Pan ! Sur le bec !
Par Eolas le vendredi 10 mars 2006 à 16:12 :: Actualité du droit :: Lien permanent
On n'est jamais mieux poignardé que par ses associés. Ceteris Paribus sous couvert de me passer séné et rhubarbe, m'offre en fait la cigüe à la suite de mon billet précédent.
Son analyse précise certains points et relève des erreurs factuelles qui démontrent que pénaliste et constitutionnaliste sont deux spécialités différentes.
J'ai donc signalé dans le billet d'origine les points erronés et vous en propose une synthèse ici qui ne saurait vous dispenser d'aller lire le billet original.
Par "jurisprudence constante", le président de l'Assemblée nationale use d'un jargon parlementaire désignant les usages non écrits du fonctionnement des assembées. Dont acte.
Le Conseil constitutionnel ne considère pas que le règlement des assemblées a valeur constitutionnelle per se, donc le non respect du règlement n'entacherait pas la loi d'inconstitutionnalité. La précision est importante.
Enfin et surtout, et là je suis impardonnable, je me suis trompé de décision du Conseil constitutionnel car il y en a plusieurs du 26 juillet 1984. Et la décision 84-172 DC est effectivement bien plus pertinente : elle valide le retrait d'une disposition d'un projet de loi par le gouvernement, disposition réintroduite par un amendement parlementaire. Le retrait partiel semble donc conforme à la constitution pour le Conseil constitutionnel.
La suite de l'analyse d'Emmanuel est lumineuse et je vous y renvoie : le signal d'avertissement envoyé par le Conseil constitutionnel peut soit signifier que la jurisprudence de 1984 n'est plus d'actualité au regard des exigences récentes imposées par le Conseil sur la clarté et la sincérité du débat parlementaire[1], soit que le retrait n'est plus possible dès lors que la disposition éjectable a été amendée, c'est à dire que l'article a été fut ce partiellement voté par le parlement, sous peine d'empiètement de l'exécutif sur le législatif.
Il ne fait désormais aucun doute que la loi DADVSI, une fois votée, sera soumise au Conseil constitutionnel, qui tiendra là l'occasion de rendre une décision qui fera un beau sujet de première année de fac digne d'entrer au panthéon des Grandes Décisions du CC.
Promis, je vous la commenterai, mais seulement après avoir fait relire mon billet par Ceteris Paribus.
Notes
[1] Où l'on voit que la jurisprudence "constante" sait évoluer...
Commentaires
1. Le vendredi 10 mars 2006 à 16:25 par Nemo
2. Le vendredi 10 mars 2006 à 16:26 par jules
3. Le vendredi 10 mars 2006 à 16:44 par Bertrand Lemaire
4. Le vendredi 10 mars 2006 à 16:56 par jules
5. Le vendredi 10 mars 2006 à 17:15 par YR
6. Le vendredi 10 mars 2006 à 20:11 par Gtru
7. Le vendredi 10 mars 2006 à 23:04 par marie
8. Le vendredi 10 mars 2006 à 23:32 par Laurent
9. Le vendredi 10 mars 2006 à 23:33 par Laurent
10. Le vendredi 10 mars 2006 à 23:48 par Patrick
11. Le samedi 11 mars 2006 à 11:41 par lin100lautre
12. Le samedi 11 mars 2006 à 11:44 par lin100lautre
13. Le samedi 11 mars 2006 à 12:32 par un passant
14. Le samedi 11 mars 2006 à 12:37 par un passant
15. Le samedi 11 mars 2006 à 16:17 par Francesco
16. Le samedi 11 mars 2006 à 20:58 par wesson
17. Le dimanche 12 mars 2006 à 01:20 par herodiade
18. Le dimanche 12 mars 2006 à 01:39 par Porfi
19. Le dimanche 12 mars 2006 à 15:09 par Noone
20. Le lundi 13 mars 2006 à 10:38 par Parayre
21. Le jeudi 16 mars 2006 à 09:36 par joel
22. Le jeudi 16 mars 2006 à 18:36 par coco
23. Le mardi 21 mars 2006 à 16:25 par frol
24. Le vendredi 24 mars 2006 à 12:14 par Sxilderik