tout bon. (Parfois j’ai l’impression que vous êtes l’esprit de la loi tellement vous la connaissez bien. Un jour vous finirez député.) Mais d’un point de vue « sociétal » je crois que c’est problématique de raisonner ainsi. A un des commentaires (n°20), vous dîtes que « apprendre [à l’enfant] la frustration de se faire battre sans pouvoir rien faire n'est pas lui faire un cadeau. » La frustration est indispensable à la construction d’un enfant. Lui faire comprendre qu’il y a des choses impossibles, ça peut être nécessaire pour son avenir. Une gifle à 10 ans, on peut s’en remettre. Un licenciement, un refus de prêt, une interdiction ou n’importe quelle privation à 30 ans peut devenir un véritable drame pour celui qui n’a pas été frustré dès le plus jeune âge. Jusqu’à ce qu’il parle, l’enfant n’utilise que son corps pour s’exprimer. Tant qu’il ne maîtrise pas toutes les subtilités du langage, le corps de l’enfant est pour lui-même un « moyen de communication ». Une frappe sur ce corps est une limite « visualisable », compréhensible pour l’enfant. Une borne sur laquelle il pourra s’appuyer pour aller mieux explorer le possible. De toute façon la vie n’est pas dénuée de violence. Y être confronté tôt et par quelqu’un qui ne l’utilise pas pour elle-même peut être une des meilleures façons de l’accepter, de la comprendre, de la maîtriser pour plus tard. Vous parlez de violence subie. Je crois que la distinction à faire n’est pas violence subie/ violence consentie ! Mais plutôt violence gratuite/violence justifiée (même justifiée, une violence pouvant être condamnable aussi.) Pour mettre une claque d’un professeur insulté et le pire des crimes sur une même « échelle de violence », vous prenez l’exemple de cas sociaux où la violence (injustifiée) au sein de la famille est souvent reproduite. Mais soyons honnêtes : d’abord ces familles ne sont pas majoritaires dans la société (heureusement), ensuite ces comportements ne sont pas dus seulement à une ignorance de la loi ou de la bonne morale en vigueur dans la société. Ils sont d’abord le résultat de problèmes psychologiques, multiples, liés entre eux, mais en tout cas individuels. Enfin et surtout, il s’y exerce une violence injustifiée. La violence gratuite est dangereuse et mène à l’escalade. La violence limitée qui s’explique seulement et entièrement par l’excès de l’enfant est utile dans la mesure où celui-ci n’est pas sensible à d’autres formes de limites. Je crois qu’il ne faut pas condamner (moralement non plus) ce type précis de réponse physique à une insulte par un enfant. D’autant que l’enfant est amené à vivre au milieu d’autres humains (êtres sensibles, pétris d’émotions plus ou moins vives). Qu’il reçoive une réponse violente de la part de l’adulte qu’il vient d’insulter ne peut que l’aider à prendre conscience de la réalité qui l’attend. Et là je crois que le droit n’est pas très « intègre » (à l’égard de la morale) : repousser une atteinte à ses biens (gifle par Bayrou) justifie juridiquement cette violence. Une atteinte à sa dignité (se faire traiter de connard devant sa classe) ne justifierait en aucun cas ce genre de réponse ? (Juridiquement c’est vrai, le règlement intérieur est probablement là) mais moralement : est-ce bien humain de considérer qu’on peut se défendre par cette « violence » pour une atteinte à ses biens mais pas pour une atteinte à sa dignité ? Le problème est de fixer la limite entre violence tolérable et violence intolérable dans un tel cas. Pourquoi ne pas considérer qu’une telle violence est acceptable si elle est uniquement justifiée par une atteinte à la dignité de l’adulte et non disproportionnée : c'est-à-dire n’entraînant à son tour aucune atteinte à l’intégrité physique de l’enfant et ne consistant qu’en un seul acte accompli immédiatement après l’atteinte à la dignité ? Je crois que ce serait une considération plus honnête à l’égard de la nature humaine, plus réaliste (à l’égard de ce que peut ou ce que doit endurer un enfant pour grandir) et plus utile à la société entière finalement.
Je veux préciser que mes parents ont toujours regretté les très rares frappes qu’ils ont pu me donner (je ne me souviens que d’une seule gifle) et je n’imagine pas être capable de frapper mes enfants.

332. Le jeudi 7 février 2008 à 18:32 par Gillou

Ta démonstration est intéressante. Seulement voilà, elle ne résiste pas aux faits: en Suède, l'interdiction des chatiments corporels ( gifles, fessées...) a eu pour résultat une baisse de la délinquance constatée sur 30 ans. De plus, les statistiques prouvent que plus un enfant subit des chatiments corporels, plus il adopte des conduites à risque voire devient, à son tour violent.
Voilà pour les faits STATISTIQUES je le rappelle, au delà de toute idéologie.
Autre chose: crois tu vraiment que lorsque le prof a giflé l'élève, il s'est dit " cet élève m'a insulté, je vais donc l'éduquer par une gifle salutaire?". Pour moi, un tel comportement ressemble beaucoup au coup de boule de Zidane qui s'était fait traiter de "fils de p...".
Le prof, selon moi, aurait du traduire le gamin en conseil de discipline car je pense avec maitre Eolas que personne, y compris un prof, n'a à se faire justice lui meme.
Personne ne me convaincra que le prof n' a pas agit par reflexe ( il l'a dit lui meme d'ailleurs!!). Alors ou est la volonté éducative dans tout ça?? Est ce cela, l'éducation??
Voilà ce qu'il faut montrer aux élèves pour en faire de vrais citoyens: ON NE SE FAIT PAS JUSTICE SOI MEME, SURTOUT PAR LA VIOLENCE.

333. Le jeudi 7 février 2008 à 19:56 par FD

Bonsoir,
je me permets de relever une petite chose, oh, juste une broutille, un micro-lapsus révélateur probablement, lorsque vous dites dans votre billet que l'éducation est obligatoire de 6 à 16 ans... C'est l'instruction qui est obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans... les enfants français doivent donc obligatoirement être INSTRUITS (par l'école pour la plupart) de 6 à 16 ans... leur EDUCATION échoit à leurs parents ou tuteurs et ce bien avant leurs 6 ans et en général un peu au-delà de la 17è année, fort heureusement ! Instruire n'est pas éduquer, la nuance est de taille... Si l'école récupère souvent ce rôle abandonné par certains parents, ça n'est pas sa fonction principale : je n'envoie pas mes enfants à l'école pour que celle-ci les éduque, je m'en charge moi-même... en face, en tant qu'enseignante, ma fonction première est d'instruire les enfants, même s'il m'arrive de combler quelques lacunes éducatives.

D'autre part, une chose me choque, que le père se soit déplacé pour rencontrer l'enseignant en tenue professionnelle ne relève-t-il pas de l'intimidation, de l'abus de pouvoir en quelque sorte ? S'il avait été boucher ou infirmier, serait-il venu en blouse ou tablier blanc ? M'est à parier que non...

334. Le jeudi 7 février 2008 à 20:24 par PATRICK

Ici au village on parle bcps du role de la principale , dont l'action parait plus que suspecte aux yeux de tous . en effet , aussitot au courant de l'affaire elle a convoque le pere avant de s'entretenir avec le petit et le prof .
suspecte ou incompetante .
car elle aurait du faire de mediateur entre les deux prtagonistes et ensuite appeler le pere , le convoquer avec le prof .et no pas que le pere vienne directement voir le prof .
Le probleme du pere s'est qu'il est representant de la loi la securite et l'ordre .
Dans ce cas il n'a represente que la loie
Pour la securite et l'ordre c'est rate , confere les dernieres nelles sur les cas d'eleves violents .
Un proffrappe au visage , une autre crachee , un eleve au bord de la mort et cela en deux jours.
Tout comme un prof a des responsabilites , l homme de loi en a aussi , et tout comme la loi doutes de si le prof est un ivrogne ou pas , je me permet de douter qu'il est venu en tenu de gendarme sans faire d'intimidation .qu'est ce qui me prouve le contraire ? sa bonne fois de gendarme ?
Et la parole d'un enseignant oblige de supporter tous les jours de l'an des eleves agressifs ?
je rejoint le post 330 , les lois doivent etre nuancees dans les termes utilises.

si ca vaut pour l'un ca vaut pour l'autre .

335. Le jeudi 7 février 2008 à 20:30 par FD

Bonsoir,
je me permets de relever une petite chose, oh, juste une broutille, un micro-lapsus révélateur probablement, lorsque vous dites dans votre billet que l'éducation est obligatoire de 6 à 16 ans... C'est l'instruction qui est obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans... les enfants français doivent donc obligatoirement être INSTRUITS (par l'école pour la plupart) de 6 à 16 ans... leur EDUCATION échoit à leurs parents ou tuteurs et ce bien avant leurs 6 ans et en général un peu au-delà de la 17è année, fort heureusement ! Instruire n'est pas éduquer, la nuance est de taille... Si l'école récupère souvent ce rôle abandonné par certains parents, ça n'est pas sa fonction principale : je n'envoie pas mes enfants à l'école pour que celle-ci les éduque, je m'en charge moi-même... en face, en tant qu'enseignante, ma fonction première est d'instruire les enfants, même s'il m'arrive de combler quelques lacunes éducatives.

D'autre part, une chose me choque, que le père se soit déplacé pour rencontrer l'enseignant en tenue professionnelle ne relève-t-il pas de l'intimidation, de l'abus de pouvoir en quelque sorte ? S'il avait été boucher ou infirmier, serait-il venu en blouse ou tablier blanc ? M'est à parier que non...

336. Le jeudi 7 février 2008 à 22:51 par quelqu'un

à Gillou :

1°/ Vos statistiques sont peut-être vraies. Auquel cas, elles démontrent le contraire de ce qu’ont affirmé et affirment les plus grands psychologues. J’ai du mal à comprendre comment on peut isoler le seul critère de la réprimande physique comme cause ou conséquence directe d’une baisse de la délinquance ou d’une augmentation des conduites à risque… Cela dit ces chiffres sont intéressants. Où puis-je retrouver ces statistiques ?
2°/ Le prof. n’a certainement pas décidé calmement de sanctionner ainsi son élève. Je suis tout à fait d’accord : il ne s’agit certainement pas d’un acte d’éducation voulu. Mais alors ce n’est certainement pas plus un acte de « justice soi-même ». Croyez-vous que ce prof. se soit dit : « œil pour œil, dent pour dent, puisqu’il m’a insulté, moi je vais… je vais le gifler, tiens ! Quelle bonne vengeance, une gifle ! » Non, il a agit par réflexe (il l'a dit lui même d'ailleurs!!) Son acte n’était pas réfléchi. Il n’a pas s’agit d’une vengeance. Il a s’agit d’une réaction humaine. Ne pensez-vous pas que l’élève sera amené à en rencontrer d’autres des réactions de ce genre s’il ne change pas sa vision du respect d’autrui ? Je crois que si. Je crois même qu’il pourrait risquer d’en subir de bien pire.
Faudrait-il faire croire aux élèves que la nature humaine est différente quand c’est le prof. qu’on insulte ?
Ce qu’il faut montrer aux élèves pour qu’ils deviennent des personnes responsables (ce qu’ils devront être avant d’être des citoyens), c’est que le respect d’autrui n’est pas une valeur négociable en conseil de discipline, mais une valeur si importante qu’elle justifie de la part de l’autorité des sanctions légitimes qui ne le sont pas en principe.

337. Le jeudi 7 février 2008 à 23:51 par Gillou

Je suis mauvais pour donner des liens internet... tapez "aperçu d'un monde sans violence éducative" dans google et "suède". Ca devrait répondre à votre question. Baisse de 21% en Suède de 21% de 75 à 96 du nbre de jeunes condamnés pour vol, baisse du nombre de drogués sur la meme période...

338. Le jeudi 7 février 2008 à 23:58 par Gillou

J'oubliais: sur le meme lien: baisse du nombre de viols et de suicide sur le meme article. Alors que, d'après cet article, dans tout le reste de l'Europe, ces chiffres sont en augmentation depuis la guerre.
Pensez vous sincèrement qu'il s'agisse d'un hasard? Moi non.

339. Le vendredi 8 février 2008 à 00:23 par RG

@331 "en Suède, l'interdiction des chatiments corporels ( gifles, fessées...) a eu pour résultat une baisse de la délinquance constatée sur 30 ans."

Non causa pro causa, les deux peuvent être l'effet d'une autre cause.

340. Le vendredi 8 février 2008 à 00:45 par Ron Paul

D'accord avec RG @ 338.
On pourrait tout aussi bien lier l'apparition de jeux video violents avec les baisses de criminalite chez les jeunes (je sais, ca parait illogique). Voir ici : www.gamerevolution.com/fe...
Faites vous votre opinion.

341. Le vendredi 8 février 2008 à 09:10 par Ouinon

Heu… attendez, vous me faites peur là : vous n'êtes quand même pas sans savoir que les jeunes insultent les adultes depuis la nuit des temps ? En lisant plusieurs commentaires, on a l'impression que la violence chez les jeunes vient d'arriver. Certes, autrefois, les enfants les plus turbulents étaient peut être exclus très jeune du système éducatif classique et aujourd'hui, il faut faire avec.
Ce n'est de toute façon pas le problème puisque le débat parle du cas particulier d'un professeur « qui a pété les plombs » et non des conditions de travail dramatiques des profs, des mœurs des enfants à travers les âges ou encore de la moralité des fils de gendarmes par rapport aux fils d'enseignants. Un peu de décence vis à vis de la victime me paraitrait fort opportun. Même d'un point de vu syndical : parlez nous plutôt des milliers de profs qui savent se tenir en cas situations extrêmes, plutôt que de vous acharner à défendre ce prof qui a fait une faute grave (surtout si c'est pour attaquer les élèves et les parents d'élèves !). Mis à part monopoliser les médias pour faire croire « à une petite gifle que chacun aurait pu commettre », je ne vois toujours pas l'intérêt de procéder ainsi. Surtout que dans la plupart des métiers, quel que soit le stress et le rapport aux autres, une baffe à un client ou à un collaborateur est la plupart du temps synonyme de mise à pieds, si ce n'est d'un licenciement immédiat (en plus de l'aspect judiciaire qu'il peut y avoir). Atelier pratique : Footballer, animateur de Télématin, nourrice, éducateur sportifs, hôtesse d'accueil, médecin, avocat, plombier… amusez vous à reproduire ce qu'a fait le prof à une personne qui vous a insulté, vous verrez…

Le prof inculpé pour violence aggravée à dégagé les affaires du petit au sol, l'a plaqué contre un mur, [insulte], l'a giflé, il l'a trainé à travers la classe pour écrire un mot d'excuse puis a demandé aux autres élèves de ne rien dire à personne (désolé pour la redite, ça doit déjà faire 6 ou 7 fois que nous sommes quelques uns à rappeler les faits décrits par le procureur – visiblement, ça ne suffit toujours pas).
Après cela, si cela vous étonne encore que la directrice ait appelée sur le champs les parents et que le père se soit déplacé de suite (d'ailleurs, aurait il porté plainte s'il ne s'était agit que d'une « petite gifle » ?), c'est plutôt flippant.

342. Le vendredi 8 février 2008 à 09:23 par beber58

Pour aller avec Gillou je conseille la lecture de "Faut-il battre les enfants".

@338: mais alors, quelle autre cause ?

@339: il vaut mieux se défouler sur une console que sur un enfant.

343. Le vendredi 8 février 2008 à 13:05 par PEB

L'instruction de taire "l'incident" de la part du professeur signifie qu'il avait le sentiment de dépasser les bornes.

J'ai lu le résumé de "Faut-il battre les enfants?" C'est particulièrement édifiant.

Le problème de l'être humain est de lui donner un dérivatif à sa propre violence. L'art de l'éducation consiste à transformer l'aggressivité qui est en chacun de nous en force créatrice. C'est loin d'être facile d'autant que depuis 5000 ans on se plaint de "la jeunesse d'aujourd'hui."

344. Le vendredi 8 février 2008 à 17:40 par tafkap

342 com.pour une baffe. Whoua!!!!! Je table sur 400 pour un coup de pied au cul.... Qui prend les paris ?

345. Le vendredi 8 février 2008 à 19:00 par Philonous

@297: Pour répondre à Eolas, je pense que vous sous-estimez les sanctions administratives encourues par ce professeur. L'enfant a quand même d'autres recours que la justice, tout comme le professeur a d'autres recours que porter plainte pour l'insulte du gamin (il me semble qu'il en a le droit). A vous entendre, il faudrait tout judiciariser. Mais il faudrait pour cela supposer que tout ce qui est juste n'est que le domaine du droit, ce qui suppose une conception positiviste de la justice qui, pour séduisante qu'elle soit, n'en est pas moins discutable. J'espère encore que la collusion lors de ces commissions n'est que mineure. L'élève n'y est pas toujours enfoncé, loin s'en faut...

@302: La com qui suit la vôtre montre simplement ce que veut dire "s'en sortir avec les honneurs". Cela dit, compte tenu des informations que vous me donnez, si elles sont fiables, le professeur est complètement en tort et le gosse a eu raison (courageux, je ne sais pas, on n'est jamais courageux d'en venir à l'insulte, à mon sens). Il n'en reste pas moins que cela déteint avec le fait que le prof n'a pas eu de réel précédent. Mais encore une fois, mes informations sont lacunaires, peut-être va-t-on me dire qu'il est coutumier du fait depuis 20 ans mais que personne n'a jamais osé le dire. Bref, je crois que je vais surtout suspendre mon jugement (non-juridique) et attendre de voir ce que la justice a à en dire.

346. Le samedi 9 février 2008 à 01:43 par Hervé

Me, je vous livre un témoignage. Elève en primaire j'ai assisté à un tabassage en règle, et je pèse mes mots, de deux élèves par l'instituteur, devant la classe horrifiée. Le motif : d'autres élèves de l'école avaient surpris les deux fautifs en train de fumer et l'avaient rapporté au maître. Que s'est-il passé? Peu de temps après la mère de l'une des deux victimes s'est emparé du fils de l'instituteur pour le tabasser tout en lui expliquant que si le maître recommençait alors elle aussi remettrait ça. Il n'y a pas eu de suites.

Ce que je voulais dire à travers ce témoignage, c'est que les parents n'en remettait pas forcément une couche en des temps plus anciens comme il a été dit plus haut mais protégeaient aussi, comme ils le pouvaient, leur enfants.

Hervé

347. Le samedi 9 février 2008 à 03:30 par hervé

Deux solution de plaidoirie, invoquer la responsabilité de l'état

Nicolas Sarkozy, Discours à Angers (01/12/06)

"J'affirme que l'État se met en situation de non-assistance à personne en danger en assurant mal la formation des enseignants, en n'assurant pas leur protection, en n'assurant pas leur autorité. "

ou demander une requalification de giffles en taloche qui ammenuiserait peut-être la gravité des faits?

François Bayrou, Discours à Evreux (12/03/07) de présidentiable (expert es giffles):

...ou l'institutrice était un bienfaiteur pour la famille et la commune, on le soutenait et on disait : "Si tu n'es pas sage, Monsieur ou Madame te donnera une punition, - on disait même quelquefois une taloche - et il aura bien raison de le faire."

348. Le samedi 9 février 2008 à 20:37 par Apokrif

Le prof qui aurait giflé se dit "réconforté" par le soutien de Fillon, qui dit:
- qu'il est choqué par la garde à vue (ce qui apparemment est le cas de tout le monde: mais en connaît-on la cause ?)
- que la sanction de l'élève (exclusion de trois jours et retrait de 10 points du permis de conduite) est trop légère
- qu'il soutient "les enseignants qui ont besoin d'un peu de discipline et d'un peu de respect pour faire fonctionner les classes", platitude avec laquelle tout le monde est d'accord
- mais surtout, "que ce n'est jamais une bonne solution que de gifler un élève"

Bref, le "soutien" consiste en fait, sur le fond, à enfoncer le prof...

@stellar: "le réglement intérieur doit respecter la hiérarchie des normes et être conforme aux lois et les réglements"

C'est bien ce que je dis: dans bien des cas, ou le règlement intérieur ne fait que répéter ce que disent des normes plus élevées, ou bien il est contraire à ces normes.

On lit à www.liberation.fr/actuali... que l'insulte de "connard" ne serait pas une infraction ??

349. Le samedi 9 février 2008 à 22:59 par Alexandre

J'ai 35 ans. Quand j'étais en sixième, il y une vingtaine d'années, je me rappelle que le professeur de Français a une fois appelé un elève sur l'estrade, lui a donné une paire de claques puis l'a renvoyé à sa place. Je n'ai jamais su ce qu'il a fait. Sans doute qu'il bavardait. Moi-même, je crois que je pensais à autre chose à ce moment-là.

J'étais un excellent élève, sans rien à me reprocher, mais ça m'a fait peur. Vingt ans après, c'est toujours un souvenir désagréable.

Plus que la violence et la douleur, je pense que c'est la menace et la peur qui sont délétères dans les punitions corporelles car elles peuvent affecter très longtemps même ceux qui n'ont pas été touchés.

350. Le dimanche 10 février 2008 à 00:54 par Apokrif

« Un élève peut se défendre seul lors d'un tel conseil, être représenté par un tiers (parent, avocat) »

Pour des raisons obscures, les conseils de discipline n'aiment pas les avocats:

ecolesdifferentes.free.fr...
appy.ecole.free.fr/articl...

Je suis étonné par l'avocate qui dit ne pas mettre de robe parce qu'elle prend l'affaire "à la légère": le port de la robe est-il obligatoire et/ou usuel devant les commissions non juridictionnelles ?

Eolas:
Le port de la robe est obligatoire devant toute juridiction, qu'elle soit judiciaire, administrative ou disciplinaire. Or un conseil de discipline est une juridiction disciplinaire, et soumise de ce fait aux principes du procès équitable posés à l'article 6 de la CEDH. Un conseil de discipline peut aller jusqu'à exclure définitivement un élève, c'est à dire le priver de son droit à l'éducation, ce qui compromet son avenir. C'est donc si choquant qu'un avocat puisse l'assister ? Je trouve pour ma part que c'est une excellente chose : cela montre à l'élève qu'il n'est pas le jouet impuissant de la machine éducative. C'est une excellente leçon de vie. Et que quelqu'un prenne la parole pour le défendre, lui qui généralement en est incapable (d'où bien souvent sa violence physique), cela peut faire une différence pour sa prise de conscience de ses erreurs.

351. Le dimanche 10 février 2008 à 04:36 par Davidas

Bonjour Eolas,

Je suis un enseignant un peu amer qui, comme tant d'autres, n'a plus guère d'autorité sur les élèves, particulièrement difficiles, que j'ai.
Pour ceux qui m'insultent (ça arrive hélas trop souvent) et/ou ceux dont les parents sont verbalement violents lorsque j'essaye de discuter du problème avec eux, j'opte pour la stratégie suivante :
Je laisse l'enfant faire ce qu'il veut, je ne m'occupe plus de lui, je l'autorise à aller en permanence s'il le désire, je ne le gronde pas lorsqu'il est en retard, je ne l'interroge jamais, je le laisse dessiner en classe, je ne vérifie pas s'il a fait son travail (et je sais qu'il ne le fait pas) et à chaque contrôle, je lui mets systématiquement entre 15 et 20 (sauf une fois où je ne lui ai mis que 12 : il avait remis page blanche)
Cette stratégie a jusqu'à présent marché à tous les coups : l'enfant perd le peu de motivation qu'il avait, ainsi que ses repères. Il régresse extrêmement vite, se sent triste et abandonné, et ça se propage presqu'immédiatement dans les autres matières. Je ne m'attribue pas tout le mérite du très probable échec scolaire du chérubin ou de sa "déséducation", même si ma démarche haineuse l'handicape fortement.

Inutile de me dire à quel point ma méthode vengeresse est monstrueuse, ignoble et indigne : j'en ai parfaitement conscience. Je fais bien plus de mal à l'élève qui m'a insulté que le prof inquiété n'en a fait à l'enfant qui l'a traité de "connard"... mais moi au moins, je ne risque pas de garde à vue ;-)
Je joue autant avec la légalité et le règlement intérieur que le galopin... sans user de la violence.

352. Le dimanche 10 février 2008 à 18:27 par RG

@351

Excellente démonstration du fait qu'on marche sur la tête.

353. Le lundi 11 février 2008 à 10:10 par Ti

Cher Maître,

Jusqu'ici, je me contentais de savourer en silence, vos billets que je trouve excellents, empreints d'humour et de sagesse...
Si, si...
Je me dois cepndant de signaler une petite erreur dans celui-ci.
Le manquement à l'obligation scolaire ne pèse pas seulement sur les enfants mais aussi sur les parents, c'est même devenu une contravention de 4ème classe (punissable de 750 e d'amende au maximum) depuis 2004.
Et voici le texte :
R.624-7 alinéa 1 du Code Pénal, (Décret nºº 2004-162 du 19 février 2004 art. 9 Journal Officiel du 20 février 2004)
(Décret nºº 2004-703 du 13 juillet 2004 art. 5 Journal Officiel du 17 juillet 2004)

Le fait, pour l'un ou l'autre parent d'un enfant soumis à l'obligation scolaire ou pour toute personne exerçant à son égard l'autorité parentale ou une autorité de fait de façon continue, après avertissement donné par l'inspecteur d'académie et mise en oeuvre des procédures définies à l'article R. 131-19 du code de l'éducation, de ne pas imposer à l'enfant l'obligation d'assiduité scolaire sans faire connaître de motif légitime ou d'excuse valable ou en donnant des motifs d'absence inexacts est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la 4e classe.”

Cette infraction relève du Juge de Proximité.
Et dans certaines académies, les poursuites ne sont pas marginales, contrairement à ce que l'on peut croire parfois....

Eolas:
Cette contravention ne fait pas peser l'obligation scolaire sur les parents. Elle les sanctionne s'ils "n'imposent pas à l'enfant cette obligation" qui pèse donc bien sur lui. Ou comment faire des parents des auxiliaires de police sous peine de sanctions pénales...

354. Le lundi 11 février 2008 à 11:57 par Ti (qui se sent tout petit devant la réponse du maître)

Certes, c'est l'enfant qui est soumis à l'obligation scolaire et il revient aux parents d'imposer à l'enfant de respecter cette obligation scolaire.

Mais la loi ne définit pas de quelle manière le parent doit imposer cette obligation à l'enfant (ramener l'enfant devant le collège serait à cet égard exonératoire ?...) et le fait matériel qui est sanctionné, c'est bien la seule absence de l'enfant malgré avertissement administratif.

En fait, cette infraction repose sur l'idée (fausse, à mon avis) que c'est en raison d'une démission des parents que l'enfant ne va pas à l'école et sur l'idée encore plus fausse qui lie absentéisme scolaire et délinquance.
C'est oublier ce qui se passe au sein même de l'école et de l'apprentissage des savoirs.
Comment contraindre un enfant qui préfère le bleu du ciel ou sa playstation plutôt que l'école ?
Moi, je ne sais pas.

355. Le lundi 11 février 2008 à 16:06 par ouvaton

@351
@352
On marche vraiment sur la tête
Voici un sketch prémonitoire...

3249_jean_dell__linstituteur.mp3

356. Le lundi 11 février 2008 à 18:02 par Etienne

Bonjour à tous.

Il est arrivé exactement le même scénario quand j'étais au collège (j'ai 23 ans).
Une de mes camarades s'est pris le choux avec notre professeur de technologie. Le ton montant, le professeur a attrapé l'élève et l'a trainé de force dans un couloir, car l'élève refusait de sortir d'elle même et perturbait le cours.
Pendant le trajet, l'élève insulte le professeur de "connard". Aussitôt, le professeur gifle l'élève. Cette dernière arrête aussitôt de brailler et sanglote en partant se plaindre au bureau de la "vie scolaire".

Le midi, le père de l'élève arrive et il y a une réunion entre les 3 protagonistes. Le père demande d'abords au professeur ce qu'il s'est passé. Après avoir entendu les faits. le père gifle à deux reprises sa fille.

Cette histoire a marqué notre classe (nous devions être en 3ème à l'époque). Presque aucun d'entre nous avons supporté l'élève qui se révélait être une véritable peste. Par la suite, cette élève a toujours été calme. Je l'ai revue au lycée, elle est devenue une élève studieuse, et a entretenu par la suite une relation tout à fait normale avec le professeur l'ayant giflé.

J'ai moi-même reçu des petites claques en cours pour me rappeler à l'ordre. Ayant peur que mon père l'apprenne, je n'ai jamais rien dit.
Les jeunes d'aujourd'hui n'ont pas peur de leurs parents, soit parce qu'ils ne savent pas éduquer leurs gamins, soit parce qu'ils ne peuvent pas les élever correctement (parents divorcés...).

Triste monde que nous allons vivre quand tout cela arrivera sur le marché du travail. Où irons-nous chercher nos ingénieurs...

357. Le lundi 11 février 2008 à 20:34 par patrick

bonjour maitre Eolas
j'aimerai quelques eclaircissements a propos de la venue au college et de l'entretient du gendarme avec le prof .
oui je dit bien le gendarme et non le pere car j'estime ( peut etre a tort ) que si on reproche son manque de sang froid du prof pourquoi ne pas parler de celui du pere .
Ma question est celle ci.
ne peut on considerer que la rencontre entre le prof et le gendarme ainsi que la plainte de ce dernier sont irrecevables.
Je m'explique .
Le pere peut tres bien avoir intimide le prof avec sa tenue ( meme s'il ne vient qu'en tqnt que pere .
etant en tenue de gendarme ( de service ou non ) ceci ne peut qu'influencer le `prof , ou l'intimider , bref ce pourrait etre considerer comme deposition "·illegale" , falsifiee, car le pere n'a t'il pas utiliser sa tenue , et sa position pour soustraire sous le choc du prof des renseignememts qui lui ont permit de deposer la plainte ?
me suis je bien fait comprendre?
Berlaimont le 11 02 2008

Eolas:
Le père (je dis bien le père car je suis le père de ma fille et non avocat en ce qui la concerne) est venu car on l'a appelé pour luicdemander de venir. Et comme il était au service, il est venu directement.

358. Le lundi 11 février 2008 à 21:27 par Fiduce

Cher Maître,

C'est avec beaucoup de plaisir que je lis vos billets juridiques bien ciselés.

Ouvaton (@355) donnait un lien pour accéder à un sketch qui fait du buzz en moment sur ce thème de la gifle. Je crois, cher Maître que l'on parle de vous.
Voici un lien qui fonctionne (du moins je l'espère)

wwww.agoravox.fr/article....

359. Le mardi 12 février 2008 à 14:34 par modest

Et pour conclure laissons la parole à quelqu'un qui a beaucoup réfléchi à la question

www.lejdd.fr/cmc/chroniqu...

360. Le mardi 12 février 2008 à 18:00 par Gillou

J'adore cette phrase!! "Les parents ont les enfants qu'ils méritent!!".
Celui qui a écrit ce texte devait faire partie des psychologues qui, il y a seulement 30 ans, rendaient responsable les mères du fait que leurs enfants étaient trisomiques ou autistes.
Ne vous en déplaise, l'agressivité qui conduit certains enfants sur la voie de la délinquance est génétique, tout comme le sont l'autisme ou la schyzophrénie.
Autre chose: ce pédo psychiatre ( ou "pseudo psychiatre?" ) ne fait que débiter des généralités sans parler des faits qui se sont passés ce jour là, dans cette classe là.
C'est bien dommage! Il aurait pu en dire plus sur la chance qu'avait cet enfant d'apprendre le respect par son maitre à coups d'affaires balancées par terre, de placage contre le mur... et pour finir de gifles et d'empoignade par le col.
C'est vrai quoi!! L'apprentissage du respect à coups de ceinturons c'est pour quand non de Dieu???
Dommage que ce pseudo psychiatre ne parle pas de statistiques. Il aurait pu voir, par exemple, que la Suède est le seul pays d'Europe ou la délinquance juvénile a baissé de 1975 à 1996. Rien à voir avec le fait que les chatiments corporels ( gifles, fessées) y soient interdits depuis 1977...Puisqu'on vous le dit!!
Une dernière chose: avant l'abolition de la peine de mort, une majorité de français y étaient favorables. Il faudrait donc quelqu'un qui aie le courage politique d'interdire ce genre de choses dans un pays qui se veut civilisé comme le notre...
Quelque chose me dit que ce n'est pas demain la veille...

361. Le mardi 12 février 2008 à 22:06 par RG

@360
1) "l'agressivité qui conduit certains enfants sur la voie de la délinquance est génétique"
2) "la Suède est le seul pays d'Europe ou la délinquance juvénile a baissé de 1975 à 1996."

Concluez vous même: soit la Suède fait des manipulations génétiques soit ça n'a rien à voir.

362. Le mardi 12 février 2008 à 22:50 par Apokrif

"Or un conseil de discipline est une juridiction disciplinaire, et soumise de ce fait aux principes du procès équitable posés à l'article 6 de la CEDH."

Les conseils d'administration des universités statuant en matière disciplinaire sont des juridictions administratives de premier degré (appel devant le CNESER puis pourvoi en cassation devant le CE), mais les conseils de discipline des lycées ne le sont pas (appel devant le recteur ou une commission, je ne sais pas, puis REP devant le TA)

363. Le mardi 12 février 2008 à 22:57 par Apokrif

J'ajoute que je serais étonné que les conseils de discipline des lycées soient des tribunaux au sens de l'art.6 CEDH (mais les juridictions administratives universitaires doivent respecter cet article parce que les décisions d'exclusion empêchent l'obtention d'un diplôme et donc l'exercice d'une profession, ce qui fait qu'elles se prononcent sur des droits et obligations civiles: CE 3 novembre 1999 N° 203748).

Sartorius: "Qu'appelle-t-on précisément en droit "excuse de provocation"? Et à quoi et comment est-ce que ça s'applique?"
Eolas:" Ca ne s'applique plus depuis le 1er mars 1994, sauf pour les injures (pas pour les outrages)."

Le gros mot mis en cause est-il une injure en plus, ou au lieu, d'être un outrage ?

Eolas:
Il y a concours idéal d'infraction : on retient la qualification la plus grave, celle d'outrage.

364. Le mardi 12 février 2008 à 22:59 par Apokrif

"Le port de la robe est obligatoire devant toute juridiction, qu'elle soit judiciaire, administrative ou disciplinaire."

Les juridictions disciplinaires ne constituent pas un ordre distinct, elles sont administratives (ou peut-être judiciaires, mais je n'ai pas d'exemple en tête).

365. Le jeudi 14 février 2008 à 00:26 par Patrick

Que penser de cela?... Etre gendarme a des avantages!!!
En effet,j'ai mon voisin qui aprés avoir coupé le grillage de la cloture, s'être introduit dans ma propriété, a donné un coup de poing à mon épouse, lui a donné un coup de pince sur la lévre et tout cela devant deux témoins: PLAINTE CLASSEE SANS SUITE.
Deux mois aprés:Destruction compléte de la cloture,intrusion pendant laquelle il déplace un véhicule à l'aide d'un treuil, casse de matériel pour 3000€,il avoue à l'agent de sécurité et aux gendarmes être l'auteur des faits: PLAINTE CLASSEE SANS SUITE !!!C'est pas beau?
L'épouse de cet individu est FONCTIONNAIRE DES IMPOTS.
A méditer!

366. Le jeudi 14 février 2008 à 22:41 par Bélier

En deux mots, j'aimerais l'avis éclairé de Maître Eolas sur le site note2be.

Le site peut-il être attaqué pour incitation de troubles à l'ordre public ? pour constitution de fichier illégal ? pour incitation à la calomnie, si une telle chose figure dans nos lois ? pour diffamation, ou complicité de diffamation ?

S'il vous plaît, j'aimerais savoir à quoi m'en tenir. Pourriez-vous faire un article à ce sujet ?

367. Le vendredi 15 février 2008 à 21:16 par PATRICK

bjr a tous .
[Propos diffamatoires supprimés]
rep a gillou .
la violence est peut etre genetique , peu importe puisqu'elle alimente notre instinct de survie qui lui est completement inherent a notre nature humaine et a tout autre etre vivant sur terre

368. Le vendredi 15 février 2008 à 22:18 par Gillou

J'avoue que je suis perplexe: cela contredit la version du procureur...pourquoi aurait il donné une version des faits inexacte? Il paraissait sur de lui pourtant. Il a bien du entendre des témoins lui aussi pour tenir de tels propos non?
Bref, bizarre comme affaire...

369. Le samedi 16 février 2008 à 07:38 par patrick de berlaimont

he bien messieurs comment voulez vous que je vous le demontre . mon temoin direct habite a 50 m de mon magasin et viens tous les jours .
voulez vous que je vous arrange une video conf ?
voulez vous le tel de mon magasin pour parler avec lui directement ?
Je ne sais pas qu"elles sont les limites a ne pas depasser legalement , c'est un mineur etc... maitre eolas....?
Enfin ici nous sommes dispose a vous eclairer et meme soucieux de le faire car cette affaire est entrain de tourner au vinaigre pour le prof d'une facon scandaleuse et calomnieuse .
n'oublions pas que l'eleve etait en cours l'apres midi meme et le prof en arret maladie , avant meme d'etre arrete tellement il ete boulverse .a qui lui a fait plus de mal la gifle ?
Leleve na pas ete renvoye , il a ete exclus de la classe . pdt 3 jours il etait en salle de perm a cote de sa classe.
Ici on ne demande que deux choses .
1 que le prof soit justement traite dans cette affaire par les autorites judiciaires.
2 que grace a cette histoire le gvnmt prenne conscience reellement et agisse en faveur du corp enseignant .
maitre eolas que pouvons nous faire avec ce petit temoin a decharge ?
Vous en voulez plus d'un ? ok Je peux avoir presque toute la classe moins les deux petite qui ont dennonces les faits .bizarre non?
Je suis a votre disposition .n'hesitez surtout pas .

ps . mon ch'tit temoin m'a aussi confie etre alle sur internet , et avoir ete scandalise de lire toutes les infamies dites a propos de cette histoire .
Il serai tps d'entendre un autre son de cloche.
patrick andre berlaimont .


Eolas:
Vous n'avez pas été témoin des faits. Vous répétez un récit que vous a fait un témoin. Mineur de surcroît. On sait ce que la foi aveugle dans le témoignage des mineurs peut donner, dans votre région. Ce caractère indirect devrait vous pousser à la prudence, et pas à diffamer les acteurs de la procédure.

370. Le samedi 16 février 2008 à 11:40 par Gillou

Effectivement, ça change bien des choses.... Espèrons que la justice entendra aussi les enfants...

Eolas:
C'est de Myriam Badadoui, cette phrase ?

371. Le dimanche 17 février 2008 à 22:00 par Ouinon

@ Patrick :

« ps . mon ch'tit temoin m'a aussi confie etre alle sur internet , et avoir ete scandalise de lire toutes les infamies dites a propos de cette histoire . »

Vous parlez des infamies à propos de l'élève et du père je suppose ? Parce qu'à propos de l'enseignant, je n'ai pas lu beaucoup méchancetés par rapport à ce qu'on a pu lire sur la victime et son père. Avez vous un lien vers un article qui est infâme envers le professeur ?

D'autre part, je ne vois pas en quoi votre version est différente de celle du procureur. Le prof aurait du punir l'élève dés son refus de ranger sa table au lieu de la plaquer au mur. Et quid du fait que le prof à trainé l'élève à travers la classe pour l'obliger à écrire un mot d'excuse avant de demander aux autres élèves de ne rien dire ? Votre petit témoins ne vous en a pas parlé ou c'est vous qui avez perdu la mémoire ?

« 2 que grace a cette histoire le gvnmt prenne conscience reellement et agisse en faveur du corp enseignant . »

« Rassurez-vous », c'est chose faite avec Filon et Darcos qui se sont prononcés il y a deux semaines en faveur du prof (j'en ai d'ailleurs parlé ici même), et qui demandaient même encore plus de fermeté à l'encontre de l'enfant. Ils auraient d'ailleurs tort de s'en priver puisque cette ligne de conduite est en plein dans l'esprit « anti-mai 68 », « retour à l'autorité », « bonne morale des années 50 » prôné par l'UMP depuis la campagne électorale.
J'ose au moins espérer que les syndicats se rendent compte qu'ils font aussi le jeu du gouvernement en défendant ce prof bec et ongle ?

372. Le lundi 18 février 2008 à 02:19 par raven-hs

Bonsoir à tous,

Maître Eolas lorsque vous dites :

"Au milieu, le juge, qui devra trancher, avec la certitude que sa décision déchaînera la colère des uns ou des autres.

Qui a dit que c'était un métier facile ?"

En réalité je ne vois pas le problème dans la mesure où le juge, comme il en a l'obligation, va statuer en droit (donc dépassionner le débat en tout cas de son côté ) et que le droit ( que vous avez rappelé sur ce point) sanctionne tant le comportement de l'élève que celui du professeur; la sanction de l'un n'étant pas exclusive de l'autre.


Pour autant l'émoi que suscite cette affaire nous montre à quel point le droit ne vaut que lorsqu'il est mis en action.

En effet de là même manière que " on a le droit de tout faire si on se fait pas choper " on peut tout accepter si l'on ne se défend pas.

Je veux dire par là que les parents de l'enfant avaient deux réactions possibles : approuver le professeur en ne donnant pas de suite à cette giffle ou au contraire porter plainte.
C'est là que la morale intervient, elle-même qui en l'espèce a conduit les parents de l'enfant vers la seconde solution. Ce faisant ils n'ont fait que d'user d'une faculté que leur offre la loi.

Ainsi si ce professeur devait être sanctionné pénalement ce serait certes par le juge et en vertue de la loi mais uniquement à l'initiative des parents en considération de leur propre morale. Or la morale est propre à chaque individu et, n'en déplaise aux tenant de l'éducation musclée, personne ne peut déscemment prétendre détenir la vérité absolue dans cette matière.

Voilà pourquoi, et j'anticipe grandement sur l'issue de l'affaire, si le professeur devait être condamné, plutot que de tomber dans les clichés du style " c'est pas juste ( cf Caliméro ) " ou "les enfants n'ont plus de limites ", il faudrait se souvenir que fustiger la décision rendue c'est désapprouver le choix de parents d'utiliser la loi dans la défense de l'intégrité physique de leur enfant ce qui est aussi stupide que, par exemple, désapprouver les pratiques religieuses de personnes sous prétexte qu'elles sont de confessions différentes.


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