- Ce que j'aime dans cette profession :
Les veilles d'audience qu'on a eu le temps de préparer, quand on passe en revue tout son matériel pour l'audience, jusque dans les moindres détails, comme un général qui se prépare à la bataille.
Découvrir l'argument juridique imparable qui vous donne raison.
Le client qui vous dit merci pour ce que vous avez fait même quand vous avez perdu.
La bouffée d'excitation et de peur au moment d'entrer dans le prétoire. La même en plus fort au moment de prendre la parole.
L'inattendu qui détend l'ambiance de l'audience, un prévenu drôle malgré lui, un président au trait d'esprit fin sans manquer de respect aux parties, les sourires qui effacent la fatigue des visages.
L'envie de danser et de crier de joie quand on prend connaissance d'un bon jugement.
Le coup de fil à la famille du client pour annoncer qu'il sort de prison.
Le fait qu'on ne sait JAMAIS comment une audience va se dérouler.
L'absence absolue de routine.
- Ce à quoi je n'arrive toujours pas à me faire :
Le client qui vous manque de respect sous prétexte qu'il ne vous paie pas, parce que vous êtes commis d'office ou à l'aide juridictionnelle alors que vous vous défoncez pour lui.
Quand vous savez que vous avez raison mais que vous n'arrivez pas à en convaincre le juge.
Les week-ends passés au cabinet ou au palais, en code rouge, sans voir ma fille.
Les voix d'enfants dans le public qui s'exclament joyeusement "Papa !" aux audiences de rétention administrative quand leur père entre sous escorte.
Les voix d'enfants dans le public qui s'exclament joyeusement "Papy !" aux audiences de rétention administrative quand leur grand-père entre sous escorte.
L'horreur qui vous saute à la gorge au détour d'un dossier quand vous ne vous y attendez pas.
L'absence absolue de routine.