“Par Gascogne”
J’avais cru à une mauvaise blague lorsque la rumeur était arrivée jusqu’à moi. La seule sanction contre les “fautes” qui auraient eu lieu à Nantes, dans le cadre du meurtre de Laëtitia Perrais, interviendrait par le biais du “limogeage” du directeur interrégional de l’administration pénitentiaire de Rennes. Celui qui avait signalé que le système ne pouvait pas fonctionner en l’état par manque de moyens devait servir de fusible afin que le président de la République ne perde pas la face, après avoir mis la charrue avant les bœufs, et annoncé des sanctions avant toute enquête.
J’ai encore cru à une plaisanterie de mauvais goût lorsqu’avant même la déclaration officielle du Garde des Sceaux, indiquant qu’il allait déplacer d’office le fonctionnaire, les syndicats de la pénitentiaire faisait remonter via l’ANJAP la destination envisagée pour le directeur.
Je viens d’avoir confirmation qu’il ne s’agissait pas d’une plaisanterie :
Arrêté du 23 février 2011 portant nomination (inspecteurs territoriaux des services pénitentiaires)
Par arrêté du garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés, en date du 23 février 2011, M. Claude L., directeur interrégional des services pénitentiaires de Rennes, est nommé inspecteur territorial des services pénitentiaires pour exercer les fonctions de coordonnateur des inspecteurs territoriaux des services pénitentiaires pour une durée de trois ans à compter du 7 mars 2011.
Pour ceux qui seraient hermétiques au langage administratif, je traduis : notre sanctionné devient inspecteur des services pénitentiaires, bœuf carotte de cette administration, si vous préférez. Il va être chargé de coordonner les activités de ceux qui ont rédigé le rapport ayant abouti à sa “sanction”.
J’hésite entre le cynisme le plus absolu… et le cynisme le plus absolu. Mais je ne doute pas qu’il doit y avoir une explication qui m’échappe. Vivement qu’une procédure disciplinaire soit engagée à mon encontre : je rêve de terminer ma carrière à l’inspection des services judiciaires.