Journal d'un avocat

Instantanés de la justice et du droit

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Insolence

Comme promis, voici l'extrait jubilatoire d'une série américaine qui est à mon avis un grand moment d'insolence.

La série en question s'appelle Boston Legal, et n'est pas à ma connaissance diffusée en France (mise à jour) diffusée sur TF1 sous le titre de Boston Justice pendant l'été. C'est une série du génial David E. Kelly, ancien avocat devenu auteur de séries télévisées, à qui on doit déjà Ally McBeal et The Practice (Donnel & Associés), sans doute la meilleure série judiciaire à ce jour.

Boston Legal est une série dérivée de The Practice. Elle suit Alan Shore (joué par James Spader), qui apparaît dans la dernière saison de The Practice, et qui rejoint ensuite le cabinet Crane, Poole & Schmidt. L'avocat associé Denny Crane est d'ailleurs joué par William Shatner (le capitaine Kirk de Star Trek, vous pouvez l'apercevoir assis à gauche du client dans l'extrait que nous allons voir).

Dans cet épisode, Guantanamo By The Bay, Alan Shore assiste Benyam Kallah, sujet britannique, qui a été capturé en Afghanistan par des villageois et livré aux américains comme agent d'Al Qaeda (ce qui leur faisait toucher une prime). Il a été détenu deux ans à Guantanamo avant d'être relâché sans faire l'objet de poursuites. Il poursuit les Etats-Unis d'Amérique, représentés par le US Attorney Mark Freeman (ce qui signifie Homme Libre, un clin d'oeil du scénariste). L'audience ne porte ici que sur la compétence d'une juridiction du Massachusetts de connaître de cette affaire.

Au cours du procès, le US Attorney a présenté une défense qui résume les arguments de l'administration Bush : Guantanamo n'est pas aux Etats-Unis, les prisonniers ne sont pas des prisonniers de guerre et donc ne sont pas protégés par les Conventions de Genève, et les techniques d'interrogatoires poussées servent à sauver des vies, car nous sommes en guerre, ne l'oublions pas.

C'est au tour d'Alan Shore de prendre la parole.

Voici la traduction de cette scène par votre serviteur.


Alan Shore : Votre Honneur, je crois qu'un avocat doit faire passer son pays avant son client, et pour cette raison, je vais avoir la démarche assez inhabituelle de vous demander de débouter mon client. (Il s'asseoit)

US Attorney Mark Freeman : Objection. C'est une ruse.

Alan Shore : Ce n'est pas une ruse. Quand bien même vous exposez, et j'en conviens, que personne ne sait comment combattre cette guerre, je pense que nous devrions obtempérer aux instructions du pouvoir exécutif qui a en effet démontré une expertise particulière en la matière. Pour ma part, je trépigne d'impatience de voir ce qu'il va faire maintenant.

Juge Folger : Monsieur Shore ! Je vous ai dit que je ne vous laisserai pas faire de cette affaire une controverse politique.

Alan Shore : Et je vous donne ma parole, Votre Honneur, que cela ne m'a jamais caressé l'esprit. Et, au fait, si quelqu'un devait condamner Guantanamo, ce que pour ma part je ne ferai jamais, cela n'impliquerait pas la mise en cause du seul gouvernement, mais de tout le congrès, Hillary Clinton et Barack Obama inclus. Le silence du congrès ne pourrait en effet être attribué qu'à son consentement, son acquiescement, ou son désintérêt, faites votre choix. Mais on peut sans risquer de se tromper affirmer qu'il s'en fiche. Je devrais peut être mentionner aussi Joe Biden, parce qu'il veut tant que les gens sachent qu'il est candidat lui aussi à la présidence.

Juge Folger : Dites-moi en quoi cela vous concerne.

Alan Shore : Mais ça ne me concerne pas. Je vous dis : « déboutez ! ».

Ca concerne mon client, mais, allons ! C'est un pleurnicheur. Alors, il a été battu un petit peu, bâillonné avec du ruban adhésif ? Sexuellement agressé ? Mais d'abord, il n'aurait jamais dû être là-bas à faire de l'aide humanitaire.

Et alors, quoi ? Il espère être entendu ? Avoir un procès ? Un avocat ? Il veut que le gouvernement présente des preuves. (Il se tourne vers son client et hurle) Nous sommes en guerre !! Nous devons faire des sacrifices !! (il se tourne vers le juge, il lève ses yeux au ciel)

Et nous devons commencer par les petites choses. Comme les droits de l'homme.

Je conviens que le pouvoir exécutif a une expertise particulière en la matière. En fait, je pense qu'il a été brillant.

Qualifier les prisonniers de combattants ennemis plutôt que de prisonniers de guerre, afin que nous puissions contourner la convention de Genève et les torturer ? Brillant !

Baser le camp à Cuba afin que la Constitution ne nous gêne pas ? Brillant !

Et d'après le projet de loi de procédure préparé par le Pentagone, - celle-là, c'est ma préférée, je suis sûr que ce sera la vôtre aussi - nous aurons des petits tribunaux à Guantanamo qui nous permettront d'emprisonner à vie les suspects. Ou même de les exécuter sur des preuves qui n'auraient jamais été recevables devant des tribunaux civils ou militaires américains.

Imaginez : être capable d'exécuter quelqu'un sur un triple témoignage par ouï-dire, ou sur des confessions obtenues par la violence. Brillant !

US Attorney Mark Freeman : Objection. La défense ne veut pas prendre cette affaire au sérieux.

Alan Shore : Et pourquoi le devrais-je ? Qui le fait ? Le public américain ? Les médias, qui pourraient peut-être mentionner ce problème si seulement il n'y avait pas autant d'actrices anorexiques avec des problèmes de drogue sur lesquels se concentrer ? Le Congrès ? Pourquoi est-ce que n'importe qui d'entre nous devrait prendre cela au sérieux ?

Nous torturons des gens. Nous les gardons prisonniers indéfiniment. Pour nombre d'entre eux sans la moindre preuve. Nous ne leur accordons aucun recours judiciaire. Pas d'avocat. C'est hilarant.

Et quand ils finissent par se suicider, nous appelons ça un « comportement auto-mutilatoire à des fins de manipulation », ou un « acte de guerre asymétrique » menée contre nous. C'est à pleurer de rire ! A pleurer de rire !

Peut-être que la seule raison pour laquelle nous ne nous tenons pas tous les côtes est parce que les petits trucs de Gitmo ont commencé à fleurir un peu plus près de chez nous : les récentes révélations d'abus du Patriot Act par le FBI, par exemple. Toutes ces fausses citations de témoins, et preuves fabriquées contre des citoyens américains. Ca a peut-être bien ruiné un peu du comique de Gitmo. Hé bien. Nous sommes en guerre. Il faut savoir prendre un peu sur soi.


Vous imaginez, vous, une série française qui oserait prendre à bras le corps un problème majeur de politique intérieure et d'atteinte aux libertés publiques, en citant des noms de personnes politiques de premier plan, et critiquant avec virulence tant le gouvernement pour son action que l'opposition pour son silence complaisant ?

Le scénariste n'oserait pas, ça ennuierait le spectateur. Le directeur des programmes n'achèterait pas, en invoquant les règles de temps de parole du CSA. Et le directeur de la chaîne risquerait sa place s'il diffusait.

Et en plus, ce serait irréaliste : vous croyez qu'en France, un algérien torturé à la fin des années 50 aurait pu faire un procès à l'Etat qui serait obligé de se défendre publiquement ? Vous vous croyez où ? Au pays des droits de l'homme ?

Alors, qu'avons-nous, à la place ?

Voici un extrait du résumé du prochain épisode d'Avocats & Associés :

En instruction, Élisabeth défend un gardien de nuit ayant abandonné son poste dans un grand magasin, parce qu'effrayé par un fantôme. En conciliation, Robert défend Chéralie, ayant refusé d'exhiber ses seins lors du salon du cabriolet, alors qu'elle ne s'en prive pas dans le cadre des études d'éthologie qu'elle poursuit en parallèle, lorsqu'il s'agit de communiquer avec des gorilles…

Ha, comme dit notre président bien-aimé, « Je suis fier de notre pays qui incarne et défend l'exception culturelle, une exception qui a donné sa vitalité à la création contemporaine ».

Commentaires

1. Le lundi 21 mai 2007 à 15:15 par jrm

Edifiant. Pertinent. Un régal. Merci.

2. Le lundi 21 mai 2007 à 15:16 par clic

hum, quand même, je me souviens d'épisodes des "Corbiers juges et flics" qui portaient haut l'étendard de l'impertinence et de la révolte. Ne jetez pas le bébé avec l'eau du bain!!!

Sinon, l'éthologie est bien l'étude du comportement des animaux, depuis peu existe même une éthologie humaine (rien à voir avec l'ethnologie).

3. Le lundi 21 mai 2007 à 15:16 par YR

Il faut reconnaître que la liberté de ton de certaines séries américaines est très intéressante. Mais ne généralisons pas non plus. Les séries américaines obéissent à des critères de sélection autrement plus draconiens que les séries françaises : tous les sujets sont possibles, mais seuls ceux qui rapportent seront retenus.

En France, les critères sont plus flous, et si la rentabilité financière entre en ligne de compte parfois, c'est semble t'il surtout la création de temps de cerveau disponible qui prime...

4. Le lundi 21 mai 2007 à 15:16 par Major Tom

Comment traduisez-vous "triple hearsay" au fait Eolas? Vous pourriez nous pondre un petit billet sur le droit de la preuve américain, vous qui semblez jouir d'une expertise sans failles sur le sujet!

Triple ouï-dire.

Eolas

5. Le lundi 21 mai 2007 à 15:19 par Major Tom

Bravo quel talent! Un petit billet sur le droit de la preuve alors?

6. Le lundi 21 mai 2007 à 15:20 par Fred

mouai, j'aurai été plus impressionné si cette série avait été tournée il y a quelques années.
Maintenant que Bush n'impressionne plus grand monde et que Murdock met un ton plus bas, cela relativise l'insolence comme vous dites.

Mais que ne ferai t'on pas pour "prouver" que la France n'est QUE la somme de ses points sombres face au reste de l'univers qui n'est que grandeur...

Désolé, c'est pas encore aujourd'hui que vous allez me convaincre que l'Amérique de Bush est une grande nation (sic), mais bien essayé quand même.

Je n'ai jamais dit que c'était la première série à en parler. C'était l'épisode d'il y a quinze jours, c'est tout. Et je n'ai jamais pensé que je vous convaincrai que l'Amérique est une grande nation. Ce n'est pas le but de ce billet. En fait, je me demande bien ce qui vous a fait croire que je pouvais m'adresser à vos préjugés. Non, tout simplement, je constate que les séries américaines peuvent avoir une qualité qui fait honte aux nôtres. Parce que ceux qui les produisent nous considèrent comme un public d'immatures qui ne supporte pas qu'on lui parle de choses le concernant. Une bonne femme qui montre ses nichons à des gorilles, ça fera un excellent épisode. Je suis sûr que vous allez adorer.

Eolas

7. Le lundi 21 mai 2007 à 15:22 par aral.ici

Ouch. Votre conclusion fait mal.

Ouch.

8. Le lundi 21 mai 2007 à 15:23 par Marjorie

Je me permets de vous signaler que la première saison de Boston Legal était diffusée en France en juillet dernier sur TF1.
Il ne reste plus qu'à attendre la saison 2!

9. Le lundi 21 mai 2007 à 15:23 par garogorille

Excellent billet, comme toujours.
Ethologie n'est pas une coquille, ce terme designe l'etude du comportement animal.

10. Le lundi 21 mai 2007 à 15:26 par garfield

Pour information, les deux premières saisons de cette série ont été diffusées en France sur TF1 sous le nom "Boston Justice".

11. Le lundi 21 mai 2007 à 15:28 par EM

c'est "Massachusetts" l'ortographe correct de cet Etat americain ;)
(et aussi en passant: "joué par James Spader" )

12. Le lundi 21 mai 2007 à 15:30 par minny

Peut ëtre qu'en France, Véronique Genest en flic, c'est nul mais il n'empêche que la peine de mort est abolie depuis 1981 et qu'on a pas de prison digne de Guantanamo.

A quand un épisode de "comissaire Lescaut" sur notre nouveau Président ?

Saviez vous que la guerre menée par les Etats-Unis contre Al Qaeda s'appelle une "guerre révolutionnaire" et a été inventée par l'armée française en Algérie, lors de la Bataille d'Alger ? Croyez vous que soudainement, la France a été touchée par la lumière et est désormais à l'abri de toute dérive de ce genre, ou c'est juste qu'actuellement, nous ne sommes pas en guerre ? Et que si cela devait arriver, on nous en parlerait aussi directement dans des séries qui seraient diffusées librement ? Ha, l'aveuglement que permet l'antiaméricanisme...

Eolas

13. Le lundi 21 mai 2007 à 15:32 par minny

Peut être que Véronique Genest en flic c'est nul, mais il n'empêche qu'on a abolie la peine de mort (que) depuis 1981 et qu'on a pas de prison digne de Guantanamo.

A quand un épisode de "comissaire Navarro" sur le nouveau Président ?

14. Le lundi 21 mai 2007 à 15:33 par Maitre A... de B.....

moi je remets la palme d'or à Julie LESCAUT (catégorie discrimination positive), le grand prix du jury à Navarro (pour sa gentillesse et sa lucidité), le prix du scénario à Femmes de Loi (comment mettre en dialogues les poitrines opulentes), le prix spécial étant décerné à ... j'en connais plus sur TF1

merci de m'avoir fait connaître cette série

merci surtout de rappeler l'existence de guantanamo, qui ne grandira personne et ne contribuera pas à ramener la paix et le respect

15. Le lundi 21 mai 2007 à 15:38 par Phix

aïe, Eolas est sorti du bois et il tape où ça fait mal. comme dit plus haut, très pertinent et très juste. dommage que certains soient incapables de dissocier l'administration de bush et la natione américaine... vous identifiez donc la France toute entière à la personne de Sarkozy ? j'ai comme un doute...



dites, si je fais un procès sur la nullité des séries du service public, j'ai une chance?

16. Le lundi 21 mai 2007 à 15:39 par Sartorius

Ah non !

Pardon maître mais je me dois de vous contredire !

Ce que vous dites sur Avocats et Associés ("Voici un extrait du résumé du prochain épisode d'Avocats & Associés") est mensonger !

En effet: cet épisode a déjà été diffusé !

Mince, j'ai raté les nichons de l'éthologue.

Eolas

17. Le lundi 21 mai 2007 à 15:40 par Da Scritch

faut écouter l'émission de France Inter sur les dix ans du “Mieux disant culturel”, c'est ... énorme :!
c'était hier dans Interférences www.radiofrance.fr/france...

mp3 en ligne via mon billet dascritch.net/blog.php/20...

18. Le lundi 21 mai 2007 à 15:43 par Candide1

En Grande Bretagne ,channel 4 a diffusé un téléfilm romancé sur John Prescott et ses batifolages avec sa maitresse ,pas piqué de vers ,ainsi qu'une série imaginaire de la vie de Tony Blair aprés son départ du 10, Downing street pas trés respectueux où l'on voit notre cher Tony pousuivit par le tribunal de la Haye ,suite à sa participation à la guerre illégale en Irack.
Mais c'est vrai que la conception des droits de l'homme en France est parfois assez élastique ;elle se caractérise plutôt par des condamnations de la cour européenne des droits de l'homme suite à des violences policières non sanctionnées et autres joyeusetés que bizarrement les médias Français ne mettent pas beaucoup en lumière

19. Le lundi 21 mai 2007 à 16:03 par Canal Directo

Après avoir vu l'extrait, franchement juste un mot : LOL ! Surtout le coup de la guerre asymétrique.

Sinon Eolas, ça suffit ! Veuillez arreter de critiquer à tout bout de champ votre pays, vous êtes pas content ? Eh bien, quittez-le, allez-voir de l'autre coté du Léman ou alors outre-Atlantique. De plus je serais vous, je ferais attention, avec le nouveau ministère de l'identité nationale et de l'immigration, j'espère pour vous que votre identitude francitude est au beau fixe (pas d'origine immigrée).
Parce que sinon avec vos critiques envers notre cher et beau patrimoine culturel, qui est dignement mis en évidence par notre chère télévision public et défendu par notre si indispensable ministère de la culture, vous filez un mauvais coton.

20. Le lundi 21 mai 2007 à 16:05 par Jules (de diner's room)

I - respectfully - disagree. ;-)

Il ne s'agit pas d'insolence, mais d'instruction. Sous une forme provocante, certes, mais la provocation réside dans la plaidoirie, pas dans la série elle-même.

Cela ne me conduit pas à absoudre les nullités télévisuelles nationales qui n'instruisent pas, mais cherchent parfois vaguement à éduquer d'un vague higiénisme anti-drogue ou anti-violence - sauf quand elle est nécessaire. La pédophilie y est généralement courageusement dénoncée, de même que les mauvais traitements.

Pour de l'impertinence, je me tournerait davantage vers The Weeds - saison 1. Un dialogue entre un électeur de George Bush et un ennemi de ce dernier faisant apparaître de façon exubérante l'indifférence du conservateur à la vérité.

En passant, the weeds, qui se regarde sans dévotion, repose sur le principe d'une mère de famille qui organise la distribution de hashish dans son quartier.

Les séries américaines sont vraiment bien-pensantes, quand on y songe, à côté de ces momuments de subversion que sont l'Instit., le JAP, le Proviseur, et tout autre profession du service public qui n'exerce jamais son mêtier que dans le soupir compassionnel et pénétré.

Je note en passant que le mêtier d'avocat, à la lumière des séries nationales, consiste principalement à boire des coups et coucher à tout va ; en particulier l'après-midi.

21. Le lundi 21 mai 2007 à 16:10 par Elessar

Alors la, je soutiens ce billet mille fois !

Certaines séries américaines -- souvent celles qui ne sont pas diffusées en France, hélas, sauf éventuellement sur le câble -- sont excellentes, et dépassent nombre de films d'Hollywood en qualité et profondeur. Les séries qu'on voit en France, surtout sur les chaînes Hertziennes, sont le bas du panier, il y a beaucoup beaucoup mieux. Ma théorie en la matière: seules les séries sans contexte politique, sans références non-évidentes à l'actualité ou à un débat de société américain sont exportable. Càd les plus débiles.

A ne surtout pas rater sur HBO ou en DVD: The Wire. De très loin la meilleure série policière que j'ai pu voir.

LSR

22. Le lundi 21 mai 2007 à 16:12 par Major Tom

Eolas, vous affirmez que Guantanamo (GITMO, ça va plus vite) ce n'est pas les Etats-Unis.

C'est tout à fait discutable. Je vous rappelle que le statut juridique de cette portion de territoire a été défini dans un traité FTC (Free Trade & Commerce) signé et ratifié par les deux parties à cet accord international, à savoir les Etats-Unis et Cuba, en 1903.

Aux termes de cet accord, Cuba acceptait de louer au gouvernement américain cette portion de territoire qui allait devenir une base de l'U.S Navy ad vitam aeternam, et ce moyennant comme tout contrat de lease une somme d'argent versé sur le compte du Trésor Cubain.

Les Etats-Unis ne sont pas souverains sur GITMO, mais le fait que le Traité leur ait conféré le droit d'y exercer leur juridiction rend la question de l'appartenance territoriale très discutable. Et puis, reconnaissez que la dénonciation de ce traité par Castro et ses sbires est assez risible.

23. Le lundi 21 mai 2007 à 16:15 par Canal Directo

@minny
Sur la guerre révolutionnaire, voir La bataille d'Alger de Gilo Pontecorvo qui montre entre-autre l'"expertise française" en repression contre-insurrectionnelle.
Il montre aussi comment il est illusoire de vouloir regler un problème poltique par une solution militaire. Clausewitz disait que "la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens", on n'oublie trop souvent que la politique doit être à la base de toute action militaire.Actuellement les américains payent chèrement le prix de cet oubli en Irak.

Sinon la bataille d'Alger fut interdit pendant longtemps, au moins dix ans en France, comme quoi Fred lorsqu'il ne s'agit pas d'autocensure des médias et du cinéma français, les autorités sont toujours là pour "remettre les choses en ordre".

24. Le lundi 21 mai 2007 à 16:26 par Luc

Très intéressant. Bien vu aussi (quoique la série Boston Justice, dont j'ai vu un certain nombre d'épisodes, ne m'ait pas réellement semblé apologétique à l'égard de la société américaine).

Ce serait bien aussi, que Me Eolas nous fasse le compte rendu d'une audience de flagrants délits, une vraie, où un de ses honorés confrères, ou lui-même, déploierait autant d'éloquence et d'insolence que "Maître Shore" pour démonter ce système indigne.
Ce n'est peut-être pas aussi une monstruosité juridique aussi énorme que Guantanamo, mais c'est tous les jours et cela touche bien plus de personnes.

25. Le lundi 21 mai 2007 à 16:26 par jpe

> Fred (#6)

Ce n'est ici qu'un exemple récent. West Wing, par exemple, autre excellente série diffusée au compte-gouttes à des heures indues -et en vf, mais c'est une autre histoire, s'en était également pris, par d'autres biais, à la politique américaine au Moyen-Orient.

Le volume des productions télés américaines tend à ce que certaines d'entre elles s'en démarquent par sa liberté de ton, son réalisme, sa qualité. Nombreuses sont celles qui ne parlent à rien ni personne, et surtout pas au cerveau,qui s'étiolent et se fanent au bout de quelques épisodes, qui sont totalement compassées et baignent dans le marasme le plus absolu (et on trouve encore le moyen de les acheter).

En France, il y a eu des séries de bonne facture, bien réalisées, sans concessions. C'est plus rare. Et, comble du malheur, ça ne dure pas très longtemps (Police District, par exemple).

On peut espérer que les choses évoluent. Ca n'arrivera cependant certainement pas tant que 4 chaînes de télévision se partageront les 3/4 de l'audimat, dont une qui en monopolise 30%.

26. Le lundi 21 mai 2007 à 16:30 par Deilema

Excellent! A rapprocher des récents épisodes des Simpsons, pas tendres non plus avec le gouvernement Bush.

27. Le lundi 21 mai 2007 à 16:34 par zadvocate

@"En instruction, Élisabeth défend un gardien de nuit ayant abandonné son poste dans un grand magasin, parce qu'effrayé par un fantôme"

Sur que désormais l'abandon de poste est un délit suffisamment grave pour justifier l'ouverture d'une instruction !

^^

28. Le lundi 21 mai 2007 à 16:39 par PEG

Ouch!

Même si la tirade de cette vidéo laisse à redire, je suis bien d'accord avec vous sur les remarques que vous faites en fin de billet.

29. Le lundi 21 mai 2007 à 16:47 par LtR

Bravo et bravissimo pour combattre les préjugés vissés comme un beret.
Je voudrais, si vous me le permettez, prendre l'exemple d'une série beaucoup moins dérangeante : Prison Break. Les acteurs sont pour beaucoup des acteurs de théatre connus, voire même plus célèbres outre-atlantique en tant qu'acteurs de théatre que de cinéma ou de séries. Exemple : le suédois Peter Stormare qui jour le rôle de l'infâme mafieu "Abruzzi". Ou encore l'infâme "tee bag" criminel pédophile.
Les meilleures séries américaines se caractérisent toutes par un casting sans faille, au point que l'on n'imagine pas l'acteur jouer un autre rôle.
Regardez encore la série "Cold case", lamentablement diffusée sur France 2. Il est question de meurtres ou de disparitions commis il y a 20 ans, 30 ans, 40 ans.
L'on y voit des flashback où les acteurs ressemblent à s'y méprendre avec ceux qui jouent leurs personnages 20 ou 30 ans plus tard. La classe !

Ce n'est pas comme Roger Hanin ou Jean-Pierre Mondy, d'improbables commissaires de police de plus de 80 ans...














30. Le lundi 21 mai 2007 à 16:50 par Mehdi

Bonheur !!!

Une autre série dans ma besace ... !
Merci Maitre !

un peu de mauvaise foi quand même , il y a PJ qui sait prendre les vrais problèmes de société à bras le corps ... ;-)

31. Le lundi 21 mai 2007 à 16:51 par VRic

"Saviez vous que la guerre menée par les Etats-Unis contre Al Qaeda s'appelle une "guerre révolutionnaire" et a été inventée par l'armée française en Algérie, lors de la Bataille d'Alger ?"

Pas vraiment, non. Je doute que l'armée ait inventé grand chose. Ou alors au sens théâtral où la "création" d'une pièce est sa première mise en scène jouée.

Et c'était une guerre dite anti-subversive, pas "révolutionnaire" (depuis quand une révolution consiste à défendre un ordre établi?)

Et encore, seulement d'un point de vue technique distancié, car l'armée française n'allait pas appeler "guerre" un truc que son gouvernement qualifiait toujours "d'événements" des décennies plus tard.

Des officiers français ont effectivement théorisé, publié et exporté des doctrines et méthodes, qui après application dans nos colonies furent reprises par USA et sous-fifres dans leurs écoles militaires pour futurs dictateurs sud-américains et au Vietnam. Donc la France n'est pas exempte de sale cons, bon, scoop.

L'armée française a les mains sales, mais elle n'a pas plus inventé la guerre anti-subversive que l'armée US n'a inventé le "choc des civilisations", la "guerre totale/globale au terrorisme" et la redéfinition de la torture par son ministère de la justice.

Ça ce sont des doctrines, et les doctrines sortent principalement du cul de civils. Les cons de militaires, ils font ce que les salauds de civils leur demandent, et dans "une société donnant à chacun sa juste place" c'est dans leurs statuts de fermer leur gueule en faisant du rendement. Comme ça pue, c'est au citoyen d'éviter de se donner pour chef un salaud. Raté.

L'armée fait partie intégrante de la République. Ce n'est donc pas la grande muette que je blâme pour cette tragédie, mais la république. Celle là même où je vis. Je vous ferai juste observer qu'il y a assez de littérature qui explique à quel point le pouvoir civil avait abandonné ses prérogatives aux militaires, qui n'en demandaient pas tant, mais ont fait le travail de police qui leur était demandé, et l'ont fait le plus efficacement possible, il faut leur rendre cet hommage. Mais le fait de ne pas avoir sorti cette doctrine de... permettez moi de modifier votre métaphore anatomique : de leur tête n'exonère nullement les civils. Ils doivent commander l'armée et protéger les citoyens des excès de ceux qui exercent la force. Et surtout la loi doit donner les moyens aux citoyens de se défendre. La sagesse de mes concitoyens sera-t-elle suffisante pour m'assurer que le ministre de l'intérieur qui a décidé de la répression en Algérie ne deviendra jamais président de la République ?

Eolas

32. Le lundi 21 mai 2007 à 17:44 par Drac

L'homme qui était Garde des Sceaux pendant la guerre d'Algérie, et fut signataire des décrets abandonnant au militaire les pouvoirs de justice, est effectivement devenu président.

Il s'appelait François Mitterrand.

Sinon, ceci est mon premier post sur ce blogue, merci beaucoup pour tout ce que vous y écrivez, Maître.

Croyiez vous vraiment que ma remarque finale était innocente ? Sur ce blog, il n'y a que mes clients qui sont innocents.

Eolas

33. Le lundi 21 mai 2007 à 17:44 par Natacha

Cher Anzeem,


Divin,
Votre billet...

On rit,
On sourit,

On se forme,

Y'a de tout,
Guantanamo,Busch,
Et même Sarkosy,
Si on est un brin hardi,

Bref:
UN REGAL...
UN PLAISIR...
UN FONDANT SUBTIL...


MERCI,MERCI,TROIS FS MERCI...

34. Le lundi 21 mai 2007 à 17:44 par hungarian fear

dites donc, Eolas, si Avocats & associés ne fait pas trop honneur à l'audiovisuel français, pourquoi avoir clamé (certes mezzo voce) votre présence en bon acteur de 2nd plan dans un de ses épisodes (maitre.eolas.free.fr/jour...?)

La main dans le sac, ou dans la boite à image, si je puis dire...

Ma présence dans cet épisode fut accidentelle et pas en qualité d'acteur. J'étais surement le seul vrai avocat du plan. La seul étincelle de réalisme en somme.

Eolas

35. Le lundi 21 mai 2007 à 17:47 par Passant

Enfin, bon, fort heureusement, la plupart d'entre nous n'est pas contraint de se limiter aux productions francophones.

Enfin, les moins de 45 ans...

36. Le lundi 21 mai 2007 à 17:49 par CLS

Merci pour ce billet rafraîchissant, Me Eolas.

Si j'avais eu l'honneur d'être à la place du General Attorney, je n'aurais pas placé d'objection.

J'aurais demandé au Tribunal de prendre acte de ce que la défense avait brillamment conclu à son propre débouté.

:)

37. Le lundi 21 mai 2007 à 17:50 par Herbie

Et dans l'épisode, il a été débouté ou pas, finalement ?

Le tribunal reconnaît sa compétence en ces termes : "On dit que quand les gens ont peur, la première chose qu'ils abandonneront sera leur liberté. C'est pourquoi après le 11 septembre, nous avons été si heureux d'être pelottés dans les aéroports. Certains plus que d'autres. Mais quand on arrive à un point où des gens sont sont capturés, torturés, non pas parce qu'il y a des preuves, mais juste pour voir s'il y a des preuves, quand ils sont emprisonnés à perpétuité, sans procès, mon dieu, la cour a le devoir d'entrer en jeu. Le déclinatoire du gouvernement est rejeté." L'épisode s'arrête prudemment là dessus.

Eolas

38. Le lundi 21 mai 2007 à 17:55 par Maraudeur

Il ne faut pas désespérer... Rappelez vous qu'i n'y a pas si longtemps, les Zétazunis nous offraient Magnum, K2000 ou Drôles de dames... Ils ont fait de sacrés progrès; peut-être en ferons-nous également dasn les prochaines années?

Pendant ce temps, en France, on avait Maigret et l'homme du Picardie. Le retard n'est pas d'aujourd'hui.

Eolas

39. Le lundi 21 mai 2007 à 18:14 par erasoft

Un jour, Maitre, j'espère que vous serez condamné pour votre pertinence et votre féroce audace.

Le pire, c'est que l'on trouve ça audacieux, alors que cela devrait être normal. Et sans anonymat derrière.

40. Le lundi 21 mai 2007 à 18:18 par Henri

Il me semble qu'il manque un terme dans votre conclusion.
Vous parlez d'audace audiovisuelle aux Etats-Unis au 21ème siècle (et nous vous croyons aisément) et vous la rapprochez d'injustices, bien réelles celles-là, commises en France sous de Gaulle. Soit on compare les dénis de justice soit on compare les frilosités audiovisuelles.

Pardon, je complète : et la radio-télévision française, à l'époque, n'en parlait pas. Même dans les fictions. On censurait même des chansons..

Eolas

41. Le lundi 21 mai 2007 à 18:20 par Kaem

En effet, c'est génial ce que les séries américaines font. Aussi imporessionant à quel point elles sont influencées par le Zeitgeist : Jed Bartlett dans "The West Wing " n'hésitait pas à employer la manière forte dans les années 2002-2003, mais ces erreurs lui reviennent dans la figure un peu plus tard. Ceux qui suivent Prison Break savent aussi à quel point cette série a priori plus divertissante, moins politique peut être critique contre le gouvernement américain. Et le cinéma s'yest mis avec un peu de retard comme dans "Lord of War". En France, le cinéma a eu une telle traduction (chez Costa-Gavras par exemple), mais de nos jours ce n'est pas un film comme le président avec Albert Dupontel qui pourraient être aussi puissant.

42. Le lundi 21 mai 2007 à 18:20 par ferraille

Si, aux États-Unis, certains font preuve d’un niveau engagement civique plus important que chez nous (comme José Bové, votre bête noire, a été élevé aux États-Unis, on imagine que sa pratique de la “désobéissance civique” s’inspire fortement du mouvement des droits civiques) et si la liberté d’expression n’a rien à voir avec ce que nous connaissons (elle profite autant aux anti-Bush qu’aux néonazis), il faut mettre cela en balance avec l’atonie de beaucoup d’autres.

On ne vote pas à 85 % du corps électoral outre-Atlantique, loin de là, et l’ignorance — pour mieux dire : l’isolationnisme cancre — d’une masse considérable de gens surpasse nos propres standards en matière de chauvinisme aveugle et d’indifférence aux autres.

En outre, les États-Unis sont une collection d’univers très différents, qui se juxtaposent et peuvent très bien s’ignorer les uns les autres. Ces séries télévisée hypercritiques coexistent avec les ligues pro-life et les associations de détenteurs d’armes à feu.

Il n’y a pas de centralisation politique, intellectuelle et morale, comme chez nous, et les “networks” n’ont absolument rien de ces quasi-télévisions d’État que restent encore, à maints égards, nos grands médias de télévision.

Pour finir, une petite remarque : la guerre contrerévolutionnaire mise au point par l’armée française, exportée en Amérique du Sud et transmise aux Américains, part de l’analyse des doctrines de la guerre révolutionnaire inspirées par le maoïsme, au contact desquelles nos armées se sont trouvées en Indochine.

Ces “guerres révolutionnaires”, dans lesquelles les combattants sont en osmose avec la société civile et où l’idéologie compte pour beaucoup, reposent sur l’endoctrinement totalitaire de la population.

Tout comme l’islamisme radical aujourd’hui, le maoïsme et les différentes variétés de communisme révolutionnaire (par exemple celui des FARC) étaient et restent des idéologies criminelles et totalitaires, sans aucune vergogne.

Lisez ou relisez le petit livre rouge, vous verrez les similitudes avec l’islamisme.

Cela, il ne faut pas l’oublier non plus.

43. Le lundi 21 mai 2007 à 18:33 par ed l'epicier

"Vous vous croyez où ? Au pays des droits de l'homme ?"

Faut-il que la France envahisse un pays, viole les règles internationales et nationales, pratique la torture et qu'une série télé française s'en émeuve pour que vous distinguiez notre pays en matière de droits de l'homme ?

La logique générale du raisonnement m'échappe un peu ...

www.epicerie-ed.com

Lisez la phrase précédente. Vous comprendrez peut être.

Eolas

44. Le lundi 21 mai 2007 à 18:33 par Brassoad

Les Etats-Unis sont vraiment un pays de paradoxes : dans un pays de tradition puritaine protestante, l'industrie du porno est la 1ere au monde; on y prône les corps d'éphèbes et d'aphrodites en 4 par 3, et le pays détient le plus fort taux d'obèses.

L'industrie du cinéma toute puissante se permet même de produire des films de propagande patriote (Independance Day par ex - même si j'ai tendance à le voir plutôt comme un film de série B) et des films engagés politiquement (l'excellent "Des hommes d'influence", allusion à peine voilée au scandale Clinton/Lewinsky, ou notamment sur la guerre du Vietnam - "Platoon"-"Full Metal Jacket" - "Apocalypse Now", et même sur l'Irak - "Jarhead"), alors que la France vient à peine de découvrir ses "Indigènes".
Les Etats-Uniens (j'insiste, le terme "américain" désigne les habitants du continent) réussissent parfois même à produire des films à double lame si j'ose dire. Ils sont vendus comme purs films d'action outre-Atlantique, et comme des films de réflexion politique en Europe : "Lord of War" avec Nic(e)olas Cage ou encore "Les rois du désert", feat. George Clooney.

Alors voilà pourquoi je ne suis pas étonné de voir un tel morceau d'ironie mordante dans un série qui a tout de même réussi à recycler ce bon vieux Kirk/Hooker. Mais c'est aussi ce qui me fait aimer ce pays, le sentir ami, l'admirer, car il recèle en son sein encore des merveilles. Ce qui ne fait pas de moi un étatsunienophile béat, qui adorerait boire du Coca-Cola, avant de filer au StarBucks pour lire le Playboy, tout ça sur fond de 50 Cent, en appellant mon fils "Junior". Non.

Cet extrait de série est donc raffraichissant et enthousiasmant.

45. Le lundi 21 mai 2007 à 18:58 par ed l'epicier

Désolé, je ne comprends toujours pas.

La société française actuelle à t'elle pour projet de re-coloniser l'Algérie ? Les erreurs commises il y a 50 ans condamnent-elles encore la France d'aujourd'hui ? A cette époque, il y avait des lois de ségrégation raciales et le McCartysme aux Etats-Unis, faut-il en blâmer l'administration Bush ou ses concitoyens ?

PS : Par ailleurs, merci pour votre blog très subtil et instructifs pour les béotiens en droit.

Je ne vous crois pas assez bête pour ne pas comprendre. Je mets donc cela sur votre caractère facétieux.

Eolas

46. Le lundi 21 mai 2007 à 18:59 par Hervé Dicky

"le pouvoir civil avait abandonné ses prérogatives aux militaires, qui n'en demandaient pas tant, mais ont fait le travail de police qui leur était demandé, et l'ont fait le plus efficacement possible"

1) qui n'en demandaient pas tant :
puis-je rappeller que le général Salan n'hésitera pas ultèrieurement à se rebeller contre la république, et que précédement l'amiral Thierry d'Argenlieu avait sabordé des pourparlers avec le Vietminh par des bombardements intempestifs ?
L'innocence des militaires et la culpabilité du seul gouvernement civil est un mythe fort commode mais qui reste à démontrer.

2) le plus efficacement possible
après la plaidoirie contre la torture de la série que vous nous avez présenté, j'espère que c'est un trait d'humour.

1) J'aime pas les binaires qui lisent "les militaires sont innocents" quand j'écris "les civils ne doivent pas abdiquer leurs responsabilités".
2) A votre avis ?

Eolas

47. Le lundi 21 mai 2007 à 19:04 par Ludovic

En fait je pense que des producteurs auraient le courage de le faire (sur Canal il y a eu Engrenages et Reportages en ce moment sur Canal+)
Mais est-ce que ça ferait de l'audience ? Est-ce que les spectateurs sont habitués ? Faut voir quand Boston Legal est passé : sur TF1 à 16 en rafale tous les jours pendant 3 semaines.
Alors que Julie lescaut : 10M jour pair et impair.
Si on faisait le même genre de série en France, on dirait que c'est raté ou niais (y a qu'à voir Engrenages comment il s'est fait cassé). Y a qu'à voir la série sur la présidente rose bonbon (L'Etat de Grace): moi je trouvais ça subversif une présidente qui envoyait des SMS pendant le conseil des Ministres. Personne ne sait ce qui se passe pendant ce genre de réunion. Ben non, tout le monde l'a démoli. Le problème est là : on ferait un Boston Legal, un Six Feet Under, un Grey's Anatomy, on trouverait ça plan plan et pas réaliste.

Non, c'est qu'on est incapable d'en faire. On ne sait pas. On en reste aux personnages caricaturaux : le héros est un baroudeur bourru au grand coeur ou une femme parfaite, en butte à des supérieurs tatillons ou machos qui ne pensent qu'à leur carrière, qui dénouent des affaires grâce à leur intuition et à leur non respect des règles, généralement escortés de personnages secondaires clonés comme la nunuche, le débutant maladroit, et l'intriguante jalouse, et le méchant a une sale gueule et fait le mal pour le plaisir, avec des épisodes aux intrigues convenues et pourtant pas crédibles, écrites par des gens sans culture judiciaire ou médicale, aux acteurs qui déclament leurs textes comme une liste de commissions, aux musiques dignes de l'ORTF sur des dialogues d'une platitude assommante, qui immanquablement doivent se terminer sur un plan fixe où les personnages principaux sont pris d'un fou rire.

Eolas

48. Le lundi 21 mai 2007 à 19:39 par Clems

Fondamentalement cela change quoi ? Aux usa encore plus que chez nous c'est une avalanche d'information, je pense qu'ils estiment sérieusement que du moment que cela reste bien confiné aux fictions ou aux documentaires réservés aux anars de l'info, cela ne pèse pas face à la propagande officielle. Par conséquent, on peut respecter la critique.

De toute façon l'individualisme étant à son apogée tout le monde s'en moque et les bonnes paroles se noient dans cette illusion de l'obligation d'agir, du mouvement perpétuel et d'essayer tout et n'importe quoi quitte à faire des conneries. (quoi je vise quelqu'un ?)

Ah au fait, pour mieux souligner une nation plus respectueuse des droits de l'homme vous auriez pu dire que les USA envisagent de procéder à une régulation massive de plus de 1 M de clandestins...

Encore que pour l'instant, ce ne sont que des paroles.







49. Le lundi 21 mai 2007 à 19:41 par bourgpat

Un des gros problème des séries française est les acteurs.
On trouve des chose mal jouées qui vous laisse de marbre.

Maintenant, même dans les séries américaines on trouve le bon grain et l'ivraie. Jag qui se présente comme un spot de pub pour l'armée américaine et les fournisseurs de matériel militaire. Un dernière serie présentait un département du pentagone et présentait comme moyen de lutter contre une guerre civile dans un pays africain le bombardement ciblé avec une unique bombe pour ne pas exposer des militaires et faire cesser les hostilités (passée sur france 2, on achete bien certaine merde en plus et on les diffuse elle à des heure accessibles sur des media accessibles aux plus grand nombre).

50. Le lundi 21 mai 2007 à 19:43 par Hapax

Et la série Mafiosa (nonobstant les usuels errements et contresens de procédure pénale) : l'avez-vous vue ?

Rien de subversif, rien qui n'éléve l'âme ou la pensée (juste Hélène Filières pour nous élever, c'est déjà appréciable) ; mais quel rythme pour une série française...

51. Le lundi 21 mai 2007 à 19:46 par Schmorgluck

Dans un ordre d'idée secondaire, par curiosité, est-ce que des linguistes trainant par là seraient capables de m'indiquer quel est l'accent de l'acteur qui joue l'avocat. En effet, formé à l'accent oxfordien comme la plupart des gens ayant appris l'anglais en France, j'ai encore du mal avec certains accents américains (l'accent new-yorkais, notemment), mais là je comprends à peu près tout. Est-ce l'accent du Massachussets ?

52. Le lundi 21 mai 2007 à 20:01 par ed l'epicier

Méa culpa, j'ai lu un peu rapidement et déformé vos propos. Vous fustigez effectivement la contradiction des années 50, sans l’assimiler à la situation actuelle.

Cependant, je maintiens qu'il est un peu paradoxal pour un français d'admirer la vivacité de la libre-expression outre-atlantique, car :
- je n'ai pas entendu de dissonances lorsque les décisions politiques concernées ont été prises, et je serai toujours étonné que celles-ci aient été prises en conscience, par le consensus
- si des faits similaires étaient reprochés à un gouvernement français contemporain, je pense que la bronca serait largement plus importante. Peut être emprunterait-elle d'autres médias, mais elle serait beaucoup plus virulente.

D'ailleurs, il y a aussi des séries télé américaines qui abondent largement dans la voie officielle (ie : séries militaires qui relatent l’Irak par exemple). Le fait que les Américains acceptent que des divertissements traitent de l'actualité brûlante, ne signifie pas qu'ils jouissent d'une plus grande liberté d'expression.

A mon avis, cela signifie qu'ils ont plus de chance de recevoir une information biaisée, car peu factuelle et chargée d'émotions ...

www.epicerie-ed.com

53. Le lundi 21 mai 2007 à 20:04 par Irène Delse

Ce qui est génial, avec les Etats-Unis, c'est qu'ils sont capables de se planter dans les (très) grandes largeurs (en s'inspirant un peu, par parenthèse, de l'expérience française en Algérie et de la doctrine de la "guerre subversive" qui en émergea, regarder fr.wikipedia.org/wiki/Gue... pour voir), mais qu'ils réussissent toujours (après plus ou moins longtemps) à redresser la barre. Ce qui rend le spectacle passionnant et donne du grain à moudre à Hollywood.

Bon, à part ça, le gars défendu dans cet épisode aurait peut-être préféré ne pas devoir en passer par là, même si cela permet aux fans du Rêve américain de monter en épingle tout ce qui va (heureusement !) encore bien dans ce pays...

Bah, oui, parfois, les époques intéressantes, on aime mieux les regarder de loin que les vivre.

54. Le lundi 21 mai 2007 à 20:09 par Major Tom

Non Schmorgluck, ce doit etre l'accent de Brooklyn, qui n'a rien à voir avec l'accent du Bronx ou de l'Upper East Side!

55. Le lundi 21 mai 2007 à 21:02 par flo

Juste un petit mot pour essayer de situer le pourquoi du comment de l'état de la fiction TV et de la catégorie "série"en France :

>la qualité souvent moindre que celle des séries US ou GB vient de moyens qui n'ont rien à voir. Pour développer un scénario, il faut du temps, et du budget. Même si on est avocat et qu'on est créateur initial d'une série à thématique judiciaire, il faudra quand même pour développer le scénario des équipes pour la documentation, la recherche, et une équipes de writers, par exemple.

> Les chaînes françaises n'investissent pas dans la création de produit sériel, c'est un choix financier : elles préfèrent acheter un produit qui a fait ses preuves en matière d'audience. Elles pratiquent donc la rediff. Les cahînes françaises sont (en très gros) davantage de l'espace sur écran que du contenu. Alors que les chaînes US ont su jouer les deux atouts.

> les chaînes US n'hésitent pas à prendre des risques : 6 Feet Under est l'exemple le plus cité je crois. Les critères ne sont pas seulement de "rapporter" ou pas : certaines séries ne survivent pas au pilote, mais d'autres vivent 8 épisodes (soit presque une saison entière) même sans avoir une audience significative (dernier exemple en date : Six Degrees). Il y a, en dehors de considérations financières (qui pourtant sont inévitables, quand on sort jusqu'à 2 M de dollars pour la prod d'un épisode (Rome) il faut que la prod et la chaîne retombent sur leurs pattes au moins de temps à autre), une réelle culture de la fiction sur écran dans le monde anglosaxon. Avec, aussi, des produits qui se situent à mi chemin entre la série et le film (par exemple Elisabeth I, en 2 épisodes, avec Helen Mirren, produit par HBO ; Gun, initié par Altman...).

Les créateurs et scénaristes français ne sont pas mauvais ou paresseux, mais tant qu'ils sont en France, ils ne sont pas au bon endroit au bon moment ... Une série n'est pas seulement une bonne idée ou une bonne connaissance de sa thématique (ainsi dans les "ratés", on peut penser à Shark, juridiquement pointu mais un vrai flop fictionnel...), elle repose sur l'exécution. laquelle demande d'injecter des sous et du temps à tous les niveaux. (ainsi, si on pense au dialogues âr exemple, : pour qu'il y ait de bons dialogues, il faut qu'il y ait une équipe de writers et du temps pour eux pour travailler. On ne fait pas le pilote de Desperate Hosewives en une journée, même si on est un bon).

Donc c'est largement une affaire de manque de moyens côté France, mais pas qu'une histoire de pognon côté US. Leur culture de la fiction TV et du contenu explique l'investissement et le véritable entrepreneuriat vs le produit sériel, me semble-t-il.

56. Le lundi 21 mai 2007 à 21:12 par Kerri

merci maitre de m'avoir fait découvrir une série qui semble intéressante et bien jouée.
Il est dommage qu'en France les séries télévisées ne s'inspirent pas de leurs consoeurs d'outre-atlantique, au moins pour le respect des procédures et des rôles des intervenants aux divers stades (enquète, instruction, jugement,...)

57. Le lundi 21 mai 2007 à 21:24 par Morningstar

En même temps ce n'est pas le droitdelhommisme qui va stopper Al-Qaeda.

58. Le lundi 21 mai 2007 à 21:29 par Lucas Clermont

Vous tirez des conclusions hâtives en matière de liberté et de créativité quand tout ressortit au marketing et à la taille des marchés. Ce genre de comédie élaborée tout en nuances n'est goûté que par un public restreint. Je doute qu'on puisse opposer des séries destinées à TF1 ou Antenne 2 et ces séries destinées aux chaînes pour public plus exigeant. Dans l'espace anglophone ces niches deviennent suffisamment vastes pour être rentables.


Mais nous ne sommes pas dupes et pour les mêmes raisons (la taille de l'auditoire potentiel) vous tenez un journal de l'avocat quand manifestement tout vous incline vers le journal du biologiste de Cadaqués.


"Monsieur, vous êtes un âne. Parole d'entomologiste."
"Une bonne femme qui montre ses nichons à des gorilles, ça fera un excellent épisode. Je suis sûr que vous allez adorer."
"Mince, j'ai raté les nichons de l'éthologue. "

59. Le lundi 21 mai 2007 à 21:43 par Arcady

À quand une série française impertinente qui interroge le rôle de la France dans le génocide au Rwanda, ou plus près de nous, notre action au Congo (où nous avons tiré des missiles sur des civils, seuls les médias anglophones en ont parlé à l'époque, curieusement) ? Maître Eolas, il est bien magnanime de ne s'en prendre qu'aux séries télévisées. La presse du Pays des Droits de l'Homme devrait être la première à s'intéresser de près à ce types de sujets, mais elle ne le fait pas... Sûrement parce que nous sommes moralement supérieurs en tout aux yankees.

60. Le lundi 21 mai 2007 à 22:33 par Ashura

@58 : "Boston Legal" est diffusé en seconde partie de soirée, le dimanche soir sur ABC, une des quatre grandes chaînes américaines. L'audience moyenne est d'environ 10 millions de téléspectateurs, ce qui est loin d'être négligeable vu l'horaire de diffusion.
A titre de comparaison, American Idol (la Nouvelle Star), la plus grosse audience de la semaine, a attiré mercredi dernier 28 millions de téléspectateurs - et là, il s'agit d'un prime time (source : Nielsen)
Alors, niche ? Je ne parierais pas là-dessus. Je dirais simplement que les américains sont bien plus friands de séries juridiques que les français, pour une raison assez simple : ils connaissent les rouages de leur propre justice, fort médiatisée. En France les caméras ne sont pas autorisées dans les tribunaux ; c'est heureux, mais ça n'aide pas le français moyen à comprendre comment se déroule un procès, alors que son homologue américain, même peu instruit, connaît la procédure sur le bout des ongles pour l'avoir regardée à la télévision.

61. Le lundi 21 mai 2007 à 22:34 par Vicnent

les États unis sont plus de 300 millions depuis le 17 octobre 2006. Nous ne sommes que 60 millions. Comment dès lors, pour la production de série, s'étonner qu'en moyenne, comme dans les autres cas, ils sont meilleurs.

Moi, j'ai découvert ''the L Word'' il y a un mois. Très mauvais pour la main droite quand on est droitier.

62. Le lundi 21 mai 2007 à 22:58 par Stella

Merci Maître, je ne connaissais pas cette série. En même temps, pendant l'été...
Hélas, le "temps de cerveau disponible" de certains téléspectateurs ne se hasarderait même pas à réfléchir sur ce genre de propos s'ils étaient tenus dans une série française (et même dans les séries traduites).

Par contre, je suis curieuse de savoir comment Elisabeth a défendu son client (celui qui croit au fantômes), peut-être pourriez-vous nous écrire un billet "plaidoirie inventée" cher Maître? ;-)

@ Morningstar (57) : vous plaisantez j'espère ? Croyez vous que le non respect des droits de l'homme à Guantanamo stoppera Al Quaeda? Que sous-considérer ces hommes, expédier leur jugement, ne pas s'attarder sur l'absence de preuves (exemple de l'épisode), stoppera le terrorisme? Genre une mesure exemplaire en somme. Tristes propos.

63. Le lundi 21 mai 2007 à 23:00 par Mani

"Mince, j'ai raté les nichons de l'éthologue."
Eolas

Y'a des fois où je regrette de ne pas avoir la télé ...

64. Le lundi 21 mai 2007 à 23:18 par repentus

est ce qu'on ne commence pas à en faire un peu trop du point de vue repentance, autocritique et auto flagellation ?
Je ne dis pas que ce n'est pas nécessaire, mais c'est toujours dans le même sens, et depuis trop longtemps, ça devient d'une banalité affligeante, et tellement banal qu'on se demande où est le courage à pondre des thèmes pareils.
Pour changer un peu, si on faisait des séries ou des films sur les sujets suivants (par exemple) :
- l'univers joyeux du "petit goulag dans la steppe"
- les réjouissances de "prison break au maroc"
vous imaginez michael moore faire un documentaire sur les discriminations contre les non musulmans en arabie séoudite ?
Ca ce serait courageux.

65. Le lundi 21 mai 2007 à 23:25 par Jerome

à ed l'epicier : vous n'avez jamais entendu parler de la côte d'Ivoire? (un exemple, au hasard).
C'est donc que les médias ont fait ce que vous dites qu'ils ne font pas : ils "oublient" des choses.
Si si, au pays des droits de l'homme, l'armée de la république fait aujourd'hui (et non pas il y a 50 ans) des choses, aussi, ce n'est pas le monopole des US...
Renseignez-vous, cultivez-vous, lisez, vous verrez que les US ne sont pas 100% noirs, et que les français ne sont pas 100% blancs... Le binaire, c'est que dans les films policiers français, on n'arrete pas de vous le dire! :)

66. Le lundi 21 mai 2007 à 23:26 par repentus

j'en rajoute :

salman rushdie, theo van gogh, EUX ont (ou avaient) du courage. ils se sont frottés à de vrais dangers (l'un d'eux a même été tué en pleine rue), alors critiquer bush , sarkozy , bof ... même pas peur. C'est sur qu'après cette série le réalisateur ne risque pas de se faire abattre dans la rue par le sbire d'une police secrète à la solde de bush.
par contre , allez faire un film sur le dafrour ... ou publier des caricatures de mahommet.

67. Le mardi 22 mai 2007 à 00:04 par Kerri

vicnent: le raisonnement est stupide: la qualité de la production artistique d'un pays n'est pas proportionnée à sa population (sauf à considérer que les arts chinois et indiens sont les meilleurs du monde ;) )

la Grèce antique représentait quelques pourcent de la population de l'époque, mais leurs productions artistiques ont révolutionné le monde: théatre, sculpture, philosophie,...

68. Le mardi 22 mai 2007 à 00:07 par titimod

@47

Une petite série française d'il y a quelques années, pas très glamour: police district. Très loin de Navarro ou Julie, à la fois par les senarii, mais encore plus par l'audience. Jugée trop noire, trop violente, trop tendencieuse elle est passé aux oubliettes au bout d'une ou deux saisons. Certes, toujours les incohérences de procédure, les personnages stéréotypés (quoique plus réalites),etc.. Mais je me souviens d'un article de presse (Nouvel Obs ou L'Express: je sais plus) ou des policiers jugeaient les séries françaises: à l'unanimité Police District était de loin la meilleure et la plus réaliste. A des années-lumières de ce que nous offrent les ouèssé, mais c'était déjà un premier pas. Bilan: qui s'en souvient encore???

69. Le mardi 22 mai 2007 à 00:41 par Canal Directo

@Ludovic
Franchement L'état de Grace, ce navet stupide, face à une série d'interet national et pédagogique (c'est pas moi qui le dit mais des profs américains de science politique) comme The West Wing, y'a pas photo.

@ed l'épicier
A vous lire je sais de suite que vous ne connaissez pas le sénateur Robert Byrd (D-Virginie occidentale) en.wikipedia.org/wiki/Rob... qui est actuellement president pro tempore du sénat. Il a prononcé lors du débat sur l'opportunité d'envahir l'Irak l'un des discours politiques les plus forts et les plus éloquents que je n'ai jamais entendu. Je donne des extraits en anglais, j'ai vraiment la flemme de traduire :

-"Today I weep for my country. I have watched the events of recent months with a heavy, heavy heart. No more is the image of America one of strong, yet benevolent peacekeeper. The image of America has changed. Around the globe, our friends mistrust us, our word is disputed, our intentions are questioned. Instead of reasoning with those with whom we disagree, we demand obedience or threaten recrimination." (prononcé en fait après l'annonce de la "fin des opérations militaires")

-"The right to ask questions, debate, and dissent is under attack. The drums of war are beaten ever louder in an attempt to drown out those who speak of our predicament in stark terms. Even in the Senate, our history and tradition of being the world's greatest deliberative body is being snubbed. This huge spending bill — $87 billion — has been rushed through this chamber in just one month. There were just three open hearings by the Senate Appropriations Committee on $87 billion — $87 for every minute since Jesus Christ was born — $87 billion without a single outside witness called to challenge the administration's line."

Voici la version intégrale www.guardian.co.uk/Iraq/S... ça vuat vraiment le coup

Franchement j'aurais aimé voir un sénateur ou député français de 85 ans s'exprimer avec une telle verve lors d'un débat sur l'Algérie.

Pour poursuivre, petite reflexion sur le fonctionnement des institutions. Quoiqu'on pense sur la guerre en Irak (je pense que c'était une grosse connerie, massive), on doit quand même admettre qu'il y a eu un débat démocratique, les représentants du peuple (Byrd notamment) se sont exprimés et ont voté. Par contre il est frappant de voir comment en France, si vertueuse que soit la position de Chirac, j'ai l'impression et le souvenir qu'il l'a prise un peu tout seul, laissant le parlement gesticuler dans le vide. Aurait-il pu prendre la position inverse tout seul, j'ai bien peur que la constitution et la pratique le permettent. Donc avant de donner des leçons de démocratie...

Tout ça pour dire que lorsque l'on parle de régime présidentiel à l'américaine, c'est en général (surtout dans la presse) pour dire mais le président est tout puissant, c'est scandaleux ! Rien de plus faux, non seulement les pères fondateurs ont toujours considéré le congrès comme étant la branche dominante (pas pour rien qu'il est institué dans le premier article), mais faut voir les batons dans les roues (type shutdown) que peut se prendre un président américain s'il brusque trop le congrès qui est composé de parlementaires ayant une vraie liberté de vote (en général). Donc quand Sarkozy dit qu'il veut un régime plus présidentiel. Moi je dis oui surtout si le parlement devient aussi puissant que le congrès américain et que les députés décident enfin de l'ouvrir (faut pas rêver).

@Jerome
Côte d'Ivoire, Irak, rien à voir. Faut pas non plus tout mélanger

70. Le mardi 22 mai 2007 à 00:44 par Sherry

Dans le genre qui bouleverse les bons sentiments et parle des choses que d'ordinaire on tait, je vous conseille le visionnage de Dexter. Je crois que cela a commencé sur TF1. La première saison est terminée aux USA et devant le succès remporté, une deuxième est programmée. Au départ, 13 épisodes seulement avaient été tournés, les producteurs craignant de choquer le public et de faire un bide.
Il faut certainement oser. Cela fait de bonnes fictions. Qui restent seulement des fictions... Mais ce n'était pas vraiment votre propos puisque vous parliez davantage de la réalité qui a peur de son image.

71. Le mardi 22 mai 2007 à 00:51 par GCX

Alors moi, qui aime bien l'idée d'un grand complot audiovisuel (si il n'existe pas, c'est qu'on a des dirigeants mondiaux incompètents), j'y gobe pas trop, à l'insolence hollywoodienne.

Déjà, en juin 2006, la Cour suprême américaine a déclaré illégales les procédures judiciaires d'exception mises en place à Guantanamo.
Alors, l'insolence, du coup, elle est un peu pourrite.

Disons simplement que les américains ont été tellement chauffés sur Al Qaïda et l'Axe du mal qu'ils faut maintenant les refroidir rapidement avant de se barrer vite fait d'Irak.
Et ça, c'est le boulot des séries télé américaines.

Les "grands moments d'insolence" comme ça, il y aurait les conseillers de la maison blanche derrière, ça m'étonnerais même pas..

Bon sang, mais c'est bien sûr. Et M*A*S*H*, c'est Nixon qui a écrit le script pour préparer le retrait du Viet Nam. Vous êtes la terreur des comploteurs.

Eolas

72. Le mardi 22 mai 2007 à 07:40 par Ludovic

Je persiste et je signe : on est capable de faire de bonnes séries. Mais comme d'autre l'ont dit, la cible n'est pas la même et on manque de moyens, aussi par le fait que l'on fait des séries en français qui ont un potentiel de ventes extérieur moins importantes (la série la plus vendue doit etre Sous Le Soleil, c'est pas glorieux) et la plupart du temps quand une série française est vendue elle est adaptée.
En ce qui concerne la caricature des personnages, je suis pas sur que Boston Legal soit un bon exemple : entre alan shore le super liberal et Denny Crane le super républicain fous des armes, entourés d'avocats tirés à 4 épingles qu'on devine avocat rien qu'en costume (les femmes sont des working girls super ambitieuses et les mecs sont des machos limite harcelement sexuels),
Et je suis pas sur que Alan Shore et Denny Crane évolue vraiment (j'ai vu les 2 premières saisons)

Je perisiste et je signe : regarder Reporters :un journaliste alcoolo responsable de faits divers, un autre prêt à tout pour avoir un scoop, enfant adopté qui rejette complètement ses parents adoptifs, une autre qui est manipulée par le ministre de l'Interieur, la fille métis du journaliste alcoolo qui traficote son reportage pour qu'il passe au 20h. C'est ce soir sur Canal+.

73. Le mardi 22 mai 2007 à 10:07 par idnca

Je ne sais pas si quelqu'un l'a déjá noté mais l'attorney Mark Freeman, c'est le directeur adjoint Walter Skinner de X-files (tiens, encore une série US qui relègue la France au rang de tiers-monde de l'audiovisuel de fiction).
Peut-être un clin d'oeil lá aussi puisque Skinner faisait mangifiquement le lien avec ces rouages obscurs et manipulateurs de l'exécutif face auxquels la soif de vérité et de justice de Fox Mulder semblait bien dérisoire.

74. Le mardi 22 mai 2007 à 10:32 par cvgdn

Cher Maître,

la question que vous posez ne me semble pas tant télévisuelle, mais plutôt: comment se fait il que les Etats-Unis soient capables de dénoncer leurs propres erreurs dans un délai qui doit nous faire rougir ? Est-ce parce que c'est une "nation jeune" (voilà un beau cliché) ?

Je l'ignore, mais voici un autre exemple: lorsque Colin Powell vit les photos d'horreurs commises par les soldats à Abu Ghraib, commenta "C'est My Lai". My Lai était le nom d'un village Vietnamien accusé d'abriter des VietCong et qui avait à peu près subi le sort d'Oradour-sur-Glane (cf fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Mỹ_Lai).
C'était en 1968, une guerre à laquelle Colin Powell avait participé.

En France où on se demande encore si J. Chirac a eu raison de s'excuser pour le comportement de Vichy (25 ans plus tôt) qui imagine un ministre de la défense, condamner des actes de torture en disant "c'est la Villa Sesini" (lieu de torture dans la banlieue d'Alger, en 1957). Je rappelle que lors du procès Aussaresses, le chef d'Etat Major français, de l'époque trouva des mots pour justifier la torture.

Alors j'admire la capacité des Etats-Unis, après 6 ou 7 ans, de critiquer férocement Guantanamo. ces critiques se lisent aussi dans la presse. Bien entendu, il aurait mieux valu que Guantanamo ne soit pas crée, qu'il soit dénoncé immédiatement, etc.

Reprochons aux Etats-Unis d'avoir crée Guantanamo (et ne croyons pas en être incapables) mais admirons leur capacité à admettre et faire face à leurs erreurs.

75. Le mardi 22 mai 2007 à 11:24 par Monsieur Pingouin

Bonjour maître Eolas,
si je ne me trompe pas, l'attorney qui prend la parole ne change pas dans la video ?
Ce n'est donc pas Freestone mais Freeman qu'il faut indiquer dans votre traduction, non ?

Bonne journée.

Flûte, c'est exact, je rectifie.

Eolas

76. Le mardi 22 mai 2007 à 12:04 par zadvocate

@55 flo:

"> Les chaînes françaises n'investissent pas dans la création de produit sériel, c'est un choix financier : elles préfèrent acheter un produit qui a fait ses preuves en matière d'audience. Elles pratiquent donc la rediff. Les cahînes françaises sont (en très gros) davantage de l'espace sur écran que du contenu. Alors que les chaînes US ont su jouer les deux atouts."

Le budget fiction de TF1, c'est quand même 202 millions d'euros pour 2007 soit près de 7 fois celui de C+.

202 millions d'euros, ca doit permettre de faire des choses correctes.

C+ avec engrenages avait fait quelque chose de bien je trouve mais bon, ca n'a pas duré.

77. Le mardi 22 mai 2007 à 12:36 par moi...

Merci les cousins qui habitent aux USA sans lesquels on ne pourrait suivre boston legal...

78. Le mardi 22 mai 2007 à 12:45 par Nirmala

Un exemple hallucinant de la libre expression aux US : le dernier épisode de la 18ème saison des Simpsons (vient de passer aux US). En gros ils critiquent ouvertement Fox et Fox news, montrant à quel point ces chaînes sont biaisées, alors que la série est diffusée par Fox !! Et ce n'est pas la 1ère fois qu'ils pointent le ton légèrement antilibéral (au sens US) de Fox news. Imagine-t-on un épisode de Navarro ou de Sous le soleil où on nous expliquerait que TF1 et LCI seraient légèrement orientées à droite et tenteraient de lobotomiser gentiment le téléspectateur moyen ??

79. Le mardi 22 mai 2007 à 12:59 par etienned

@ Jerome : «Renseignez-vous, cultivez-vous, lisez, vous verrez que les US ne sont pas 100% noirs, et que les français ne sont pas 100% blancs »

Ai je dit que les USA sont 100% noirs ? Pouvez vous s’il vous plait me donner la citation à laquelle vous vous référez , vous qui contrairement à moi savez lire ? C'est effarant de caricaturer ainsi.

Concernant la côte d’ivoire, pouvez vous me dire en quoi l’incident de l’hôtel Ivoire d’Abidjan est comparable à Guantanamo ? Voulez vous me dire que les milices du président Gbagbo, qui se sont distinguées par ailleurs, étaient pacifiquement assises devant les troupes françaises et chantaient «CRS, on veut des bisous », mais que les troupes françaises les ont brutalement attaquées ? Soutenez vous la thèse de Gbagbo le démocrate, selon laquelle la France à souhaitée faire un coup d’état ce jour là, et qu’elle à tirée sur la foule qu’il l’empêchait de gagner le palais présidentiel ? D’autre part, la France n’y agit-elle pas sous mandat de l’ONU ? Donc l’ONU et la presse française couvrent le néo-colonialisme français ?

Eclairez moi, svp, je suis inculte. Cependant, avec toute cette propagande de la presse française, il faut me comprendre …

@ Canal Directo : Si si, je connais très bien ce discours. Décidément, je vois que Canal Directo, Eolas et Jérome se prêtent au débat avec politesse et respect de l’interlocuteur. Par cette remarque, me soutenez vous vraiment que le discours de Robert Byrd reflète le celui de la presse, des hommes politiques et de l’opinion publique américaine d’alors ? Pouvez vous me rappeler les résultats du vote du congrès qui ont suivi ce discours ? N’admettez vous pas qu’il y a eu un black-out, et une auto-censure totale de l’opinion publique américaine et de ses médias pendant les années qui ont suivies le 11 Septembre ? Je ne dis absolument pas que cela perdure, ni que c’est révélateur de la vie démocratique américaine en général, mais il faut tout de même le souligner. Il est difficile dans ces conditions de sa pâmer devant la vivacité du débat démocratique américain, et de pointer du doigt les habitudes françaises

Je persiste à dire que mettre en perspective le traitement de la guerre d’Algérie et celui de l’invasion Irakienne n’est pas honnête intellectuellement, car la France des années 50 ne reflète pas celle des années 2000, tout comme les états unis des années 50 ne sont pas ceux que nous connaissons aujourd’hui. L’opinion publique et les médias français contemporains ne sont absolument pas comparables à ceux des années 50. Mais peut être préférez vous remonter aussi à l’affaire Dreyfus pour illustrer vos propos ?

Je ne dis pas que tout est parfait dans le meilleur des mondes en notre beau pays, mais il faut perdre cette habitude de s’auto-flageler sur des points qui ne méritent pas.

Si tout le monde ici semble s’accorder avec beaucoup d’amabilité sur le fait que je suis un demeuré inculte qui s’ignore, il y a probablement un fond de vérité. Cependant je vous serais gré de me le démontrer factuellement et non pas de lancer des insinuations gratuites. Je suis ouvert au débat (moi) …

@cvgdn : Une partie de l'opinion américaine critique Guantanamo, il n'y a absolument pas de repentance officielle. Au contraire, le gouvernement vote des lois pour empecher les recours des victimes. Une partie de l'opinion française était elle aussi partagée pendant la guerre d'Algérie. D'autre part, j'attends que les responsables de Guantanamo & autres interogatoires aéroportés soient jugés pour "apologie de crime de guerre" comme le fut Aussaresses. Si une république bananière comme la France l'a fait, je ne doute pas que cela sera rapidement le cas outre-atlantique ...

80. Le mardi 22 mai 2007 à 14:38 par flo

@zadvocate (76) : ce n'est pas le tout d'avoir un budget, l'essentiel est dans l'allocation. Le produit sériel n'est pas investi en France, et encore moins par TF1 (sinon à l'acquisition). Il serait intéressant de connaître le détail de la ventilation.

81. Le mardi 22 mai 2007 à 14:40 par jpe

@ titimod (#68)

Moi, je me rappelle Police District, qui n'a duré que 2 saisons (disponibles en DVD).

Ce que j'ai vu de mieux en production hexagonale depuis....

82. Le mardi 22 mai 2007 à 16:03 par Receswind

@ Canal Directo 69

Si je ne m'abuse Chirac n'aurait pas pu prendre la décision inverse tout seul, car le déploiement de l'armée suppose un vote du Parlement (sauf la Légion Etrangère, dans certains conditions je crois).

Erreur de votre part. Le président de la république est chef des armées, et il décide seul. Seule la déclaration de guerre est votée par le Parlement. Démonstration : des troupes françaises sont déployées an Afghanistan (ne cherchez pas infos dans la presse, tous les journalistes sont partis à Malte). Cherchez au JO l'autorisation du parlement...

Eolas

83. Le mardi 22 mai 2007 à 16:39 par Funkyss

Juste en passant, peut-être que la niche d'excellence culturelle française ne se situe pas (encore?) dans les séries. Et pourtant, y'a matière à. Culture des séries, ou série des cultures?

84. Le mardi 22 mai 2007 à 17:36 par Hub

Je dois dire que Boston Legal c'est une série hilarante. Vivant outre-atlantique (Canada) j'ai la possibilité de la regarder en Anglais dans le texte. Et cet épisode sur Guantanamo était très bon.

Il y'en a aussi un autre épisode plus tôt dans la saison 3 (imdb.com/title/tt0931521/... a propos de la "no-fly" list où Denny Crane vient de se faire refuser d'embarquer sur un vol parcequ'un "Denny Crane" est sur la fameuse "no-fly" list.

Et il faut savoir que bien qu'il y ai un net parti pris "démocrate" (les "socialistes" aux USA) certains personnage clé sont très "republicains" (la majorité actuelle en France) et permet de rétablir un équilibre de manière pas faire tourner la série en une propagande politique. Notamment on retrouve Denny Crane faisant l'apologie du port d'armes à feux (un autre sujet très controversé aux USA).

Quand à la comparaison Avocats & Associés, je doit dire que c'est pas très juste. Ils ne jouent visiblement pas dans la même catégorie :-)

Précisément : des personnages américains peuvent avoir des idées politiques contraires et en débattre dans un épisode, sans devenir chiants ou caricaturaux. Quitte à faire de l'humour (Denny Crane est un cynique, Shore un provocateur).

Eolas

85. Le mardi 22 mai 2007 à 17:40 par Bob

@31: c'est ma foi oublié bien vite l'envoi d'experts français dans ce qui est défini sommairement et ironiquement : guerre d'information pour ne pas employer ce mot sale qu'est la guerre subversive afin de donner des conférences au officiers américains juste avant la guerre.

@41: le cinéma n'a pas attendu lord of war pour être critique loin de là. Par contre le cinéma français lui a du mal à ce niveau là.

86. Le mardi 22 mai 2007 à 17:46 par Canal Directo

@Recceswind
Ok, mais je n'ai pas le souvenir qu'il y ait eu un débat pour la Côte d'Ivoire. Mais il est vrai qu'une partie des troupes étaient déjà sur place et que ce ne fut un déploiement de l'ampleur de ce que les américains ont réalisé en Irak.

@etienned = ed l'epicier ?
Oui la France d'aujourd'hui n'est pas celle des années 50, mais lorsque l'on voit des éditeurs convoqués par des gendarmes mobiles et qui finalement evoient un livre génant pour le pouvoir au pilon, lorsque l'on voit le manque d'audace des médias, la passivité et parfois la servilité des journalstes, on a quand même le droit de s'interroger. Surtout lorsque ce pays a tendance à vouloir se montrer en exemple à travers le monde. Les médias sont peut-être plus libre, mais on se demande bien à quoi sert une liberté dont on use avec tant de parcimonie.


Sinon on peut rappeler que la France est un pays démoratique, que la presse est libre (c'est justement le drame) de ce qu'elle écrit, que les libertés individuelles sont respectées et Cie.

Heu, la France ne fera jamais un déploiement de troupes à la hauteur de ce que peuvent faire les Etats-Unis. Surtout depuis la fin de la conscription.

Eolas

87. Le mardi 22 mai 2007 à 18:30 par Bébèrt

Peut-être qu'au pays de Voltaire on a trop tendance à oublier que c'est cet homme qui a fait s'abattre sur Paris un terrorisme intellectuel suscité par l'interdiction des libelles.
Vous faites la moue envers un Vanneste ? Pourtant il a critiqué l’homosexualité et non pas les homosexuels. Tout comme s’attaquer à l’immigration revient à attaquer les immigrés et ainsi de suite. Bref, notre pays a cessé de penser depuis quelques temps, ainsi quoi de mieux que quelques nichons bien achalandés ?

88. Le mardi 22 mai 2007 à 18:55 par MamboJoel

Il est manifeste qu'aux Etats-Unis il y a -mettons...- une "sincère" liberté de parole et de ton. Ce qui par ailleurs conduit parfois à des parades un peu ridicules quand certains se vautrent sans complexe dans des activismes hystériques, ça fait partie du folklore. Mais c'est vrai, c'est frappant quand on voit ces films/docu réquisitoires à l'égard du pouvoir (Moore et bien d'autres...) et qui sont largement diffusés sans tentatives de courcircuitage par le pouvoir.
Effectivement on ne voit pas ça en France, je concède volontiers qu'il y a, ces dernières années, tout à fait matière à l'insolence aux Etats-Unis ; alors il n'y en aurait pas en France ?
Les Etats-Unis utilisent à fond cette vertue démocratique, il faut leur rendre hommage à ce propos; il y a peut-être en France une mesure, une discrétion, mais aussi un respect parfois douteux à l'égard des plus forts, une sorte d'amalgame de vertues coincées et de vassalisation castratrice qui conduit mine de rien à cette réserve vis-à-vis de cette première liberté qu'est le droit d'ouvrir sa gueule haut et fort :o)

89. Le mardi 22 mai 2007 à 18:59 par DavidLeMarrec

Signalons tout de même que, contrairement à ce que pourrait laisser entendre une lecture rapide du dialogue, Barack Obama s'est opposé à la guerre en Irak.

A l'automne 2002, il avait déclaré "Je ne suis pas contre toutes les guerres ; je suis seulement contre les guerres idiotes."

Et il n'a d'ailleurs été élu sénateur qu'en 2004.

Il est vrai que le dialogue ne parle que de Guantanamo, mais cela pourrait prêter à confusion.

90. Le mardi 22 mai 2007 à 19:15 par tuctuc

Poursuivant sur le theme des series US,

En ce qui concerne la politique etrangere americaine, toutes les series ne font pas preuve d'autant de progressisme et véhiculent bien au contraire une idéologie pour le moins douteuse.

La serie la plus populaire du moment, même ici, a savoir 24h, est une apologie de la torture et une justification nauséabonde de la raison d'état.

Je pense aussi a la serie "Commander In Chief" ou Gena Davis, presidente, pardonnez-moi, le nom français m'échappe, soutient une intervention américaine éclair dans un pays africain qui bafoue les droits de la femme (bien sur, ca fait mieux passer la couleuvre).

91. Le mardi 22 mai 2007 à 19:31 par ed l'épicier

@Canal Directo : A partir de quels faits évoquez vous la « servilité » des journalistes français ?

www.epicerie-ed.com

92. Le mardi 22 mai 2007 à 20:02 par Receswind

@ Maitre Eolas (sous #82)

Autant pour moi, merci pour vos précisions.

En restant dans cette optique: Jacques Chirac décidant en 2003 de se joindre à la coalition alliée pour envahir l'Irak, une déclaration formelle de guerre par le Parlement n'aurait-elle pas été nécessaire? Doit on considérer l'absence de vote du Parlement lors des conflits du Kosovo et d'Afghanistan comme une "coutume constitutionnelle"? Quels seraient dès lors les cas où une déclaration de guerre formelle serait nécessaire?

Comme vous pouvez le contaster, je ne doute plus de vos compétences en droit constitutionnel.

93. Le mardi 22 mai 2007 à 20:03 par Receswind

Erratum: il fallait évidemment lire "je ne doute pas de vos compétences en droit constitutionnel".

94. Le mardi 22 mai 2007 à 20:08 par pacificus

la guerre en Irak était au moins au si idiote que le veto français à l'ONU qui a donné aux terroristes poseurs de bombes dans les marchés de bagdad de vils prétextes et une honteuse pseudo légitimité.

95. Le mardi 22 mai 2007 à 20:12 par tutsi

tiens, si on faisait un feuilleton insolent sur le rôle de la france dans le génocide au ruanda ?

96. Le mardi 22 mai 2007 à 20:17 par Manu

Jules (de diner's room) (#20)

Effectivement, la série 'Weeds' nous offre le dialogue suivant :

- Andy Botwin: I’m not going to Iraq to fight in some bullshit war about oil money.
- Doug Wilson: Bullshit war? What about 9/11? Didn’t Iran hide the terrorists?
- Andy Botwin: We’re fighting a war in Iraq, Doug, and neither country had anything to do with blowing up the World Trade Center.
- Doug Wilson: Well, they both have sand.
- Andy Botwin: Bush invaded a sovereign nation in defiance of the UN. He’s a war criminal, and now I’m supposed to be one of his disposable thugs with a fucking target on my head in the middle of the desert, waiting to be blown up by a car bomb rigged by a 12 year old who loved Friends and Metallica until one of our missiles blew up his house, I don’t think so!

--
Traduction rapide de la fin du dialogue :
"Bush a envahi un pays souverain contre l'avis de l'ONU. C'est un criminel de guerre, et je suis sensé devenir l'un de ses tueurs jetables, au milieu du désert avec une cible sur la tête, et attendre de me faire exploser par une voiture piégée par un gamin de 12 ans qui aimait Friends et Metallica jusqu'à ce qu'un de nos missiles détruise sa maison ? Je ne pense pas !"

97. Le mardi 22 mai 2007 à 20:17 par saint-cloud

"Vous imaginez, vous, une série française qui oserait prendre à bras le corps un problème majeur de politique intérieure et d'atteinte aux libertés publiques, en citant des noms de personnes politiques de premier plan, et critiquant avec virulence tant le gouvernement pour son action que l'opposition pour son silence complaisant ?"

des séries françaises non...

la presse française sans l'ombre d'un doute.

98. Le mardi 22 mai 2007 à 21:12 par Delio

Un truc tout bête...

Je ne suis pas juriste. Mais si en France on devait mettre en cause l'Etat, comme dans l'exemple cité, ce ne serait pas de la compétence du Tribunal Administratif ?

99. Le mardi 22 mai 2007 à 21:34 par GCX

Ouais, §M%A*S?H$, c'est sûr que c'est un film insolent.

Dans le genre, y'a les Bidasses en folie aussi, et la 5ème compagnie...

Mais bon, je te concède que Jean Lefebvre est un peu moins bon que Donald Sutherland.

Dieu que j'ai la forme, moi, ce soir.

100. Le mardi 22 mai 2007 à 22:48 par Upsilon

Maître, je me permets un hors-sujet : un de vos (excellents) liens de la rubrique "blogs hors sujet" n'est plus du tout à jour, celui de calirezo... Je viens même de me rendre compte que cette (géniale) artiste avait changé deux fois de blog depuis la pose de ce lien.

(Notez que le grand respect que j'ai pour vous m'empêche de tourner ma phrase ainsi : "Je viens même de me rendre compte que vous avez deux déménagement de blog de retard.". Non, je n'oserai pas.)

PS : la traduction n'était effectivement pas de trop, ce brillant avocat s'exprimant encore un peu trop vite pour moi (dure réalité, après 11 ans d'anglais...).

101. Le mardi 22 mai 2007 à 23:14 par molok

un article récent du NY Times traite des avocats qui défendent des détenus de Guantanamo pro bono et de la façon dont certains membres de l'administration en charge, entre autres, de ce centre de détention:

www.nytimes.com/2007/01/1...

102. Le mardi 22 mai 2007 à 23:14 par molok

un article récent du NY Times traite des avocats qui défendent des détenus de Guantanamo pro bono et de la façon dont réagissent certains membres de l'administration en charge, entre autres, de ce centre de détention:

www.nytimes.com/2007/01/1...

103. Le mercredi 23 mai 2007 à 03:23 par loic

Je t'invite sur mon blog, Répond a la question et gagne l’album de Rose.
Rendez-vous sur *********

Ha, oui, votre super blog où vous piquez les billets des autres sans leur autorisation pour faire croire que vous avez du talent ? Permettez que je tire pudiquement la chasse d'eau sur votre pub en commentaire. Décidément, vous élevez le concept du pathétique vers des cieux inexplorés.

Eolas

104. Le mercredi 23 mai 2007 à 09:13 par oomu

il y a une très grande créativité et liberté de ton dans les actuelles séries télés américaines.

cela est en partie du grâce à de nouveaux moyens de financements, des canaux alternatifs (chaînes du cable et autres) qui permettent de faire vivre des séries sans forcément le dictat d'une audience nationale.

105. Le mercredi 23 mai 2007 à 09:36 par Rama

" le veto français à l'ONU qui a donné aux terroristes poseurs de bombes dans les marchés de bagdad de vils prétextes"

Je me demande toujours comment on peut faire des déclarations pareilles sans se demander quelles sont les implications logiques. Est-ce qu'on a des dépêches du genre :

AFP: des milliers de militants ont défilé dans les rues de Fallujah en scandant "Résolution 1441 du Conseil de sécurité des Nations unies Akbar !", et "Il n'y a de Dieu que Chirac, et Dominique de Villepin est son prophète !". Compte tenu de l'attitude francophile des islamistes, la police a rouvert le dossier Khaled Kelkal et explore maintenant la piste d'un réseau militant pour la libération des nains de jardin..."

Des fois, il faut sortir un peu de chez soi pour se faire un sens des proportions. La France n'est pas le centre du monde. C'est un endroit très joli, il s'y fait de grandes choses, mais beaucoup de gens dans le monde s'en fichent. Et s'il y a quelqu'un qui se fiche de beaucoup de choses, c'est un gamin manipulé et illettré dans un pays sous occupation étrangère et en guerre civile.


106. Le mercredi 23 mai 2007 à 11:59 par Canal Directo

@ed l'épicier
Un fait parmi tant d'autres,
Jacques Espérandieu, directeur de la rédaction du JDD ça vous dit quelque chose ?

107. Le mercredi 23 mai 2007 à 12:44 par Véro

Je suis d'accord avec vous quant à la qualité des dialogues de Boston Justice. Je dois dire que j'attends la diffusion des prochains épisodes avec impatience.

En ce qui concerne la liberté de ton des séries américaines, je tiens à préciser que l'administration Bush a également ses partisans et ses défenseurs via notamment des séries comme JAG ou NCIS. Certains dialogues ou épisodes ressemblent "étrangement" à un discours de recruteur militaire quant il ne s'agit pas tout bonnement de xénophobie ou d'ethnocentrisme.
Je ne m'étendrai pas non plus sur l'appréhension du Droit international par JAG.

Je crois que les Etats Unis sont champions quand il s'agit de montrer le pire et le meilleur des séries TV.

Cordialement

Qu'il y ait des bonnes séries aux Etats-Unis ne signifie pas qu'il y en ait des mauvaises ; je regrette qu'en France, nous n'ayons que la deuxième catégorie. Un mot sur JAG. C'est une série qui a commencé en 1995, soit sous le premier mandat de Clinton, et qui s'est arrêtée en 2005, sous Georges W Bush. Donc y voir la voix de son maître me parait une critique injuste. C'est une série de Donald P. Bellisario (comme NCIS qui en est dérivé), le créateur de Magnum, Code Quantum, Supercopter. C'est la génération antérieure à Robert E. Kelly ; n'y cherchez pas l'insolence et l'engagement, et les personnages donnent encore un peu dans les archétypes qui sont la règle par chez nous : le héros parfait, le faire valoir dont le courage et la fidélité remplacent l'intelligence, le chef vieux militaire expérimenté qui est la voix de la sagesse. JAG est une série qui présente l'armée américaine, particulièrement la Marine, sous un jour favorable, les héros servant dans cette arme, à tel point que le Département de la Défense a apporté son soutien à cette série. Mais je ne vois pas où est le problème. L'antimilitarisme n'est pas obligatoire, et cette série ne verse pas dans la désinformation. Elle rappelle que l'armée contient des gens biens et des crapules (l'essentiel de cette série tourne autour de procès de militaires). Cette série, plus convenue que "Other There", a néanmoins suivi l'actualité au plus près, et parlé de la Bosnie, du 11 septembre, de l'Irak et de l'Afghanistan. Et même d'Abu Grahib, et pas pour le justifier. On aime ou on n'aime pas (et vu les scores de cette série, c'est plutôt on n'aime pas tellement), mais on est loin de la propagande. Quant à NCIS, c'est peu dire que je n'aime pas du tout.

Eolas

108. Le mercredi 23 mai 2007 à 14:02 par Ozymandias

Brilliant!

J'imagine que l'avocat se serait fait égorgé dans n'importe quel authentique tribunal mais c'est tout de même un tres bon discours.Il faut saluer le scenariste.

Americain ou pas, TV ou pas, j'aimerais voir des critiques aussi grandiose plus souvent.

109. Le mercredi 23 mai 2007 à 15:12 par ed l'épicier

Le fait que pour cette affaire d’une gravité toute relative, des journalistes se permettent d’interpeller publiquement non seulement leur directeur, mais aussi leur actionnaire auquel il n’y a aucun élément avéré à reprocher me semble être une preuve de leur indépendance.
La volte-face du Figaro contre Dassault peu après sa reprise m’a semblée être du même acabit.

Pensez vous honnêtement qu’un Fox News à la française soit envisageable de nos jours ? Réjouissons nous, plutôt que de jeter l’opprobre sur toute une profession, sur la base d’une broutille dont la nature exacte reste d’ailleurs bien floue.

Il y a aussi des médias qui font de l’insolence et la dénonciation leur fond de commerce. Canard enchaîné, Charlie Hebdo, Karl Zéro … si je ne nie pas leur utilité ponctuelle, ils illustrent bien les limites de ce positionnement. L’insolence n’a jamais été une preuve de fiabilité de l’information. J’ai lu sur un post de cette page dont l’auteur admirait que les Simpsons critiquent leur propre chaîne. Bien, en France les guignols le font aussi, belle avancée.

Je pense que la pression des médias sur la politique est extrêmement forte en France. Que ce soit en tant que candidat ou en tant que gouvernant, chaque mot est décortiqué, commenté, extrapolé. Et ce chaque jour. La plupart des anciens ministres et premiers ministres de tous bords s’accordent sur cela, et admettent que cela rend la gouvernabilité très difficile.

Je crois qu’il y a chez nous déjà bien assez d’info-spéctacle et théories du complot pour jeter de l’huile sur le feu.

110. Le mercredi 23 mai 2007 à 15:13 par ed l'épicier

@canal directo : Le fait que pour cette affaire d’une gravité toute relative, des journalistes se permettent d’interpeller publiquement non seulement leur directeur, mais aussi leur actionnaire auquel il n’y a aucun élément avéré à reprocher me semble être une preuve de leur indépendance.
La volte-face du Figaro contre Dassault peu après sa reprise m’a semblée être du même acabit.

Pensez vous honnêtement qu’un Fox News à la française soit envisageable de nos jours ? Réjouissons nous, plutôt que de jeter l’opprobre sur toute une profession, sur la base d’une broutille dont la nature exacte reste d’ailleurs bien floue.

Il y a aussi des médias qui font de l’insolence et la dénonciation leur fond de commerce. Canard enchaîné, Charlie Hebdo, Karl Zéro … si je ne nie pas leur utilité ponctuelle, ils illustrent bien les limites de ce positionnement. L’insolence n’a jamais été une preuve de fiabilité de l’information. J’ai lu sur un post de cette page dont l’auteur admirait que les Simpsons critiquent leur propre chaîne. Bien, en France les guignols le font aussi, belle avancée.

Je pense que la pression des médias sur la politique est extrêmement forte en France. Que ce soit en tant que candidat ou en tant que gouvernant, chaque mot est décortiqué, commenté, extrapolé. Et ce chaque jour. La plupart des anciens ministres et premiers ministres de tous bords s’accordent sur cela, et admettent que cela rend la gouvernabilité très difficile.

Je crois qu’il y a chez nous déjà bien assez d’info-spéctacle et théories du complot pour jeter de l’huile sur le feu.

111. Le mercredi 23 mai 2007 à 15:36 par Le Chevalier Bayard

Dans "Miroirs obscurs" ouvrage collectif destiné à l'analyse "psycho-sociologique" des séries américaines, Martin Winckler rappelle, notamment, à quel point les fictions télévisées constituent un miroir de la société américaine et de ce qui la fait bouger, intimement, intérieurement tout particulièrement depuis le 11 septembre 2001.

"Les séries américaines présentent le plus souvent une vision très critique, très sombre de la société américaine, et démentent la « superficialité » que les « intellectuels » français reprochent habituellement à sa télévision.

À l’heure où le monde est en proie à de nombreux conflits, ouverts ou larvés, les séries sont, plus que jamais, par leur gravité et leur sombre description - directe ou métaphorique - de la réalité, les « miroirs obscurs » de la société américaine. Sombres et graves, les séries de ce début de XXIe siècle le sont indubitablement.

Pour autant, elles savent faire preuve d’un humour solide, et d’une grande capacité à résister et à se battre.

À des qualités artistiques indéniables pour grand nombre d'entre-elles, ces séries allient presque toutes un engagement idéologique, social et politique clairement assumé".

Dès lors, l'auteur éclaire le public sur la manière dont les fictions étrangères sont traitées en France, tout particulièrement par les plus grandes chaînes : coupes autoritaires dans les épisodes, diffusion dans un ordre incohérent, dialogues sabotés ou dénaturés par le doublage.

"Les manoeuvres exercées par les chaînes françaises pour modifier le sens profond d’oeuvres qui sont autant de regards critiques, contestataires, face aux pouvoirs établis.

Que le discours soit direct, poétique ou symbolique les plus grandes séries ont toujours une dimension politique, et tout ce qui vise à réfuter ou atténuer cette dimension-là est une censure insupportable.

Une télévision qui ampute ou censure les fictions, oeuvres de création, ou cherche à minimiser leur portée symbolique est une télévision qui méprise ses télespectateurs".







112. Le mercredi 23 mai 2007 à 19:04 par hungarian fear

Eolas, vous dites "other there" , ça serait pas plutot "Over there", série de Steven Bochco, le papa de NYPD ?

113. Le mercredi 23 mai 2007 à 19:19 par omen999

@eolas
"Bon sang, mais c'est bien sûr. Et M*A*S*H*, c'est Nixon qui a écrit le script pour préparer le retrait du Viet Nam. Vous êtes la terreur des comploteurs."

M*A*S*H* se déroule pendant la guerre de Corée...

114. Le mercredi 23 mai 2007 à 19:22 par yyaann

« Eolas, vous dites "other there" , ça serait pas plutot "Over there", série de Steven Bochco, le papa de NYPD ? »

Mmh, si vous avez raison, alors Eolas a probablement un accent britannique. Ca expliquerait la faute d'orthographe. A ma connaissance, le “v” et le “th” sont rarement (jamais ?) prononcés pareils par les américains.

115. Le mercredi 23 mai 2007 à 20:37 par Rom1


Concernant la ligne éditoriale de la télévision francaise, je trouve que cette analyse du Monde a su trouver les mots justes:
www.lemonde.fr/web/articl...
L'insolence n'est pas au programme, ca demanderait trop d#efforts (et en effet ce serait compromettant).

Sinon, j'avais lu dans une critique (très flateuse) de Desperate Housewives que les Etats-Unis avait une production (de séries) télévisuelle de meilleure qualitée que leur production cinématographique, alors qu'en France ce srait plutôt l'inverse (les films francais sont parfois mauvais, mais ils brillent comparés aux séries). Les commentaires de ce billet vont dans ce sens.
Et c'est vrai que els séries poussent plus loin ou plus ouvertement l'anaylse de la société américaine que ne le font les blockbusters hollywoodiens, qui contiennent parfois aussi un semblant de message - mais c'est plus codé.

116. Le mercredi 23 mai 2007 à 21:24 par Clems

Les films français sont nuls et nombrilistes et les séries aussi.

Cela dit, la dose de nullité déborde aussi largement aux USA a tel point que le degré de tolérance des critiques a fortement augmenté, il suffit de lire un vieux télérama et un récent pour s'en convaincre.



117. Le mercredi 23 mai 2007 à 21:39 par ogotaii

Pour continuer sur l'inertie du Sénat américain, on peut lire, sur le site du Times, un extrait du prochain livre d'Al Gore, Assault on reason.
Il s'interroge sur le silence du congrès et des médias lors de la guerre en Irak alors même que le mensonge était évident ou que encore la moitié des américains continuent de croire qu'il y a un lien entre Saddam Hussein et Al Quaida. Il accuse la télé de neutraliser la raison et notre critique, ajoutant qu'il ne sert à rien d'avoir des citoyens éclairés si ceux-ci n'utilisent pas leur sens critique. Il accuse la télé d'empêcher les citoyens de se retrouver et de débattre car ce média est à sens unique. Il voit alors dans le web la possibilité de se remettre à partager et à faire circuler les idées.

www.time.com/time/nation/...

118. Le mercredi 23 mai 2007 à 21:41 par ed l'epicier

"Concernant la ligne éditoriale de la télévision française, je trouve que cette analyse du Monde a su trouver les mots justes:
www.lemonde.fr/web/articl...
L'insolence n'est pas au programme, ca demanderait trop d#efforts (et en effet ce serait compromettant)."

@Rom1 : Est ce qu'une télévision qui a 30% de part d'audience peut se permettre d'avoir une ligne éditoriale marquée, comme peuvent l'être celles de Libé ou du Figaro ? Imaginez le déséquilibre si c'était le cas. Ils se doivent de rester factuel. S'engager, c'est nécessairement se tromper de temps à autres et l'information.

Sur la dimension culturelle, il n'y a pas grand chose à y redire. Mais bon, en regardant les télévisions généralistes européennes ou américaines, j'ai rarement eu le sentiment d'avoir vraiment à rougir des nôtres.

119. Le mercredi 23 mai 2007 à 22:08 par Gascogne

Ah, non, cent fois non, j'ai toléré vos critiques sur Navarro ou Julie Lescaut, ou encore sur bon nombre de séries américaines, mais je ne peux tolérer la moindre critique sur le JAG. Pour une fois que nous avons un héro bodybuildé, adepte des arts-martiaux, et dragueur impénitent, avec des second rôles féminins plus blonds les uns que les autres, et qui en plus est à la fois judge et advocate general, un mot de plus et je quitte votre blog...(ouais, je les entends déjà, "que d'la gueuleuhhhh, que d'la gueuleuuhhh...Je ne tomberai pas dans ce vil piège, d'ED' Coyote ou d'un autre, non mais...).

120. Le mercredi 23 mai 2007 à 23:30 par NatGif

walk on through the wind
walk on through the rain
tho' your dreams be tossed and blown
walk on, walk on
with hope in your heart
and you'll never walk alone
you'll never walk alone

sniff...

121. Le jeudi 24 mai 2007 à 00:37 par Ida

Maître,

Comment est-ce que vous faites pour trouver le temps d’exercer à la fois votre profession d'avocat, être un blogeur, répondre aux contributeurs du blog et regarder toutes ces séries TV? Z'êtes juste universel!

122. Le jeudi 24 mai 2007 à 01:41 par That is the question

J'ai toujours eu un profond respect pour ceux qui arrivent à décrypter une série US en VO. Comment faîtes-vous pour suivre?
J'ai un bon niveau d'anglais et je comprend un mot sur deux et encore là il n'y a pas d'accent... Comment faîtes-vous?

123. Le jeudi 24 mai 2007 à 09:51 par Gorille dans la brum

En instruction, Élisabeth défend un gardien de nuit ayant abandonné son poste dans un grand magasin, parce qu'effrayé par un fantôme. En conciliation, Robert défend Chéralie, ayant refusé d'exhiber ses seins lors du salon du cabriolet, alors qu'elle ne s'en prive pas dans le cadre des études d'éthologie qu'elle poursuit en parallèle, lorsqu'il s'agit de communiquer avec des gorilles…


Oulalala !

124. Le jeudi 24 mai 2007 à 11:24 par Gilbert Sorbier

"J'ai toujours eu un profond respect pour ceux qui arrivent à décrypter une série US en VO. Comment faîtes-vous pour suivre?
J'ai un bon niveau d'anglais et je comprend un mot sur deux et encore là il n'y a pas d'accent... Comment faîtes-vous?"

"Just do it"

again and again...

125. Le jeudi 24 mai 2007 à 11:29 par Gilbert Sorbier

Tiens,
Il y a trois semaine, j'ai entendu Jon Stewart dire que Donald Rumfeld était une "UNGOOD person".
Il a affublè Bush du délicieux nom d'oiseau de "mother fucker", puis fait siffler le gouvernement par la salle (au sujet de l'Irak) devant son invité (et candidat à l'investiture républicaine, le sénateur Mc Cain ! ).
Totalement impossible en France, ou bien ?

126. Le jeudi 24 mai 2007 à 11:57 par espelon

@omen999
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"Bon sang, mais c'est bien sûr. Et M*A*S*H*, c'est Nixon qui a écrit le script pour préparer le retrait du Viet Nam. Vous êtes la terreur des comploteurs."

M*A*S*H* se déroule pendant la guerre de Corée...
-----------------------------------------------------------------------------------------------

Plus exactement, M*A*S*H a été tourné pendant la guerre du Vietnam (et l'action se situe dans la guerre de Corée).

127. Le jeudi 24 mai 2007 à 14:01 par dawn

I'd just like to say that Boston legal is not a generality in the universe of american series,and the USA are not usually well known for their freedom of speech.

Ho. How many people have been imprisonned recently for what they said or wrote ?

Eolas

128. Le jeudi 24 mai 2007 à 18:16 par Gilbert Sorbier

Dawn,
Why haven’t you said anything about my comment on Jon Stewart on CNN…? Then?

And what have you got to say about Bill Maher who recently stated about the bible: «We are in the 3rd millennium and there are still people believing what other men wrote 20 centuries ago about an invisible god, would you believe that!»
Impossible in France, isn’t ?

129. Le jeudi 24 mai 2007 à 18:27 par Bof

Mouais, la plupart des séries américaines de nos jours cherchent à flatter les deux camps, démocrates et républicains, bien qu'Hollywood soit généralement plus démocrate que républicain.
Je suis pas tellement impressionné, ce n'est qu'une série télé, le jour où ça se passera dans la réalité, ça sera une autre affaire.
Ceci-dit, il faut reconnaître que les américains n'ont jamais eu peur de parler de leurs points noirs, par rapport à la France. Si on compare le nombre de films, séries, parlant de la guerre du vietnam, dès les années 60, avec ceux parlant de la guerre d'algérie par exemple...

130. Le jeudi 24 mai 2007 à 20:11 par flo

Pour suivre les séries dont vous ne trouvez pas la version doublée, essayez simplement d'entrer dans un moteur le nom de la série ou de l'épisode et "transcript" ou "script", il y a des sites qui offrent les scripts traduits. C'est assez sympa. Et si vous ne trouvez que le script en VO, soit vous traduisez à la mano soit vous passez ça à la moulinette d'un bidule de traduction, ceci par exemple : dictionary.reference.com/...

Juste une remarque sur le positionnement politique éventuel d'une série : il faut nuancer, un miroir possède plusieur facettes au fil des saisons. L'exemple type actuel est 24 : si la saison 6 est apparue très "pro bush" (Fox est une chaîne peu défavorable à Bush), les renversements de situation autour du déclenchement du plan de sécurité, joués très serrés dans les bureaux du pentagone, arrivent comme un débat contradictoire scénarisé davantage que comme une ode à l'idéologie sécuritaire. Et, fans de tous les pays, rappelez-vous la saison 2 ! Elle a été lue comme radicalement contestataire vs l'administration.

131. Le jeudi 24 mai 2007 à 23:53 par DinNY

Ah! les annees 50, le bon vieux temps de la liberte de parole, de la liberte de penser.
Le bon vieux temps de McCarthy.

Vous croyez que personne n'osait l'ouvrir contre McCarthy ? Les manifestations étaient nombreuses. Il y a même un type qui a dit "Dans un pays libre, nous punissons les hommes pour le crime qu'ils commettent, mais jamais pour les opinions qu'ils ont". Il s'agissait du Président Truman, dans le veto qu'il a déposé contre le projet de loi du Security Act de 1950. Son veto a été renversé par le Congrès, mais le Président Truman n'a pas fait l'objet d'un Impeachment pour haute trahison. Dès 1956, six ans après les premières lois, la Cour Suprême annulait un licenciement d'un enseignant ayant refusé de répondre aux questions du comité sur ses opinions communistes (Slochower v. Board of Education). Aucun de ces juges n'a été arrêté ou destitué. Trois autres décisions rendues en 1957 et 1958, dont Yates v. United States, ont achevé de démantelé le Mccarthysme, ledit sénateur trépassant la même année de son alcoolisme. C'est marrant que tout ce que vous reteniez des années 50 est le mccarthysme, et pas sa fin. Une petite myopie ?

Eolas

132. Le vendredi 25 mai 2007 à 13:21 par ed l'épicier

> C'est marrant que tout ce que vous reteniez des années 50 est le mccarthysme, et pas sa fin. Une petite myopie ?

Peut-on donner un crédit à une nation d’avoir mis fin à une période sombre de son histoire ? En soi, il est effectivement préférable qu’elle y ait renoncée par elle même, mais cela ne diminue en rien la portée de ses dérives. Il est légitime que l’on se focalise sur celles-ci.

Même si, comme vous le disiez, la situation n’était alors pas binaire, le Mccarthysme discrédite les années 50, comme le coma démocratique de l’après 11 septembre discréditera la décennie 2000, et la résistance française ne peut contrebalancer la culpabilité de la collaboration (même si d’habiles hommes d’états ont su nous convaincre du contraire).

Pour caricaturer : si je tu tue un homme, et que je sauve la vie d’un autre, suis-je quitte ? Bien sûr que non. Même si votre propos, n’était évidemment pas de compenser le Mccarthysme par l’opposition qu’il a rencontré alors, je pense qu’il est malhabile d’évoquer la maigre résistance contre celui-ci pour illustrer la culture démocratique américaine.

Pour mettre cela en perspective avec l’origine de cette note, cet épisode de la série que vous nous montrez est une bien maigre consolation de la dérive démocratique ponctuelle qu’ont connus les Etats-Unis. C’est pourquoi je jugeais paradoxal de l’admirer.

www.epicerie-ed.com

133. Le vendredi 25 mai 2007 à 18:34 par DinNY

Mon propos etait l'expression (instantanee) d'une certaine deception a la lecture de l'article. Le sujet en est extremement interessant et pertinent (la valeur des series teles comme vecteur de discussion d'idee, l'insolence face au pouvoir et a l'apathie des citoyens, la comparaison avec la situation en France, etc.) et la conclusion en etait tellement mauvaise qu'elle detruisait la valeur de l'article. D'ou ma deception.
La reponse montre que mon intuition etait malheureusement la bonne. L'absurdite de l'allusion aux annees 50 et a l'Algerie et le nonsense absolu de la reponse montre que Mr Eolas a visiblement abdique tout esprit critique et capacite logique de penser en faveur d'une certaine forme d'idolaterie quant a ce qui touche aux US et donc une intransigeance qui refuse toute critique.
Dommage la aussi. Le pays et ses habitants ont de nombreuses qualites qui a elles seules suffisent a les defendre plus efficacement que tous les zelotes et inquisiteurs qui voudraient interdire toute critique. Ce pays en est largement fourni et ce n'est pas son meilleur aspect.

Hé oui, quand on ne donne pas dans le moutonnant antiaméricanisme, on abdique forcément tout esprit critique et toute tolérance... Comme c'est original. On ne me l'avait jamais faite celle là. (Etouffe un baillement). Votre commentaire est pire que décevant : il est ennuyeux.

Eolas

134. Le vendredi 25 mai 2007 à 20:24 par ed l'épicier

@Eolas : Ayant un regard ingénu sur la blogosphère je suis également surpris pas votre approche du débat, et votre tendance à vouloir discréditer ou humilier vos interlocuteurs. Je vous conseille de sortir de l’anonymat, vous seriez probablement moins prompt à être péremptoire et méprisant si cela vous engageait personnellement, et non votre avatar virtuel. A lire vos invectives et vos moqueries, on pourrait croire que vous cherchez sur ce blog l’aplomb qui vous fait défaut par ailleurs …

PS : Etait-ce en déclarant "Le pays et ses habitants ont de nombreuses qualités" que DinNY a fait preuve d'un anti-americanisme moutonnant et intolérant ?
?

135. Le samedi 26 mai 2007 à 14:16 par longlongjohn

C'est vrai, Maître, que parfois, sans qu'il y ait eu attaque intellectuelle déloyale, vous vous montrez très aggressif envers certains contradicteurs, qui parfois, n'ayant pas l'immense aisance qui est la vôtre, se montrent quelque peu malhabiles dans leur dialectique.
C'est dommage...mais peut être celà fait ilpartie de votre charme.
Les gens trop parfaits sont ennuyeux.

136. Le dimanche 27 mai 2007 à 18:53 par lyla

Nous voici face au paradoxe américain.

Des séries aux critiques virulentes, et une politique internationale qui stagne sur ses positions...
Des séries plus que prudes, et le port d'armes obligatoire dans certain états....

Pourquoi cela ne génère aucune ou si peu de conséquence en pratique?

Les Etats-Unis sont parfaitement compréhensibles à qui se donne la peine d'essayer, c'est à dire ne se contente pas de clichés et d'informations partiellement retenues. Par exemple, le port d'arme n'est obligatoire dans aucun Etat. Mais en effet, il y a quelques jours, il y a eu à la télévision un reportage sur une ville où un arrêté municipal a rendu le port d'arme obligatoire, qui a eu droit aux honneurs du zapping, je crois. Vous vous rendez compte à quel point vos préjugés sont dangereux ? Inconsciemment, ils transforment la vérité pour les faire coller à vos idées reçues. Et vous vous mettez à proférer publiquement des sottises.

Eolas

137. Le dimanche 27 mai 2007 à 19:54 par Gilbert Sorbier

Les USA sont incompréhensibles pour nous. il y à un tel mélange de conventionalisme bigot et de liberté ! Répondre à la télé que Dieu ou alors Bush c'est con et ringard, c'est possible aux USA... Impossible en France.
Pour nous c'est la brutalité de la police qui est spectaculaire aux USA.
Chez nous c'est la brutalité à l'égard de la police qui choque les américains.

138. Le lundi 28 mai 2007 à 12:24 par Véro

à Eolas:
Je reconnais que je n'aime pas beaucoup l'armée et cela influt surement sur mon jugement sur ce genre de série. Toutefois, quand vous dites que JAG ne cherche pas à justifier la position américaine sur la Bosnie, l'Afghanistan..., je ne vous suis pas du tout.
En général, les situations sont faites pour montrer l'armée sous son meilleur jour. Les injustices sont toujours brillamment combattues, les avocats du JAG ont toujours tout compris à la politique internationale. Les opposants (terroristes et autres bandits de tous poils) sont caricaturaux et sont sans foi ni loi. Avant que vous ne me répondiez vertement que les terroristes ne sont pas des enfants de coeur, je regrette qu'on ne mette pas l'accent de temps en temps sur la complexité de ces situations et sur le fait qu'appliquer une réponse américaine à un problème à l'étranger n'est pas toujours l'idéal.

Bref, j'imagine l'américain moyen pas très bien informé et pas très cultivé qui estime qu'il n'y a qu'à imposer la démocratie version américaine avec des gens formés aux Etats-Unis pour que tout soit réglé. Et cela me fait très peur.

Je précise que la même attitude existe en France et que cela m'effraie de la même façon.

Si vous abhorrez la guerre, oui, JAG ne peut pas vous plaire. JAG montre l'armée sous son meilleur jour, dites-vous : je réponds un oui réservé. Disons que c'est plus de la relation publique que de la propagande. Comme vous le dites : les injustices sont toujours brillamment combattues... Mais elles ne sont pas cachées. Je me souviens même d'un épisode traitant très explicitement de la torture à Guantanamo (un conseiller privé recruté par l'armée était poursuivi car un homme était mort lors d'un interrogatoire : la défense prétendait que c'était l'état de santé du prisonnier qui était la cause de ce décès, et non des techniques bien anodines, or le procès va démontrer que c'était bien les techniques, qualifiées de torture, qui en étaient responsables. Vous me direz : ha, mais ce n'est pas un militaire qui en est responsable, c'est un contractuel. Et oui, mais la plupart des interrogateurs à Gitmo sont issus du privé. De même, un épisode traite du fossé culturel qui sépare les occidentaux et les Afghans à Kaboul, quand un procès a lieu en appliquant la loi traditionnelle qui exige la mort d'un militaire américain ayant accidentellement tué un Afghan. Donc, non, cette série n'esquive pas les points délicats ni ne camoufle la réalité. Après, on aime ou on n'aime pas, c'est une question de goût.

Eolas

139. Le lundi 28 mai 2007 à 12:57 par Citoyens Qui Causent

Voila un blog sympa, bien écrit, joli, bravo, je viens de le découvrir.

Je vois qu'apparemment ce qui se passe aux Etats-Unis vous intéresse alors voici ma question que pensez-vous des tracas d'Alberto Gonzales ?

peuplequicause.canalblog....

Je suis envieux d'un système qui voit un ministre de la justice contraint de s'expliquer devant des parlementaires tout sauf complaisant au sujet de nominations manifestement politiques. Là encore Etats-Unis : 1 ; France : 0.

Eolas

140. Le jeudi 31 mai 2007 à 08:53 par lyla

Il est vrai que à la lecture de mes propos, ces derniers semblent bien large... Je voulais parler des lieux où dans certain Etats le port d'armes est une obligation.
Je reformule ma phrase:

Des séries de plus en plus prudes, et le port d'arme un droit constitutionnel....

Pour moi le paradoxe reste entier!

141. Le lundi 4 juin 2007 à 12:29 par v/

"... Vous imaginez, vous, une série française qui oserait prendre à bras le corps un problème majeur de politique intérieure ... "
non, je ne crois pas, tout simplement parce que nous n'en sommes pas encore au point de nous en fiche complètement. Le point de non 'retour de Babel', c'est de supporter tout ça à contresens, et d'avoir des médias sous forme d'exutoire. Le media agit ainsi telle une soupape, un mur des lamentations, une palissade à grafittis. Le media est ta voix, et toi tu te tais. Et, pour éviter toute mécompréhension, j'aime le peuple américain, et le pays. Cdt,
v/
ps . : et, pourriez-vous me donner votre truc pour écrire un blog aussi énorme, répondre à la pléthore des commentaires, et bosser en même temps ?! ça reste un mystère à mes yeux. :o)

Vous aviez raison pour Guillaume, et j'avais tord. Que cela soit écrit, je me suis trompé et je .. non, je ne m'en excuse pas, je le regrette. qu'il me soit encore donner de me tromper et de m'en appercevoir ... !

142. Le mardi 7 août 2007 à 10:50 par hommagearendt

maitre eolas,
voici un autre extrait qui vous fera plaisir
fr.youtube.com/watch?v=os...
le lendemain de la diffusion de l'episode contenant ce monologue de cinq minutes, TF1 a déprogrammé la série. ce fut le dernier episode diffusé en France.

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