Délits mineurs
Par Eolas le vendredi 23 avril 2004 à 19:30 :: Dans le prétoire :: Lien permanent
Tribunal correctionnel de Paris.
L’audience juge des affaires ou des mineurs sont victimes de délits commis par des majeurs. Essentiellement des violences ou des vols avec violence, les prévenus sont eux même des jeunes majeurs, 18-19 ans maximum.
Première affaire : un jeune homme est poursuivi pour avoir poignardé à la gorge un lycéen. Son explication est qu’il avait entendu dire que des Blacks allaient venir faire sa fête à un ami. Il est donc allé acheter un couteau, est revenu, et a frappé un jeune Noir qui attendait à la sortie. La lame est passée à moins d’un centimètre de la carotide.
Le prévenu a l’air de s’emmerder, de ne pas comprendre ce qu’il fait là et surtout de n’avoir rien à faire de la gravité des faits.
Le président s’agace. Il demande au prévenu :
- Quelle leçon tirez vous du fait que vous comparaissez aujourd’hui devant un tribunal ?
Le prévenu : Que si c’est comme ça, ben j’aiderai plus jamais personne.
Le président est furieux de la réponse. Ca sent la prison ferme.
Ca se précise quand le président, malgré tout pince sans rire, demande :
— Vous voulez aller en prison ou vous avez d’autres projets ?
Le prévenu (après une intense réflexion) : Heu… Je fais du sport.
Lourd silence du président. L'avocat assis à côté de moi murmure "lui, il est bon pour Fleury". Je ne peux qu'acquiescer.
Un an de prison ferme, mandat de dépôt à l’audience. Les gendarmes l'encadrent, lui passent les menottes à la barre et l'emmènent. Il n'a aucune réaction.
Affaire suivante.
Un racket ayant dégénéré en violences. La victime a eu dix jours d’incapacité totale de travail. Le prévenu a un casier, mais il a toutefois trouvé un travail et ne fréquente plus ses anciens compagnons de crime. Le président lui laisse une chance.
— Accepteriez vous de faire des travaux d’intérêt général ?
Le prévenu : C’est quoi ?
Le président : C’est un travail que vous effectuez dans une association ou pour une commune.
Le prévenu : et c’est payé ?
Le président : Non, c’est gratuit, mais si vous préférez, vous pouvez aller en prison, c’est gratuit aussi.
Le prévenu a pris les TIG.
Commentaires
1. Le samedi 19 novembre 2005 à 16:47 par coco
2. Le vendredi 27 janvier 2006 à 12:06 par sissi