Chapitre I : L'Ascension du Seigneur des Ténèbres.
Première phrase :
Les deux hommes apparurent de nulle part, à quelques mètres l'un de l'autre sur l'étroit chemin.
Le livre s'ouvre sur deux citations, que je vous livre ci-après :
Le première est tirée des Koéphores, d'Eschyle, le père de la tragédie grecque :
Ô misères de cette race !
Ô plaie sanglante d'Atè !
Ô deuils terribles et lamentables !
Ô douleurs sans terme !
Ô maux incurables de ces demeures,
Non causés par d'autres, mais par ceux qui les habitent,
Et qui prolongent eux même la sanglante discorde !
C'est l'hymne entonné par les voix d'outre-tombe !
Ô dieux heureux de l'Enfer, entendez les prières de ces enfants,
Et donnez leur la victoire.
(Traduction de Leconte de Lisle, adaptée par votre serviteur)
La seconde est de William Penn, 1644-1718, philosophe anglais converti au quakerisme, pacifiste et fondateur de la Pennsylvanie qui porte son nom (sa statue orne le sommet de l'hôtel de ville de Philadelphie). Elle est extraite de "More fruits of solitude", "D'autres fruits de la solitude", et elle a de quoi faire naître bien des craintes au lecteur.
La mort n'est que la traversée du monde, comme les amis traversent les mers ; ils continuent à vivre les uns dans les autres. Car ils doivent rester présents, aimer et vivre dans ce qui est omniprésent. Dans ce verre divin leur conversation est libre et pure. Tel est le réconfort des amis, car quand bien même ils viendraient à mourir, leur amitié et société sont, dans le meilleur sens, toujours présentes, car immortelles.
(Traduction de votre serviteur)
Mon fauteuil m'attend, près de la fenêtre. Sur un guéridon à côté, une tasse de thé d'Assam. Jean-Philippe Rameau a saisi sa viole et attend un geste de ma part pour enchanter mes oreilles.
L'aventure commence. A bientôt.