Abordons à présent la deuxième partie, le sujet le plus délicat.
La profession est-elle remplie d'incompétents et de malhonnêtes qui facturent prou et font peu ?
J’entends souvent ce type de reproches, qui ne me sont pas adressés naturellement (air faussement modeste), mais sont soit dans la bouche de clients qui me confient un dossier en en déchargeant un confrère, soit de gens rencontrés dans les dîners qui, apprenant que je suis de robe, en profitent pour vider leur sac sur ma profession, sachant que je ne facture pas à l’heure d’écoute.
Je sais que je vais être accusé de corporatisme en défendant la profession, mais mes lecteurs me feront crédit d'un minimum d'honnêteté.
Ces reproches ne sont pas fondés, pour la plupart des cas. Par contre, là où les avocats ont des progrès à faire, c’est en apprenant à montrer au client qu’on fait quelque chose. Le tenir informé, l’impliquer dans le dossier. Mon Maître me disait toujours « ce n’est jamais le client qui doit appeler ». Ce n’est pas facile. Mais ce défaut de communication (je ne prétends pas avoir des leçons à donner en la matière, d’ailleurs) est à la source de beaucoup de malentendus, qui s’expriment dans le contentieux des honoraires, j’y reviendrai.
A charge, j'ai les impressions cinglantes d'un futur avocat, Béotien, témoin redoutable car lui même futur membre de cette profession, et à titre d’expertise une enquête d'UFC Que Choisir dont les résultats, que je me suis procuré, sont pour le moins préoccupants. J'y reviendrai aussi, mais dans une prochaine note.
La parole est à la défense.